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Dernières Infos - Gaza

Les craintes d'une famine grandissent dans le territoire assiégé

Un déplacé porte une petite fille en pleurs à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 24 février 2024. Photo MOHAMMED ABED

L'armée israélienne continue samedi à bombarder la bande de Gaza où les craintes d'une famine grandissent en raison du manque d'aide humanitaire vitale pour la population palestinienne après plus de quatre mois de guerre entre Israël et le Hamas.  

La situation humanitaire ne cesse d'empirer dans le territoire assiégé où 2,2 millions de personnes, soit l'immense majorité de la population, sont menacées d'une "famine de masse" faute d'approvisionnements suffisants en eau et nourriture, selon l'ONU.

L'aide humanitaire, dont l'entrée par le terminal de Rafah à l'extrême sud de Gaza est soumise au feu vert d'Israël, est toujours insuffisante et son acheminement vers le nord est difficile en raison des destructions et des combats.

Et si les combats les ont jusqu'ici épargnés, "c'est la faim qui nous tue" maintenant, dit Abou Gibril, qui s'est réfugié avec sa famille à Jabaliya (nord) après la destruction de sa maison à quelques kilomètres. Ce paysan palestinien de 60 ans a ainsi dû se résoudre à abattre ses deux chevaux de trait pour nourrir sa famille et ses voisins.

Inquiétude à Rafah

Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé samedi qu'un enfant de deux mois, Mahmoud Fatouh, était mort de malnutrition à l'hôpital al-Chifa de Gaza-Ville.

Vendredi, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme  Volker Türk a dénoncé le "blocus et le siège imposés à Gaza" par Israël pouvant "représenter une utilisation de la famine comme méthode de guerre" qui est, a-t-il rappelé, un "crime de guerre".

L'inquiétude grandit aussi à Rafah, à la frontière fermée avec l'Egypte, où se massent dans des conditions précaires au moins 1,4 million de personnes, la plupart des déplacés, qui sont menacées d'une opération militaire terrestre d'envergure voulue par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Avant l'aube, les bombardements israéliens ont coûté la vie à au moins 103 Palestiniens, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas qui fait état quotidiennement état d'une centaine de morts à Gaza dans ce qui est l'offensive la plus vaste de l'histoire d'Israël.

Au moins 29.606 Palestiniens y ont péri, en grande majorité des civils, depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon le dernier bilan du même ministère.

Ce jour-là, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque d'une violence sans précédent dans le sud d'Israël, entraînant la mort d'au moins 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, quelque 250 personnes ont été en outre enlevées et emmenées à Gaza. Selon Israël, 130 otages, dont 30 seraient morts, y sont encore retenus après la libération d'une centaine lors d'une trêve fin novembre, en échange de prisonniers palestiniens.

- "Pas d'endroit sûr" -

Israël a juré d'anéantir le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il considère, à l'instar des Etats-Unis et de l'Union européenne, comme une organisation terroriste.

Après avoir mené une campagne de bombardements par terre, mer et air contre le territoire exigu, l'armée israélienne a lancé le 27 octobre une offensive terrestre dans le nord de la bande de Gaza. Les opérations militaires contre la guérilla urbaine menée par le Hamas se concentrent désormais à Khan Younès, dans le sud.

L'armée a annoncé samedi que ses soldats ont éliminé "des dizaines de terroristes", saisi des armes et détruit une ouverture de tunnel à Khan Younès, transformée en champ de ruines.

Le gouvernement du Hamas a fait état de "plus de 70 frappes ces dernières 24 heures", à Deir al-Balah (nord), Khan Younès, Rafah, Gaza-Ville et Jabaliya.

"Il n'y a pas d'endroit sûr dans toute la bande de Gaza. Nous sommes tous visés, où que nous soyons", a dit à l'AFP Hassan Hamad Qeshta, après une frappe ayant détruit un immeuble à Rafah.

Le chef du Mossad à Paris

Déterminé à poursuivre la guerre jusqu'à l'élimination du Hamas, Benjamin Netanyahu a présenté jeudi à son cabinet un plan d'"après-guerre", qui prévoit le maintien du "contrôle sécuritaire" d'Israël sur le territoire que ce pays avait occupé de 1967 à 2005. 

Ce plan a été rejeté par le Hamas et l'Autorité palestinienne basée en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Il a suscité les critiques des Etats-Unis, principal allié d'Israël, dont le chef de la diplomatie, Antony Blinken, a réaffirmé l'opposition de son pays à toute "réoccupation israélienne" de Gaza.

Face au blocage diplomatique, de nouvelles négociations se tiennent depuis vendredi à Paris pour tenter d'obtenir une trêve assortie d'une libération d'otages, alors que les familles d'otages ne cessent de réclamer au gouvernement de tout faire pour le retour de leurs proches. 

Une source occidentale proche du dossier a précisé à l'AFP que "les discussions se sont poursuivies" samedi, sans donner de détails sur leur contenu. 

Le chef du Mossad, les services secrets israéliens, David Barnea, est arrivé vendredi dans la capitale française à la tête d'une délégation. Il y avait rencontré fin janvier ses homologues américain et égyptien et le Premier ministre du Qatar, les principaux médiateurs dans le conflit.

D'après une source du Hamas, le plan prévoyait alors une pause de six semaines et la libération de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages.


L'armée israélienne continue samedi à bombarder la bande de Gaza où les craintes d'une famine grandissent en raison du manque d'aide humanitaire vitale pour la population palestinienne après plus de quatre mois de guerre entre Israël et le Hamas.  

La situation humanitaire ne cesse d'empirer dans le territoire assiégé où 2,2 millions de...