Le Premier ministre Nagib Mikati a assuré, vendredi, que les séances du Conseil des ministres resteront suspendues "tant que les ministres ne lui auront pas promis d'être productifs". "J'ai posé une règle de base : soit vous mettez en œuvre les décisions du gouvernement, soit vous démissionnez", a martelé le Premier ministre au quotidien panarabe al-Hayat. M. Mikati a néanmoins souligné que le gouvernement ne s'est pas effondré. "Il n'y aura pas de boycott. Mon but est d'augmenter la productivité du gouvernement", a-t-il ajouté.
Le 1er février, Nagib Mikati avait décidé, au terme d’une prise de bec avec les ministres aounistes, de suspendre jusqu’à nouvel ordre les séances du Conseil des ministres. Il a même envisagé, l’espace d’un instant, de geler l’exercice de ses fonctions. Le lendemain, il expliquait à L'Orient-Le Jour que l’unique critère pour la reprise des réunions du cabinet est la garantie de sa "productivité".
A la question de savoir s'il restera à son poste si la crise ministérielle devait se prolonger, Nagib Mikati a déclaré : "Les raisons qui m'avaient convaincu d'accepter ce poste sont toujours là (...) Mais la mission - préserver la stabilité du Liban - est dure."
Le chef du gouvernement a toutefois refusé de lier la crise ministérielle et la situation en Syrie, déplorant l'habitude des Libanais de renvoyer toute crise locale à des "complots" étrangers. M. Mikati a ainsi assuré que les banques libanaises ne violeront pas les sanctions européennes et internationales votées contre la Syrie. "Bien qu'il y ait des alliés de Damas au sein du gouvernement, je suis certain qu'ils n'exerceront aucune pression sur le secteur bancaire pour qu'il viole les sanctions imposées au régime syrien", a déclaré Nagib Mikati, qui a rappelé à al-Hayat que la dissociation du Liban des développements syriens vise à sauvegarder le pays.
D'ailleurs, des sources diplomatiques libanaises à Paris ont rapporté au quotidien al-Charq al-Awsat que la France est "consciente de la pression exercée sur le chef de l'Exécutif qui y fait face avec courage". Ces sources ont précisé au quotidien panarabe que Paris partage les inquiétudes de M. Mikati quant aux répercussions de la crise syrienne au Liban. Selon elles, le président français soulignera, devant Nagib Mikati, sa volonté de garder le Liban loin de cette crise.
Nagib Mikati entame aujourd'hui vendredi une visite officielle à Paris à l'invitation des autorités françaises. Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, fait partie de la délégation officielle. Les entretiens de M. Mikati dans la capitale française porteront essentiellement sur l'évolution de la situation au Liban, certes, mais surtout sur les développements dans la région ainsi que sur le suivi qui devrait être assuré à la conférence Paris III.
Le dossier de Georges Ibrahim Abdallah figurera également au menu des discussions du Premier ministre. "Je vais demander à la France de réexaminer sa demande de libération. C'est une question humanitaire", a déclaré Najib Mikati au quotidien français Le Figaro.
Engagé auprès du mouvement palestinien radical FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), Georges Ibrahim Abdallah avait été arrêté le 24 octobre 1984 et condamné à perpétuité en 1987 pour complicité dans les assassinats en 1982 à Paris de deux diplomates, l'Américain Charles Robert Day et l'Israélien Yacov Barsimantov.
commentaires (5)
Il ne leur reste plus que l'autre "Polichinelle" Afandé Nordiste perdu à presser son eau de Rose flétrie, fétide et aigrie ! Le parfait dernier Joker vu sa tête.
Antoine-Serge KARAMAOUN
11 h 28, le 10 février 2012