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Liban - Réfugiés syriens

« Halte à la xénophobie et aux opérations punitives de masse », lancent des associations de la société civile

Miziara ne décolère pas après le viol et l’assassinat de Raya Chidiac par un ressortissant syrien. ANI

Deux événements majeurs ont récemment attisé la xénophobie de masse envers les réfugiés syriens au Liban. D'abord, un drame inqualifiable, le viol et le meurtre d'une jeune habitante de Miziara, Raya Chidiac, 26 ans, à son domicile, par un homme de son âge de nationalité syrienne, B. N. Ce dernier travaillait depuis trois ans comme concierge dans la villa des parents de sa victime (voir L'OLJ du 25/9/2017). Et ensuite l'agression et la tentative de viol d'une jeune actrice, Anne-Marie Salamé, par le concierge de l'immeuble où elle habite, dans la région de Dahr Sarba (littoral du Kesrouan). L'agresseur, un ressortissant syrien connu sous le nom de Bilal Baki, mais identifié ensuite par les FSI comme étant M. B., s'était introduit en sous-vêtements dans l'appartement de la jeune femme par la lucarne de la salle de bains, à 7 heures du matin. Fort heureusement, la victime a réussi à le neutraliser. Il a aussitôt pris la fuite.
Les deux criminels sont aujourd'hui sous les verrous. Ils ont rapidement été identifiés et arrêtés par la police. Ils sont tous deux passés aux aveux. Mais la rue gronde. L'affaire prend une tournure politique. Des personnalités exploitent la situation et réclament à cor et à cri le retour chez eux des réfugiés syriens, en coordination avec le régime syrien. Miziara et Zghorta prennent alors des mesures restrictives contre la présence réfugiée syrienne. Si les travailleurs syriens en situation légale demeurent tolérés, les réfugiés, eux, ont été carrément embarqués dans des bus en pleine nuit pour être renvoyés de ces deux villages chrétiens du caza de Zghorta.
Face à cette situation qui risque de dégénérer, quelques voix de la société civile s'élèvent contre la xénophobie et les mises à la porte massives de réfugiés. Le Parti vert du Liban, dont l'un des principes de base est la défense des droits de l'homme, appelle à « éviter toute forme de racisme ». Le parti condamne aussi « les sanctions collectives qui résultent d'erreurs individuelles » et « tout appel qui prendrait une tournure xénophobe ». Il insiste sur la responsabilité des autorités pour « contrôler la présence irrégulière (d'étrangers), combattre le crime et sanctionner sévèrement les coupables ».
De son côté, le Centre libanais pour les droits humains (CLDH) et le regroupement « Ensemble tous contre le racisme » invitent la justice à « suivre son cours dans les deux affaires ». « La lutte contre les agressions ne se fait pas en accusant des catégories entières de société et en leur appliquant des sanctions collectives », a martelé le communiqué. Et de condamner « les mesures punitives prises par les municipalités de Miziara et de Zghorta contre les réfugiés syriens ». « Des mesures qui ne sont que le dernier épisode d'une xénophobie de longue date pratiquée par certaines parties politiques et certains médias à l'égard des réfugiés syriens », déplore-t-il.
Ces prises de position coïncident avec le déroulement à Beyrouth de la conférence régionale de l'Organisation internationale du travail. Une conférence au cours de laquelle le ministre du Travail, Mohammad Kabbara, a évoqué les défis auxquels est confronté le pays du Cèdre face au nombre élevé de réfugiés et de travailleurs syriens. Parallèlement, l'ambassadrice de Suisse au Liban, Monika Schmutz Kirgöz, a évoqué la question des réfugiés syriens avec le député du bloc berryste, Anwar el-Khalil. Enfin, le député des Forces libanaises Fady Karam a affirmé à l'agence al-Markaziya, en réponse au ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, que « le retour des réfugiés syriens chez eux doit se faire en coordination avec l'ONU (et non pas au terme d'une coordination avec le régime syrien), car le régime de Bachar el-Assad ne règne plus sur l'ensemble du territoire syrien ».

Deux événements majeurs ont récemment attisé la xénophobie de masse envers les réfugiés syriens au Liban. D'abord, un drame inqualifiable, le viol et le meurtre d'une jeune habitante de Miziara, Raya Chidiac, 26 ans, à son domicile, par un homme de son âge de nationalité syrienne, B. N. Ce dernier travaillait depuis trois ans comme concierge dans la villa des parents de sa victime (voir...

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