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Liban

Violence domestique : le représentant des FL claque la porte de la sous-commission parlementaire

Une affiche utilisée par l’ONG Kafa dans la campagne de sensibilisation à la nécessité de sanctionner le viol conjugal.Photo Kafa

Hier, Chant Chinchinian, député du bloc parlementaire des Forces libanaises, a annoncé son retrait de la sous-commission parlementaire chargée de l’étude du projet de loi pour la protection des femmes de la violence domestique. Cette décision, prise « en signe de protestation contre le parcours et l’action » de ladite sous-commission, soulève une multitude de questions sur les raisons pour lesquelles celle-ci reste déterminée à maintenir les changements opérés à la version originale du texte le vidant de sons sens, comme l’a, à plusieurs reprises, dénoncé la Coalition nationale pour la promulgation d’une loi protégeant la femme de la violence domestique.
Au nombre de ces modifications, notamment la catégorie à laquelle ce texte de loi est destiné. Suite aux changements survenus, il ne concerne plus la femme libanaise, mais englobe tous les membres de la famille, victimes de violences domestiques. De plus, la sous-commission parlementaire a maintenu l’article 26 selon lequel « la femme peut porter les cas de violence conjugale et familiale devant les tribunaux civils, uniquement dans le cas où les tribunaux religieux le permettraient ». Sans oublier les clauses relatives au viol conjugal, aux délits prévus dans le code pénal et qui ne seraient pas intégrés dans la nouvelle loi, etc.
« Je ne pouvais pas accepter que la sous-commission aboutisse à une version qui ne satisfait pas les aspirations de la femme, explique à L’Orient-Le Jour Chant Chinchinian. Les sociétés féminines nous ont à plusieurs reprises contactés, manifestant leur mécontentement face aux changements opérés au texte de loi. Nous devons être à la hauteur de leurs attentes. Je sais que ma décision est embarrassante vis-à-vis de mes collègues au sein de la sous-commission, mais celle-ci est en harmonie avec les précédentes prises de position du bloc parlementaire des Forces libanaises, notamment de ma collègue Sethrida Geagea, qui s’était à maintes reprises déclarée en faveur d’une loi protégeant la femme de la violence domestique. Mme Geagea avait même fait part de sa détermination à retirer son représentant de la sous-commission, au cas où la mouture finale du projet de loi décevrait les attentes de la femme libanaise. »
Pourquoi cette obstination des membres de la sous-commission à maintenir ces changements au texte de loi? « La société libanaise est une société patriarcale, déplore Chant Chinchinian. Certains ont avancé des prétextes selon lesquels une telle loi offrirait à la femme un prétexte de se venger de son mari. Pour d’autres, une telle loi ouvrirait la voie à la dislocation de la cellule familiale... Il s’agit de prétextes oiseux. »
Pour Michel Hélou, député du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, le retrait de Chant Chinchinian de la sous-commission parlementaire « est un retrait à caractère médiatique et politique » et « un acte visant à se dérober de ses responsabilités ». Se déclarant satisfait de l’action de la sous-commission, le député aouniste souligne que « les modifications apportées à la version originale au texte de loi ne l’ont nullement dénaturé ». « Au contraire, la sous-commission a adopté 95 % du texte de loi proposé, mais en a modifié la formulation juridique pour le rendre plus applicable, poursuit-il. Par ailleurs, la sous-commission n’a pas encore terminé l’étude du projet de loi. Tout est encore sujet de discussion. J’aurais souhaité que notre collègue fasse plus acte de présence, qu’il discute de ses idées et qu’il lutte en faveur de ce qu’il prétend défendre. »
Hier, Chant Chinchinian, député du bloc parlementaire des Forces libanaises, a annoncé son retrait de la sous-commission parlementaire chargée de l’étude du projet de loi pour la protection des femmes de la violence domestique. Cette décision, prise « en signe de protestation contre le parcours et l’action » de ladite sous-commission, soulève une multitude de questions sur les...

commentaires (9)

M. Helou a raison : Il ne faut pas se laisser séduire par le Chant des sirènes. Toute loi pénalisant le mari pour violence domestique aboutit inévitablement à la dislocation de la cellule familiale. Dans cette même cellule où la femme doit être gardée sous clés, il s’agit de maintenir l’ordre divin des choses. Les lois célestes protègent la femme suffisamment : « Ton épouse avec modération tu tabasseras », dit le commandement écrit au verso de la deuxième tablette. Et puis de quoi se plaint M. Chinchinian ? 95% du texte a été adopté ! C’est à dire 19 lignes sur 20 ! On a juste omis la phrase où la femme est mentionnée.

Jack Hakim

14 h 33, le 13 juin 2012

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • M. Helou a raison : Il ne faut pas se laisser séduire par le Chant des sirènes. Toute loi pénalisant le mari pour violence domestique aboutit inévitablement à la dislocation de la cellule familiale. Dans cette même cellule où la femme doit être gardée sous clés, il s’agit de maintenir l’ordre divin des choses. Les lois célestes protègent la femme suffisamment : « Ton épouse avec modération tu tabasseras », dit le commandement écrit au verso de la deuxième tablette. Et puis de quoi se plaint M. Chinchinian ? 95% du texte a été adopté ! C’est à dire 19 lignes sur 20 ! On a juste omis la phrase où la femme est mentionnée.

    Jack Hakim

    14 h 33, le 13 juin 2012

  • Alors que certaines Libanaises tâtent plutôt "leurs chignons ?", certains Libanais pâmés palpent surtout leurs moustaches ! Propos audacieux ? Certes, mais comme le monde entier le sait, ils ne s'y connaissent guère "en coiffures, ces Types", sauf pour la frime ! Et ils ne tâtent ce "terrain !"..." féminin que d'un pied pas très rassuré ; les puinés. Cette approche de la question de ce genre de "mâles", impose l'indispensable principe de précaution pour se réserver le droit de critiquer ce "mâle" local et de s'en gausser voire le brocarder ce "brillantissime"mahéék au risque prévisible de se faire attaquer pour "anti-masculinisme primaire" : conscient ou feint ! En notant qu'une des raisons que l'on aurait à espérer le succès d’une bonne critique de ce genre de "virils ?", est le déferlement de grossièretés d'ores et déjà répertoriées dans son landerneau Campagnardisé breveté. Le "Tout va très bien pour ma Marquise !" de ce Montagnard-là, figure en bonne place dans ce florilège répertorié. Il n'est qu'un exemple ce "Type", mais le pire, car en sus "ersatz" d'une variété indigène qui continue, hélas, à enquiquiner le monde Sain : et féminin et masculin dans ce patelin. L'apparition d’une génération de Jeunes Saines et Sains le fait déjà à qui mieux-mieux "piailler". Qu’on le laisse donc, sans plus, dans ses "mâles senteurs" barboter : ce genre de "mâle ?" libanais !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    06 h 42, le 13 juin 2012

  • Ecoeurant...M. hélou n'aurait pas dû parler ainsi...quant aux tenants et aboutissants des freins mis à l'évolution du statut de la femme,on peut toujours les cacher sous le terme "consensuel" de patriarcal...c'est pour ne pas dire religieux ,n'est ce pas?Et à l'intérieur de religieux pour ne pas dire que les CSC comme Dar el Fatwa montrent une opposition farouche à cette évolution...je sais,je sais,toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire...à vous de voir si vous publiez ou pas...

    GEDEON Christian

    05 h 22, le 13 juin 2012

  • Entre la laïcité et la religion la cause de la femme libanaise est perdue ….Pourquoi faire tout ce détour si vraiment on respecte la femme et on veut bien la protéger . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A.Nazira

    04 h 14, le 13 juin 2012

  • Une très belle action et prise de position de la part du représentant des Forces Libanaises car a présent nous avons une confirmation supplémentaire du style de société que certains partis cherchent a nous imposer. Ce qui étonne encore plus est la position du député CPL qui semble ignorer que 50% de la population votante sont des femmes et que celles-ci ont des droits tout autant que l'homme, que celles-ci forment l'un des piliers majeur d'une société qui se veut progressiste et moderne, changeante et reformée! Une chose est sur, aux prochaines élections, avec la grâce de Dieu qui les a béni a travers Marie, elles seront belles et voterons et nous savons pour qui!

    Pierre Hadjigeorgiou

    03 h 49, le 13 juin 2012

  • Quel droit de décision peut un religieux avoir dans les histoires conjugales??? Je n'arrive pas à comprendre comment la religion peut foutre son nez dans tous les domaines au Liban.... Elle en arrive à se mêler des violences contre la femme... trop c'est trop,,, Les libanais devraient apprendre à séparer la religion du reste...

    Nayla Tahan Attié

    03 h 42, le 13 juin 2012

  • On combat mieux de l'interieur les failles d'un systeme que de l'exterieur...!

    Cadige William

    02 h 35, le 13 juin 2012

  • Violence Domestique, et vous voulez qu'une telle loi ait l'accord de TOUS ? et soit adoptée aussi ? Trêve de BLAGUE ! Messieurs.

    SAKR LEBNAN

    23 h 41, le 12 juin 2012

  • Nous avons une sous-commission parlementaire composée de machos qui ne savent pas encore, en 2012, que la femme est aussi un être humain. Je ne comprends pas comment on ne peut pas accepter que la femme ait exactement les mêmes droits que les hommes. Nous devons tous être au-dessus des religions (puisqu'elles ont été inventées par les humains) et de toute interprétation philosophique ou théologique arriérée. Quelle mentalité de m... ! Cela dit, j'aurais souhaité que ce député n'abandonne pas son rôle au sein de cette sous-commission et qu'il continue à se battre pour les femmes.

    Robert Malek

    19 h 08, le 12 juin 2012

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