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Liban - Commentaire

Vers un arrangement souple sur l’arsenal du Hezbollah

Le conflit intérieur sur l'arsenal du Hezbollah avait beaucoup perdu de son acuité, après le discours de Netanyahu confirmant son refus d'aller vers une paix régionale équitable. Mais l'affaire de Kherbet Selm modifie les donnes. Du coup, on reparle de la nécessité de traiter assez vite la question de l'armement, par le dialogue, dans le cadre d'une stratégie de défense. Sinon pour le mettre à la disposition de l'État, du moins pour que le Hezb ne s'en serve pas avant d'en avoir référé aux autorités légales.
Le Hezbollah laisse entendre qu'il accepte désormais cette harmonisation entre la Résistance et l'État qu'il rejetait antérieurement. Il admet qu'avant utilisation de ses armes, dans quelle direction que cela soit, il lui faut se concerter avec l'autorité publique. De l'harmonisation à la coordination-coopération, il n'y a qu'un pas qui devrait être rapidement franchi. Étant déjà entendu que le potentiel militaire du Hezb ne peut servir que face à l'ennemi israélien et non à l'intérieur, comme instrument purement milicien que l'État aurait le droit, et même le devoir, de contrer par tous les moyens.
D'ailleurs, la Résistance devrait s'inscrire, à la base, comme une force de soutien à l'armée nationale et non plus comme un électron libre. On ne doit pas oublier, en effet, la primauté de la légalité internationale et de ses édits, dont la 1559, la 1680 et la 1701. Ces résolutions donnent un ordre, il n'y a pas d'autre mot, tout à fait clair, net et précis : l'État libanais doit être en mesure d'étendre son autorité sur la totalité du territoire national par le truchement de ses forces régulières, seules autorisées à détenir un arsenal. Les textes précisent, en référence à l'armement privé dit de poing, qu'il ne peut exister sans permis du gouvernement libanais. Il en va de même, ajoutent les résolutions onusiennes, pour les ventes ou fournitures d'armes et d'équipements militaires en rapport avec le Liban.
Ces dispositions, le Liban n'a pas été en mesure de leur donner corps. Car leur application dépend moins de lui, en réalité, que d'Israël et de la Syrie. On sait ainsi que, pendant plus de vingt ans, Israël a réussi à bloquer la 425. En poussant le défi lancé à l'ONU jusqu'à exiger des négociations de paix séparée avec le Liban, alors que la résolution en question ordonnait un retrait israélien immédiat et sans condition. La libération du Liban-Sud ne s'est faite qu'au bout d'une longue lutte menée par la Résistance, le Hezbollah prenant le relais, sur exigence de la Syrie, de bien d'autres mouvements locaux.
La Syrie n'a d'ailleurs pas été en reste pour ce qui est de défier la légalité internationale. Elle a ainsi foulé aux pieds la 1559, en ordonnant une rallonge de trois ans pour le mandat du président Émile Lahoud. Comme Israël, elle n'a retiré ses troupes que contrainte et forcée, après la révolution du Cèdre qui a suivi l'assassinat du président Rafic Hariri et de ses compagnons.
Pour ce qui est de la 1701, la seule disposition qui en a été exécutée reste le déploiement de l'armée et de la Finul sur la bordure frontalière méridionale, après le retrait des Israéliens derrière la ligne rouge et du Hezbollah derrière la rive nord du Litani. Ce qui a entraîné un arrêt des opérations militaires, mais pas des transgressions aériennes ou maritimes israéliennes. Les autres points, dont le désarmement des milices libanaises ou autres et le verrouillage de la frontière avec la Syrie, sont restés lettre morte.
On se retrouve, en fait, avec l'histoire de la poule et de l'œuf. Israël justifie ses survols par la nécessité de surveiller le Hezbollah et l'afflux d'armes qu'il reçoit à travers la frontière syrienne, en violation de la 1701. La Syrie répond qu'elle ne peut contribuer à l'application de la 1701, en cessant d'armer le Hezbollah, tant qu'Israël transgresse cette résolution et coupe court à tout projet de paix dans la région.
À cela s'ajoute le facteur iranien. On sait en effet que Téhéran fournit le Hezbollah, via la Syrie, ou par voie de mer, tant pour en renforcer les capacités propres que pour étendre son influence régionale. Comme Israël et la Syrie, l'Iran voudrait sans doute un prix pour accepter de participer à la concrétisation de la 1701.
Le conflit intérieur sur l'arsenal du Hezbollah avait beaucoup perdu de son acuité, après le discours de Netanyahu confirmant son refus d'aller vers une paix régionale équitable. Mais l'affaire de Kherbet Selm modifie les donnes. Du coup, on reparle de la nécessité de traiter assez vite la question de l'armement, par le dialogue, dans le cadre...

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