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Fin de la grève à la tour Eiffel, rouverte ce dimanche après six jours de fermeture


La Tour Eiffel à Paris, le 23 février 2024. Photo Martin BUREAU / AFP

Les salariés de la tour Eiffel, en grève pendant cinq jours pour contester le modèle économique du site et s'inquiéter de sa « dégradation », ont mis fin samedi à leur mouvement, ouvrant la voie à la réouverture au public dimanche du monument emblématique, l'un des plus visités au monde.

Le personnel a obtenu d'être associé « dès la semaine prochaine » à un « dialogue direct avec la mairie de Paris » portant sur le « modèle économique général » de la tour, et a donc voté la fin de la grève « à l'unanimité », a indiqué dans un communiqué l'intersyndicale CGT-FO du monument.

La réouverture ne sera effective que dimanche matin, le temps que l'équipe technique remette les ascenseurs en route en vue d'un « accueil en toute sécurité », ont souligné les syndicats. La Société d'exploitation de la tour Eiffel (Sete) a « renouvelé ses excuses » aux quelque 100.000 visiteurs qui ont « trouvé portes closes » depuis lundi. Ces derniers seront « automatiquement et intégralement remboursés dans les meilleurs délais », a-t-elle précisé.

Si elle avait perduré au-delà de dimanche après-midi, cette grève aurait été la plus longue de l'histoire récente de la tour. A l'automne 1998, le monument était resté fermé six jours et demi.

Les deux syndicats du personnel du monument, la CGT et FO, avaient lancé la grève afin de « dénoncer la gestion actuelle » du symbole de la capitale et de la France, inauguré en 1889 pour l'exposition universelle de Paris. Selon eux, la mairie de Paris, actionnaire ultra-majoritaire de la Société d'exploitation de la tour Eiffel (Sete), impose un modèle « intenable ».

L'équilibre économique de la tour Eiffel, qui a retrouvé en 2023 une fréquentation supérieure à ce qu'elle était avant la pandémie de Covid, avec 6,3 millions de visiteurs, a été fragilisé par quelque 130 millions d'euros de manque à gagner lors des deux années de crise sanitaire (2020 et 2021).

Pour faire face, la Sete a été recapitalisée à hauteur de 60 millions d'euros en 2021. Mais aux pertes de recettes s'est ajoutée une ardoise équivalente (environ 130 millions d'euros) de surcoûts de travaux de rénovation, principalement liés à l'actuelle campagne de peinture, compliquée par la découverte de traces de plomb. A ce sujet, les syndicats ont également justifié leur grève par la « dégradation inquiétante » de la célèbre structure métallique.

« Attachement affectif » 

L'accord de sortie de grève prévoit que « les parties feront régulièrement un point de suivi du modèle économique » et des travaux à mener dans la tour, « à travers une instance qui se réunira tous les six mois », a précisé la Sete. Ces réunions devront notamment permettre le suivi d'un avenant au contrat qui lie la Sete et la mairie de Paris, et qui prévoit une hausse de 20% des tarifs d'entrée, un retour à l'équilibre financier « dès 2025 », et 145 millions d'euros d'investissements supplémentaires pour des travaux d'entretien du monument.

Ce conflit est survenu après « trois années compliquées » pour les quelque 360 salariés, a relevé le président de la Sete, Jean-François Martins. La crise du Covid-19 puis d'importants travaux « ont généré des inquiétudes, et cela nécessitait sans doute des explications sur ce nouvel avenant, qui permet de retrouver confiance dans l'avenir ».

« Pour s'assurer de la bonne tenue de ces engagements, les représentants des salariés veulent s'assurer de pouvoir y jeter un oeil régulièrement, ce qui n'est pas une demande illégitime », a ajouté M. Martins « Une phase de dialogue s'installe, on va voir ce qu'elle donne », a commenté de son côté Stéphane Dieu, le délégué syndical CGT, pour qui ce conflit s'explique en partie par « l'attachement affectif » des salariés à la tour et leur « fierté » d'y travailler et de la défendre.

Les salariés de la tour Eiffel, en grève pendant cinq jours pour contester le modèle économique du site et s'inquiéter de sa « dégradation », ont mis fin samedi à leur mouvement, ouvrant la voie à la réouverture au public dimanche du monument emblématique, l'un des plus visités au monde.Le personnel a obtenu d'être associé « dès la semaine prochaine » à un...