L’armée est également entrée dans Homs. « Quatre chars et un transport de troupes ont pris position à Dawar al-Khalidya (un quartier de l’agglomération). Les habitants ont organisé une manifestation massive pour exprimer leur refus de l’entrée de l’armée », selon la même source. La veille, des affrontements avaient eu lieu à Homs entre partisans du régime et opposants après l’assassinat de trois personnes favorables au pouvoir. « Les habitants ont été pris de panique, les partisans du régime ayant saccagé plusieurs magasins du quartier Hadara à Homs », avait indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les affrontements ont fait 30 morts dans les dernières 24 heures.
Et les soldats s’apprêtent à pénétrer à Bou Kamal, dans l’est du pays, a affirmé le quotidien syrien al-Watan, proche du pouvoir. « La situation sécuritaire à Bou Kamal est explosive, au moment où l’armée se prépare à intervenir (...), car les autorités craignent un mouvement de désobéissance armée dans cette ville frontalière (de l’Irak) où les (insurgés) pourraient facilement obtenir une aide logistique et politique », écrit al-Watan. Appuyées par des hélicoptères et des blindés, elles encerclaient la ville où des dizaines de milliers de manifestants, encouragés par des défections jusqu’ici inimaginables au sein de l’armée, sont descendus dans les rues pour dénoncer le régime.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, un civil a été tué et plusieurs autres blessés samedi à Bou Kamal quand les forces de sécurité ont ouvert le feu pour disperser un rassemblement contre le pouvoir. Mais l’agence officielle SANA a indiqué que de « gangs terroristes armés ont pris d’assaut un bâtiment public et saisi les armes qui y étaient déposées ». Trois membres des forces de l’ordre ont été tués et deux autres ont été enlevés, a ajouté l’agence.
Depuis le début de la révolte mi-mars en Syrie, le régime attribue les violences à des groupes armés cherchant à semer le chaos.
De plus, selon la page Facebook Syrian Network News (SNN), des dizaines de femmes ont manifesté à Douma. Dans le district d’Alep, à Koubani, une manifestation a également eu lieu, toujours selon SNN, précisant que des avocats se sont rendus au Palais de justice d’Alep pour protester contre les arrestations.
Par ailleurs, les militaires ont procédé à une « vaste campagne d’arrestations » à Qatana, à 25 kilomètres au sud de Damas, interpellant notamment une figure de proue de l’opposition, l’écrivain Ali Abdallah, selon la ligue. M. Abdallah avait été libéré récemment de prison après une amnistie générale promulguée en mai par le président syrien. L’écrivain de 61 ans avait été incarcéré en décembre 2007. M. Abdallah est l’un des douze opposants signataires de la « Déclaration de Damas ».
« Les autorités ont également arrêté près de 300 personnes vendredi. Plus de cent l’ont été dans les villages de la région de Jabal al-Zawiya », dans le gouvernement d’Idleb, frontalier de la Turquie, a indiqué samedi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
En outre, des dizaines de cars remplis d’agents de sécurité ont pénétré samedi dans le village de Kafar Noubol, à Jabal al-Zawiya, où ces derniers ont procédé à « des perquisitions dans les maisons d’une manière provocante, frappant sauvagement les hommes devant leur famille », a indiqué l’ONG. « Des dizaines de personnes ont été arrêtées dans ce village où des tirs nourris étaient entendus », selon la même source. À Qaboune, un quartier de la capitale où 12 personnes ont été tuées vendredi, les funérailles ont par ailleurs rassemblé samedi des milliers de personnes scandant des slogans hostiles au régime, selon une vidéo.
Pour contrer le régime et malgré leurs divisions, les opposants syriens réunis samedi à Istanbul ont élu un Conseil de salut national. « Nous devons tendre la main à d’autres mouvements d’opposition pour conduire le pays vers notre projet démocratique », a déclaré Haitham al-Maler, figure de l’opposition. Les personnalités réunies pour la journée n’étaient pas toutes favorables à la formation d’un gouvernement parallèle pour faire pression sur le président Bachar el-Assad, non seulement dans la rue, mais aussi sur le plan politique. Les 350 délégués présents, pour la plupart des dissidents en exil depuis plusieurs années, se sont toutefois entendus pour élire ce Conseil de salut national.
Outre la formation d’un gouvernement parallèle, Waël al-Hafez, une autre figure de l’opposition présente à Istanbul, a lancé l’idée d’un mouvement de désobéissance civile.
Malgré la contestation, un festival de musique a eu lieu hier soir sur la grand-place des Omeyyades à Damas pour marquer le 11e anniversaire de la prestation de serment de Bachar el-Assad, le 17 juillet 2000.
(Source : agences)
commentaires (3)
Nous avons eu vent, de l'Amérique du Nord, que le pognon de la rançon payée pour la libération des estoniens au Liban, était destiné à alimenter l’anarchie en Syrie. Les services de renseignements syriens (moukhabarat) ont localisé oseille et ravisseurs, convertis en anarchistes, et les forces spéciales ont envoyé des hélicoptères pour les intercepter à Zabadany, et ont fini en tole, quant au pognon, il a atterri entre les mains de Bachar.
Samir EL KHOURY
16 h 26, le 18 juillet 2011