« Probablement » pas de cessez-le-feu à Gaza d'ici lundi, affirme Biden

Le président américain Joe Biden, qui avait dit cette semaine espérer un cessez-le-feu à Gaza d'ici lundi, est revenu jeudi sur son affirmation, déclarant que cette pause des hostilités ne se produirait « probablement pas d'ici » cette date.

Les Etats-Unis examinent également des « versions contradictoires » de la tuerie ayant eu lieu jeudi lors d'une distribution d'aide à Gaza, a déclaré le président américain à la presse au moment de son départ de la Maison Blanche pour un déplacement à la frontière avec le Mexique.

Plus de cent Palestiniens ont été tués dans la ville de Gaza pendant une distribution d'aide humanitaire qui a tourné au chaos, selon le Hamas qui a accusé les soldats israéliens d'avoir ouvert le feu sur une foule affamée. Des sources israéliennes ont confirmé que des soldats, se sentant « menacés », avaient tiré à balles réelles mais nié que ces tirs soient responsables de ce bilan.

« Nous vérifions ça en ce moment. Il y a deux versions contradictoires de ce qui s'est produit. Je n'ai pas encore de réponse », a-t-il affirmé.

Interrogé pour savoir s'il estimait que cet événement aurait un impact sur les négociations en vue d'un cessez-le-feu, Joe Biden a répondu: « Je sais que ce sera le cas. »

Selon un communiqué de la Maison Blanche, le président américain a par ailleurs échangé jeudi séparément avec l'émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani et le président de l'Egypte Abdel Fattah al-Sissi.

Avec chacun des deux leaders, il a évoqué un accord pour un cessez-le-feu « immédiat et durable » d'au moins six semaines dans la bande de Gaza, en échange de la libération des otages enlevés le 7 octobre dans le sud d'Israël lors de l'attaque sans précédent de commandos du mouvement islamiste Hamas menée depuis la bande de Gaza.

Il a également abordé avec eux l'épisode « tragique et alarmant » de la distribution d'aide alimentaire dans la ville de Gaza.

L'attaque du 7 octobre a causé la mort d'au moins 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza. Selon Israël, 130 otages y sont encore retenus, dont 31 seraient morts, après la libération de 105 otages lors d'une trêve fin novembre.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, considéré par les Etats-Unis et l'Union européenne comme une organisation terroriste, et ses opérations militaires ont fait 30.035 morts et 70.457 blessés, la plupart des civils, dans le territoire palestinien assiégé, selon le Hamas qui dirige Gaza depuis 2007.