Une altercation et des coups de feu entre deux partisans de Walid Joumblatt et Talal Arslane a eu lieu mercredi à Choueifate, au sud de Beyrouth, un nouvel incident qui intervient plus de deux mois après les affrontements meurtriers de Qabr Chmoun entre les formations druzes rivales.
La version du PSP
Le site d'information électronique du Parti socialiste progressiste de M. Joumblatt, Al-Anba', a rapporté que "Fahed Jadallah Azzam, membre du Parti démocratique libanais de Talal Arslane et l'un des gardes du corps personnels de ce dernier, a entravé le chemin du délégué pour les affaires intérieures de Choueifate-Khaldé au sein du PSP, Marwan Abi Faraj, et a heurté intentionnellement son véhicule. Lorsque M. Abi Faraj est descendu de sa voiture, M. Azzam a ouvert le feu contre lui à cinq reprises avec son arme de poing, mais il a survécu miraculeusement à cette attaque". Le site rapporte ensuite que "l'agresseur a pris la fuite en direction du palais de M. Arslane, laissant derrière lui son téléphone portable ainsi qu'un permis de port d'arme émis par la direction des renseignements de l'armée libanaise". Le site affiche sur sa page une photo montrant des clés, un laisser-passer délivré par l'armée, ainsi qu'un téléphone portable, qui appartiendraient à Fahed Jadallah Azzam.
Al-Anba' n'a pas précisé ni la date ni le lieu de l'agression présumée et Walid Joumblatt n'a pas encore commenté ces informations.
La version du PDL
En début de soirée, le PDL, qui ne mentionne pas le nom de son partisan, a de son côté expliqué que l'incident "a eu lieu aujourd'hui à Choueifate". "Marwan Ziad Abi Faraj est passé à plusieurs reprises ce matin devant le véhicule de l'une des personnes en charge de la sécurité de la résidence Arslane à Choueifate, afin de narguer l'occupant du véhicule. Ce dernier lui a alors demandé pourquoi il agissait ainsi, ce qui a poussé M. Abi Faraj à lui répondre à haute voix : +Cela ne te regarde pas+, en levant le bras pour l'insulter. Mais aucun développement notable n'a eu lieu après cela", a affirmé le PDL.
"A 13h, M. Abi Faraj a croisé une deuxième fois en véhicule l'élément en question, sur l'une des routes intérieures de Choueifate, avant de le percuter de manière intentionnelle. En réaction, une altercation verbale a éclaté entre l'individu et M. Abi Faraj, et le premier a sorti une matraque afin de se défendre, ce qui a poussé Marwan Abi FAraj à sortir son pistolet et faire feu en direction de l'individu. Ce dernier a alors riposté en tirant en l'air", a ajouté le PDL. Le parti de Talal Arslane a expliqué ensuite que son partisan a fait tomber son portable qui a été, selon lui, récupéré par une personne présente sur les lieux qui l'a ensuite donné à Marwan Abi Faraj. Un permis de port d'arme se trouvait attaché à l'appareil. "Mais Marwan Abi Faraj s'est comporté comme un gamin en ajoutant des clés qui sont, selon lui, celles du véhicule du partisan, en prenant tous ces éléments en photo et en affirmant que ces affaires appartiennent à l'individu en question, alors que celui-ci a pu immédiatement quitter les lieux dans son véhicule". Le PDL a conclu en précisant que cet homme est uniquement en charge de la sécurité de la résidence Arslane, et n'est pas son garde du corps personnel, comme l'affirme Marwan Abi Faraj.
Pour sa part, la famille de Marwan Abi Faraj a condamné cet incident, affirmant que "cette agression vise toute la famille" Abi Faraj et appelant l’État à "faire appliquer la loi avant qu'il ne soit trop tard". La famille a ainsi appelé "les ministères concernés et les services sécuritaires à prendre les mesures nécessaires contre tous ceux qui menacent la sécurité et à mettre un terme aux armes illégales".
Wahhab appelle au calme
L'ancien ministre Wi'am Wahhab, allié de M. Arslane, a pour sa part réagi en appelant au calme. "Nous souhaitons que tout le monde à Choueifate, et plus largement dans la Montagne, fasse preuve de sagesse, au lieu d'avoir recours aux armes à chaque altercation. Les habitants de la Montagne sont tous contre le recours aux armes. Dans de telles circonstances, il faut contacter l'armée et les Forces de sécurité intérieure. Nous refusons la sédition et la provocation. Nous sommes contre les agressions. Nous voulons que la Montagne soit sûre", a écrit M. Wahhab sur Twitter.
Les affrontements de Qabr Chmoun avaient éclaté le 30 juin entre des partisans de Walid Joumblatt et Talal Arslane, alors que Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre fondé par son beau-père, le président Michel Aoun, effectuait une tournée partisane dans la région ce jour-là. Ils avaient fait deux morts dans les rangs de la formation de M. Arslane et provoqué une crise politique qui a paralysé le gouvernement pendant 40 jours, avant qu'une réconciliation inter-druze ne soit scellée, le 9 août au palais de Baabda, sous les auspices du chef de l’État, du chef du gouvernement Saad Hariri, et du président du Parlement, Nabih Berry.
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commentaires (6)
Voici le Liban fort que l'on voulait !! ah pour ca bravo au CPL et aux autres meme Hariri est dans le meme bain bientôt certain vont se mordre les doigts j'espere seulement qu'ils se les mordront avant que tous les libanais ne commencent a le faire
Bery tus
17 h 11, le 04 septembre 2019