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Culture - Cinéma

27 ans après Maroun Bagdadi, Nadine Labaki représentera le Liban à Cannes en sélection officielle

La jeune cinéaste libanaise signe son troisième passage sur la Croisette, le premier dans la cour des grands avec « Capharnaüm ».

Photo DR

Encore une très bonne nouvelle : au cours de la conférence de presse donnée par Pierre Lescure et Thierry Frémeaux, annonçant la sélection officielle du 71e Festival de Cannes, figure le film de Nadine Labaki, Capharnaüm. Après la course aux Oscars avec Ziad Doueiri en lice, c’est au tour de celle à la Palme d’or qui est engagée. Ces nominations pansent les blessures d’un cinéma libanais longtemps dénigré, solitaire et mal soutenu par les siens. Une grande fierté pour le pays du Cèdre qui se prépare à fouler le tapis rouge du festival européen le plus prestigieux.

Contactée par L’Orient-Le Jour, Nadine Labaki ne peut contenir sa joie. « Depuis qu’on nous a appelés de Cannes pour nous annoncer la nouvelle, c’est l’euphorie au sein de l’équipe. Nous arrivons à peine à y croire. La joie a très vite effacé deux années de fatigue. » Et de poursuivre : « C’est une grande récompense pour moi et pour mon époux Khaled Mouzannar qui produit, pour la première fois avec Mooz Films, l’un de mes films. Mais aussi une récompense pour Pierre Sarraf, producteur exécutif, ainsi que toute cette équipe de petits soldats qui ont conjugué leurs efforts depuis deux ans et ont travaillé avec acharnement afin de faire aboutir ce projet. »

Après Caramel, sélectionné en 2007 dans la section Quinzaine des réalisateurs, et son second long-métrage Et maintenant on va où ?, sélectionné dans la catégorie Un certain regard en 2011 et récipiendaire du prix François Chalais, la réalisatrice libanaise Nadine Labaki revient donc sur la Croisette dans le cadre de la sélection officielle auprès de grands noms de réalisateurs comme Stéphane Brizé (En guerre), Spike Lee (Blackkklansman) Ashgar Farhadi (Everybody Knows), Jaafar Panahi (Three Faces), Jean Luc-Godard (Le livre d’images), pour ne citer que ceux-là. Ainsi, parmi 1 906 films visionnés, une cinquantaine seront projetés (dont une vingtaine dans la sélection officielle). « Des cinéastes dont vous avez peu entendu parler » ont été choisis, a assuré à la presse le délégué général du Festival de Cannes Thierry Frémeaux, qui promet un « renouvellement générationnel ».


(Lire aussi : Quand Nadine Labaki prend des enfants par la main...)


« C’est incroyable, a avoué Nadine Labaki, d’appartenir à cette famille de grands maîtres qui m’ont toujours fait rêver avec leur cinéma. » Depuis 1991, date à laquelle Maroun Bagdadi a décroché le prix du jury pour son film Hors la vie, le pays du Cèdre ne s’est jamais positionné en compétition officielle. Coécrit par Nadine Labaki, Jihad Hojeily, Michèle Keserwani, avec la collaboration de Georges Khabbaz et la participation de Khaled Mouzannar qui, outre la production, a signé la musique, Capharnaüm est la voix d’un enfant qui réclame une vie digne et décente au nom de tous ces déshérités de la terre. Le sujet (qui n’est pas dans la lignée des précédents films) est cher au cœur de la cinéaste libanaise qui se bat contre toute injustice faite aux enfants. Pour elle, le cinéma est une tribune où l’on peut faire entendre cette voix afin qu’elle soit multipliée à l’écran et qu’elle fasse écho dans un monde où l’on a perdu notre humanité. En présentant le film de Nadine Labaki, Thierry Frémeaux a également mis l’accent sur les migrants et les déplacés du monde entier, dont seul le cinéma est capable de raconter les histoires. À sa manière. En attendant le festival qui démarre le 8 mai, Nadine Labaki ne chôme pas. « J’ai encore du pain sur la planche. Je dois être à la hauteur de cette sélection. »

Cannes 2018 : la sélection officielle...

– En guerre de Stéphane Brizé (France).
– Todos lo saben d’Asghar Farhadi (film d’ouverture, Iran).
– Dogman de Matteo Garrone (Italie).
– Le livre d’images de Jean-Luc Godard (France).
– Asako I et II de Rysuke Hamaguchi (Japon).
– Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré (France).
– Les filles du soleil d’Eva Husson (France).
– Ash is Purest White de Jia Zhang-ke (Chine).
– Shoplifter de Hirokazu Kore-eda (Japon).
– Capharnaüm de Nadine Labaki (Liban).
– Burning de Lee Chang-dong (Corée).
– Blackkklansman de Spike Lee (États-Unis).
– Under the Silver Lake de David Robert Mitchell (États-Unis).
– Three Faces de Jafar Panahi (Iran).
– Cold War de Paweł Pawlikowski (Pologne).
– Lazzaro Felice d’Alice Rohrwacher (Italie).
– Yomeddine d’A.B. Shawky (Égypte).
– Leto de Kirill Serebrennikov (Russie).



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commentaires (1)

une sélection méritée pour cette actrice-réalisatrice qui insuffle poésie et modernité dans le cinéma libanais. Je salue au passage l'excellent travail de CK dont les papiers sont toujours chiadés, bien documentés, attrayants.

Marionet

08 h 49, le 13 avril 2018

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Commentaires (1)

  • une sélection méritée pour cette actrice-réalisatrice qui insuffle poésie et modernité dans le cinéma libanais. Je salue au passage l'excellent travail de CK dont les papiers sont toujours chiadés, bien documentés, attrayants.

    Marionet

    08 h 49, le 13 avril 2018

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