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Restos, cafés - Garçon ! La note s’il vous plaît

Yabani

Fraichement rentrée de France où elle collaborait à la rubrique Arts culinaires d'un grand hebdomadaire de Province,
Micheline Zok teste chaque semaine pour vous un restaurant, café ou bar et vous donne son avis sans complaisance ni
compromis. Notes de 0 à 5.

Pas de crise identitaire pour le Yabani : le restaurant est, comme son nom l'indique en arabe, un restaurant japonais. L'idée est simple, ingénieuse, le nom sonne japonais, comme une évidence.
à l'intérieur, les Japonais sont pourtant remplacés par des Philippins, ce qui est commun et de bonne « guerre » dans les restaurants japonais au Liban, la perception libanaise des ethnies asiatiques et des yeux bridés étant assez limitée.
Les chefs sushis, tous des hommes, portent des tabliers blancs et des bandeaux noirs sur la tête, énigmatique signature internationale du découpeur de poisson professionnel.  Est-ce l'emblème du guerrier japonais prêt à attaquer le poisson ou tout simplement une protection pour éviter des cheveux hasardeux dans les assiettes ?
Yabani est situé rue de Damas à Achrafieh sous un immeuble dont l'utilité  semble limitée au service de l'ascenseur visiblement fabriqué sur mesure et sculpture à lui seul. Tout s'articule autour de cet élément principal qui ne monte pas plus haut que le rez-de-chaussée et ne nous descend au sous-sol (où est situé le restaurant) que grâce à une hôtesse-technicienne maniant la télécommande avec dextérité. L'ascenseur est circulaire avec de confortables canapés en cuir intégrés de part et d'autre entourant une large table en marbre. Arrêté au sous-sol, il devient l'élément central du restaurant, entouré du bar à sushi.
On me dit que l'idée de placer le restaurant sous terre est le fruit de l'imagination fertile de l'architecte. Il n'en demeure pas moins que  le résultat est une belle réalisation qui rend l'expérience unique à Beyrouth, même avant d'avoir mangé.
Le Yabani, qui  se définit comme un restaurant de noodles et de sushis, se veut aussi une référence en termes de restaurants japonais. Les sushis et sashimis sont très bons, les noodles aux cacahuètes sont délicieux. Une large gamme de Izuzukuri, poissons crus marines , est  aussi proposée sur le menu qui ne manque pas de photos et de numéros à côté de chaque plat pour faciliter la commande. C'est tres utile car le mélange des langues  sur le menu est partout : on jongle entre l'anglais et le japonais, les « dumplings » et « cooked noodles » se battent avec les « Gunkan et les Nigiri sushis » ainsi que les « Hazo, les Panko et les Ura Makis ».
La qualité de la nourriture fait oublier  l'espace étriqué, la lenteur du service et le traitement un peu sec de notre serveuse philippine, au ton (ou thon)  hara-kirien.
Celle-ci, de moins en moins souriante, nous apporte l'addition. Difficile de vérifier l'exactitude de la facture,  les abréviations (shake izu et shake n su) ont remplacé les mots déjà compliqués. À noter que la facture est ce qu'il y a de plus salé au restaurant.
La visite se termine comme elle a commencé avec la prisonnière  de l'ascenseur et sa télécommande. Nous revoilà remontés à la surface.
E-mail : michelinezok@hotmail.com

Adresse        Rue de Damas, Achrafieh
Capacité    70 personnes
Prix moyen    90 000 LL

Qualité de la nourriture    ****
 Rapport qualité/prix    **
 Ambiance    **

Pas de crise identitaire pour le Yabani : le restaurant est, comme son nom l'indique en arabe, un restaurant japonais. L'idée est simple, ingénieuse, le nom sonne japonais, comme une évidence.à l'intérieur, les Japonais sont pourtant remplacés par des Philippins, ce qui est commun et de bonne « guerre » dans les restaurants...