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Économie - Liban - Rapport

Ralentissement mais pas de récession au premier trimestre, selon Bank Audi

La banque dresse un bilan « satisfaisant » des trois premiers mois de l'année. Elle met toutefois en garde contre l'adoption d'une politique fiscale expansionniste et appelle à la mise en application de certaines réformes-clés pour mieux résister à la crise.
Dans son premier rapport trimestriel pour l'année 2009, Bank Audi a dressé un bilan plutôt positif de la situation économique au Liban, mettant notamment l'accent sur la résilience dont a fait preuve jusque-là l'économie locale face aux divers chocs externes engendrés par la crise mondiale. Se basant sur la théorie quantitative de la monnaie (M.V = P.Q), Bank Audi souligne en effet qu'une légère croissance du PIB réel a été enregistrée au cours des trois premiers mois de l'année, même si un ralentissement de l'activité a eu lieu comparativement à la période d'avant crise. Pour la banque, cette croissance a été soutenue par le facteur de confiance dû à l'amélioration des conditions politiquo-sécuritaires, mais également par la capacité d'absorption du choc financier découlant de la solidité du secteur bancaire.
Au niveau sectoriel, le rapport note l'amélioration des principaux indicateurs. Il souligne à cet égard la hausse de 53,6 % du nombre de touristes au premier trimestre, celui-ci ayant frôlé le seuil des 300 000 fin mars, contre moins de 200 000 un an plus tôt. Cette croissance, réalisée malgré les retombées négatives de la crise sur les populations des pays arabes - qui constituent le groupe le plus large de touristes - a été accompagnée d'une hausse de l'activité aérienne, le nombre de visiteurs à l'aéroport ayant en effet augmenté de 17,3 % au cours des trois premiers mois. Toujours au niveau du secteur réel, le rapport note une légère croissance de l'activité de construction (+4,4 %), ainsi qu'une hausse de 13,7 % du nombre de navires accostant au port, et de 7,9 % de la valeur des chèques compensés (un indicateur de la consommation).
Au niveau du secteur externe, le rapport met l'accent sur la contraction du déficit commercial au premier trimestre de l'année (-14,6 %), due notamment à une hausse de 14,3 % des exportations combinée à une baisse de 7,4 % des importations. Quant au flux de capitaux, il a augmenté de 5,3 % au premier trimestre, résultant en un surplus de 298 millions de dollars au niveau de la balance des paiements, ajoute le rapport.

Conversions massives vers la livre
Sur le plan monétaire, l'amélioration de la confiance a perpétué le mouvement massif de conversion vers la livre, entamé l'an dernier. Ainsi, près de 3 milliards de dollars ont été convertis en monnaie locale au premier trimestre, entraînant une baisse du taux de dollarisation à 67,7 % - le niveau le plus bas depuis 5 ans. Ces conversions ont considérablement renforcé les avoirs en devises de la BDL, qui ont atteint un plus haut historique de 22 milliards de dollars fin mars. Le ratio de couverture de l'offre de monnaie locale par les avoirs en devises de la BDL a ainsi atteint 80,9 % (112,4 % si l'on inclut les réserves en or, estimées à 8,5 milliards de dollars). En parallèle, le rapport note une amélioration des principaux indicateurs du secteur bancaire, comme en témoignent la hausse de 3,7 milliards de dollars des actifs des banques commerciales (contre 2,9 milliards de dollars au premier trimestre de 2008), et l'augmentation de 2,7 milliards de dollars du volume des dépôts.

Risque de récession à l'avenir ?
Malgré un démarrage « satisfaisant » au premier trimestre, la Bank Audi met en garde contre un ralentissement plus accentué au cours des prochains mois. Le rapport note à cet égard le danger d'une détérioration de plusieurs composantes externes de la croissance locale, notamment la chute des transferts d'émigrés, des investissements directs étrangers (IDE) ainsi que des exportations. La baisse du prix du pétrole, auquel s'ajoute l'assèchement des liquidités sur le plan régional, risque en effet d'avoir un impact négatif sur les investissements étrangers au Liban, souligne le rapport. Par ailleurs, la détérioration des finances publiques, reflétée par un creusement inquiétant du déficit au premier trimestre (+92,5 %), pourrait accroître davantage le niveau d'endettement, celui-ci ayant déjà atteint un pic de 47,8 milliards de dollars fin mars. Selon Bank Audi, seule la mise en exécution de réformes structurelles susceptibles d'assainir les finances publiques pourrait permettre au Liban de mieux résister à la crise et d'assurer une pérennité à la croissance positive dans un contexte de récession globale. Le rapport met ainsi en garde contre l'adoption d'une politique fiscale expansionniste, à l'instar de certains pays occidentaux, en raison du niveau élevé d'endettement au Liban. Pour Bank Audi, la mise en application de réformes-clés devrait faire l'objet d'un consensus politique dans les plus brefs délais afin de garantir un meilleur atterrissage et d'éviter que le pays ne subisse une récession.
Dans son premier rapport trimestriel pour l'année 2009, Bank Audi a dressé un bilan plutôt positif de la situation économique au Liban, mettant notamment l'accent sur la résilience dont a fait preuve jusque-là l'économie locale face aux divers chocs externes engendrés par la crise mondiale. Se basant sur la théorie quantitative de la...

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