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Echec de la première mission d'alunissage d'une entreprise américaine


Echec de la première mission d'alunissage d'une entreprise américaine

La toute nouvelle fusée Vulcan Centaur de United Launch Alliance (ULA) décolle du complexe de lancement 41d de la station spatiale de Cap Canaveral, en Floride, le 8 janvier 2024. Photo Gregg Newton / AFP

L'alunisseur privé américain ayant décollé lundi mais ayant peu après expérimenté de graves problèmes en vol n'a « aucune chance » de pouvoir atterrir en douceur sur la Lune comme initialement prévu, a annoncé mardi l'entreprise Astrobotic, qui a développé l'appareil.

La mission devait marquer le premier atterrissage d'un engin américain sur la Lune depuis la fin du programme Apollo il y a plus de 50 ans. Astrobotic aurait aussi pu devenir la première entreprise privée à réussir à se poser sur la Lune.

A cause d'une « fuite » de carburant, « il n'y a, malheureusement, aucune chance d'atterrissage en douceur sur la Lune », a écrit Astrobotic dans une déclaration publiée sur X.

Malgré cet échec, « nous avons toujours assez de carburant pour continuer à opérer le véhicule comme un vaisseau », a déclaré Astrobotic. « Nous estimons actuellement venir à bout du carburant dans environ 40 heures ».

La jeune start-up, basée en Pennsylvanie, a dit continuer à recevoir « des données précieuses » pour sa prochaine tentative d'alunissage.

L'engin avait décollé lundi depuis la Floride, à bord de la nouvelle fusée Vulcan Centaur du groupe industriel ULA.

L'alunisseur, nommé Peregrine, a été développé par Astrobotic avec l'appui financier de la Nasa, qui a chargé cette entreprise de transporter jusqu'à la Lune du matériel scientifique, un contrat de 108 millions de dollars.

Le lancement inaugurait une série de missions soutenues par l'agence spatiale américaine, désireuse d'encourager le développement d'une économie lunaire. La Nasa a ainsi passé contrat avec plusieurs entreprises, dont Astrobotic, pour l'envoi d'expériences et de technologies sur la Lune -- un programme baptisé CLPS.

Cet échec marque donc également un revers pour l'agence spatiale américaine, même si elle n'était pas directement à la manoeuvre. Elle s'était toutefois dit consciente des risques en misant sur de jeunes compagnies.

« Les vols spatiaux sont une aventure audacieuse », a réagi lundi sur X le patron de la Nasa, Bill Nelson, après l'annonce des difficultés rencontrées. « La Nasa continuera à étendre sa portée dans le cosmos avec nos partenaires commerciaux », avait-il promis.

Une autre entreprise américaine sélectionnée par la Nasa pour son programme, Intuitive Machines, tentera à nouveau l'aventure très bientôt: elle doit décoller pour la Lune mi-février au plus tôt, avec une fusée de SpaceX.

« Lieu sacré » 

La mission d'Astrobotic comportait également à bord les cargaisons de clients privés.

Parmi elles, les cendres ou l'ADN de dizaines de personnes, dont celles de Gene Roddenberry, le créateur de la célèbre série télévisée de science-fiction Star Trek. Un partenariat avec l'entreprise Celestis, spécialisée dans les « vols spatiaux commémoratifs ».

L'envoi de ces cendres sur la Lune avait suscité la colère de la tribu amérindienne Navajo, qui avait fustigé la « profanation d'un lieu sacré ».

Le PDG de Celestis, Charles M. Chafer, a indiqué mardi que son entreprise disposait d'assez d'échantillons pour inclure ses clients dans un nouveau vol « au cas où la mission n'arrivait pas à la destination prévue ».

A ce jour, seules quatre nations -- les Etats-Unis, l'Union soviétique, la Chine et l'Inde -- ont réussi à faire atterrir un appareil sur la Lune.

Ces dernières années, des compagnies privées israélienne et japonaise ont aussi tenté d'alunir, mais ces missions se sont soldées par des crashs.

Une mission de l'agence spatiale japonaise (Jaxa) doit également tenter d'alunir dans environ deux semaines. La Russie a pour sa part spectaculairement raté un alunissage cet été.

L'alunisseur privé américain ayant décollé lundi mais ayant peu après expérimenté de graves problèmes en vol n'a « aucune chance » de pouvoir atterrir en douceur sur la Lune comme initialement prévu, a annoncé mardi l'entreprise Astrobotic, qui a développé l'appareil.La mission devait marquer le premier atterrissage d'un engin américain sur la Lune depuis la fin du programme Apollo...