La perspective d'une « véritable » offensive de l'armée israélienne à Rafah, à l'extrême sud de la bande de Gaza, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens, est « terrifiante », a affirmé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.
« Compte tenu du carnage qui s'est déroulé jusqu'à présent à Gaza, on peut tout à fait imaginer ce qui va se passer à Rafah », s'est alarmé Volker Türk dans un communiqué.
« L'éventualité d'une véritable incursion militaire à Rafah - où quelque 1,5 million de Palestiniens sont entassés contre la frontière égyptienne et n'ont nulle part où s'enfuir - est terrifiante », a-t-il indiqué, soulignant « la perspective qu'un nombre extrêmement élevé de civils, encore une fois principalement des enfants et des femmes, seront probablement tués et blessés ».
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. L'offensive israélienne a fait 28.340 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU s'est également inquiété de l'impact d'une offensive à Rafah sur l'aide humanitaire dont dépendent les Palestiniens.
« Cette incursion à Rafah pourrait également signifier la fin de la maigre aide humanitaire qui entre et est distribuée, ce qui aurait d'énormes conséquences pour Gaza dans son ensemble, y compris pour les centaines de milliers de personnes qui risquent de mourir de faim et de famine dans le nord », a-t-il affirmé. « Le monde ne doit pas permettre que cela se produise », a-t-il ajouté, réclamant un « cessez-le-feu immédiat ». M. Türk demande également la libération de « tous les otages restants ».
Israël estime à environ 130 le nombre d'otages toujours détenus à Gaza, dont 29 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées en Israël le 7 octobre. Une trêve d'une semaine en novembre avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël.
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