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Restos, cafés - Garçon ! La note s’il vous plaît

Couqley

Fraîchement rentrée de France où elle collaborait à la rubrique Arts culinaires d'un grand hebdomadaire de province,
Micheline Zok teste chaque semaine pour vous un restaurant, café ou bar et vous donne son avis sans complaisance ni
compromis. Notes de 0 à 5.

C'est au fond d'une impasse baptisée  « The Alleyway » vers la fin de la rue Gouraud à Gemmayzé, que je finis par repérer le restaurant Couqley. Ma joie de l'avoir trouvé se heurte à une hôtesse visiblement inexpérimentée qui m'annonce que, malgré ma réservation prise la veille et confirmée le jour même, je n'ai pas de table. Mon insistance à essayer d'apprendre à cette jeune fille les bonnes manières est un échec « cuisant », mais elle se résigne enfin à me donner une table face à une des colonnes à miroirs du restaurant.
Le restaurant se veut un bistrot à la française d'après la décoration,  le comptoir et la grande sélection de vins à la bouteille, au verre et à la carafe. L'ambiance générale y est agréable bien que l'intérieur semble atteint de jaunisse, ce qui est probablement dû à un choix  malheureux de luminaires.
Le menu propose des plats typiques français comme les croque-monsieur et madame, le steak frites, la bavette, les tartares de saumon et de bœuf. Mais on y trouve aussi des plats américains ou italiens comme un cheese burger ou des penne al arrabiata. Une ardoise propose les spécialités du jour, et les desserts sont annoncés à la volée par le serveur. La salade de roquette et le tartare de saumon sont à peine posés sur la table que le serveur, avec un excès de zèle inattendu, s'empresse déjà de me flanquer de nouveaux couverts pour mon prochain plat.
On m'apprend que le nom du restaurant est inspiré de son chef, à moins que ce ne soit de la volaille. Mais pas de coquelet ni de poulet sur le menu, c'est dommage, j'aurais bien essayé le « couqley coquelet » à prononcer, bien sûr, en anglais. Car le mélange des langues semble être la spécialité de la maison avec plusieurs descriptions de plats mélangeant le français et l'anglais de manière surprenante ; ainsi, une « onion soup gratinée » en guise de « starter » ou un « duck confit » ; et, cerise sur le gâteau, ou « cerise on the cake » diraient-ils, la sauce « Maître D'Butter » laquelle, me l'explique notre serveur, n'est en fait qu'un peu de beurre et de persil sur ma viande.
« Un repas sans vin est comme un jour sans (lever de) soleil », nous annonce solennellement Jean-Anthelme Brillat-Savarin en haut de la carte des vins à l'arrière du menu. L'idée de citer ce fin gastronome du XIXe siècle, parrain posthume du fromage du même nom et probable inventeur de la critique gastronomique,  est sympathique.
 Mais pourquoi avoir choisi l'anglais pour citer ce français de renom, auteur d'une autre phrase célèbre « Dites-moi ce que vous mangez, je vous dirai qui vous êtes » ?
Le restaurant est assez calme mais il est vrai que j'aime dîner tôt. Apparemment le directeur du restaurant aussi puisqu'il dîne au même moment au bar. L'atmosphère du restaurant est résolument détendue, c'est probablement pour ça que j'y retournerai. En évitant toutefois de réserver.

Adresse          Rue Gouraud, Gemmayzé
Capacité         80 personnes
Prix moyen    45 $

 Qualité de la nourriture    **
 Rapport qualité/prix    **
 Ambiance    ***


E-mail : michelinezok@hotmail.com
C'est au fond d'une impasse baptisée  « The Alleyway » vers la fin de la rue Gouraud à Gemmayzé, que je finis par repérer le restaurant Couqley. Ma joie de l'avoir trouvé se heurte à une hôtesse visiblement inexpérimentée qui m'annonce que, malgré ma réservation prise la veille et confirmée le...