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À La Une - Négligence

Les officiels voient de leurs propres yeux le désastre humain à la prison de Roumieh

C’est probablement la première fois que les responsables officiels décident de se rendre dans une prison sans qu’ils n’y soient forcés par un cas de force majeure, pour s’enquérir de la vie carcérale et des conditions de vie des détenus.

MM. Charbel et Hassan Khalil aux côtés du général Achraf Rifi à Roumieh. Photo Hassan Assal

Les ministres de l’Intérieur et de la Santé, Marwan Charbel et Ali Hassan Khalil, ont effectué hier une visite à la prison de Roumieh pour un état des lieux. Se sont également joints à la délégation officielle des membres de la commission parlementaire des Droits de l’homme, les députés Ghassan Moukheiber et Hikmat Dib, le directeur des FSI, le général Achraf Rifi, et le commandant par intérim de la gendarmerie, le général Joseph Doueihy.

La délégation a entamé sa visite par un tour au centre médical du bâtiment des jeunes délinquants, pour se rendre ensuite au secteur de réhabilitation des jeunes prisonniers. Le local regroupe des ateliers de manufacture de cuir, de maintenance des ordinateurs où les détenus peuvent également bénéficier d’un apprentissage. Les jeunes détenus ont offert des cadeaux aux ministres qui se sont ensuite dirigés vers le dortoir des prisonniers puis vers le dispensaire où sont gardés les malades du sida ainsi que ceux qui sont atteints de maladies de la peau. Ils se sont également rendus auprès des autres détenus.

 

À l’issue de la tournée, le colonel Amer Zaylaa a tenu une conférence de presse au bureau du commandant des prisons au cours de laquelle il a passé en revue les « conditions désastreuses des prisons ».

L’officier, qui a espéré que cette visite soit le début d’une action de réforme des milieux carcéraux, a indiqué qu’« un seul mois de détention dans ce milieu équivaut à 6 mois d’emprisonnement sinon plus ».

Il a évoqué les différents problèmes rencontrés par les détenus comme ceux qui n’ont pas les moyens d’engager un avocat, « qui est une responsabilité qui incombe à la justice », a-t-il dit.

Répondant aux questions des journalistes, M. Charbel a indiqué que le ministre de la Justice est conscient des conditions qui prévalent dans ce milieu. « Mais nous avons besoin de dépasser la routine administrative afin d’accélérer le travail » de réforme, a ajouté le ministre qui a insisté sur la nécessité d’établir un budget pour construire les prisons selon des critères humanitaires. M. Charbel, qui a tenu à relever que des mesures sécuritaires importantes ont été prises pour empêcher les détenus de fuir, a dévoilé l’existence d’une volonté politique de régler le problème des prisons au Liban.

 

Prenant à son tour la parole, le ministre de la Santé a souligné que l’État n’a jamais traité à ce jour la question des prisons sur base de critères requis, ce qui constitue aujourd’hui un grand défi pour le gouvernement actuel, a-t-il dit. D’après lui, cette visite peut se terminer en queue de poisson comme celles qui l’avaient précédée, tout comme elle peut devenir le fondement d’une action qui puisse mener à un avenir meilleur.

 

L’année carcérale

Par ailleurs, la commission de l’Administration et de la Justice a tenu hier une réunion sous la présidence de Robert Ghanem et en présence du ministre de la Justice Chakib Cortbawi et des représentants des barreaux de Beyrouth et de Tripoli, Élias Gaspard et Najah Chamas, ainsi que de la représentante du ministère des Finances, Marianna Moawad.

À l’issue de la réunion, M. Ghanem a expliqué que la réunion a porté sur un ensemble de questions, notamment celles relatives à la loi sur les loyers et à la vie carcérale. À ce sujet, il a rappelé que la commission avait présenté il y a quelque temps une proposition pour réduire l’année carcérale à 9 mois. « Nous avons réexaminé ce sujet sous d’autres angles afin que le texte de loi puisse correspondre aux décisions judiciaires parues ou à paraître sur cette question et la manière de comptabiliser l’année », a expliqué le président de la commission, soulignant la nécessité de définir des critères à cette fin.

 

« C’est la raison pour laquelle il était nécessaire de reformuler la teneur du texte ou d’ajouter un article au code pénal », a-t-il affirmé. Et de soulever les interrogations qui subsistent sur le lien entre l’année carcérale et la loi sur la réduction des peines, sachant que cette dernière est conditionnée par le comportement du détenu, l’accord de ses parents ou des parents de ceux qui ont porté plainte dans le cas où il s’agirait d’un grand crime.

« Il s’agit d’autant de critères qui doivent être évalués par un comité ad hoc », a-t-il ajouté, précisant toutefois que le tribunal peut s’opposer à l’avis du comité.

Revenant sur la question de l’année carcérale, le député a indiqué que les participants à la réunion sont convenus de principes généraux, soulignant que la proposition sera soumise aux autorités concernées.

 

Les ministres de l’Intérieur et de la Santé, Marwan Charbel et Ali Hassan Khalil, ont effectué hier une visite à la prison de Roumieh pour un état des lieux. Se sont également joints à la délégation officielle des membres de la commission parlementaire des Droits de l’homme, les députés Ghassan Moukheiber et Hikmat Dib, le directeur des FSI, le général Achraf Rifi, et le...

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