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Moyen Orient et Monde - Révolte

Assad serre la vis à Homs et Zabadani

Le régime continue de serrer la vis contre les opposants : les chars syriens ont investi hier les villes de Homs et Zabadani alors qu’ils s’apprêtent à entrer à Bou Kamal. En outre, plus de 300 personnes ont été arrêtées dont Ali Abdallah, figure de proue de l’opposition.

Des manifestants antirégime ont pris d’assaut hier les rues de Hajar al-Aswad à Damas. Photos Reuters

« Des forces armées et de sécurité ont pénétré aujourd’hui à Zabadani. Elles ont perquisitionné dans les maisons et ont arrêté plus de 50 personnes » dans cette cité à 50 km au nord-ouest de Damas et proche de la frontière libanaise, a affirmé le chef de la Ligue syrienne des droits de l’homme (LSDH), Abdel Karim Rihaoui.
L’armée est également entrée dans Homs. « Quatre chars et un transport de troupes ont pris position à Dawar al-Khalidya (un quartier de l’agglomération). Les habitants ont organisé une manifestation massive pour exprimer leur refus de l’entrée de l’armée », selon la même source. La veille, des affrontements avaient eu lieu à Homs entre partisans du régime et opposants après l’assassinat de trois personnes favorables au pouvoir. « Les habitants ont été pris de panique, les partisans du régime ayant saccagé plusieurs magasins du quartier Hadara à Homs », avait indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les affrontements ont fait 30 morts dans les dernières 24 heures.
Et les soldats s’apprêtent à pénétrer à Bou Kamal, dans l’est du pays, a affirmé le quotidien syrien al-Watan, proche du pouvoir. « La situation sécuritaire à Bou Kamal est explosive, au moment où l’armée se prépare à intervenir (...), car les autorités craignent un mouvement de désobéissance armée dans cette ville frontalière (de l’Irak) où les (insurgés) pourraient facilement obtenir une aide logistique et politique », écrit al-Watan. Appuyées par des hélicoptères et des blindés, elles encerclaient la ville où des dizaines de milliers de manifestants, encouragés par des défections jusqu’ici inimaginables au sein de l’armée, sont descendus dans les rues pour dénoncer le régime.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, un civil a été tué et plusieurs autres blessés samedi à Bou Kamal quand les forces de sécurité ont ouvert le feu pour disperser un rassemblement contre le pouvoir. Mais l’agence officielle SANA a indiqué que de « gangs terroristes armés ont pris d’assaut un bâtiment public et saisi les armes qui y étaient déposées ». Trois membres des forces de l’ordre ont été tués et deux autres ont été enlevés, a ajouté l’agence.
Depuis le début de la révolte mi-mars en Syrie, le régime attribue les violences à des groupes armés cherchant à semer le chaos.
De plus, selon la page Facebook Syrian Network News (SNN), des dizaines de femmes ont manifesté à Douma. Dans le district d’Alep, à Koubani, une manifestation a également eu lieu, toujours selon SNN, précisant que des avocats se sont rendus au Palais de justice d’Alep pour protester contre les arrestations.
Par ailleurs, les militaires ont procédé à une « vaste campagne d’arrestations » à Qatana, à 25 kilomètres au sud de Damas, interpellant notamment une figure de proue de l’opposition, l’écrivain Ali Abdallah, selon la ligue. M. Abdallah avait été libéré récemment de prison après une amnistie générale promulguée en mai par le président syrien. L’écrivain de 61 ans avait été incarcéré en décembre 2007. M. Abdallah est l’un des douze opposants signataires de la « Déclaration de Damas ».
« Les autorités ont également arrêté près de 300 personnes vendredi. Plus de cent l’ont été dans les villages de la région de Jabal al-Zawiya », dans le gouvernement d’Idleb, frontalier de la Turquie, a indiqué samedi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
En outre, des dizaines de cars remplis d’agents de sécurité ont pénétré samedi dans le village de Kafar Noubol, à Jabal al-Zawiya, où ces derniers ont procédé à « des perquisitions dans les maisons d’une manière provocante, frappant sauvagement les hommes devant leur famille », a indiqué l’ONG. « Des dizaines de personnes ont été arrêtées dans ce village où des tirs nourris étaient entendus », selon la même source. À Qaboune, un quartier de la capitale où 12 personnes ont été tuées vendredi, les funérailles ont par ailleurs rassemblé samedi des milliers de personnes scandant des slogans hostiles au régime, selon une vidéo.
Pour contrer le régime et malgré leurs divisions, les opposants syriens réunis samedi à Istanbul ont élu un Conseil de salut national. « Nous devons tendre la main à d’autres mouvements d’opposition pour conduire le pays vers notre projet démocratique », a déclaré Haitham al-Maler, figure de l’opposition. Les personnalités réunies pour la journée n’étaient pas toutes favorables à la formation d’un gouvernement parallèle pour faire pression sur le président Bachar el-Assad, non seulement dans la rue, mais aussi sur le plan politique. Les 350 délégués présents, pour la plupart des dissidents en exil depuis plusieurs années, se sont toutefois entendus pour élire ce Conseil de salut national.
Outre la formation d’un gouvernement parallèle, Waël al-Hafez, une autre figure de l’opposition présente à Istanbul, a lancé l’idée d’un mouvement de désobéissance civile.
Malgré la contestation, un festival de musique a eu lieu hier soir sur la grand-place des Omeyyades à Damas pour marquer le 11e anniversaire de la prestation de serment de Bachar el-Assad, le 17 juillet 2000.
(Source : agences)
« Des forces armées et de sécurité ont pénétré aujourd’hui à Zabadani. Elles ont perquisitionné dans les maisons et ont arrêté plus de 50 personnes » dans cette cité à 50 km au nord-ouest de Damas et proche de la frontière libanaise, a affirmé le chef de la Ligue syrienne des droits de l’homme (LSDH), Abdel Karim Rihaoui.L’armée est également entrée dans Homs....

commentaires (3)

Nous avons eu vent, de l'Amérique du Nord, que le pognon de la rançon payée pour la libération des estoniens au Liban, était destiné à alimenter l’anarchie en Syrie. Les services de renseignements syriens (moukhabarat) ont localisé oseille et ravisseurs, convertis en anarchistes, et les forces spéciales ont envoyé des hélicoptères pour les intercepter à Zabadany, et ont fini en tole, quant au pognon, il a atterri entre les mains de Bachar.

Samir EL KHOURY

16 h 26, le 18 juillet 2011

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Commentaires (3)

  • Nous avons eu vent, de l'Amérique du Nord, que le pognon de la rançon payée pour la libération des estoniens au Liban, était destiné à alimenter l’anarchie en Syrie. Les services de renseignements syriens (moukhabarat) ont localisé oseille et ravisseurs, convertis en anarchistes, et les forces spéciales ont envoyé des hélicoptères pour les intercepter à Zabadany, et ont fini en tole, quant au pognon, il a atterri entre les mains de Bachar.

    Samir EL KHOURY

    16 h 26, le 18 juillet 2011

  • Quelle est la position du gouvernement libanais au sujet de la situation en Syrie ?

    Robert Malek

    08 h 42, le 18 juillet 2011

  • Chers Vous, les lecteurs de " L'Orient-Le Jour ", Pourquoi je suis optimiste quant à l'issue de la crise que traverse la Syrie... Considérations liminaires : - L'Histoire nous a enseigné que jamais un tyran n'a pu durablement se maintenir au pouvoir par la force dans son pays contre la volonté de son peuple. - Le seul fait que le Président Bacher El Assad ait pu se maintenir à la tête de l'Etat syrien malgré les violentes manifestations populaires qui affectent quotidiennement le pays montre à l'évidence que le Président Bachar El Assad jouit encore, sinon de la bienveillance, du moins du soutien tacite d'une frange importante de la population du pays. - Dans nombre de pays, et particulièrement dans les pays d'Orient, il est fréquent que des mouvements populaires de nature apparemment spontanée soient, en réalité, téléguidés de l'extérieur, soit par des opposants au régime en place qui auraient émigré, soit, très souvent, par des hommes politiques étrangers agissant en sous-main et bénéficiant d'importants moyens financiers. - Un embryon de mouvement structuré d'opposition au Président Assad semble en voie de formation si l'on se réfère à la " Conférence de Salut National " qui s'est tenue samedi dernier à Istanbul en Turquie emmenée par un groupe encore très disparate d'hommes politiques syriens. Conséquences directes sur l'issue de la crise : - Il semble probable qu'une frange importante de la population du pays doive se montrer exaspérée de la tournure très violente que prennent les mouvements de contestation populaire dans le pays et qu'un revirement soit à attendre de la population qui viendrait à se désolidariser de leurs auteurs. - Il apparaît vraisemblable qu'une frange importante de la population syrienne se montrera, en définitive, satisfaite des mesures d'ouverture annoncées par le Président Bachar El Assad vers plus de démocratie et lui témoignera sa reconnaissance en organisant de possible contre-manifestations de soutien à sa politique. - En conclusion, il semble que si le Président Bachar El Assad venait à décider la tenue d'élections générales dans le pays, soit l'opposition les dénoncerait, auquel cas elle se discréditerait en se déjugeant aux yeux du peuple syrien, soit l'opposition accepterait la main tendue par le Président Assad mais il est alors hautement probable que le verdict des urnes serait largement favorable au Président Assad qui apparaîtrait aux yeux des électeurs comme le garant de la continuité de l'Etat face aux partisans du désordre. - Or je crois que le moment est proche où la volonté de garantir l'ordre et la sécurité de la vie publique va l'emporter sur le désir de prouver au Président syrien son désir de plus de démocratie et qu'à partir du moment où le Président Bachar El Assad aura prouvé sa bonne fois par le simple fait qu'il aura de lui-même décidé de procéder à cette vaste consultation populaire qui constituerait une première dans l'histoire du pays, l'issue du scrutin ne pourra que lui être favorable. Conclusion générale sur l'imminence de la fin de crise : Il me semble que ce moment est venu et, si le Président Assad venait à faire de la situation politique dans son pays la même analyse, alors il se pourrait bien que nous vivions les derniers soubresauts de feue " la Révolution Syrienne "avortée. Amitiés, Antoine GED

    Ged Antoine

    19 h 04, le 17 juillet 2011

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