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Culture - Panorama

Que reste-t-il dans un monde dérangé sinon l’art...

Michel-Ange, Monet, Bosch, Rodin ou Van Gogh : ceux qui ont révolutionné la civilisation et ont donné à l'histoire de l'art une vigoureuse impulsion sont sur les pellicules du BAFF.

Image tirée de «  Michel-Ange, amour et vie  » de David Bickerstaff.

Le BAFF* fait son grand cinéma, avec un choix sélectif, comme un vrai cours d'histoire de l'art : captivant et enrichissant. Un événement sous le signe de l'éveil des consciences, des libertés individuelles et sociales et de l'émancipation des hommes et des femmes. Pour témoigner d'une force régénératrice, créative, éternel embryon de vie, torche éclairante face à l'obscurantisme, la violence, l'hystérie de masse et la barbarie de tous les temps...
À commencer par Michel-Ange dans Amour et Vie de David Bickerstaff, moment de (re)découverte du génie de la Renaissance. Obsédé par son travail, rongé par la passion pour le corps de l'homme auquel il a rendu un retentissant hommage, comme une image de Dieu, Michel-Ange est ici au cœur de son David et de sa Pietà. Florence, Rome et le Vatican sont les étapes majeures d'une caméra amoureuse de la pierre taillée, des détails de peinture aux mille phosphorescences, bouleversante d'une émotion palpitante. Car elle perce le secret des battements de cœur d'un artiste qui défie les normes de son époque et dont l'esthétique jette des racines aussi bien dans les civilisations les plus reculées que dans les audaces modernes les plus inédites. Un regard aussi sur cet homme charismatique qui par-delà ses fresques de la Sixtine ou ses croquis fourmillant de vie, au point de donner la parole à ses personnages, méduse et tétanise jusqu'aujourd'hui tous les publics du monde. Et tant pis pour les jocrisses et les hypocrites qui se voilent le regard devant tant de belles nudités.
Dans Le trésor d'Angoulême de Gilles Coudert et Damien Faure, Jean-Michel Othoniel met en scène plus de 200 objets et sculptures liturgiques. Les ateliers au savoir-faire remarquable sont sous les feux de la caméra pour magnifier une cathédrale de Chartres (à relire à l'occasion l'ouvrage d'Huysmans pour une double mystique-symbolique chrétienne) par-delà ses dentelles de pierre, en mille détails éclatants, aux courbes et aux lignes saisissantes.
Moi, Claude Monet, réalisé par Phil Grabsky, donne la priorité aux mots même de Monet. Près de 2 500 lettres dépouillées pour jeter un portrait juste sur le plus grand peintre impressionniste. Derrière les fascinants paysages, la lumière, le jeu des couleurs, les harmonies insoupçonnées, il y a un homme dépressif, solitaire, presque suicidaire... Giverny et son jardin (bonjour les nénuphars, le pont japonais, les fleurs, les eaux...) lui apportent paix et réconfort, comme son amitié avec Georges Clemenceau. Une traversée intimiste entre peinture et remous intérieurs pour une remontée à l'air libre.
Rodin et la Porte de l'Enfer de l'artiste-plasticien Bruno Aveillan mènent le spectateur au plus profond de l'œuvre matricielle du sculpteur du Baiser et du Penseur. Construite en dix panneaux, l'œuvre, inspirée par la Divine Comédie de Dante, restera inachevée, car objet de doute, de remise en question, d'interrogations aux réponses jamais présentes... Danse, poésie et littérature sont les invitées pour parler de cette genèse vouée finalement par l'artiste aux gémonies, dans le silence d'une nervosité destructrice. Images magnifiques et magnétiques, divinement infernales, dans un mélange somptueux et libérateur, avec une atmosphère sensuelle, éthérée, entre spiritualité et désirs indomptables de la chair...
Le peintre britannique David Hockney est au centre du film de l'allemand Michael Trabitzsch, Le temps retrouvé. Un titre très proustien pour ce documentaire du croqueur de piscines, de canyons, de paysages californiens. Sous une pluie de lumière, des jeux de couleurs et de formes pour une expression qui a enclenché un courant neuf depuis les années 1960. On y inclut la lumière du Liban dont tant d'artistes ont loué et prôné l'éclat et l'énergie. David Hockney illustre l'image d'un artiste turbulent hors norme et protéiforme (graveur, photographe, décorateur, dessinateur). Le maître du pop art et de l'hyperréalisme des années 60 tente d'immortaliser le quotidien le plus banal pour dégager le sens d'une vie. Celle, moderne dans sa stridence, sa singularité, sa liberté, son grincement et ses vitesses accélérées.

*Pour le programme complet :
www.bafflebanon.org

Le BAFF* fait son grand cinéma, avec un choix sélectif, comme un vrai cours d'histoire de l'art : captivant et enrichissant. Un événement sous le signe de l'éveil des consciences, des libertés individuelles et sociales et de l'émancipation des hommes et des femmes. Pour témoigner d'une force régénératrice, créative, éternel embryon de vie, torche éclairante face à l'obscurantisme,...

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