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Liban - Législatives 2018 - Portrait

Fadi Alamé : de l’action philanthropique à la construction de l’État

Fadi Alamé. Photo Facebook

Engagé dans la course électorale sur la liste Amal-Hezbollah-CPL à Baabda, Fadi Alamé, candidat au siège chiite de cette circonscription, a le profil type du candidat que la société civile aurait tant aimé parrainer, ne serait-ce que pour ses engagements sociaux et sa défense des catégories vulnérables.

Et pourtant, c’est le mouvement Amal qui a fini par l’attirer sur ses listes, pour ses qualifications professionnelles certes, sa générosité humaine, mais aussi du fait d’une amitié de longue date que sa famille entretient avec Nabih Berry, et auparavant avec Moussa Sadr, le fondateur du mouvement des déshérités, un grand ami à son père, Fakhri Alamé. 

Président du groupe al-Sahel, qui comprend l’hôpital du même nom, des associations caritatives et d’une équipe de football, Fadi Alamé affirme avoir été sensibilisé aux questions sociales par son père, le fondateur de l’hôpital qu’il dirige depuis qu’il en a pris la relève. « C’est lui qui m’a inculqué, très jeune, la compassion et le devoir d’entraide », dit-il avec beaucoup de fierté. 

Outre ses responsabilités au sein de l’établissement, le jeune candidat cumule les activités caritatives et collectionne les titres les plus honorifiques : président honoraire de l’association éducative Mountada al-Sahel, membre d’une association d’orphelins et d’une association de scouts. 

Après une licence en gestion obtenue de l’Université de Wayne, Fadi Alamé décroche une maîtrise en gestion hospitalière de l’Université La Salle en Philadelphie, avant de poursuivre de hautes études dans la commercialisation des services hospitaliers à l’Université de Leicester, des efforts couronnés par un doctorat honorifique qui lui sera attribué par l’Université de La Haye. 

En dépit d’un rythme effréné imposé par le type de profession qu’il exerce, il consacre une partie de son temps et de son capital à guérir les maux et les blessures de l’âme occasionnés par une pauvreté galopante qui ne fait que grossir les rangs des catégories sociales les plus vulnérables qu’il côtoie au quotidien.

Depuis son bureau aseptisé, il administre une foule de patients venus solliciter les services offerts par son hôpital, implanté dans une zone relativement défavorisée, à Haret Hreik. « L’hôpital est un microcosme de la société. Il nous entraîne dans les bas-fonds de la misère et des problèmes auxquels est confrontée une majorité de Libanais », dit-il. 

Reprenant après son père le flambeau de l’engagement social, il décide de s’impliquer auprès des jeunes pour tenter de les empêcher de s’enliser dans le labyrinthe de la drogue « qui se répand à une vitesse effrayante », constate-t-il. Le spectacle des jeunes qui défilent au service des urgences pour excès d’usage de drogue, vaincus par les substances chimiques, le dérange outre mesure et le révolte. Confrontés à un taux de chômage record qu’il estime à 45 %, « ces jeunes sont aujourd’hui complètement désorientés et désespérés », dit-il.

Rompu au principe de la responsabilité sociale des entreprises, il s’investit dans le parrainage d’un programme de sensibilisation des jeunes aux dangers de la drogue en collaboration avec des associations de réhabilitation, comme JAD (Jeunesse antidrogue).

C’est dans le même esprit – arracher les jeunes des griffes de la déprime et du désespoir – qu’il fonde le club de football « pour nourrir en eux l’esprit de la compétition et de la performance saine, tout en les éloignant des abysses de l’addiction ».

Également à son menu d’actions caritatives, la création d’une association dédiée à l’éducation d’enfants exposés au risque de décrochage scolaire. L’association, Mountada al-sahel, qui offre des cours de remise à niveau à près de 300 écoliers, leur fournit le soutien et le cadre éducatif nécessaires pour les habiliter à poursuivre leurs études, une action qu’il soutient depuis plus de 8 ans.

 « S’ils ratent leur scolarisation, c’est tout leur avenir qui est compromis », dit-il. Rappelant que l’association couvre les besoins de l’ensemble du littoral du Metn-Sud, Fadi Alamé insiste fièrement sur le fait que l’association accueille des enfants de toutes les confessions, « une mixité à l’image de la circonscription de Baabda où je me présente », souligne le candidat. 

Sa sensibilité pour les questions sociales et son engagement auprès des jeunes ne sont pas antinomiques du travail politique auquel il aspire et ne l’empêchent pas pour autant de réfléchir aux solutions à apporter aux problèmes du secteur de la santé et à la crise économique dont pâtit le pays.

Parmi ses priorités, « la finalisation du projet de carte de santé », un projet qui lui tient particulièrement à cœur, et la mise en place d’une « stratégie commerciale pertinente pour parvenir à réduire le prix des médicaments », l’objectif étant d’aboutir à une politique de santé publique globale et cohérente. 

 L’une de ses préoccupations est également le problème du chômage qui, selon lui, pourra être résolu par la mise en place d’une batterie de législations en vue de parvenir à la concrétisation du partenariat public-privé (PPP) destiné à améliorer les prestations du service public et à créer des opportunités de travail. 

Fadi Alamé se dit convaincu qu’au final, « c’est en construisant l’homme et en lui restituant sa dignité qu’il pourra alors édifier un État en bonne et due forme dont il s’attellera à protéger la souveraineté et le prestige ».


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Engagé dans la course électorale sur la liste Amal-Hezbollah-CPL à Baabda, Fadi Alamé, candidat au siège chiite de cette circonscription, a le profil type du candidat que la société civile aurait tant aimé parrainer, ne serait-ce que pour ses engagements sociaux et sa défense des catégories vulnérables.Et pourtant, c’est le mouvement Amal qui a fini par l’attirer sur ses listes,...

commentaires (1)

Avec toutes ces qualités,comment peut-il s'allier à Amal et au Hezbollah? Comment peut-il avoir été ami de Moussa Sadr et être celui de Berry qui a fait le contraire de son prédécesseur? La politique a vraiment ses raisons que la raison ne connaît pas!

Yves Prevost

07 h 11, le 01 mai 2018

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Commentaires (1)

  • Avec toutes ces qualités,comment peut-il s'allier à Amal et au Hezbollah? Comment peut-il avoir été ami de Moussa Sadr et être celui de Berry qui a fait le contraire de son prédécesseur? La politique a vraiment ses raisons que la raison ne connaît pas!

    Yves Prevost

    07 h 11, le 01 mai 2018

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