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Culture - Identité musicale

Ashekman oui, et même bientôt Ashekmanphobia !

Ashekman : libanisme courant issu de la déformation du mot échappement. Mais il s'agit aussi, depuis 2001, du label d'un « crew hip hop »* composé exclusivement de deux frères, jumeaux de surcroît, Mohammad et Omar Kabbani.

Mohammad et Omar Kabbani, alias Mijrim Kaleim et Carbonn, leurs pseudos d’artistes. (DR)

Leur culture: le hip hop, sous toutes ses formes, plus particulièrement musicale et graphique.
Leur style: engagé, cynique, agressif mais non violent.
Leurs thèmes: socio-politico-dénonciateurs.
Leur credo: «Dieu maudit les tièdes».
Leur fierté: être catalogués «Intellos de rue».
Inséparables et en tout point identiques comme seuls peuvent l'être les vrais jumeaux, Mohammad et Omar Kabbani, alias Mijrim Kaleim et Carbonn (leurs pseudos d'artistes), vingt-sept ans au compteur et d'une similitude hallucinante, partagent tout (à quelques exceptions près!): idées, goûts, passions, ambitions.
Ils font scène commune depuis leur naissance.
Mêmes études graphiques à la LAU, même profession de graphic designers, même graffitis de calligraphie arabe, kouffis et diwanis, stylisée (leur création personnelle) qu'ils dessinent sur les murs de Beyrouth après en avoir arraché les portraits politiciens. Et depuis peu, une entreprise commune de fabrication de tee-shirts** à libanaise qui reprennent aussi bien les impressions de figures iconiques de la culture populaire, comme les bazoukas ou Goldorak, que les dictons traditionnels revisités avec humour. Toujours façon graffitis.
«Nous étions une band, nous sommes devenus un brand (un produit)», s'amusent d'ailleurs à répéter le duo.
Ensemble, ils regardent dans la même direction. Et ce qu'ils regardent en priorité, c'est Beyrouth, leur grande inspiratrice. Beyrouth, dans ses coins, ses recoins, ses rues, ses quartiers, ses couleurs, ses odeurs, ses clivages, ses personnages, ses journaux, ses embouteillages jusqu'aux émanations de ses pots d'échappement... Beyrouth, que ces «enfants de la ville» chantent dans un rap dénonciateur, engagé, audacieux et libanais bien sûr.
Un rap issu de cette culture cosmopolite propre à la capitale libanaise et qui conjugue les influences de... Feyrouz et Farid el-Atrach avec celles des NTM et IAM, leaders du rap français que ces ex-élèves du Lycée de Beyrouth vénèrent.
Leurs textes mixent revendications et critiques sociétales. Ils dénoncent les pollutions diverses qui empoisonnent la vie des gens. Et leur liberté de ton, leur parler vrai ne fait pas que des émules. Leur premier CD, «Nasher Ghassil», sorti en 2007 et entièrement produit par eux, leur avait valu un succès hors frontières et des participations à des concerts un peu partout en Europe. Mais leur «lavage musical de linge sale» leur avait rapporté aussi quelques inimitiés bien senties... «Certains ont même développé une phobie à notre encontre», assurent-ils sans ciller. Une phobie qui leur a donné l'envie de baptiser leur second album, à sortir vers la mi-novembre, «Ashekmanphobia». Car ces soldats du verbe haut qui mitraillent juste avec des mots promettent ici encore quelques morceaux qui vont «rapper» plus d'un! Avis aux intéressés.

* Crew: terme spécifique à la culture rap et hip hop pour désigner un groupe.
** Ils ont inauguré à Hamra leur première boutique.
Leur culture: le hip hop, sous toutes ses formes, plus particulièrement musicale et graphique. Leur style: engagé, cynique, agressif mais non violent. Leurs thèmes: socio-politico-dénonciateurs.Leur credo: «Dieu maudit les tièdes». Leur fierté: être catalogués «Intellos de rue». Inséparables et en tout point...

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