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Liban - Manifestations

Les femmes, en première ligne de défense

Samedi, elles étaient nombreuses à s’interposer entre les éventuels casseurs et les forces de l’ordre, place Riad el-Solh. Depuis, elles ne quittent pas les lieux.

Des femmes assurent une permanence, place Riad el-Solh, et s’interposent entre les casseurs et les forces de l’ordre pour préserver le caractère pacifique de la manifestation.

La chaîne humaine formée par les femmes, place Riad el-Solh, pour s’interposer entre les casseurs éventuels et les forces de l’ordre reste l’un des moments forts de ce mouvement de protestation populaire qui a débuté dans la nuit de jeudi et qui se poursuit aujourd’hui encore contre la classe politique accusée de corruption et d’incapacité à trouver des solutions à la crise économique et sociale qui perdure.

L’initiative des femmes est née de façon spontanée vendredi soir, alors que la veille – et vendredi également – plusieurs dizaines de jeunes ont lancé des bouteilles d’eau en plastique et des pierres contre les forces de l’ordre en poste à proximité du Grand Sérail. « Cette initiative vise à protéger la manifestation et non les forces de l’ordre, affirme Amani. Nous ne voulons pas que les protestataires provoquent les forces de l’ordre, parce que nous voulons rester dans la rue jusqu’à ce que nos revendications soient réalisées. Nous refusons toute proposition de réformes. Nous voulons que le gouvernement démissionne. » Et d’ajouter : « La manifestation est pacifique et il faut qu’elle le reste. »

Ce lundi, vers midi, une vingtaine de femmes, de différentes tranches d’âge, sont assises à même l’asphalte. Depuis samedi, elles se relaient pour faire la « garde ». Certaines d’entre elles dorment à même les lieux des manifestations.

« Notre but est de préserver le caractère pacifique de la manifestation », affirme Christina, jeune fille qui a rejoint les rangs des femmes vendredi. « Nous voulons montrer aussi le rôle que la femme peut jouer dans la société, ajoute-t-elle. La femme est capable de se rebeller. Ce n’est pas uniquement une affaire d’hommes. »

« Nous devons défendre nos enfants qu’ils soient au sein des forces de l’ordre ou parmi les manifestants, martèle de son côté Marie. Nous sommes le bouclier en face des infiltrés de la cinquième colonne. Certains pensent malheureusement que la révolution est synonyme de grabuge. Ce n’est pas vrai. Elle peut être pacifique. »

Koharig est accompagnée de son fils, parce qu’elle veut lui montrer que « la femme est forte », mais aussi pour lui montrer « l’image civilisée de la révolution, non celle du vandalisme et des émeutes. »

Les femmes à l’unanimité assurent que les hommes ne sont pas les bienvenus dans leur périmètre. « Seuls sont admis ceux à qui nous faisons confiance », affirme Amal, soulignant que tard la nuit, de nombreux jeunes gens saouls viennent et essaient de provoquer les forces de l’ordre en leur lançant des bouteilles d’eau. « Certaines d’entre nous dorment ici pour assurer la sécurité. Aujourd’hui (hier), nous pensons couvrir une plus grande surface parce que nous craignons qu’il n’y ait du grabuge lorsque le délai des 72 heures arrivera à expiration. »



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