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Actualités - CHRONOLOGIES

L’affaire du Rainbow Warrior

L’affaire du Rainbow Warrior, le navire de Greenpeace coulé en juillet 1985 dans le port néo-zélandais d’Auckland par les services secrets français, a permis de donner à cette organisation écologiste, créée il y a maintenant trente ans, une extraordinaire notoriété et a contribué à renforcer sa cohésion. Mais cette affaire a également terni pendant quelque temps l’image et le rôle de la France dans le Pacifique Sud, et entraîné de sérieuses répercussions politiques en France. Dans la nuit du 9 au 10 juillet 1985, deux mines coulent le navire «amiral» de Greenpeace, alors qu’il entame une campagne de protestation contre les essais nucléaires français sur l’atoll de Mururoa (Polynésie). L’opération de sabotage tourne mal : le photographe de l’expédition, Fernando Pereira, est tué par l’explosion. L’enquête menée par la police néo-zélandaise aboutit à l’arrestation de deux agents français de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), les «faux époux Turenge», en réalité le commandant Alain Mafart et le capitaine Dominique Prieur. Ils sont inculpés de meurtre le 23 juillet et incarcérés. Alors que la presse multiplie les révélations mettant en cause les services secrets, la France nie toute responsabilité dans cette affaire. Une enquête demandée par le président François Mitterrand est confiée au conseiller d’État Bernard Tricot qui met hors de cause le gouvernement et la DGSE. Mais, le 22 septembre, le Premier ministre Laurent Fabius, dans une déclaration inattendue et spectaculaire, révèle la «“vérité cruelle” : «ce sont des agents de la DGSE qui ont coulé le Rainbow Warrior, ils ont agi sur ordre» et ces faits ont été cachés à M. Tricot. Charles Hernu, ministre de la Défense et ami fidèle du président Mitterrand, est contraint de démissionner, l’amiral Pierre Lacoste, patron de la DGSE, démis de ses fonctions. La thèse d’une autre équipe de militaires ayant posé les mines sur la coque du Rainbow Warrior n’a jamais été réellement établie. En revanche, cette thèse, évoquée par la presse, a joué un rôle positif sur le destin des faux époux Turenge, la justice néo-zélandaise acceptant d’abandonner l’inculpation de meurtre et la transformant en homicide involontaire. Le 22 novembre 1985, Alain Mafart et Dominique Prieur sont condamnés à 10 ans de prison, puis à l’issue de négociations serrées entre Paris et Wellington quittent moins d’un an plus tard les geôles de Nouvelle-Zélande pour une base militaire française sur l’atoll d’Hao, dans le Pacifique. La France payera une compensation de 7 millions de dollars à la Nouvelle-Zélande et 8,1 millions de dollars à Greenpeace, qui s’en servira pour affréter un nouveau navire.
L’affaire du Rainbow Warrior, le navire de Greenpeace coulé en juillet 1985 dans le port néo-zélandais d’Auckland par les services secrets français, a permis de donner à cette organisation écologiste, créée il y a maintenant trente ans, une extraordinaire notoriété et a contribué à renforcer sa cohésion. Mais cette affaire a également terni pendant quelque temps l’image et le...