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Liban - Éclairage

Le scénario d’une attaque israélienne contre l’Iran, une possibilité sérieuse pour le Hezbollah

Le suspense électoral qui est entré dans sa dernière ligne droite ne fait pas passer au second plan les inquiétudes sur la situation régionale. Attaqué de toutes parts, notamment en Égypte, en Azerbaïdjan et en Argentine, le Hezbollah commence à avoir de sérieuses appréhensions quant à l'avenir de la résistance. La division interne ainsi que l'existence d'un grand nombre de cellules d'espionnage au profit d'Israël dont certains membres, comme les Fakih et les Awada de Nabatiyé, avaient établi des liens avec des membres du parti, le poussent à se poser des questions. Selon lui, le fait que certains Libanais le considèrent avec la Syrie comme des ennemis plus nocifs qu'Israël favorise la prolifération des espions et accentue le conflit stratégique qui scinde le monde arabe en deux camps, celui dit des Arabes modérés qui prônent un compromis avec Israël et celui qui estime que la résistance armée reste le meilleur moyen de recouvrer les droits arabes.
Des sources proches du Hezbollah estiment ainsi que le pari fait par certains sur un éventuel conflit entre le nouveau président américain Barak Obama et le nouveau gouvernement israélien n'est pas forcément justifié. Même si, selon ces sources, Obama était pétri de bonnes intentions, il commence à subir des pressions qui le poussent à céder sur des points essentiels. Il s'est déjà rétracté au sujet de la prison de Guantanamo et l'agenda du retrait des troupes américaines d'Irak, et il pourrait bien le faire concernant l'option des deux États dans le conflit palestino-israélien.
Les sources proches du Hezbollah rappellent qu'actuellement, Israël place en tête de ses priorités la menace iranienne, alors qu'Obama souhaite régler en premier le dossier
israélo-palestinien. Mais les mêmes sources pensent que le gouvernement israélien joue la carte du gain de temps, avant de réussir à convaincre Obama que la seule solution possible est une attaque militaire contre des sites nucléaires iraniens.
Selon les informations en possession du Hezbollah, l'émissaire d'Obama dans la région, George Mitchell, s'est donné un an et demi pour soit trouver une solution au conflit israélo-palestinien, soit partir à la retraite. D'ici là, Israël se prépare sérieusement à l'éventualité d'une attaque militaire en temps voulu, certain que le dialogue entre l'administration américaine et l'Iran ne peut qu'échouer.
Les manœuvres entamées le 31 mai et qui se poursuivent jusqu'à jeudi s'inscrivent dans le cadre des préparatifs militaires de l'État hébreu. Le quotidien français Le Monde a d'ailleurs publié la semaine dernière le scénario d'une attaque militaire israélienne contre les sites nucléaires iraniens, reprenant Haaretz. Ce scénario prévoit l'utilisation de 90 avions, dont deux récemment livrés par les Américains, capables de brouiller le système de radars le plus sophistiqué. Les Israéliens pourraient aussi utiliser ce qu'on appelle les « Bunkers Boosters », ces fameux « missiles intelligents ». Et pour atteindre leurs cibles iraniennes, les avions israéliens devront probablement survoler le territoire irakien, où sont encore postés les soldats américains. C'est dire que la situation est assez complexe, mais le Hezbollah estime que cette probabilité est à envisager sérieusement, d'autant que les Israéliens poussent le président américain à modifier l'échelle de ses priorités.
Déjà, 76 sénateurs et 360 membres de la Chambre des représentants ont signé une pétition pour demander au président américain de ne pas exercer des pressions sur l'État hébreu. C'est pourquoi le président américain devrait rester dans les généralités dans ses discours prévus en Arabie saoudite (qu'il a rajouté in extremis à sa visite dans la région) et en Égypte, axant ses interventions sur l'initiative arabe de paix et sur le fait que tout dialogue avec l'Iran ne se fera pas aux dépens des pays arabes.
Dans ce contexte, les sources proches du Hezbollah estiment qu'une attaque israélienne contre l'Iran et contre le Liban est envisageable, que l'opposition remporte ou non les élections. Si l'opposition l'emporte, Israël dira qu'il ne faut pas laisser le Hezbollah contrôler le Liban, et si c'est la majorité qui l'emporte, il dira qu'il faut aider le camp « modéré »...
Le suspense électoral qui est entré dans sa dernière ligne droite ne fait pas passer au second plan les inquiétudes sur la situation régionale. Attaqué de toutes parts, notamment en Égypte, en Azerbaïdjan et en Argentine, le Hezbollah commence à avoir de sérieuses appréhensions quant à l'avenir de la...

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