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Liban - Décryptage

Après les élections, Baabda se focalisera sur deux grands dossiers

La fièvre électorale retombée, les dossiers importants reviennent sur le devant de la scène et ils sont nombreux à attendre une solution. Le Liban peut se vanter d’avoir organisé des législatives relativement démocratiques et d’avoir ainsi relancé les échéances constitutionnelles après neuf ans de suspension sous divers prétextes, mais, désormais, il va falloir se pencher sur les questions épineuses. Selon des sources proches de Baabda, le président de la République considère que les deux grands défis de la période postélectorale sont le dossier des déplacés syriens et celui de la lutte contre la corruption. Concernant le premier, le chef de l’État a déjà une vision claire de la façon de le traiter, avec ou sans le consentement de la communauté internationale. Les sources proches de Baabda précisent à ce sujet que la présidence n’a pas apprécié le communiqué publié à l’issue de la conférence de Bruxelles sur les réfugiés et le chef de l’État a d’ailleurs émis des critiques sur son contenu, relativement notamment à la terminologie utilisée et au refus de laisser les déplacés rentrer chez eux sous prétexte que la Syrie n’est pas encore sûre, alors que plus de 75 % du territoire sont désormais sous le contrôle de l’État syrien. Le ministère des Affaires étrangères a relayé cette attitude et exprimé le mécontentement du Liban face à l’attitude internationale. Le Liban semble ainsi se diriger vers un bras de fer avec la communauté internationale à ce sujet, surtout après l’initiative du directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, d’organiser le retour de 500 déplacés syriens installés dans la région de Chebaa, vers leur localité d’origine, Beit Jinn. Le général Abbas Ibrahim a en réalité agi sur une impulsion du chef de l’État et il compte poursuivre cette démarche par un nouveau lot de déplacés, installés toujours dans la même région. Mais, cette fois, le lot porterait sur 5 000 déplacés syriens qui rentreraient chez eux, toujours à Beit Jinn. Ce projet devrait être exécuté dans les plus brefs délais, en dépit de l’opposition de la communauté internationale qui multiplie les rapports négatifs et les avertissements adressés au Liban. À cet égard, il faut préciser que le ministère des Affaires étrangères est en train d’étudier la possibilité de demander le remplacement de certains diplomates accrédités au Liban, après les avoir déclarés persona non grata, en raison de leur opposition au processus du retour des déplacés syriens entamé par le Liban, à coups de rapports négatifs et de tentatives d’exercer des pressions sur les déplacés eux-mêmes pour les empêcher de rentrer chez eux en leur faisant croire qu’ils risquent leur vie en Syrie.
Le Liban a commencé par critiquer le communiqué officiel qui a été publié à l’issue de la conférence de Bruxelles sur ce sujet, avant de dénoncer ouvertement l’attitude de la communauté internationale. En cherchant à obtenir le rappel d’un diplomate accrédité au Liban en raison de son attitude sur ce dossier, le Liban cherche à envoyer des messages clairs et fermes à la communauté internationale sur le fait qu’il est désormais intraitable sur ce dossier. Dans un entretien à la BBC (arabe), le président de la République a d’ailleurs ouvertement déclaré qu’il ne comprend pas les raisons qui poussent la communauté internationale à refuser de laisser le Liban entamer un processus de retour chez eux des déplacés syriens sachant qu’il y a de vastes régions syriennes totalement sûres. Ce que le chef de l’État ne dit pas mais que des sources proches du ministère des Affaires étrangères expliquent, c’est que le Liban sent qu’il y a un piège derrière l’attitude internationale qui cache une volonté délibérée d’implanter les déplacés syriens au Liban, ainsi que les réfugiés palestiniens. On se souvient à cet égard d’un communiqué en ce sens de l’ancien secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui avait conseillé l’implantation des déplacés syriens dans les pays d’accueil. Il y avait été accueilli par un tollé de la part du Liban, et l’ONU avait tenté d’atténuer l’impact de ce communiqué. Mais selon les sources libanaises précitées, l’ONU continue à se comporter sur cette base, multipliant les obstacles face au projet libanais de lancer le processus du retour.
Selon les sources officielles libanaises, la communauté internationale sait parfaitement que le poids des déplacés syriens est insoutenable pour le Liban, sur le plan économique, mais aussi sur les plans social, politique, sécuritaire et démographique. C’est pourquoi, selon les sources précitées, le chef de l’État serait décidé dans la prochaine étape à intensifier le processus du retour quitte à établir un dialogue direct avec le gouvernement syrien si cela s’avère nécessaire. Il le ferait dans l’intérêt du Liban, étant donné qu’il est le seul responsable à avoir prêté serment sur la Constitution de préserver l’intégrité territoriale du pays et de protéger les citoyens et leurs intérêts.
Concernant le second dossier, celui de la lutte contre la corruption, le président estime qu’il est impératif de s’en occuper sérieusement, en raison notamment de la situation économique inquiétante. Selon des sources proches de Baabda, il ne s’agit nullement d’une vengeance, ni de mettre des gens en prison, mais de chercher des solutions, dossier par dossier. Lorsqu’il y a des éléments sérieux sur un sujet précis, le dossier devrait être déféré devant la justice qui, elle, sera en charge de trancher. L’idée est donc de lancer une nouvelle dynamique dans la gestion des affaires publiques qui devrait permettre une meilleure gestion des finances. Ces deux dossiers brûlants passent toutefois par la formation rapide d’un nouveau gouvernement et cela est en soi un grand défi...

La fièvre électorale retombée, les dossiers importants reviennent sur le devant de la scène et ils sont nombreux à attendre une solution. Le Liban peut se vanter d’avoir organisé des législatives relativement démocratiques et d’avoir ainsi relancé les échéances constitutionnelles après neuf ans de suspension sous divers prétextes, mais, désormais, il va falloir se pencher sur...

commentaires (4)

Pour être bref, commençons par dissoudre le Haut Conseil libano-syrien créé en 1991 par l'occupant syrien qui ne sert plus à rien suite à l'ouverture d'une Ambassade de Syrie en 2008. Expulser les diplomates qui oeuvrent contre les intér$ets et les décisions des Autorités légales du Liban concernant le retour des déplacés syriens dans leur pays. Dans tous les pays du monde, lorsqu'un diplomate agit contre les intérêts du pays d'accueil, il est expulsé immédiatement. Nulle autorité au monde ne peut imposer quoi que ce soit sur le Liban, Etat indépendant, l'un des fondateurs de l'ONU.

Un Libanais

16 h 05, le 07 mai 2018

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Commentaires (4)

  • Pour être bref, commençons par dissoudre le Haut Conseil libano-syrien créé en 1991 par l'occupant syrien qui ne sert plus à rien suite à l'ouverture d'une Ambassade de Syrie en 2008. Expulser les diplomates qui oeuvrent contre les intér$ets et les décisions des Autorités légales du Liban concernant le retour des déplacés syriens dans leur pays. Dans tous les pays du monde, lorsqu'un diplomate agit contre les intérêts du pays d'accueil, il est expulsé immédiatement. Nulle autorité au monde ne peut imposer quoi que ce soit sur le Liban, Etat indépendant, l'un des fondateurs de l'ONU.

    Un Libanais

    16 h 05, le 07 mai 2018

  • Et voilà encore la faute des européens que l'on critique un peu moins quand ils apportent des fonds comme pour la conférence du cèdre Par contre pas un mot sur leur ami Assad qui lui prends des dispositions pour interdire le retour des réfugiés ! Alors un peu d'honnêteté s'il vous plaît enlevez vos œillères

    yves kerlidou

    14 h 00, le 07 mai 2018

  • Toujours apte à mettre le curseur sur les vrais problèmes que devra affronter le pays , Scarlett vient une fois de plus d'éclairer la lanterne de ceux qui continuent à se laisser bercer, je dirai BERNER par ces institutions internationales qui n'ont jamais rien fait de bon pour l'intérêt du Liban, pas plus que des autres pays du moyen orient . Ceci depuis des siècles j'aimerai à le répéter ils ne sont là que pour usurper et exploiter aussi bien nos ressources , voler nos terres et exploiter l'imbecilite de certains de nos dirigeants politiques. Tout a une fin , les bonnes comme les mauvaise choses.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 13, le 07 mai 2018

  • BARATINS ET PANEGYRIQUES COMPOSENT L,ARTICLE DE LA TRES CHERE MADAME SCARLETT HADDAD ! LE REGIME SYRIEN NE CONTROLE QUE LE 55PCT DU TERRITOIRE ET LE RISQUE DE VOIR LE PAYSAGE S,EMBRASER DE PLUS BELLE... LES OCCIDENTAUX LE PREVOIENT D,OU LEUR CONSEIL... EST UN RISQUE REEL PUISQU,ON APPROCHE DU DECLENCHEMENT DU SECOND TOUR DU MATCH SYRIEN QUI RISQUE FORT A SON DEBUT ET PAR LA SUITE DE N,ETRE QUE MILITAIRE ET NON POLITIQUE... ET DE SE TRANSFORMER EN UNE GUERRE REGIONALE OU S,AFFRONTERONT DES PAYS ET NON PLUS DES ORGANISATIONS DE MERCENAIRES ! QUAND AU LIBAN PRIORITE DEVRAIT ETRE DONNEE A LA REDUCTION DE LA DETTE ASTRONOMIQUE CAR ON RISQUE LA FALLITE EN BONNE ET DUE FORME.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 52, le 07 mai 2018

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