La Syrie a annulé les visas spéciaux dont bénéficiaient les diplomates et responsables de l'Union européenne qui voyagent régulièrement entre Beyrouth et Damas, compliquant la distribution de l'aide à la population syrienne, a-t-on appris mardi de sources diplomatiques européennes.
Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, les diplomates de l'UE utilisent la capitale libanaise comme base opérationnelle, la plupart des pays membres de l'Union ayant fermé leurs ambassades à Damas.
Début janvier, les autorités syriennes ont annulé sans explication les visas à entrées multiples dont disposaient ces diplomates européens pour se rendre dans la capitale syrienne.
A chaque fois, il faut désormais déposer une demande de visa pour une entrée unique, ce qui prend du temps, ont précisé des diplomates européens qui ont requis l'anonymat. En agissant ainsi, ajoutent-ils, la Syrie cherche probablement à forcer les gouvernements européens et l'Union à rouvrir leurs ambassades à Damas, alors que les forces de Bachar el-Assad, appuyées par la Russie, l'Iran et le Hezbollah libanais, ont repris le contrôle de la plus grande partie du pays. "C'est un grave problème pour l'aide humanitaire", a souligné l'un des diplomates.
Au total, la Commission européenne a livré jusqu'ici en Syrie pour près de 800 million d'euros de vivres, de médicaments et d'abris destinés à la population civile. L'UE "fait tout son possible pour réduire les conséquences des nouvelles mesures sur la livraison de l'aide humanitaire en Syrie", a dit un porte-parole de la Commission.
L'Union, qui a encore imposé des sanctions économiques lundi au gouvernement syrien, a souligné qu'elle ne changerait pas de politique tant qu'il n'y aura pas eu de transition politique en Syrie. "Jusqu'ici, l'UE est unie sur sa décision de ne pas traiter avec Assad mais celui-ci se sent aujourd'hui en position de force", constate un autre diplomate.
En décembre, les Emirats arabes unis ont rouvert leur ambassade à Damas et le président soudanais Omar el-Béchir a été le premier chef d'Etat arabe à se rendre dans la capitale syrienne depuis le début de la guerre. Pour sa part, la Ligue arabe discute d'une éventuelle levée de la suspension de la Syrie de l'organisation. Les dirigeants de la Ligue arabe et de l'UE tiendront un sommet de deux jours les 24 et 25 février au Caire.
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