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Liban - Partis

Geagea met en cause la transparence de la procédure suivie au tribunal militaire

Samir Geagea, prononcant son discours lors du dîner organisé par les FL à Jezzine. Photo ANI

Le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a mis en doute hier la transparence de la procédure suivie au tribunal militaire dans l’affaire des affrontements de Qabr Chmoun, se demandant d’une part pourquoi le dossier a été confié à un magistrat plutôt qu’à un autre à qui aurait dû être remis le dossier, et d’autre part pourquoi le tribunal militaire tend à modifier la qualification des actes en cause (les conclusions de l’enquête préliminaire), donnée auparavant par la branche des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI).

M. Geagea s’est exprimé sur ces points lors d’un dîner partisan, organisé à Jezzine. « L’affaire (de Qabr Chmoun) est maintenant devant le tribunal militaire, où tous les indices font état de manœuvres suspectes », a-t-il lancé, avant d’expliciter : « Ce dossier aurait dû être pris en charge par le substitut du commissaire du gouvernement le plus haut placé, en l’occurrence Fadi Akiki, mais cela ne s’est pas produit. Ensuite, il a été retiré des mains du juge d’instruction militaire, Fadi Sawan, un homme neutre, pour être remis au juge Marcel Bassil (également juge d’instruction militaire). Ces démarches ne sont-elles pas de nature à susciter des doutes ? » Et d’indiquer par ailleurs que « l’enquête préliminaire effectuée par la branche des renseignements des FSI (concluant à l’absence d’un guet-apens) a été approuvée par les services sécuritaires, mais des parties œuvrent aujourd’hui à changer la qualification du crime ».

« N’y a-t-il plus de justice au Liban qu’à travers la Cour de justice ? » s’est interrogé le chef des FL, expliquant la raison de son opposition à la Cour de justice par le fait qu’« au niveau de cette juridiction, l’enquêteur judiciaire est un juge d’instruction ad hoc doté de nombreux pouvoirs et nommé par le ministre de la Justice ».


(Lire aussi : Qabr Chmoun : optimisme prudent... En attendant les actes concrets)


M. Geagea évoque dans ce cadre « une politique discrétionnaire plutôt qu’une application de la loi », se demandant « quel est le crime le plus grave, celui de Qabr Chmoun ou le crime de Michel Samaha ? » (l’ancien ministre avait été condamné en 2016 par le tribunal militaire à 13 ans de prison pour avoir transporté des explosifs de Syrie en vue de commettre des attentats au Liban). Et de déplorer aussi que « l’affaire Ahmad Assir (un cheikh salafiste responsable d’affrontements avec l’armée en 2013) n’a pas été non plus déférée devant la Cour de justice » (elle avait été déférée également devant le tribunal militaire.

« Tout ce que nous demandons est d’écarter le dossier de Qabr Chmoun du Conseil des ministres, et de laisser celui-ci se pencher sur la situation financière et économique », a déclaré le leader des FL, critiquant « ceux qui se livrent à des interprétations de la Constitution (en référence à l’article 95 prévoyant la parité confessionnelle dans la fonction publique en conformité avec le pacte national), ou parlent de prérogatives, alors que le pays n’a pas besoin de telles querelles, mais de soins continus aux plans monétaire et économique ».

« Voilà un mois et demi que le gouvernement ne s’est pas réuni alors qu’il devrait le faire tous les jours pour prendre les mesures nécessaires qui sauveraient le pays », a indiqué M. Geagea, accusant certains, en allusion à Gebran Bassil, ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, de « rappeler les guerres du passé, notamment Souk el-Gharb ( où des combats avaient eu lieu en 1983 entre l’armée et le Parti socialiste progressiste) et le barrage de Barbara ( tenu par les Forces libanaises pendant la guerre civile, et qui délimitait, entre les cazas de Jbeil et de Batroun, la zone chrétienne et la zone soumise à la tutelle syrienne).


(Lire aussi : Retour à l’impasse... Avant la réconciliation Joumblatt-Arslane ?)


Mécanisme de nominations
Le leader des FL a révélé, sur un autre plan, qu’il a récemment eu avec le chef du gouvernement, Saad Hariri, un entretien au cours duquel ce dernier lui a demandé ce qu’il attend des nominations administratives. « Nous voulons suivre un mécanisme », a répondu M. Geagea. Le Premier ministre lui a alors demandé quelle serait sa réaction si, « via le mécanisme, aucun de (ses) proches n’est désigné à l’un des postes à pourvoir ». « Appliquez la procédure de nomination, et nous ne voudrons personne pour nous », a soutenu le chef des FL, soulignant que « le mécanisme dans les nominations permet l’emploi de personnes au service de tout le pays, car celles-ci ne devraient alors leur désignation à personne ». « Ces fonctionnaires seraient donc nommés également pour nous », a poursuivi M. Geagea, affirmant qu’« en tout état de cause nous ne leur demanderons rien qui soit en dehors de la loi ».


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Le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a mis en doute hier la transparence de la procédure suivie au tribunal militaire dans l’affaire des affrontements de Qabr Chmoun, se demandant d’une part pourquoi le dossier a été confié à un magistrat plutôt qu’à un autre à qui aurait dû être remis le dossier, et d’autre part pourquoi le tribunal militaire tend à modifier la...

commentaires (2)

Je ne peux que le croire , on dit bien demande à celui qui a expérimenté les faits , plutôt qu'au docteur . Proverbe bien de chez nous et bien à propos .

FRIK-A-FRAK

13 h 12, le 05 août 2019

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Commentaires (2)

  • Je ne peux que le croire , on dit bien demande à celui qui a expérimenté les faits , plutôt qu'au docteur . Proverbe bien de chez nous et bien à propos .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 12, le 05 août 2019

  • INTERVENTIONS NON NATIONALES ET POLITIQUE EXERCENT DES PRESSIONS. ILS VEULENT TORPILLER LE GOUVERNEMENT ET LE MAIGRE BUDGET ET CAUSER UNE CRISE POLITICO-ECONOMICO-FINANCIERE DE GRANDE ENVERGURE DANS LE PAYS. LES BOYCOTTEURS HABITUELS SONT A L,OEUVRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 16, le 05 août 2019

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