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Culture - Nobel de littérature

Le poète Adonis dans la cacophonie des prédictions

Prédire le lauréat du Nobel de littérature relève de la politique-fiction tant l’académie suédoise qui le décerne, demain, jeudi ou le suivant, entretient le culte du secret et s’ingénie à distinguer des œuvres sortant des sentiers battus... comme celle du poète syrien Adonis.

Ali Ahmad Saïd Esber alias Adonis enfin «nobélisé»?

Chaque année, les noms d’écrivains à grand succès comme les Américains Philip Roth, Joyce Carol Oates et Cormac McCarthy sont cités, mais leurs œuvres semblent justement trop populaires pour un Nobel.
«L’idée même du prix est de ne pas être grand public», selon Stephen Farran-Lee, responsable d’édition chez le grand éditeur suédois Albert Bonniers.
Vargas Llosa, Müller, Le Clézio, Lessing, Pamuk, Pinter, Jelinek, Coetzee, Kertesz, Naipaul, Gao, Grass, Saramago, Fo, Szymborska... Pas de pop art dans le choix de l’académie ces quinze dernières années!
Un geste politique est plus probable.
Dans ce cas, compte-tenu de la situation au Proche-Orient, le poète syrien Adonis ou l’écrivain israélien Amos Oz semblent bien placés.
«L’heure est venue pour un poète et pour le Moyen-Orient. Alors qui mieux qu’Adonis?», propose Nicklas Björkholm, responsable de la grande librairie Hedengrens dans le centre de Stockholm.
Mi-juin, Adonis, qui réside en France, a publié dans un quotidien libanais une lettre ouverte au président syrien Bachar al-Assad l’appellant à arrêter la répression sanglante: «Il semble que ton destin soit de te sacrifier pour les erreurs commises et de remettre la parole et la décision au peuple», écrivait-il.
Adonis, de son vrai nom Ali Ahmad Saïd Esber, a remporté en juin le prestigieux prix Goethe. Et le site de paris en ligne Ladbrokes le donnait favori le 30 septembre, talonné par le poète suédois Tomas Tranströmer, mais loin devant les Américains Thomas Pynchon ou Bob Dylan.
«Cette année, Adonis l’aura. C’est politiquement correct», martèle M. Björkholm.
Toutefois, ce dernier argument est justement celui qui pousse d’autres à douter des chances du poète syrien.
Pour Stephen Farran-Lee, «l’académie aime démontrer qu’elle n’est pas liée à l’actualité politique» et si des écrivains comme Alexandre Soljenitsyne (1970) ont effectivement reçu le prix, il n’y a pas de «tendance politique» dans l’attribution du Nobel de littérature.
Aussi, selon lui, l’académie voudra même «démontrer son indépendance» et, par conséquent, «les chances d’un écrivain de langue arabe sont plus faibles cette année qu’elles l’ont été les années précédentes».
Il souligne cependant l’absence totale d’indices sur les critères retenus par l’académie: «Le testament (d’Alfred Nobel) stipule que l’œuvre devrait être d’une nature “idéaliste”. Quoi que cela puisse signifier...»
Depuis 1974, le prix doit également récompenser un écrivain vivant.
«L’important pour l’académie, c’est d’avoir écrit beaucoup de bons livres et le moins possible de mauvais», avance M. Björkholm.
Ce flou permet une grande diversité de lauréats qui ravit les cercles littéraires
Au Salon du livre de Göteborg, grand-messe annuelle qui accueille le gratin avéré ou à venir de la littérature mondiale quelques jours avant l’annonce du nouveau lauréat, les organisateurs disent s’intéresser de très près aux choix de l’académie.
L’édition 2011 était consacrée aux écrivains de langue allemande et la directrice de la communication Birgitta Jacobsson Ekblom s’est félicitée de la présence de quelques «jeunes très intéressants» promis à un bel avenir.
Mais le Nobel attribué en 2009 à la germanophone Herta Müller exclut a priori cette langue d’une nouvelle récompense immédiate.
En revanche, selon Mme Jacobsson Ekblom, des auteurs comme le Kényan Ngugi wa Thiong’o, le Somalien Nuruddine Farah, le Hongrois Peter Nadas ou le Coréen Ko Un sont des candidats.
Tout comme le Japonais Haruki Murakami, l’Indien Vijaydan Detha et l’Australien Les Murray mènent la danse sur le site de paris en ligne unibet.
Chaque année, les noms d’écrivains à grand succès comme les Américains Philip Roth, Joyce Carol Oates et Cormac McCarthy sont cités, mais leurs œuvres semblent justement trop populaires pour un Nobel.«L’idée même du prix est de ne pas être grand public», selon Stephen Farran-Lee, responsable d’édition chez le grand éditeur suédois Albert Bonniers.Vargas Llosa, Müller, Le...

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