"Pas encore de résultats tangibles" de la relance des rapports France-Russie

Les efforts menés par la France depuis près d'un an pour relancer le dialogue avec la Russie n'ont pas encore permis d'aboutir à des "résultats tangibles", a admis jeudi la ministre française des Armées Florence Parly, tout en espérant des avancées "dans la durée".

Emmanuel Macron plaide pour une normalisation des relations avec Moscou, qu'il dit vouloir ancrer à l'Europe malgré des désaccords sur plusieurs sujets importants. Il a reçu Vladimir Poutine en août, juste avant le G7, dans la résidence d'été des présidents français du sud de la France. Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense russes et français se sont rencontrés à Moscou en septembre. Et fin juin, Emmanuel Macron s'est dit "confiant que nous pouvons avancer" avec la Russie sur nombre de sujets, dont la crise libyenne, à l'issue d'un entretien en visioconférence avec le président russe.

"Si la question est: +y a-t-il des résultats d'ores et déjà tangibles au dialogue que la France a amorcé avec la Russie?+, je vous répondrais très sincèrement que ce n'est pas encore le cas, mais nous sommes conscients qu'un dialogue de ce type ne peut pas produire de résultats immédiats. Il faut pouvoir le poursuivre dans la durée", a commenté jeudi Mme Parly lors d'une audition devant la sous-commission défense du Parlement européen.

La volonté d'Emmanuel Macron d'insuffler un climat de détente avec Moscou intervient alors que les relations entre l'Union européenne et la Russie, visée depuis 2014 par de lourdes sanctions occidentales en raison de l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée et de son rôle dans le conflit dans l'est de l'Ukraine, restent à un niveau très bas.

Concernant le rôle joué en Libye par la Russie, qui soutient le camp du maréchal Khalifa Haftar contre le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj soutenu lui par Ankara, "je ne peux pas dire que nous nous réjouissions de ce rôle mais nous ne pouvons pas non plus le nier", a souligné Mme Parly, en estimant que ces ingérences "ne peuvent pas être une bonne nouvelle pour l'Europe".

Mais "dans les efforts importants que nous menons pour parvenir à un cessez-le-feu en Libye, nous avons besoin de discuter avec la Russie, et la Libye n'est pas le seul domaine où une telle discussion est nécessaire", a insisté la ministre française en citant la maîtrise des armements en Europe, l'Ukraine ou encore la Syrie.