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Dernières Infos - Conflit

Gaza pilonnée par Israël, craintes d'une offensive sur la ville surpeuplée de Rafah

Des manifestants pro-palestiniens, lors d'un sit-in à Londres, le 3 février 2024. Photo Ben Stansall / AFP

L'armée israélienne a pilonné samedi la bande de Gaza où des dizaines de personnes ont été tuées, les craintes s'amplifiant face à une possible offensive militaire contre la ville surpeuplée de Rafah qui abrite plus d'un million de déplacés palestiniens.

Sur le front diplomatique, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken doit à nouveau se rendre dimanche au Moyen-Orient pour soutenir les négociations en cours sur nouvelle trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, en guerre depuis près de quatre mois.

A quelques kilomètres au nord de Rafah, Khan Younès est aussi la cible de bombardements et de tirs d'artillerie incessants, selon un journaliste de l'AFP. La ville, où se cachent selon Israël des dirigeants du Hamas, est en partie détruite par près de deux mois de combats acharnés.

"La résistance reste solide à Khan Younès et tient bon, et inflige des pertes à l'occupant", a assuré dans un communiqué Mahmoud Mardaoui, un responsable du Hamas, organisation classée "terroriste" par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé le décès d'au moins 100 civils dans la nuit dans le territoire palestinien assiégé, pour l'essentiel des femmes et des enfants.

L'armée israélienne a déclaré avoir tué "des dizaines de terroristes" dans le nord et le centre du territoire ces dernières 24 heures.

Exode

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas et a lancé une offensive militaire qui a fait 27.238 morts, en grande majorité des civils, selon un dernier bilan samedi du ministère de la Santé du mouvement islamiste.

La guerre a provoqué un exode de la population vers le sud et plus de 1,3 million d'habitants, selon l'ONU, sur un total de 2,4 millions, sont désormais réfugiés à Rafah, qui comptait quelque 200.000 habitants avant le 7 octobre.

Les déplacés s'entassent dans des tentes ou des abris de fortune qui envahissent les rues de la ville où la frontière avec l'Egypte reste fermée. Menacés par les pénuries et les épidémies, ils ont vu les frappes israéliennes se multiplier.

"Le bombardement s'est produit pendant que les enfants dormaient. Des éboulis de la chambre sont tombés sur mes enfants", a raconté à l'AFP Ahmad Bassam al-Jamal, pleurant la mort de son père et d'un de ses fils.

"Atteindre Rafah"

L'offensive terrestre d'Israël, lancée le 27 octobre dans le nord de la bande de Gaza, s'est étendue à la région de Khan Younès, la grande ville du sud, début décembre.

Le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a assuré que la ville de Rafah était le prochain objectif. "Nous allons atteindre Rafah et éliminer les éléments terroristes qui nous menacent", a-t-il lancé.

"Rafah est une usine à désespoir et nous craignons ce qui va se passer ensuite", s'est alarmé vendredi un porte-parole du bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU, Jens Laerke.

En parallèle, les tractations se poursuivent pour parvenir à une seconde trêve, plus longue que celle d'une semaine qui avait permis fin novembre la libération d'une centaine d'otages retenus à Gaza en échange de Palestiniens détenus par Israël.

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza le 7 octobre, selon Israël, et 132 otages sont toujours retenus. Parmi eux, 27 ont été déclarés morts par l'armée.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est attendu en Egypte pour discuter d'un projet de trêve discuté par le chef de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.

Selon une source du Hamas, un première phase prévoit une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages toujours retenus à Gaza, et l'entrée quotidienne de 200 à 300 camions d'aide dans le petit territoire assiégé.

- Violences dans la région -

Le mouvement palestinien, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, exige toutefois un cessez-le-feu définitif. Mais pour Israël, l'offensive à Gaza sera terminée une fois le mouvement islamiste "éliminé", les otages libérés et après avoir reçu des garanties sur la sécurité future de son territoire.

Antony Blinken effectue une nouvelle tournée régionale qui le mènera au Qatar, en Egypte, en Israël, en Cisjordanie occupée et en Arabie saoudite.

Son homologue français Stéphane Séjourné est aussi attendu dans la région. Il doit se rendre en Egypte, en Jordanie, en Israël, dans les territoires palestiniens puis au Liban.

A la frontière israélo-libanaise, les échanges de tirs sont quotidiens entre le Hezbollah libanais, allié du Hamas, et l'armée israélienne. Samedi, l'aviation israélienne a dit avoir détruit dans le sud du Liban "un centre de commandement militaire" et un "site de lancement" de roquettes vers le nord d'Israël.

Ailleurs dans la région, les Etats-Unis ont mené des frappes nocturnes en Syrie et en Irak, en représailles à une attaque meurtrière contre une base militaire américaine en Jordanie le 28 janvier.

Les Etats-Unis, principal soutien d'Israël, "mettent de l'huile sur le feu" au Proche-Orient et sont "pleinement responsables" des répercussions éventuelles, a mis en garde le Hamas.
L'armée israélienne a pilonné samedi la bande de Gaza où des dizaines de personnes ont été tuées, les craintes s'amplifiant face à une possible offensive militaire contre la ville surpeuplée de Rafah qui abrite plus d'un million de déplacés palestiniens.Sur le front diplomatique, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken doit à nouveau se rendre dimanche au Moyen-Orient pour...