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À La Une - Syrie

Homs agonise, le CICR négocie une trêve

La Ligue arabe voit des « indices » d’une inflexion des positions russe et chinoise.

Damas est le théâtre de manifestations sans précédent ces derniers jours et les services de sécurité y restent en état d’alerte.Photo Reuters

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué hier être en pourparlers avec Damas afin de pouvoir apporter une aide humanitaire à la population syrienne. Le CICR étudie les moyens d’acheminer de l’aide, y compris « l’arrêt des hostilités dans les zones les plus affectées pour faciliter l’accès au Croissant-Rouge syrien et au CICR auprès des populations dans le besoin », a déclaré à Genève un porte-parole, Bijan Farnoudi. Il a qualifié « d’urgent » le besoin en aide humanitaire. « Le contenu de ces discussions » avec les autorités syriennes et l’opposition armée « reste confidentiel », a-t-il précisé.

 

Entre-temps toutefois, la répression se poursuit inlassablement. Entre 15 et 23 personnes ont été tuées hier, selon les sources. Neuf civils ont été tués par les bombardements visant Homs, dont cinq dans le quartier de Baba Amr, le plus touché depuis le début de l’offensive des forces du régime sur la ville le 4 février, et quatre dans celui d’al-Malaab, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Nous demandons qu’on nous permette de faire sortir les femmes et les enfants de Baba Amr », a plaidé Hadi Abdallah, membre de la Commission générale de la révolution syrienne, un des groupes de l’opposition. « Les habitants vivent dans le froid et dans des conditions insoutenables, ils attendent la mort », a-t-il affirmé.

 

Ailleurs dans le pays, un homme a été tué par des tirs en provenance d’un barrage dans la province de Hama, selon l’OSDH. Cinq militaires ont également trouvé la mort dans cette même région et à Idleb. La ville de Hama même est coupée du reste du pays et les forces de sécurité y ont dressé des dizaines de barrages routiers pour isoler les quartiers les uns des autres. Toujours selon l’opposition, les forces de sécurité ont procédé à une vague d’arrestations dans deux quartiers de Deraa.

 

À Damas, théâtre de manifestations sans précédent ces derniers jours, les services de sécurité restaient en état d’alerte. Des jeunes ont osé hisser le drapeau utilisé par les contestataires sur un pont à l’entrée de la capitale, selon une vidéo postée par des militants, où l’on voit quatre jeunes faire le signe de la victoire en désignant le drapeau, avant que la vidéo ne soit interrompue par des tirs d’origine inconnue. Par ailleurs, des organisations et mouvements laïcs syriens ont lancé un appel à manifester aujourd’hui devant le Parlement à Damas contre une référence à l’islam dans le projet de Constitution, qui doit être soumis à un référendum le 26 février.

 

Parallèlement à ces événements, les autorités ont libéré deux figures de la contestation : la blogueuse Razan Ghazzaoui arrêtée jeudi et le cinéaste Firas Fayyad, incarcéré depuis novembre, selon l’avocat et défenseur des droits de l’homme Anouar al-Bounni. Six autres militantes ont également été élargies.

 

Depuis le début de la révolte contre le régime du président Assad en mars 2011, les autorités refusent d’en reconnaître l’ampleur et attribuent les violences à des « terroristes ». « L’État et la société syrienne sont la cible de groupes terroristes armés qui reçoivent des aides financières et en armements de parties étrangères pour déstabiliser le pays et entraver toute tentative de trouver des solutions », a répété hier M. Assad, sans citer de pays, selon SANA.

 

Le président a tenu ces propos en recevant Alexeï Pouchkov, président de la commission des Affaires étrangères de la chambre basse du Parlement russe. M. Pouchkov, selon SANA, a renouvelé le soutien de son pays « aux réformes entreprises en Syrie » et redit « la nécessité (...) d’arriver à une solution politique, basée sur le dialogue (...) et sans ingérence ».

 

Selon Pékin, les pays occidentaux attisent le risque d’une guerre civile. « Si les pays occidentaux continuent à soutenir pleinement l’opposition syrienne, une guerre civile à grande échelle finira par se produire et il n’y aura alors pas moyen d’éviter la possibilité d’une intervention étrangère armée », écrivait ainsi hier le Quotidien du peuple, organe centrale du PC chinois.

 

Mais en dépit de ces déclarations, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a affirmé qu’il existait des signes d’une possible évolution des positions de la Russie et de la Chine, qui ont récemment mis leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. « Il y a des indices en provenance de la Chine et, dans une certaine mesure, de la Russie sur un éventuel changement de position », a-t-il dit sans donner de précisions sur ces « indices ».

 

Et à Rome, où se tenait une rencontre de 10 ministres des Affaires étrangères des pays méditerranéens, le ministre tunisien, Rafik Abdessalem, a indiqué que le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition syrienne, serait représenté à la conférence internationale sur la Syrie vendredi en Tunisie. M. Abdessalem a par ailleurs mis en garde contre un « scénario irakien » en Syrie, alors que des voix s’étaient récemment élevées pour armer l’opposition. À l’issue de cette même réunion, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a indiqué que l’opposition, pour pouvoir devenir un « partenaire du dialogue politique », devait inclure « toutes les sensibilités » et « communautés » du pays.

 

 

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