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À La Une - Liban

Nasrallah : La seule force que vous pouvez utiliser dans la guerre du pétrole et du gaz, c'est la résistance

Le secrétaire général du Hezbollah affirme que son alliance avec le Courant patriotique libre lors des législatives "sera en fonction des intérêts des deux formations, une alliance ici et une compétition là".

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d'un discours télévisé télévisé prononcé à l'occasion de la "commémoration annuelle des grands martyrs du parti, vendredi 16 février 2018. AFP / JOSEPH EID

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'est déclaré vendredi prêt à affronter Israël qui convoite les ressources d'hydrocarbures au large des côtes libanaises, appelant l'Etat libanais à traiter "en position de force" ce contentieux entre le Liban et Israël, qui entre selon lui dans le cadre d'une guerre régionale menée par les Etats-Unis pour le pétrole et le gaz.

"Aujourd'hui, les ressources d'hydrocarbures offshore se trouvant au large des côtes du Liban-Sud appartiennent à tous les Libanais. Cette manne représente un espoir de prospérité. La bataille du bloc 9 est celle de tous les Libanais", a déclaré le leader chiite dans un discours télévisé prononcé à l'occasion de la "commémoration annuelle des grands martyrs du parti", Ragheb Harb, Abbas Moussaoui et Imad Moghnié.

Ce discours intervient alors que l’émissaire du département d’État américain, David Satterfield, mène une médiation entre le Liban et Israël dans le contentieux au sujet du bloc 9 de la Zone économique exclusive (ZEE) du Liban, Israël arguant qu'une partie de cette zone se trouve dans son territoire. 

"C'est l'Etat libanais qui est responsable du tracé des frontières terrestres et maritimes. Mais il doit mener cette bataille en position de force", a affirmé le leader du parti chiite. "Les responsables politiques ne doivent pas permettre aux diables américains, de diviser les rangs libanais", a-t-il ajouté, en référence à la médiation menée par M. Satterfield.



(Lire aussi : Tillerson à Beyrouth : Les actions du Hezbollah « menacent » le Liban et la région)


La médiation US, "une menace pour le Liban"
Pour le leader du parti chiite, ce contentieux entre dans le cadre d'une guerre régionale pour le pétrole et le gaz menée principalement par les Etats-Unis, notamment dans le Golan, dans l'est de la Syrie, en Irak, dans le Golfe et dans les eaux chypriotes. "Pourquoi les Américains sont-ils toujours présents à l'est de l'Euphrate? Parce que c'est là où se trouvent les plus grands puits de pétrole et de gaz en Syrie", a-t-il souligné. Quant à l'Irak, "l'administration (du président américain Donald) Trump le voit maintenant avec des yeux pétroliers", a ironisé Hassan Nasrallah.

Et de marteler : "La seule force que vous pouvez utiliser dans cette guerre du pétrole et du gaz, c'est la résistance car il est interdit à l'armée libanaise d'avoir les missiles et les armes pour affronter les ennemis".

"Les Etats-Unis ne sont pas un médiateur équilibré. Cette médiation constitue une menace pour le Liban. Lorsqu'on demande au Liban de faire des concessions, il ne s'agit plus d'une médiation mais de menaces", a encore dit Hassan Nasrallah. "Nous devons être unis et faire montre de courage. Nous ne ferons aucune concession. Si l'Amérique vous demande de coopérer en vous menaçant d'une attaque d'Israël, dites-lui qu'il faudrait que nos revendications soient acceptées afin de dissuader le Hezbollah de se lancer dans un conflit", a-t-il lancé.

Il y a quelque jours, David Satterfield avait proposé une formule de compromis au sujet du bloc 9 à savoir que la compagnie chargée de l’exploration des hydrocarbures offshore verse au Liban la majeure partie de ses ventes et l'autre partie à Israël, en attendant que le conflit frontalier soit réglé. Des sources proches du ministère libanais des Affaires étrangères, citées dans la journée par la chaîne locale LBCI, ont démenti qu'un tel partage soit à l'ordre du jour.

Outre le contentieux autour de l'exploitation de ressources d'hydrocarbures, les autorités libanaises s'élèvent contre le projet israélien de construire un mur en béton dans une zone frontalière contestée.  "Le principal conflit n'est pas la question du tracé des frontières terrestres, a estimé à ce propos Hassan Nasrallah. Israël construit son mur en dehors du territoire israélien. Le vrai conflit réside dans le tracé des frontières maritimes".
Les autorités libanaises ont exprimé à plusieurs reprises leur opposition, estimant que 13 points litigieux, sur lesquels Israël compte édifier ce mur, se trouvent en territoire libanais. Les 13 points frontaliers sont historiquement revendiqués par le Liban. La délimitation de la frontière entre le Liban et la Palestine avait été effectuée par le comité Paulet-Newcombe en 1923. L’État hébreu a déjà édifié un mur en 2012 au niveau du village de Kfar Kila.



Un enfant portant le drapeau du Hezbollah lors de la cérémonie organisée à l'occasion de la "commémoration annuelle des grands martyrs du parti". AFP / JOSEPH EID



Avion israélien abattu
Par ailleurs, Hassan Nasrallah est revenu sur l'opération de l'aviation israélienne menée samedi dernier en Syrie, au cours de laquelle un avion israélien a été abattu. " Ce qui s'est passé la semaine dernière est un grand exploit qui a fait perdre à Israël sa sérénité", a-t-il estimé, ajoutant que "ce sont les responsables syriens et le président syrien Bachar el-Assad, pas l'Iran, ni la Russie, qui ont pris la décision de cibler tout appareil israélien entrant dans l'espace aérien"de la Syrie.

Les bombardements de l'Etat hébreu avaient été menés en représailles à l'intrusion dans son espace aérien d'un drone iranien lancé de Syrie, selon l'armée israélienne. L'armée syrienne a alors riposté et un avion de combat F16 israélien s'est écrasé, tandis que Téhéran a démenti toute violation de l'espace israélien. Il s'agit du plus sévère accès de tensions impliquant les trois pays depuis des années. Des débris de missiles ont atterri sur le territoire libanais, et Beyrouth a annoncé qu'il protesterait contre Israël auprès de l'ONU pour avoir violé son espace aérien lors de ces opérations. Hassan Nasrallah a dénoncé, à cette occasion, la violation de l'espace aérien libanais par ces avions israéliens lors de cette opération.

Sur un autre plan, le leader chiite est revenu sur la tentative d'assassinat avortée d'un cadre du Hamas palestinien le 13 janvier à Saïda, au Liban-Sud. "En perpétrant cette tentative d'assassinat, Israël a violé la souveraineté du Liban, une violation sur laquelle nous ne pouvons pas nous taire", a-t-il déclaré. Cet attentat de Saïda n'a pas été revendiqué. Les autorités libanaises ont accusé Israël d'en être responsable et plusieurs dirigeants israéliens ont démenti ces accusations. 


(Lire aussi : La chute de l’avion israélien et l’équilibre de la terreur..., le décryptage de Scarlett Haddad)



Législatives
A la fin de son discours, Hassan Nasrallah a évoqué sans trop s'y attarder la question des élections législatives, prévues en mai. Il a affirmé que la nouvelle loi électorale, qui se base sur un mode de scrutin proportionnel, n'est pas "une loi pour le Hezbollah". "Depuis des semaines, nous entendons que la nouvelle loi électorale va permettre au Hezbollah d'atteindre la majorité des sièges parlementaires. Ces propos n'ont aucun fondement", a-t-il souligné. Selon le leader chiite, "il n'y a plus de division des forces politiques en deux parties, 8 et 14 Mars, comme lors des élections de 2009", ce qui fait que, selon lui, les alliances et compétitions seront très variées d'une circonscription à l'autre. Il a affirmé qu'il n'y aura, dans ce contexte, "aucune majorité d'une seule couleur ou d'une seule partie". "Le futur du pays est dans le partenariat", a-t-il indiqué.

En ce qui concerne les alliances électorales, le chef du Hezbollah a répondu aux propos du Premier ministre et chef du courant du Futur, Saad Hariri, qui avait annoncé mercredi dans un discours que le Futur n'envisage aucune alliance avec le Hezbollah. "Personne ne vous a jamais demandé de vous allier avec nous, vous pouvez vous tranquilliser", a rétorqué Hassan Nasrallah. Il a également déclaré que son parti ne s'alliera "évidemment pas avec les Forces libanaises". Et avec son allié, le Courant patriotique libre présidé par le ministre Gebran Bassil et fondé par le président Michel Aoun, "ce sera en fonction des intérêts des deux formations, une alliance ici et une compétition là", a-t-il dit.

Hassan Nasrallah a enfin annoncé que les différents candidats du parti chiite seront proclamés en début de semaine prochaine, indiquant toutefois que les différentes listes devront encore être discutées avec le mouvement Amal, principal allié du Hezbollah pour le prochain scrutin, et d'autres éventuels alliés. 



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commentaires (9)

REVER EST PERMIS... MAIS REVER DEBOUT EN PLEIN JOUR ET DIVAGUER EN FANFARONNADES NE L,EST PAS !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 53, le 17 février 2018

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Commentaires (9)

  • REVER EST PERMIS... MAIS REVER DEBOUT EN PLEIN JOUR ET DIVAGUER EN FANFARONNADES NE L,EST PAS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 53, le 17 février 2018

  • Notre héros virtuel nous promet des victoires virtuelles qu'on gagnerai au coût du dernier soupir libanais et du dernier denier du Liban. Avec les tensions continue qu'il a réussi à perpétuer notre économie n'avance plus que tirée par les chars et les fusées iraniennes... Vers où? Bien sûr vers un gouffre feutré mais au moins on aura la TV et les programmes jaunes...

    Wlek Sanferlou

    22 h 54, le 16 février 2018

  • Et voilà comment on balaie d'un revers de main les esprits chagrins . Que ça plaise ou pas quel est le pays arabe qui ose parler ainsi aux américano israéliens ? Et qui ne parle pas seulement puisqu'il a les moyens de se faire entendre et respecter . RIEN NE SE FERA NI POUR EUX NI POUR NOUS SI ON NE NOUS RSPECTE PAS AVEC NOTRE RESISTANCE COMME COUVERTURE militaire.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 57, le 16 février 2018

  • Qu'il donne ses missiles à l'armée libanaise, comme prévu par l'accord de Taëf, et celle-ci fera son devoir. Quant à lui et sa pseudo-résistance, qu'il nous fiche la paix.

    Yves Prevost

    20 h 44, le 16 février 2018

  • Heureusement qu'on n'a notre sayyed pour défendre la cause de Chebaa et maintenant celle du bloc 9. La résistance va se poursuivre jusqu'à l'infini.

    Achkar Carlos

    20 h 04, le 16 février 2018

  • Heureusement qu'il a dit que l'off shore c'est pour tous les Libanais et le Liban , ah je suis tranquille maintenant . Il n'est pas au courant que Chypre a un accord avec Israel, pauvre Nasrallah

    Eleni Caridopoulou

    18 h 53, le 16 février 2018

  • DES PIPEAUX EN SERIES... ET DES SERIES NOIRES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 50, le 16 février 2018

  • si je peux me permettre ya sayyed pq n'avez vous pas aussi dans votre elan parler de la reaction d'israel (que je ne defends surement pas) qui a effectuer une 2 eme attaque en détruisant la moitier des batteries de defenses syrienne dont cella meme qui a abattut l'avion israelien !?!

    Bery tus

    18 h 41, le 16 février 2018

  • et l'armée libanaise ya sayyed !?

    Bery tus

    18 h 33, le 16 février 2018

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