Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a menacé de poursuivre en justice le chef du gouvernement, Hassane Diab, ainsi que le ministre de la Santé, Hamad Hassan, si le pays n’est pas verrouillé sans tarder pour empêcher une prolifération incontrôlable du coronavirus. M. Geagea a tenu hier à Maarab une conférence de presse au cours de laquelle il a vivement critiqué la gestion officielle de l’épidémie de coronavirus qui paralyse le pays, affirmant redouter que celle-ci ne devienne « incontrôlable ». « Si le nombre de cas augmente au point de dépasser les capacités de gestion de l’infrastructure hospitalière et si les gens se mettent à mourir aux portes des hôpitaux, nous allons déposer une plainte pénale contre le chef du gouvernement et le ministre de la Santé, compte tenu du mandat populaire dont nous bénéficions », a-t-dit, faisant ainsi référence au mandat des députés de son bloc.
Selon M. Geagea, le Liban « ne fait pas partie des pays qui sont suffisamment préparés au niveau thérapeutique, étant donné ses capacités financières et le nombre d’hôpitaux limités ». « Notre seul salut passe par les mesures préventives », a-t-il insisté en faisant remarquer qu’ « en dépit de leurs capacités énormes, l’Italie et la Chine ont du mal à endiguer le virus ». « Nous avions commis une première erreur grossière en gardant nos frontières terrestres, aériennes et maritimes ouvertes et en comptant sur l’isolement à domicile. L’histoire la retiendra. L’important est de ne pas en commettre d’autres », a-t-il poursuivi avant de préconiser un « confinement et un verrouillage total du pays ». Il a notamment appelé à la fermeture de l’ensemble des frontières pour une durée de 21 jours. Selon lui, « les frontières seraient seulement ouvertes durant cette période, à des horaires déterminés, aux Libanais désireux de regagner le pays, mais à condition que ces derniers soient obligés de se soumettre à une quarantaine aussitôt arrivés ».
M. Geagea a ensuite évoqué les rumeurs selon lesquelles des responsables iraniens seraient soignés à l’hôpital al-Rassoul al-aazam, dans la banlieue sud de Beyrouth, faisant référence à un article publié par un site intitulé Le monde (mais qui n’est pas le célèbre quotidien français) dont l’adresse url indique qu’il est hébergé en Israël et soulignant la responsabilité du ministère de la Santé à ce niveau. L’hôpital en question devait publier dans la journée un communiqué dans lequel il a formellement démenti ces rumeurs.
commentaires (4)
Il faut fermer les frontières avec la Syrie et l'Iran , Geagea a raison
Eleni Caridopoulou
19 h 37, le 04 mai 2020