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Actualités - CHRONOLOGIE

La visite de Sleiman marque un véritable dégel dans les rapports entre les deux pays Avec 65 ans de retard, la Syrie et le Liban décident d’établir des relations diplomatiques... Damas, de Hoda CHÉDID

C’est une visite proprement historique que le président de la République, Michel Sleiman, a entamé hier après-midi à Damas, puisqu’elle a déjà abouti – sans surprise il est vrai – à l’annonce de l’établissement de relations diplomatiques entre le Liban et la Syrie. Il n’a fallu en effet que quelques heures d’entretien hier soir entre Michel Sleiman et son homologue syrien Bachar el-Assad pour annoncer, comme convenu, l’échange d’ambassadeurs entre les deux pays. Il reste que la démarche est d’une importance capitale, dans la mesure où elle constitue, en principe et sur le plan du droit international, la première reconnaissance syrienne d’un Liban souverain et indépendant en 65 ans de relations bilatérales ! La visite constitue également l’occasion d’un dégel dans les relations entre les deux pays, particulièrement tendues depuis la fin de l’année 2004, lors de la prorogation du mandat du président Émile Lahoud. Une rupture totale entre les deux pays avait eu lieu après l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005, et le retrait des forces syriennes du Liban en mai de la même année. L’échange d’ambassadeurs C’est la conseillère politique et médiatique du président syrien, Bouthaïna Chaabane, qui a rendu publique la décision, à l’issue du premier round de négociations entre Bachar el-Assad et Michel Sleiman au palais du Peuple à Damas. « Dans le cadre des relations fraternelles entre les deux pays, et à la lumière des concertations entre les présidents Bachar el-Assad et Michel Sleiman en ce 13 août 2008, les deux présidents ont décidé de nouer des relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs, conformément au Traité des Nations unies et à la loi internationale, notamment la Convention de Vienne », a affirmé Mme Chaabane. Les présidents Assad et Sleiman « ont chargé leurs ministres des Affaires étrangères de prendre les mesures nécessaires à cet égard conformément aux lois des deux pays », a-t-elle ajouté. Au cours de leurs entretiens, MM. Assad et Sleiman ont discuté de toutes les questions épineuses qui constituent le très dense dossier libano-syrien : le tracé et le contrôle des frontières, la révision des accords conclus entre les deux pays et le dossier des détenus libanais en Syrie. Le Conseil supérieur libano-syrien devrait parachever l’étude de tous ces dossiers après le sommet. Le dossier régional a également été très présent dans les entretiens, notamment en ce qui concerne l’évolution des pourparlers entre la Syrie et Israël par le biais de la Turquie. À l’issue de leur rencontre, les deux chefs d’État devaient se retrouver pour dîner en compagnie de leurs épouses. L’arrivée à Damas L’arrivée même du président Sleiman à Damas marquait déjà le caractère exceptionnel de la visite, dans la mesure où c’est par l’Aéroport international de Damas que le chef de l’État, accompagné de son épouse Wafaa et de la délégation libanaise, a posé les pieds sur le sol syrien. Il s’agit là, sur le plan formel, d’une première dans la période de l’après-guerre, et d’un changement notable dans les relations qui souhaiteraient désormais s’inscrire dans l’égalité et la réciprocité. À l’époque de la tutelle syrienne, les présidents Élias Hraoui et Émile Lahoud avaient pris l’habitude de se rendre à Damas par voie de terre. Michel Sleiman a rompu hier cette fâcheuse tradition. Aussi a-t-il bénéficié d’un accueil officiel en bonne et due forme. Après un court voyage en hélicoptère, le président de la République a reçu cet accueil près du palais présidentiel, où le tapis rouge lui a été déroulé, en présence de plusieurs hauts responsables syriens, dont le président Assad et sa femme Asma, ainsi que MM. Farouk el-Chareh, Walid Moallem et Mme Bouthaïna Chaabane. Le drapeau libanais a flotté haut dans le ciel au côté du drapeau syrien, une tribune d’honneur a été mise en place pour le chef de l’État libanais, et 21 coups de canon ont été tirés à l’occasion. Une conférence commune aujourd’hui Les présidents Michel Sleiman et Bachar el-Assad doivent poursuivre aujourd’hui leurs entretiens et clôturer le sommet par une conférence de presse conjointe, sauf s’ils laissent le soin aux deux chefs de la diplomatie respectifs, Faouzi Salloukh et Walid Moallem, le soin de prendre la parole devant les journalistes. Il reste qu’un communiqué conjoint devrait paraître, un document qui devrait en principe définir des orientations générales et déférer au Conseil supérieur libano-syrien le soin de continuer à plancher sur le côté pratique des points soulevés.
C’est une visite proprement historique que le président de la République, Michel Sleiman, a entamé hier après-midi à Damas, puisqu’elle a déjà abouti – sans surprise il est vrai – à l’annonce de l’établissement de relations diplomatiques entre le Liban et la Syrie.
Il n’a fallu en effet que quelques heures d’entretien hier soir entre Michel Sleiman et son homologue...