Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Guerre Israël - Hamas

Américains et Israéliens en désaccord sur Rafah

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, le 21 mars 2024 au Caire. EVELYN HOCKSTEIN/AFP

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, se sont quittés vendredi sur un désaccord quant à l'opportunité d'une offensive terrestre d'envergure à Rafah, pointe sud de la bande de Gaza, le second prévenant du risque d'isolement accru d'Israël.

M. Blinken a donné rendez-vous aux Israéliens pour la suite des négociations la semaine prochaine à Washington.

Au cours d'un entretien d'environ quarante minutes à Tel-Aviv, le chef du gouvernement israélien lui a fait savoir qu'il comptait bien mener une offensive à Rafah, « dernier bastion du Hamas » selon Israël, même si les Etats-Unis devaient ne pas le soutenir.

« J'ai dit que nous n'avions pas la possibilité de défaire le Hamas sans entrer dans Rafah et sans éliminer les bataillons qui y restent. Je lui ai dit que j'espérais le faire avec le soutien des Etats-Unis, mais s'il le faut, nous le ferons seuls », a dit M. Netanyahu dans une déclaration après cette rencontre.

Outre l'urgence d'accroître l'aide humanitaire au territoire palestinien assiégé et dévasté par la guerre, M. Blinken lui avait exprimé l'opposition américaine à cette opération terrestre, au cours d'une discussion qualifiée de « franche ».

« Nous partageons l'objectif d'Israël de défaire le Hamas et de se garantir une sécurité sur le long terme », a-t-il indiqué à la presse sur le tarmac de l'aéroport, avant de partir.

Mais « une opération militaire terrestre majeure à Rafah n'est pas le moyen d'y parvenir. Cela risque de tuer plus de civils... cela risque d'isoler Israël davantage dans le monde et de mettre en péril sa sécurité à long terme ».

Veto « cynique » 

Dans la grande ville du sud de Gaza s'entassent quelque 1,5 million de personnes, selon l'ONU, en grande majorité déplacées par la guerre déclenchée par l'attaque d'une ampleur sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.

Loin du soutien indéfectible des premiers mois et face à la situation humanitaire « effroyable » à Gaza, l'administration démocrate du président américain Joe Biden estime qu'Israël peut mener des opérations ciblées plutôt qu'une vaste offensive terrestre contre les derniers bastions du Hamas.

Washington, allié historique d'Israël, a présenté vendredi, en vain, devant le Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution mentionnant « la nécessité d'un cessez-le-feu (...) en lien avec la libération des otages » enlevés lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre et emmenés à Gaza.

Avec cette « résolution, qui a reçu un soutien très fort mais qui ensuite s'est vu cyniquement imposer un veto par la Russie et la Chine, je pense que nous tentions de montrer de la part de la communauté internationale le sens de l'urgence qu'il y a à avoir un cessez-le-feu lié à la libération des otages, quelque chose que tout le monde, y compris les pays qui ont mis un veto, aurait dû soutenir », a dit M. Blinken à la presse.

M. Blinken a achevé en Israël son sixième déplacement dans la région depuis le début de la guerre.

Il avait rencontré jeudi en Egypte le président Abdel Fattah al-Sissi, et, avant cela, en Arabie saoudite le prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume.

Au Caire, il a également participé à une réunion ministérielle avec cinq pays arabes (Jordanie, Egypte, Qatar, Emirats arabes unis et Arabie saoudite) largement consacrée à la période qui s'ouvrira une fois la guerre terminée.

Lors de ses multiples voyages, le chef de la diplomatie américaine a cherché à rallier les pays arabes à la reconstruction de la bande de Gaza et à sa gouvernance, portant aussi la vision d'une intégration régionale d'Israël avec une normalisation des relations israélo-saoudiennes et l'établissement d'une nouvelle « architecture régionale ».

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, se sont quittés vendredi sur un désaccord quant à l'opportunité d'une offensive terrestre d'envergure à Rafah, pointe sud de la bande de Gaza, le second prévenant du risque d'isolement accru d'Israël.M. Blinken a donné rendez-vous aux Israéliens pour la suite des...