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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Malgré les tueries, les USA se résignent au laxisme des lois sur les armes

En pleine année électorale, la classe politique ne va pas risquer des voix et s’attaquer à un sujet aussi controversé que celui du deuxième amendement de la Constitution américaine.

Les Américains restent très attachés au deuxième amendement de la Constitution, qui garantit le droit de porter une arme. Joshua Lott/AFP

La tuerie à la première de Batman, malgré ses 12 morts, ne devrait pas entraîner un durcissement de la réglementation sur les armes à feu aux États-Unis, la classe politique, à droite comme à gauche, se refusant à braver l’influence du lobby des armes. Dépourvu d’antécédents judiciaires, James Holmes, l’auteur présumé de la tuerie de vendredi dans un cinéma du Colorado, a ainsi pu légalement acheter quatre armes à feu dont un fusil semi-automatique. Via Internet, il a pu accumuler plus de 6 000 munitions.


Mené par la National Rifle Association (NRA), le lobby des armes, qui dispose d’importants moyens financiers, répète à l’envi qu’empiéter sur les libertés fondamentales des Américains n’empêchera pas un tueur fou de passer à l’acte. Interrogé sur le sujet, le candidat républicain à la présidentielle de novembre, Mitt Romney, a affirmé lundi sur la chaîne de télévision CNBC que des lois plus sévères n’auraient pas empêché la tuerie. « Je crois fermement au deuxième amendement » de la Constitution américaine, qui garantit le droit de porter une arme, a-t-il déclaré. Un point de vue partagé par le gouverneur – démocrate – du Colorado, John Hickenlooper : si James Holmes « avait trouvé des explosifs ou autre chose comme du gaz toxique, il aurait trouvé le moyen d’aboutir à cette (même) horreur ».
Les partisans d’une réglementation plus sévère considèrent quant à eux que les lois laxistes de nombreux États font des États-Unis un pays plus propice aux tueries que le reste du monde. Faux, a répondu John McCain, l’ancien candidat à la Maison-Blanche, qui a rappelé le massacre commis en Norvège il y a tout juste un an (77 morts). « Le tueur vivait dans un pays dont la réglementation est très stricte, il a pourtant réussi à obtenir les moyens nécessaires à un massacre. »
En année électorale, la classe politique ne devrait donc pas s’aventurer sur un terrain aussi glissant que la question du port d’arme. « Il faut voir la réalité en face : ces tragédies vont continuer à moins que nous ne modifiions nos lois laxistes », déplore le sénateur démocrate du New Jersey, Frank Lautenberg. Ce dernier souhaite légiférer pour limiter la capacité des chargeurs.


Le maire de New York, Michael Bloomberg, est l’un des rares hommes politiques de premier plan à dénoncer le manque de contrôle des armes. Il ne réclame pas pour autant de nouvelles lois, mais « quelques ajustements ». Soulignant que 40 % des armes sont achetées dans des foires sans aucune vérification des antécédents judiciaires de l’acheteur, l’élu demande par exemple que les États respectent l’obligation d’envoyer au fichier central toute information concernant les individus ayant des maladies psychiatriques ou impliqués dans des affaires criminelles. « Présenter ses condoléances (après une tuerie), c’est bien gentil, mais quelqu’un doit faire quelque chose », a dénoncé M. Bloomberg, visant explicitement les deux candidats à la Maison-Blanche.


De son côté, Barack Obama n’a pas évoqué directement le sujet de la réglementation. « Dans les prochains jours, les prochaines semaines et les prochains mois, nous réfléchirons tous à ce que nous pouvons faire face à la violence insensée dont ce pays souffre », a déclaré le président américain. Prudent sur la question, M. Obama n’ignore pas que de nombreux États-clés pour l’élection présidentielle, l’Ohio, la Virginie et la Pennsylvanie par exemple, ont un électorat majoritairement favorable aux armes à feu et très attaché au droit de porter une arme.
Interviewé par la chaîne ABC, Charles Ramsey, commissaire de police à Philadelphie, a confié n’espérer « absolument aucun changement » en matière de législation. « On va beaucoup parler, il y aura beaucoup de débats, mais tout finira par s’évanouir dans la nature comme malheureusement à chaque fois. »
(Source : AFP)

La tuerie à la première de Batman, malgré ses 12 morts, ne devrait pas entraîner un durcissement de la réglementation sur les armes à feu aux États-Unis, la classe politique, à droite comme à gauche, se refusant à braver l’influence du lobby des armes. Dépourvu d’antécédents judiciaires, James Holmes, l’auteur présumé de la tuerie de vendredi dans un cinéma du Colorado, a...

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