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Lifestyle - Festival de Cannes

Nadine Labaki : Je rêvais tout le temps de Cannes

La cinéaste concourt en Sélection officielle avec « Capharnaüm », projeté hier soir et ovationné par le public.

Khaled Mouzannar, Nadine Labaki, Zain Alrafeea et Yordanos Shifera sur les marches du Festival de Cannes, hier soir. Regis Duvignau/Reuters

La Fondation Liban Cinéma a accordé un accueil chaleureux, hier, à Nadine Labaki qui concourt en sélection officielle avec son film Capharnaüm, plus de deux décennies après Maroun Baghdadi qui avait monté les marches du Palais des Festivals avec son Hors la Vie.
Avant d’évoquer le parcours de Nadine Labaki, présente aux côtés de son époux, le compositeur Khaled Mouzannar qui a également porté pour ce film la casquette de producteur, Maya de Freige, présidente de la fondation, a tenu à exprimer la solidarité du Liban avec le peuple palestinien et les victimes tombées récemment sous les balles israéliennes. Mais « pour revenir aux choses agréables, a-t-elle précisé, nous parlerons de cette fête, de cet événement qui rend le pays du Cèdre si fier et qui témoigne de la bonne santé du 7e art libanais ».


(Lire aussi : Nadine Labaki monte les marches à Cannes : la Palme d'or en ligne de mire)


La présidente a brièvement rappelé les activités de la fondation qui n’a eu de cesse de mettre le Liban sur la plateforme internationale avant de passer la parole à Nadine Labaki, star du moment, rayonnante de beauté dans une robe noire. Un entretien informel avec les présents, venus nombreux au Pavillon libanais, à quelques heures de la projection de Capharnaüm, qui raconte l’histoire de Zain, un petit garçon de 12 ans, attaquant ses parents en justice pour lui « avoir donné la vie ».
« Vous avez gravi tous les échelons », lui dira Maya de Freige. « Sélectionnée d’abord à la Ciné-fondation pour son film Caramel, la jeune cinéaste est retenue pour la Quinzaine des réalisateurs, section officielle de Cannes, avant de revenir quelques années plus tard avec Et maintenant on va où ?, sélectionné pour Un certain regard. »



« Le parcours était dur, un mélange d’amour doux et de violence, a répondu la réalisatrice. Je me souviens d’avoir été une cinéphile assidue, une amoureuse du cinéma, et je rêvais tout le temps de Cannes. J’y venais, autant que possible, assister à des films parce que, comme vous le savez, il est très dur d’avoir accès aux films. Il a fallu ramer. Mais j’ai tenu le coup et après avoir troqué ma veste de cinéphile pour celle de cinéaste, j’ai poursuivi mes efforts pour parvenir aux sélections, officielles ou non. Et me voilà. » Nadine Labaki expliquera par la suite le processus de réalisation de Capharnaüm, la démarche, qui fut assez longue : six mois de tournage, plus de 500 heures de rushes, douze heures au total coupées maintes fois au montage. Elle évoquera l’appui de son époux qui s’est totalement investi dans la production du film. « Je me sens bénie par ce long métrage, avoue-t-elle, par ce grand élan d’amour qui a transporté toute l’équipe et je voudrais qu’il ait une mission et une portée autre que celle d’un film. »


(Lire aussi : Sur le tapis rouge de Cannes, l'actrice libano-française Manal Issa dénonce le massacre de Gaza)


Les enfants maltraités dans la région arabe et dans le monde, les droits de cette enfance mille fois bafouée, sont des thèmes chers au cœur de Nadine Labaki qui, après avoir avoué que ce film l’a longtemps habitée, a poursuivi : « J’ai parcouru les rues – et je remercie mon équipe de cast qui m’a beaucoup appuyée – à la rencontre de ces enfants maudits par la vie. J’ai été dans des camps de réfugiés, dans des tribunaux pour enfants et j’en suis ressortie avec cette plaie au cœur que j’ai voulu traduire en film. » À quelqu’un dans l’assistance qui lui demandait si elle croyait que le cinéma pouvait faire bouger les choses, elle a répondu positivement : « J’y crois sincèrement. Du moins faire réfléchir et ouvrir le débat. » Le couple Mouzannar-Labaki, très complémentaire, s’est totalement investi dans ce projet, réussissant à embarquer dans cette lourde et belle aventure des banques comme la Cedrus Bank, ainsi que des investisseurs individuels. Réussira-t-il à convaincre le festival ? Réponse samedi. Et Maya de Freige de conclure avec cette dernière question : vous aviez choisi l’an passé de vous présenter aux municipales. Pourquoi n’avez-vous pas fait de même pour les législatives ? « J’étais trop occupée par le montage du film et je tenais à le présenter à Cannes. C’était ma priorité. »


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commentaires (2)

J’espère qu’il y aura une reconnaissance justifiée pour cette grande réalisatrice !

Coeckelenbergh Cartenian

11 h 18, le 18 mai 2018

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Commentaires (2)

  • J’espère qu’il y aura une reconnaissance justifiée pour cette grande réalisatrice !

    Coeckelenbergh Cartenian

    11 h 18, le 18 mai 2018

  • TOUS LES MEILLEURS SOUHAITS DE REUSSITE A NADINE LABAKI !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 20, le 18 mai 2018

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