Les chiffres officiels
183 740 électeurs devaient prendre part au scrutin du 6 mai. Sauf que seules 92 446 personnes ont voté et l’on compte 2 044 bulletins annulés. Les suffrages exprimés s’élèvent donc à 90 402 répartis comme suit : 558 bulletins blancs, 38 897 pour la liste « Le Metn fort » née de l’alliance tripartite CPL-Tachnag-PSNS, 19 003 pour la liste « le pouls du Metn » parrainée par les Kataëb, 13 779 pour « La fidélité metniote » appuyée par Michel elMurr. À ces chiffres s’ajoutent 13 138 voix accordées à la liste des FL baptisée « Le Metn au cœur du Liban », et 5 027 pour le label Koullouna Watani. Le coefficient électoral, qui n’est autre que le seuil d’éligibilité, est de 11 300. Koullouna Watani n’ayant pas atteint ce chiffre n’a emporté aucun siège.
(Lire aussi : Anatomie du vote à Beyrouth I)
Le vote préférentiel
C’est à ce stade qu’on l’on détermine l’identité des gagnants grâce au vote préférentiel. Les élus sont Samy Gemayel avec 13 968 voix et son colistier Élias Hankache (maronite, Kataëb) avec 2 583 voix. Michel Murr recueille 11 945 voix, alors que le cadre FL Eddy Abillamaa est crédité de 8 922 suffrages.
Quant aux aounistes, et en dépit de l’éparpillement de leurs voix du fait de la multitude de candidatures, ils ont mené Ibrahim Kanaan (maronite) à l’hémicycle pour un troisième mandat parlementaire avec 7 179 voix. L’ancien ministre de l’Éducation Élias Bou Saab (grec-orthodoxe) et Edgar Maalouf font leur entrée à l’hémicycle avec 7 299 et 5 961 voix respectivement. Sur la même liste, Hagop Pakradounian (arménien-orthodoxe, Tachnag) est reconduit pour un nouveau mandat parlementaire, après avoir obtenu 7 182 votes préférentiels.
S’il est vrai que le CPL s’est vu contraint à opter pour un partage de voix pour tenter de mener le plus grand nombre de candidats au Parlement, il reste que dans la circonscription qu’il considère comme un de ses plus grands fiefs, il n’a obtenu que 20 429 voix, à l’heure où les deux candidats Kataëb ont obtenu 16 551 voix. L’écart n’est donc que de 3 878 voix. Si l’on ajoute aux résultats Kataëb ceux du député élu FL Eddy Abillamaa, dans la mesure où Saïfi et Meerab convergent sur les grandes orientations politiques en dépit de quelques divergences ponctuelles, le chiffre de la mouvance 14 Mars devient de 25 473 voix.
Abstention élevée
Sauf que ces chiffres n’éclipsent aucunement un taux élevé d’abstention qui atteint 49,7 %. Un chiffre interprété, dans certains milieux, comme une manifestation de rejet populaire de la classe politique. D’où la nécessité pour les partis de réviser leur positionnement et tenter de tirer les bonnes conclusions du scrutin. C’est en tout cas ce que feront les Kataëb dans les prochains jours, selon Élias Hankache, interrogé par L’Orient-Le Jour. Commentant les résultats, M. Hankache souligne que son parti est parvenu, seul, à mener deux de ses candidats à l’hémicycle dans cette circonscription, alors même qu’il « faisait face à des abus de pouvoir et des pressions matérielles », affirme-t-il. Le nouveau parlementaire évoque aussi « les pressions exercées sur les électeurs », notant que le nouveau code électoral y est, lui aussi, pour quelque chose.
À une question portant sur une éventuelle modification du positionnement Kataëb, au vu des résultats des législatives, M. Hankache confie que le parti étudiera les résultats, mais que la formation ne pouvait prendre des positions différentes au sujet des mesures fiscales du gouvernement sortant, et encore moins sur sa prestation dans le dossier des déchets ou sur l’article 49 du budget (invalidé mardi par le Conseil constitutionnel à la faveur d’un recours parrainé par Samy Gemayel).
À son tour, Élias Bou Saab explique à L’OLJ le résultat des élections par la faiblesse du taux de participation, mais aussi par la nouvelle loi, estimant que c’est celle-ci qui a permis aux FL d’emporter un siège au Metn. « La faible participation est un signe de mécontentement », dit-il, insistant sur le caractère « stratégique » de l’alliance CPL-Tachnag.
Du côté de Meerab, Eddy Abillamaa souligne que son parti a remporté la bataille grâce à la discipline de ses partisans. « Il y a aussi la satisfaction populaire à l’égard de l’action des ministres FL au sein du cabinet Hariri », ajoute-t-il, estimant que « l’abstention est une autre forme d’opposition ». « Les FL sont désormais présentes au Metn. Personne ne peut donc en monopoliser la représentation », conclut Eddy Abillamaa.
Lire aussi
Le grand ménage au sein du courant du Futur a-t-il commencé ?
Hariri rejette la consécration du ministère des Finances aux chiites
Résultats des législatives libanaises : le temps des bémols...
Voir ici notre article détaillé sur les députés élus par parti ou mouvement
Et tous les articles concernant le résultat des législatives sont dans notre espace dédié
commentaires (0)
Commenter