Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Gaza: le Hamas admet des "erreurs" dans la mort de civils pendant l'attaque contre Israël

Le Hamas palestinien a admis dimanche pour la première fois des "erreurs" ayant provoqué la mort de civils pendant son attaque contre Israël le 7 octobre, qui a déclenché une guerre dans la bande de Gaza où le bilan humain a dépassé les 25.000 morts.

Sur le terrain, le mouvement islamiste a rapporté de nombreuses frappes aériennes et tirs d'artillerie, notamment à Khan Younès, la grande ville du sud, désormais épicentre des combats au 107e jour de guerre.

Le Hamas a ensuite affirmé dans un rare document de près de 20 pages que l'opération "déluge d'al-Aqsa" était une "étape nécessaire" et une "réponse normale" face à "tous les complots israéliens contre le peuple palestinien".

Livrant pour la première fois sa "version des faits", le Hamas a reconnu que "peut-être que des erreurs ont eu lieu" dans le "chaos" provoqué par "l'effondrement soudain de l'appareil sécuritaire et militaire" à la frontière entre Israël et Gaza.

Il a cependant nié avoir visé des civils, si ce n'est "par accident, et au cours de confrontations avec les forces d'occupation".

Cette attaque contre des postes militaires, des villages communautaires et des participants à un festival de musique, a entraîné la mort de plus de 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

- Haniyeh en Turquie -

Quelque 250 personnes ont également été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre lors d'une courte trêve. Selon Israël, 132 otages sont toujours détenus dans le territoire, dont 28 seraient morts.

L'attaque, d'une violence et d'une dimension inédite dans l'histoire du pays, a entraîné une offensive aérienne et terrestre d'Israël sur le petit territoire, qui a fait 25.105 morts, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon un bilan diffusé dimanche par le ministère de la Santé du Hamas.

Dans son document, le Hamas, classé terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, exige "l'arrêt immédiat de l'agression israélienne" alors qu'Israël, qui a pour objectif d'"anéantir" le mouvement islamiste à Gaza, refuse tout arrêt des combats sans la libération des otages.

Dans une vidéo, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a "catégoriquement" rejeté les "conditions" du Hamas qui exige selon lui "la fin de la guerre, le retrait de nos forces de Gaza" et "la libération de tous les meurtriers et violeurs".

Le Hamas affirme par ailleurs que le "peuple palestinien" peut "décider de l'avenir" du territoire et rejette les "projets internationaux ou israéliens". Samedi, M. Netanyahu avait refusé une "souveraineté" future des Palestiniens sur la bande côtière, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.

De son côté, le chef du mouvement Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, a discuté samedi en Turquie avec le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, de "l'établissement d'un cessez-le-feu à Gaza le plus rapidement possible, de l'augmentation de l'aide humanitaire, de la libération des otages et d'une solution à deux Etats pour une paix permanente", selon des sources diplomatiques.

- "Peu d'oxygène" -

A Khan Younès, l'armée israélienne a annoncé avoir "éliminé des terroristes" et découvert samedi un tunnel dans lequel "une vingtaine d'otages" avaient été enfermés avec "peu d'oxygène et une humidité épouvantable". Les soldats y ont trouvé des dessins réalisés par une enfant captive de cinq ans.

L'armée mène également des opérations autour de Jabaliya, dans le nord de Gaza, d'après des témoins.

Dans un territoire dévasté par les combats, la population est exposée au risque de famine et d'épidémies, alerte l'ONU selon qui au moins 1,7 des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés.

Dimanche, des dizaines de déplacés, bidons à la main, ont patienté lors d'une distribution d'eau organisée par Médecins sans frontières à Rafah, dans l'extrême-sud de Gaza, où se sont réfugiés des centaines de milliers de personnes, a constaté l'AFP.

D'après le ministère de la Santé du Hamas, il n'y a eu "aucun progrès" pour augmenter les livraisons d'aide humanitaire au territoire assiégé, le gouvernement israélien restant sourd aux pressions internationales pour un cessez-le-feu humanitaire.

- Frappe meurtrière -

La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, connaît aussi un regain de violences à un niveau inédit depuis près de 20 ans. L'armée israélienne y a mené des opérations meurtrières ces derniers jours, détruisant à Hébron les maisons de deux combattants palestiniens.

Selon l'Autorité palestinienne, depuis le 7 octobre au moins 364 Palestiniens ont été tués par des soldats ou des colons israéliens en Cisjordanie.

La guerre exacerbe aussi les tensions entre Israël et les alliés du Hamas au sein de l'"axe de la résistance" avec l'Iran, notamment le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites Houthis.

A la frontière israélo-libanaise, où les échanges de tirs sont quotidiens depuis le 7 octobre, une frappe imputée à Israël a tué un combattant du Hezbollah dans le sud du Liban, a annoncé à l'AFP une source proche du mouvement libanais. L'armée israélienne a confirmé avoir mené plusieurs frappes dans la zone.

Les violences transfrontalières ont fait plus de 195 morts au Liban, dont au moins 144 combattants du Hezbollah.
Le Hamas palestinien a admis dimanche pour la première fois des "erreurs" ayant provoqué la mort de civils pendant son attaque contre Israël le 7 octobre, qui a déclenché une guerre dans la bande de Gaza où le bilan humain a dépassé les 25.000 morts.Sur le terrain, le mouvement islamiste a rapporté de nombreuses frappes aériennes et tirs d'artillerie, notamment à Khan Younès, la...