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Dopage et corruption dans l'athlétisme: la justice française réclame deux anciens responsables russes


Valentin Balakhnichev, alors président de la Fédération russe d'athlétisme, le 4 septembre 2011 lors de la cérémonie de clôture des Mondiaux de Daegu, le 4 septembre 2011. Photo KIM JAE-HWAN/AFP

Deux mandats d'arrêts, pour deux figures de l'athlétisme russe et mondial: les juges d'instruction français qui enquêtent depuis 2015 sur un vaste système de corruption destiné à couvrir des cas de dopage en Russie au sein de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), ont envoyé un signal fort, en clôturant leurs investigations.

Valentin Balakhnichev, ex-président de la Fédération russe d'athlétisme (ARAF) et ancien trésorier de l'IAAF et Alexeï Melnikov, qui fut l'entraîneur en chef des courses de fond à l'ARAF, sont désormais recherchés par la justice française, a appris mardi l'AFP de source judiciaire.

Près de quatre ans après l'ouverture de cette enquête par le parquet national financier (PNF), les trois magistrats qui ont hérité du dossier sous l'autorité du juge Renaud Van Ruymbeke ont terminé en février leurs investigations sur ce système de corruption présumé, qui aurait aussi permis de faciliter des négociations avec des sponsors et des diffuseurs russes, avant les JO-2012 de Londres et les Mondiaux d'athlétisme à Moscou en 2013.

Un premier mandat d'arrêt avait été lancé en 2017 contre le Sénégalais Papa Massata Diack, puissant consultant marketing de l'IAAF, que son père Lamine Diack a présidée de 1999 à 2015. Installé à Dakar, celui qui est surnommé PMD n'a jamais répondu à la justice française.


Lanceuse d'alerte

Au cours de l'enquête, l'ancien patron de l'athlétisme mondial Lamine Diack, mis en examen à deux reprises, avait expliqué avoir directement négocié avec M. Balakhnichev le report de sanctions des athlètes dopés.

Le juge Van Ruymbeke avait fait saisir l'un des comptes de ce proche du Kremlin à Monaco (siège de l'IAAF), où se trouvaient plus de 550.000 euros et quelque 770.000 dollars, alimenté par des fonds des sociétés de Papa Massata Diack.

Le 18 octobre 2018, le magistrat avait aussi sollicité les autorités judiciaires russes pour qu'elles mettent en examen M. Balakhnichev, mais s'était vu opposer une fin de non-recevoir, selon une source proche du dossier.

"Je ne peux pas faire de commentaires car je ne sais pas ce que l'on me reproche", a réagi mardi l'intéressé, cité par l'agence Interfax. "En ce qui concerne l'ancien président de l'IAAF Lamine Diack et son fils, je n'avais aucune relation avec eux", a-t-il par ailleurs affirmé, cité par l'agence officielle TASS.

M. Melnikov a pour sa part été pointé du doigt par la marathonienne Lilya Shobukhova, qui avait affirmé que l'entraîneur connaissait les dates des contrôles antidopage en Russie et pouvait planifier les prises de produits dopants en fonction de l'agenda.

La spécialiste du 800 m Yuliya Stepanova -- première lanceuse d'alerte qui a contribué avec son mari Vitaliy Stepanov, ancien employé de l'Agence antidopage russe (Rusada), à la révélation du scandale qui a mené à l'exclusion de l'athlétisme russe des JO de Rio -- l'avait aussi mis en cause.

Au total, trois personnes sont mises en examen pour corruption depuis novembre 2015 dans cette enquête: Lamine Diack, son conseiller de l'époque Habib Cissé et l'ancien chef antidopage de l'IAAF, Gabriel Dollé.

Le 26 juin 2018, Lamine Diack a par ailleurs de nouveau été mis en examen pour "abus de confiance", selon des sources proches du dossier. Il lui est reproché d'avoir permis, "du fait de ses fonctions", à son fils Papa Massata Diack "de s'approprier des recettes de l'IAAF provenant de sponsors", tels que la banque d'Etat russe VTB, le sud-coréen Samsung, la société chinoise Sinopec, Abu Dhabi Corporation ou la télévision chinoise CCTV, selon son audition dont l'AFP a eu connaissance.

Dans un autre volet, le père et le fils Diack sont aussi dans le viseur d'une enquête en France et au Brésil sur fond d'achats de voix présumés en marge de l'attribution des JO-2016 de Rio.

La justice française, compétente parce que des fonds ont pu être blanchis sur son territoire, avait été saisie par l'Agence mondiale antidopage (AMA).

Elle enquête aussi sur l'attribution des JO à Tokyo en 2020. Mardi, l'homme-clef de ces JO, Tsunekazu Takeda, mis en examen depuis le 10 décembre pour "corruption active", a annoncé sa décision de quitter en juin la présidence du Comité olympique japonais. 

Deux mandats d'arrêts, pour deux figures de l'athlétisme russe et mondial: les juges d'instruction français qui enquêtent depuis 2015 sur un vaste système de corruption destiné à couvrir des cas de dopage en Russie au sein de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), ont envoyé un signal fort, en clôturant leurs investigations.Valentin Balakhnichev, ex-président de la...