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Monde - Mobilisation pro-Gaza en France

Sciences Po Paris évacuée par la police

Des manifestants brandissent le signe de la victoire alors qu'ils sont escortés par des gendarmes français lors de l'évacuation d'un sit-in pro-Gaza dans le hall d'entrée de l'Institut d'études politiques (Sciences Po Paris) à Paris, le 3 mai 2024. Photo AFP / Miguel MEDINA

Sciences Po Paris a été évacuée sans incident vendredi par la police française, intervenue pour déloger une centaine de militants de cette école supérieure renommée, fief de la mobilisation étudiante en France contre l'offensive israélienne à Gaza.

Le mouvement s'inspire de la contestation qui agite depuis mi-avril une quarantaine de campus aux Etats-Unis dont les prestigieuses université Columbia à New York et de Californie à Los Angeles (UCLA) où la police a démantelé des campements pro-palestiniens et procédé à des centaines d'interpellations depuis mardi.

Rappelant les manifestations contre la guerre du Vietnam, le mouvement continue de s'étendre dans le monde, porté par de étudiants qui appellent les universités à couper les ponts avec des mécènes ou entreprises liés à Israël. Ils dénoncent aussi l'appui quasi inconditionnel des Etats-Unis à Israël qui bombarde massivement la bande de Gaza, en représailles à l'attaque du Hamas le 7 octobre sur son sol.

A Sciences Po Paris, après des tensions la semaine dernière, « 91 personnes ont été évacuées sans incident », a indiqué la préfecture de police. Selon un étudiant, « une cinquantaine d'étudiants étaient encore présents dans les locaux » lors de l'intervention.

C'est l'administrateur provisoire Jean Bassères qui a demandé l'évacuation des bâtiments historiques de l'école. « Je mesure la portée de cette décision difficile et l'émotion qu'elle peut susciter. Je regrette vivement que les multiples tentatives de dialogue n'aient pas permis de l'éviter », a affirmé M. Bassères dans un message interne. Il a assuré que le dialogue se poursuivrait à condition de respecter les statuts de l'école. Jeudi soir, il a toutefois exclu d' »investiguer » les relations de Sciences Po avec des universités israéliennes, comme le réclament certains étudiants. « Jean Bassères a appelé la police. Il a donné un ultimatum de vingt minutes pour sortir », en raison de « la tenue des examens à partir de lundi », a déclaré à la presse Hicham, représentant du Comité Palestine, après sa sortie des locaux occupés.

Après un débat interne sur le Proche-Orient organisé jeudi par la direction et jugé « décevant » par les étudiants de ce Comité Palestine, un « sit-in pacifique » s'était improvisé dans le hall de l'école et plusieurs étudiants avaient déclaré entreprendre une « grève de la faim » en « solidarité avec les victimes palestiniennes ».

Fermeté totale

En France, la mobilisation étudiante pour dénoncer le martyre de Gaza et ses plus de 34.000 morts concerne principalement Sciences Po, ses 5 à 6.000 étudiants à Paris, ses campus en région et aux autres instituts d'études politiques. « La fermeté est et restera totale », a prévenu le gouvernement français. Il s'est félicité d'avoir fait évacuer jeudi 23 sites universitaires perturbés.

« Ça me touche beaucoup ce qui se passe en Palestine » et « je suis là aussi pour dire qu'il y a encore des jeunes de gauche qui se lèvent pour ce genre de combats », expliquait de son côté Mathis, 18 ans, étudiant en musicologie, interrogé dans un rassemblement pour la cause palestinienne place du Panthéon vendredi à Paris.

Ce rassemblement organisé vendredi après-midi près de la grande université de la Sorbonne à l'appel de syndicats étudiants a réuni entre 250 et 300 personnes, a constaté l'AFP. Des députés de la gauche radicale (LFI) étaient présents.

« Il faut que le gouvernement accepte que les jeunes se mobilisent (...) Ce qui est fait, c'est plutôt de criminaliser, de caricaturer, de calomnier souvent », a critiqué Eric Coquerel, un dirigeant de ce parti qui a fait de la cause palestinienne un axe de campagne pour les élections européennes du 9 juin.

Non loin, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) était présente place de la Sorbonne animant des débat avec des invités, tel le dessinateur vedette Joann Sfar. « Je comprends la radicalité des étudiants révoltés par ce qui se passe au Proche Orient » et « je suis rassuré dès que je vois des dialogues +humains », a-t-il dit.

Ailleurs en France, plusieurs campus de Sciences Po Paris (Le Havre, Dijon, Reims ou Poitiers) ont fait l'objet de perturbations, blocages ou occupations partielles dont certaines ont été levées (Le Havre et Reims). Les forces de l'ordre sont aussi intervenues vendredi pour évacuer dans le calme des manifestants pro-palestiniens de l'institut d'études politiques de Lyon (non rattaché à Sciences Po Paris). 

Sciences Po Paris a été évacuée sans incident vendredi par la police française, intervenue pour déloger une centaine de militants de cette école supérieure renommée, fief de la mobilisation étudiante en France contre l'offensive israélienne à Gaza.Le mouvement s'inspire de la contestation qui agite depuis mi-avril une quarantaine de campus aux Etats-Unis dont les...
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