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Dernières Infos - Gaza

Une offensive d'Israël sur Rafah pourrait faire des "dizaines de milliers de morts et de blessés" prévient le Hamas

Une photo prise du sud d'Israël, le 9 février, sur les combats qui font rage a Gaza, montrant un tank israélien. Photo JACK GUEZ / AFP

Le Hamas a averti samedi qu'une offensive israélienne sur Rafah pourrait faire « des dizaines de milliers de morts et de blessés » dans cette ville du sud de Gaza, dernier refuge pour des centaines de milliers de civils palestiniens que le Premier ministre israélien a annoncé vouloir évacuer.

De nouvelles frappes israéliennes ont visé samedi Rafah, où vivent à présent plus de 1,3 million de Palestiniens, selon l'ONU, en grande majorité des civils ayant fui la guerre qui fait rage depuis quatre mois entre Israël et le Hamas.

Après avoir ordonné mercredi à l'armée de préparer une offensive sur Rafah, le Premier ministre Benjamin Netanyahu lui a demandé vendredi de lui soumettre un « plan combiné » d' »évacuation » des civils et de « destruction » du mouvement islamiste palestinien dans cette ville.

« Nous mettons en garde contre une catastrophe et un massacre qui pourraient aboutir à des dizaines de milliers de martyrs et de blessés », a déclaré samedi le Hamas.

Le ministère de la Santé du Hamas a dénombré 117 morts en 24 heures à travers la bande de Gaza.

Des combats se déroulent en particulier dans l'enceinte de l'hôpital Nasser de Khan Younès, le plus grand du sud de Gaza assiégé par les chars israéliens, où se trouvent encore 300 membres du personnel, 450 blessés et 10.000 déplacés, selon le ministère.

Des témoins ont signalé des tirs de chars ininterrompus durant la nuit et samedi dans l'enceinte, ainsi que des tirs de soldats embusqués et de drones.

Vendredi, les forces israéliennes avaient pris d'assaut l'autre grand hôpital de cette ville, al-Amal. Le bureau du Haut commissaire aux droits de l'homme de l'ONU a dénoncé samedi cet assaut, « dans le contexte de l'effondrement presque total du système de santé à Gaza en conséquence des opérations » israéliennes.

Un gigantesque campement 

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a fait plus de 1.160 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a juré de « détruire » le Hamas, au pouvoir dans le territoire palestinien depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. L'armée israélienne a lancé une offensive qui a fait 28.064 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

Environ 1,7 million de personnes, selon l'ONU, sur un total de 2,4 millions d'habitants, ont fui leur foyer, beaucoup d'entre elles déplacées plusieurs fois à travers le territoire dévasté, assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure.

Après la ville de Gaza, dans le nord, puis Khan Younès, Rafah, adossée à la frontière fermée avec l'Egypte, est le dernier grand centre urbain où les soldats israéliens n'ont pas encore pénétré, et le principal point d'entrée pour l'aide humanitaire, toujours insuffisante.

Cette ville transformée en un gigantesque campement abrite des centaines de milliers de Palestiniens, menacés en plein hiver par la famine et les épidémies, qui ont fui les bombardements et les combats depuis le nord à mesure qu'ils se déplaçaient vers le sud.

« Il est impossible d'atteindre l'objectif de la guerre sans éliminer le Hamas et en laissant quatre bataillons du Hamas à Rafah », et cela requiert que « les civils évacuent les zones de combat », a affirmé vendredi Benjamin Netanyahu.

« Nous sommes entre la vie et la mort. Nous vivons dans l'instant », a témoigné Bassel Matar, un homme réfugié à Rafah.

« Forcer plus d'un million de Palestiniens déplacés à Rafah à évacuer à nouveau sans trouver un endroit sûr où aller (...) aurait des conséquences catastrophiques », a averti Nadia Hardman, spécialiste des droits des migrants et des réfugiés pour Human Rights Watch.

Riposte « excessive » 

L'ONU et même les Etats-Unis, principal allié d'Israël, s'inquiètent du sort des civils tandis que l'Allemagne a évoqué samedi « une catastrophe humanitaire annoncée ».

Le président américain Joe Biden avait haussé le ton jeudi contre Israël, jugeant « excessive » la « riposte » à l'attaque du 7 octobre.

L'Arabie saoudite a mis en garde samedi contre les « répercussions extrêmement dangereuses » qu'aurait une offensive sur Rafah, ajoutant que le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir d'urgence « pour empêcher Israël de provoquer une catastrophe humanitaire imminente ».

De nouvelles discussions entre des représentants du Qatar et de l'Egypte, deux des pays médiateurs aux côtés des Etats-Unis, et le Hamas pour tenter de parvenir à un accord de trêve incluant un échange de prisonniers palestiniens et d'otages, ont pris fin vendredi au Caire.

Un responsable du Hamas a déclaré à l'AFP que le mouvement « attendait une réponse d'Israël ».

Environ 250 personnes ont été enlevées en Israël le 7 octobre et emmenées à Gaza. Une trêve d'une semaine en novembre avait permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Selon Israël, 132 otages sont toujours détenus à Gaza, dont 29 seraient morts.

Selon le site américain Axios, le directeur de la CIA William Burns doit se rendre la semaine prochaine en Egypte pour poursuivre les efforts en vue d'une trêve.

La guerre à Gaza a aussi ravivé les tensions à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas.

Samedi au Liban, un responsable du Hamas a échappé à un raid israélien qui le visait à environ 40 kilomètres au nord de cette frontière, et a tué deux civils, selon une source de sécurité palestinienne.

Le Hamas a averti samedi qu'une offensive israélienne sur Rafah pourrait faire « des dizaines de milliers de morts et de blessés » dans cette ville du sud de Gaza, dernier refuge pour des centaines de milliers de civils palestiniens que le Premier ministre israélien a annoncé vouloir évacuer.De nouvelles frappes israéliennes ont visé samedi Rafah, où vivent à présent plus de 1,3...