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Liban - Le commentaire

La « neutralité » du Liban en passe de devenir la marque du mandat Sleiman

Le mandat de Béchara el-Khoury fut celui l’indépendance, le mandat de Camille Chamoun, celui de la prospérité, et le mandat de Fouad Chéhab, celui de la réforme. Qu’en sera-t-il du mandat du président Michel Sleiman ? Sera-t-il celui de la « neutralité » du Liban ?
Pour la première fois dans un acte officiel, le mot est apparu dans le cadre de la déclaration de Baabda adoptée par la conférence de dialogue national à l’issue de la séance tenue lundi dernier.
L’un des points de cette déclaration stipule, en effet, qu’il faut « neutraliser le Liban par rapport à la politique des axes et des conflits régionaux et internationaux, et le tenir à l’écart des retombées négatives des tensions et des crises régionales (...), sauf pour ce qui est du devoir d’engagement à l’égard des résolutions de la légalité internationale, de l’unanimité arabe et de la juste cause palestinienne (...) ».
Ce texte est en soi crucial, car s’il est un jour accompagné des mesures nécessaires sur les plans local, arabe, régional et international, et qui lui donneraient toute sa portée légale et constitutionnelle, il sera alors plus important que le Pacte de 1943 et l’accord de Taëf. Pourquoi ? Parce qu’un accord sur la neutralité du Liban est le moyen d’instaurer la sécurité et la stabilité permanentes dans ce pays et donc de protéger son indépendance, sa souveraineté et sa liberté, et de consolider l’entité libanaise.
Lorsqu’il sera possible de s’entendre sur les détails de cette neutralité, il sera alors bien plus aisé de procéder à l’abrogation du confessionnalisme politique et de faire en sorte que les fonctions élevées dans l’État soient ouvertes à tous, à quelque parti ou communauté qu’ils appartiennent. Car à l’ombre de la neutralité, les peurs confessionnelles et sectaires se résorbent et on en finit du problème des armes échappant au contrôle de l’État.
De plus, la neutralité permettrait au Liban de devenir un lieu attractif pour les investissements, un pays de tourisme et de transit commercial, un site d’accueil des congrès et conférences, un centre universitaire et hospitalier important, et non plus un théâtre de conflits et de règlements de comptes.
Avec l’adoption de la déclaration de Baabda, on est déjà loin de l’époque où le terme « neutralité » avait chez de nombreux Libanais une connotation honteuse ou isolationniste. Aujourd’hui, au contraire, le président Sleiman a estimé que les circonstances étaient opportunes pour lancer ce concept, en insistant sur le fait que l’entrée du Liban dans tel ou tel axe régional ou international « n’a jamais été dans son intérêt ».
Pour le chef de l’État, le point sur la neutralité dans la déclaration de Baabda est appelé à devenir un pacte contraignant pour tous, sans exception, y compris pour les gouvernements et les mandats qui vont suivre.
Il reste bien sûr que les Libanais devront s’entendre sur les caractéristiques de cette neutralité. Sera-t-elle propre à eux ou bien opteront-ils pour la formule autrichienne ou encore suisse ? Une fois que cela est fait, il sera alors demandé aux pays frères et amis de soutenir cette neutralité et de la respecter universellement.
Si le président Sleiman parvient à réaliser cet objectif, il aura obtenu un acquis aussi important que celui de l’indépendance en 1943, car c’est lui qui permettra de la consolider et de la pérenniser.
Le mandat de Béchara el-Khoury fut celui l’indépendance, le mandat de Camille Chamoun, celui de la prospérité, et le mandat de Fouad Chéhab, celui de la réforme. Qu’en sera-t-il du mandat du président Michel Sleiman ? Sera-t-il celui de la « neutralité » du Liban ?Pour la première fois dans un acte officiel, le mot est apparu dans le cadre de la déclaration de Baabda adoptée...

commentaires (2)

Il réussira ! Le Chef de l'Etat a, avant tout, la volonté et la patience. Puis, il semble que tous les Etats, surtout Occidentaux, ne veulent pas des troubles au Liban. Les Arabes y souscrivent. L'Iran et le Hezb, pour le moment, ils suivent la même ligne. Souhaitons qu'ils la suivront pour toujours. Accalmie momentanée ou durable ? Je penche pour la seconde.

SAKR LEBNAN

07 h 04, le 16 juin 2012

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Commentaires (2)

  • Il réussira ! Le Chef de l'Etat a, avant tout, la volonté et la patience. Puis, il semble que tous les Etats, surtout Occidentaux, ne veulent pas des troubles au Liban. Les Arabes y souscrivent. L'Iran et le Hezb, pour le moment, ils suivent la même ligne. Souhaitons qu'ils la suivront pour toujours. Accalmie momentanée ou durable ? Je penche pour la seconde.

    SAKR LEBNAN

    07 h 04, le 16 juin 2012

  • S'il réussit ça c'est déjà pas mal.

    Robert Malek

    20 h 16, le 15 juin 2012

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