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Chronologie du Liban

2. La période de l’indépendance de 1943 à l’Accord du Caire de 1969 : La période de la construction de l’État libanais nouvellement indépendant, qui retrace les événements importants depuis le Pacte national de 1943 jusqu’à l’accord du Caire de 1969.


1944
• 3 Janvier 1944 : Les protocoles des intérêts communs aux gouvernements de Damas et de Beyrouth ont été signés. Les premiers actes ont porté sur la livraison immédiate des douanes et du contrôle de la régie des Tabacs.
• 27 Avril 1944 : Des agitateurs manifestent devant le Parlement pour attaquer l'indépendance nationale.
• 28 Avril 1944 : 60 arrestations après les manifestations sanglantes devant le Parlement.
• 21 Septembre 1944 : Les Etats-Unis reconnaissent l'indépendance du Liban.

1945
• 6 Janvier 1945 : Crise ministérielle ouverte, un nouveau gouvernement sera constitué.
• 8 janvier 1945 : Abdel-Hamid Karamé chargé de former le nouveau Cabinet.
• 20 Janvier 1945 : Le Cabinet Karamé se présente devant le Parlement et obtient la confiance de 37 députés présents en l'absence de 14 membres.
• 29 Mars 1945 : Le Liban et la Syrie sont admis au rang des Nations Unies.
• 29- 30 Mai 1945 : Grève de solidarité avec la Syrie de 6 jours au Liban.
• 2 Juin 1945 : Les délégations syro-libanaises partent pour la Conférence de la Ligue Arabe au Caire
• 7 Juillet 1945 : Les Troupes Spéciales sont remises par la France au Liban et à la Syrie.
• 9 Juillet 1945 : Les deux gouvernements expriment leur satisfaction de la prise en charge des Troupes Spéciales.
• 31 Juillet 1945 : La crise ministérielle
• 1er Août 1945 : Le Liban prend possession de son Armée au cours d'une cérémonie impressionnante, avenue de Damas, en présence du Président de la République.
• 14 Août 1945 : par 34 voix contre 8, le Cabinet Karamé obtient la confiance.
• 20 Août 1945 : Le Cabinet Karamé démissionne suite à la pression parlementaire, on prévoit la constitution d'un ministère de 8 membres.
• 21 Août 1945 : Le Président Sami Solh chargé de former le nouveau Gouvernement.
• 3 Septembre 1945 : Par un vote unanime la Chambre décerne la Confiance au Cabinet Solh.
• 2 Octobre 1945 : La Chambre vote la création d'un tribunal militaire libanais.
• 16 Octobre 1945 : Par 33 voix contre 14, M. Sabri Hamadé est réélu à la Présidence de la Chambre.
• 2 Novembre 1945 : A l'occasion de l'anniversaire du 2 novembre, des manifestations ont lieu à Beyrouth pour protester contre la Déclaration Balfour.
• 22 Novembre 1945 : Le Liban fête la journée de l'indépendance. Un grand défilé de troupes a lieu à la Place des Canons en présence du président de la République, M. Béchara el Khoury.
• 13 Décembre 1945 : Les accords franco-britanniques concernant le Liban et la Syrie sont signés. Ces accords portent essentiellement sur le retrait définitif des forces britanniques et françaises.

1946
• 26 Janvier 1946 : Le président du Conseil, M. Sami Solh annonce la détermination du gouvernement à saisir le conseil de sécurité du problème de l'évacuation des troupes étrangères stationnant au Liban.
• 4 Février 1946 : Les gouvernements libanais et syrien envoient une note au Conseil de sécurité réclamant l'évacuation totale des troupes étrangères.
• 9-10 Février 1946 : D'importantes négociations tripartites (franco-libano-syriennes) ont lieu à Paris et à Londres entre les représentants des 3 pays dans le but de trouver une solution à la question du Levant.
• 4 Mars 1946 : Les délégations militaires française et britannique adoptent un programme concernant l'évacuation de la Syrie et étudient le programme d'évacuation du Liban.
• 18 Mars 1946 : La commission d'enquête anglo-américaine sur la Palestine arrive à Beyrouth.
• 19 Mars 1946 : Devant la commission d'enquête le Liban témoigne en faveur des Arabes de Palestine.
• 21 Mars 1946 : L'accord franco-libanais est signé à Paris : le gouvernement libanais donne son agrément aux propositions de la France sur l'évacuation des forces françaises du Liban, qui aura lieu le 31 Août.
• 18 Mai 1946 : Suite à la démission de deux ministres, M. Sami Solh, président du Conseil, se retire du gouvernement.
• 23 Mai 1946 : Le Cabinet Mounla est formé avec M. Philippe Takla ministre des Affaires étrangères et M. Saëb Salam ministre de l'Intérieur.
• 28 Mai 1946 : Le président de la république part pour Kinshasa pour assister à la Conférence des souverains et chefs d'États arabes.
• 8 Juillet 1946 : Le Comte du Chayla, ministre de France au Liban, arrive à Beyrouth et présentera incessamment ses lettres de créances au président de la République.
• 23 Juillet 1946 : M. Du Chayla en visite au Parlement, affirme que toutes les troupes françaises s'apprêtent à partir du Liban.
• 30 Août 1946 : Le général de division Borgnis Desbordes, dernier commandant supérieur des troupes françaises quitte Beyrouth. Cette opération marque la seconde phase de l'évacuation des troupes françaises conformément aux accords de Paris.
• 5 Septembre 1946 : l'État-major franco-libanais relate les diverses étapes des opérations d'évacuation. Il ne reste qu'un détachement de 30 officiers et 300 techniciens qui quitteront le Liban le 31 décembre.
• 22 Octobre 1946 : M. Habib Abi Chahla est élu président de la Chambre par 29 voix contre 22.
• 22 Novembre 1946 : Le Liban célèbre la fête de l'indépendance.
• 24 Novembre 1946 : Les phalanges libanaises, fondées en 1936, célèbrent leur 10e anniversaire.
• 10 Décembre 1946: Le Cabinet Mounla démissionne suite à une crise ministérielle et après les attaques violentes dont il a été l'objet. La formation d'un Cabinet d'unité nationale est envisagée.
• 12 Décembre 1946: Le chef de l'Etat, M. Béchara el- Khoury charge M. Riad Solh de constituer le nouveau Cabinet.
• 22 Décembre 1946 : Le Cabinet Solh obtient un vote de confiance à l'unanimité.
• 31 Décembre 1946 : L'évacuation des troupes françaises est définitivement terminée.

1947
• 1er Janvier 1947 : Evacuation des troupes françaises du territoire national.
• 24 Janvier 1947 : Un immeuble de 4 étages s'effondre à Zokak el-Blat: 7 morts et 3 blessés.
• 28 Janvier 1947 : Le gouvernement met au point un projet de loi autorisant l'adhésion du Liban à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international.
• 8 Avril 1947 : La Chambre est dissoute, les électeurs sont convoqués pour le 25 Mai.
• 20 Mai 1947 : A quelques jours des élections générales qui opposent les « Destouriens » au « Bloc National » un attentat est organisé contre M. Raymond Eddé, fils de M. Émile Eddé.
• 27 Mai 1947 : M. Kamal Joumblatt, ministre de l'Économie nationale, déclare que des falsifications flagrantes des élections ont eu lieu.
• 30 Juin 1947 : grève générale de la presse pour protester contre la pratique dictatoriale de la suspension administrative.
• 7 Octobre 1947 : La septième session de la Ligue arabe s'est ouverte à Beyrouth. Beyrouth seconde ville après le Caire à avoir l'honneur d'être le siège de débats

1948
• 30 Janvier 1948 : Divorce monétaire libano-syrien
• 6 Février 1948 : Signature de l'accord monétaire franco-libanais par MM. Georges Bidault et Hamid Frangié
• 21 Avril 1948 : 23 000 Palestiniens et 30 000 Syriens réfugiés au Liban
• 20 Mai 1948 : Camille Chamoun démissionne
• 27 Mai 1948 : M. Béchara el-Khoury réélu par l'Assemblée président de la République
• 26 Juillet 1948 : Riad el-Solh, président du Conseil, présente sa démission au chef de l'Etat, Béchara el-Khoury, qui le charge de former le nouveau gouvernement. Un cinquième cabinet Riad Solh est formé.
• 16 Novembre 1948 : Ouverture de la troisième conférence générale de l'UNESCO en présence du président Béchara el-Khoury.

1949
• 21 Janvier 1949 : Ghassan Tuéni déféré devant le Tribunal Militaire
• 21 Janvier 1949 : Le retrait des Juifs a l'ordre du jour : le Conseil des Ministres examinerait ce soir les propositions de Tel-Aviv.
• 28 Janvier 1949 : Un accord libano syrien sur la Tapline
• 28 Février 1949 : Les négociations libano-juives commencent aujourd'hui
• 10 Mars 1949 : Le projet d'armistice de Nakoura rédigé
• 12 Novembre 1949 : Le désastre agricole de la Békaa
• 17 Novembre 1949 : Le manifeste de l'opposition a été publié hier

1950
• 9 Mars 1950 : Attentat contre Riad Solh : un fanatique tire 3 balles sur le chef du gouvernement. Le président du conseil échappe miraculeusement à la mort.
• 13 Mars 1950 : Rupture de l'union douanière Liban-Syrie
• 17 Juillet 1950 : Mise au point du projet de loi électorale qui consiste a augmenter le nombre des sièges au Parlement de 55 a 77 et à élever le nombre des circonscriptions au Mont-Liban et au Liban Nord à 3 au lieu de 1 dans chaque région.
• 4 Août 1950 : adoption du projet de réforme électorale attribuant a Tripoli un des sièges sunnites de Beyrouth.
• 5 Aout 1950: L'armée israélienne effectue des manoeuvres a la frontière libanaise.
• 22 Août 1950 : Le gouvernement ordonne la fermeture de la frontière libano-palestinienne pour mettre un terme aux infiltrations israéliennes en territoire libanais.
• 8 Septembre 1950 : délégation libanaise à l'ONU.
• 30 Septembre 1950 : Les réfugiés palestiniens au Liban
• 22 Novembre 1950 : Abdel-Hamid Karamé décède à l'hôpital américain de Beyrouth suite à une longue et douloureuse maladie.
• 26 Décembre 1950 : La frontière libano-syrienne entrouverte après 10 mois de rupture, suite à un accord partiel portant sur l'échange des produits locaux agricoles et industriels sous le régime du tarif douanier ordinaire.

1951
• 6 Janvier 1951 : M. Ghassan Tuéni, directeur du « Nahar » est arrêté. Il est accusé d'avoir publié un éditorial comprenant des termes injurieux à l'encontre du gouvernement.
• 7 Janvier 1951 : Grève générale des journaux pour protester contre l'arrestation préventive des journalistes et notamment de M. Tuéni.
• 26 Janvier 1951 : Deux mille universitaires en grève. Revendication unique : la gratuité de l'enseignement supérieur.
• 28 Février 1951 : Accord libano-américain pour l'exploitation du Litani
• 13 Mars 1951 : Les Libanaises obtiennent le droit de vote mais seulement aux élections municipales.
• 15 Avril 1951 : Jour des élections générales, le scrutin est ouvert de 8h jusqu'à 16h.
• 16 Avril 1951 : Les premiers résultats des élections apparaissent : le Bloc national est battu au Kesrouan tandis que Adel Osseirane au Sud et Mohammed el-Abboud au Akkar sont écrasés. Un seul siège (au Metn) est en ballottage entre Pierre Gemayel et Wadih Naïm. Un scrutin de ballottage se déroulera le 22 Avril pour l'attribution du 5ème siège maronite.
• 16 Juillet 1951 : L'ancien président du conseil libanais, Riad Solh est assassiné à Amman par 3 hommes appartenant au PPS.
• 17 Juillet 1951 : Alors que le Liban accueille la dépouille de Riad Solh, des arrestations massives sont opérées parmi les membres du PPS.
• 18 Juillet 1951 : Les obsèques nationales du président Solh se déroulent à la Place des Martyrs en présence de 20 000 personnes.
• 16 Août 1951 : Les résultats de l'enquête sur l'attentat contre Riad Solh révèlent qu'il n'y a aucune complicité entre le PPS libanais et les assassins de l'ancien président.
• 22 Novembre 1951 : A l'occasion de la fête de l'indépendance au Liban, 6 000 hommes représentant les unités de chars, de cavalerie, d'infanterie et de gendarmerie défilent devant le Président el-Khoury.

1952
• 7 Janvier 1952 : Trente mille Palestiniens travaillent au Liban
• 4 Février 1952 : Après des mois de négociations, l'accord économique libano-syrien est signé à Chtaura par le président du Conseil Yafi et un général syrien.
• 19 Avril 1952 : Conférence libano-syrienne à Chtaura pour réviser l'accord du 4 février
• 2 Mai 1952 : grève du téléphone au Liban : les employés veulent attirer l'attention des autorités sur la situation précaire dans laquelle ils se trouvent.
• 18 Septembre 1952 : le Président el-Khoury démissionne. Le Conseil des Ministres, présidé par le général Fouad Chéhab assume les fonctions de président de la République.
• 23 Septembre 1952 : Camille Chamoun est élu président de la République par 74 voix sur 76 votants.
• 23 Septembre 1952 : le Cabinet Chéhab démissionne.
• 30 Septembre 1952 : Un gouvernement extraparlementaire présidé par l'Emir Khaled Chéhab est constitué.

1953
• 12 Janvier 1953 : Attendue depuis 3 ans, la décentralisation administrative a été mise en place : extension des pouvoirs des 5 Mohafez, création d'un conseil
administratif et d'un conseil sanitaire dans chaque district, institution de 3 nouveaux « Caïmacamats ».
• 28 Janvier 1953 : Union totale et aménagement de l'Accord libano-syrien du 4 février 1951. Deux plans libanais : unification des marchés et révision de l'accord du 4 février pour équilibrer la balance des échanges.
• 14 Février 1953 : Le droit de vote reconnu à toutes les Libanaises
• 21 Mars 1953 : Le gouvernement demande à la Chambre l'autorisation de dispenser les citoyens des pays arabes du visa d'entrée au Liban
• 27 Avril 1953 : Le Cabinet Khaled Chéhab présente sa démission.
• 30 Avril : Formation du Cabinet Saëb Salam.
• 23 Juillet 1953 : Mohamed el-Abboud, abattu de 4 balles devant le palais présidentiel
• 3 Novembre 1953 : Le Conseil des ministres réorganise les partis politiques. Il est désormais interdit aux mouvements libanais d'être affiliés à des organisations étrangères.

1954
• 9 Janvier 1954 : Les Syriens acceptent deux amendements libanais à leur projet d'accord monétaire.
• 5 Février 1954 : Damas ordonne la fermeture de la frontière libano-syrien après certaines manifestations, jugées inamicales à l'égard de la Syrie.
• 6 Février 1954 : Réouverture de la frontière libano-syrienne après la médiation saoudienne.
• 15 Février 1954 : Attentat contre le président du Conseil d'Etat.
• 3 Mars 1954 : Le Gouvernement décide de porter à 55 au lieu de 44 le nombre de députés.
• 27 Mars 1954 : Manifestation sanglante des étudiants de l'AUB, rue Bliss, pour protester contre le pacte turco-pakistanais : 2 tués parmi les étudiants et 36 blessés dont 24 policiers et gendarmes.
• 4 Juin 1954 : La commission parlementaire des Affaires étrangères se prononce pour un pacte d'assistance mutuelle et d'alliance militaire avec les USA, la France et l'Angleterre pour assurer la sécurité au Liban.
• 18 Juin 1954 : L'accord Libano-US est signé, les États-Unis offrent 6 millions de dollars d'aide.
• 7 Novembre 1954 : Beyrouth endeuillée par une catastrophe après une manifestation à Basta : 160 blessés dont 8 dans un état désespéré.

1955
• 19 Février 1955 : Internationalisation du Jourdain, du Hasbani et du Yarmouk
• 25 Mars 1955 : Convention d'échanges et de coopération économique entre le Liban et la France
• 18 Mai 1955 : Le Liban ouvre ses portes aux capitaux américains : le conseil des ministres approuve le projet d'investissement présenté par les États-Unis.
• 19 Mai 1955 : Le patriarche maronite, Antoine Arida, décède à Bkerké d'une crise cardiaque.
• 28 Mai 1955 : La succession du patriarche Arida est réglée, Mgr Paul Méouchi évêque de Tyr, a été nommé par le Pape Pie XII.
• 29 Mai 1955 : Démission de Charles Hélou, ministre de justice, pour protester contre la position du Cabinet dans les débats sur les décrets- lois.
• 9 Juillet 1955 : Après avoir été désigné par le Chef de l'Etat, le président Solh a reconstitué son ministère.
• 21 septembre 1955 : Les décisions du nouveau Cabinet Karamé
• 4 Octobre 1955 : Le secrétaire d'Etat adjoint américain arrive au Liban en mission d'information
• 2 Novembre 1955 : Une mission économique envoyée par Pékin arrive au Liban pour négocier un accord économique et préparer l'établissement de relations diplomatiques.
• 18 Décembre 1955 : De graves inondations a Tripoli à la suite d'une crue subite du fleuve Abou Ali détruisent de nombreuses maisons, faisant des centaines de victimes.

1956
• 18 Avril 1956 : Le Conseil des Ministres décide de rendre l'enseignement primaire obligatoire et de subventionner l'enseignement privé.
• 22 Avril 1956 : L'assemblée générale du Syndicat des Instituteurs de l'enseignement privé décide d'accorder un dernier délai à la Chambre des députés pour l'approbation de son statut, avant lancer une grève générale.
• 29 Avril 1956 : La Chambre vote le statut des instituteurs et accorde une subvention de 1 600 000 livres libanaises à l'école libre pour l'année 57.
• 4 Mai 1956: Rebondissement du conflit de l'enseignement privé Liban, le syndicat des enseignants estime la somme insuffisante.
• 15 Mai 1956 : Les pourparlers entre le gouvernement et les instituteurs ont abouti à un compromis, les cours reprendront normalement dans les établissements.
• 4 Octobre 1956 : La bataille des redevances pétrolières entre le Gouvernement et l'IPC entre dans sa phase cruciale, le Pipe line qui devait déboucher à Tripoli sera dévié vers Banias.
• 6 Octobre 1956 : Bagdad et Londres proposent leur médiation dans le conflit Liban-IPC, licenciement de 120 employés de Tripoli.
• 11 Octobre 1956 : Les 2 500 employés et ouvriers de l'IPC déclenchent une grève générale illimitée.
• 16 Novembre 1956 : Le Cabinet Yafi démissionnaire.
• 17 Novembre 1956 : Sami Solh, candidat unique, formerait un gouvernement d'union nationale.
• 26 Décembre 1956 : Le conseil des Ministres décide la vaccination obligatoire de toute la population pour éviter la variole qui commence à se propager : 35 cas ont été signalés dans la Quarantaine.
• 31 Décembre 1956 : La lutte contre l'épidémie de la variole se développe : la population est vaccinée au rythme de plus de 70 000 personnes par jour. A Beyrouth, le nombre des cas enregistrés varierait entre 113 et 120.

1957
• 3 Janvier 1957 : Remaniement du cabinet Solh.
• 16 Janvier 1957 : 179 000 tonnes de pétrole transportées de Banias à Tripoli.
• 15 Février 1957 : La commission de la Justice opte pour une Chambre composée de 66 députés.
• 22 Mars 1957 : Le Président Habib Abi Chahla est mort d'une crise cardiaque.

1958
• 13 Janvier 1958 : Un accrochage entre Kataëb et P.P.S fait 7 blessés. Le siège du P.P.S fermé par la Police.
• 15 Janvier 1958 : Des « sections de gardes nationaux » ont été formées par l'Armée pour prévenir les actes de terrorisme en province.
• 27 Mars 1958 : Rassemblement national contre la reconduction
• 2 Avril 1958 : Un accrochage entre la gendarmerie et la population à Tyr fait 4 morts et 12 blessés. Cet accrochage survient après 4 jours d'accalmie causée par des manifestations qui s'étaient produites à la suite de la condamnation de 5 individus reconnus coupables d'outrage au drapeau libanais.
• 10 Avril 1958 : Une révolte armée est déclenchée dans le Chouf par les partisans de Kamal Joumblatt, qui a justifié l'armement de ses partisans par les provocations de ses adversaires.
• 8 Mai 1958 : Assassinat de Nassib Metni directeur du journal « Le Télégraphe ». Le syndicat de la presse décrète en signe de deuil la suspension de la parution de tous les journaux durant 3 jours.
• 12 Mai 1958 : Dramatiques développements à Tripoli et à Beyrouth.
• 26 Mai 1958 : Attentat terroriste à Beyrouth. Une bombe explose à l'intérieur du tramway numéro 112 : 4 morts et 18 blessés, dont 6 dans un état grave.
• 6 Juin 1958 : Le Liban saisit l'ONU d'une plainte contre la République Arabe Unie, accusée d'ingérence dans ses affaires intérieures.
• 11 Juin 1958 : le Conseil de Sécurité adopte par 10 voix un projet de résolution demandant l'envoi d'observateurs à la frontière libano-syrienne.
• 13 Juin 1958: Arrivée des observateurs de l'ONU à Beyrouth.
• 13 Juin 1958 : 5 attentats à la bombe et à la dynamite perpétrés à Beyrouth, 2 blessés et de nombreux dégâts matériels.
• 14 Juin 1958 : Fusillades dans plusieurs quartiers de Beyrouth : les groupes d'insurgés stoppés par les Forces de Sécurité.
• 19 Juin 1958 : renforcement des effectifs des observateurs.
• 25 Juin 1958 : La crise libanaise entre dans une phase internationale décisive.
• 29 Juin 1958 : Le Liban demande la convocation du conseil de sécurité.
• 3 Juillet 1958 : Le secrétaire général de l'ONU déclare qu'il ne dispose d'aucune preuve établissant l'infiltration massive d'éléments syriens en territoire libanais. De son coté, un porte parole du gouvernement fait le point sur « la contribution considérable » de la RAU à l'émeute : 3 000 insurgés palestiniens, égyptiens et syriens. 35 000 pièces d'artillerie lourde et légère distribuées aux rebelles.
• 4 Juillet 1958 : Publication du rapport des observateurs de l'ONU : pas de preuve d'infiltration d'hommes et de munitions ; impossible d'établir la source d'acquisition des armes ; aucun accès aux zones limitrophes de la Syrie par où s'effectue la contrebande.
• 7 Juillet 1958 : Le gouvernement libanais le rapport des observateurs.
• 8 Juillet 1958 : Explosion d'une bombe incendiaire à Bab Edriss près de l'ABC.
• 15 Juillet 1958 : Débarquement au Liban de 5 000 Marines de la VIe flotte américaine.
• 20 Juillet 1958 : Alors que le débarquement des troupes américaines au Liban se poursuit, Robert Murphy sous-secrétaire d'Etat adjoint et envoyé spécial du président Eisenhower arrive à Beyrouth et multiplie les contacts pour essayer de trouver une solution à la crise.
• 29 Juillet 1958 : Attentat manqué contre le président Sami Solh.
• 31 Juillet 1958 : Election du général Fouad Chéhab à la présidence de la République avec 48 voix contre 7.
• 3 Août 1958 : Le président élu poursuit ses efforts pour dénouer la crise. Il s'est assigné un double objectif : rechercher une solution politique et désarmer la population.
• 13 Août 1958 : 1 800 marines quittent aujourd'hui le Liban. L'évacuation est décidée conjointement par les autorités libanaises et américaines à la suite de l'amélioration de la situation intérieure.
• 15 Août 1958 : Une charge de 15 kilos de dynamite explose à Beyrouth. L'attentat fait 3 morts.
• 4 Septembre 1958 : A l'issue d'une ultime réunion avec les délégués des industriels et des commerçants, l'opposition décide d'autoriser ses partisans à reprendre leur activité commerciale. Cette action qui entre dans le contexte de la « normalisation progressive » de la situation survient après 4 mois de grève et de fermeture des « souks ».
• 16 Septembre 1958 : Le ministre des Affaires étrangères, Charles Malek, élu président de l'Assemblée générale de l'ONU par 45 voix au premier tour du scrutin.
• 20 Septembre 1958 : Les Kataëb lancent un appel à la grève en signe de protestation contre l'enlèvement de Fouad Haddad, chroniqueur du quotidien Al-Amal.
• 1er Octobre 1958 : Le règlement de la crise par la voie de l'élargissement du Cabinet semblait être admise par la grande majorité des hommes politiques libanais. Seul M. Rachid Karamé, président du Conseil, s'obstine à rejeter ce compromis affirmant qu'il n'est pas question pour lui de modifier la composition du nouveau gouvernement.
• 8 Octobre 1958 : Suite à la détérioration de la situation, le chef du gouvernement annonce son intention de placer la démission du Cabinet à la disposition du général Chéhab. Entre-temps la grève générale et les manifestations se poursuivent dans les quartiers Ouest de Beyrouth et à Tripoli.
• 16 Octobre 1958 : Les quatre membres du nouveau gouvernement, Karamé, Oueini, Gemayel et Eddé, adoptent le projet de déclaration ministérielle basé sur le rétablissement de la sécurité intérieure, la sauvegarde de l'indépendance du Liban, le renforcement de l'unité nationale et la coopération étroite avec les pays arabes.
• 17 Octobre 1958 : Le nouveau Cabinet obtient la confiance de la Chambre des députés par un vote unanime.
• 21 Octobre 1958 : Adel Osseirane élu président de la Chambre par 31 voix contre 26 à Sabri Hamadé.
• 24 Octobre 1958 : Le gouvernement décide de demander les pleins pouvoirs.
• 12 Novembre 1958 : Le Parlement accorde les pleins pouvoirs au Cabinet Karamé.
• 19 Novembre 1958 : La mission des observateurs de l'ONU au Liban est terminée. L'UNOGIC prend l'acte de l'amélioration des rapports du Liban avec son voisin oriental et constate l'absence de toute indication relative à des infiltrations illégales.
• 25 Novembre 1958 : Plan d'évacuation de l'UNOGIC : les postes de Tripoli, Baalbeck, Chtaura, Saïda et Marjeyoun seront fermés entre le 26 et le 30 novembre. Le personnel militaire sera évacué vers le 10 décembre.

1959
• 15 Janvier 1959 : Oueini propose l'enseignement du droit en arabe à l'UL et en français à l'USJ.
• 16 Janvier 1959 : Les étudiants des facultés de droit et de médecine en grève pour protester contre l'exploitation politique de la question de l'enseignement du droit au Liban.
• 27 Février 1959 : Recrudescence des incidents à Beyrouth
• 15 Mars 1959 : Deux violentes explosions mettent en émoi les habitants des quartiers Zarif et Mazraa.
• 24 Juin 1959 : Signature d'un nouvel accord monétaire franco-libanais.
• 27 Juillet 1959 : Le député du Chouf Naïm Moghabhab tué à l'entrée de Beiteddine.
• 21 Novembre 1959 : Un avion d'Afghan Airways s'écrase près de Aramoun : 19 des 22 passagers ont péri.

1960
• 16 Janvier 1960 : C'est par 6 voix contre 2 que le conseil des ministres a adopté le projet relatif au nombre de députés qui siègeront dans le prochain parlement.
• 31 Avril 1960 : une grenade a été lancée sur la foule des fidèles près de l'église des soeurs de la charité : 1 mort et 84 blesses.
• 4 Mai 1960 : La Chambre est dissoute.
• 18 Juillet 1960 : M. Sabri Hamadé élu à la présidence de la Chambre pour 3 mois par 66 voix contre 31.
• 1er Août 1960: Un cabinet de 18 membres, présidé par Saëb Salam, est constitué.
• 18 Octobre 1960 : Hamadé réélu Président de la Chambre par 58 voix contre 22 à Osseirane.

1961
• 10 Juillet 1961 : Le « grand Beyrouth » est né. Signature du décret reculant les frontières de la capitale.
• 15 Juillet 1961 : Le commissaire Émile Khairallah remis en liberté à Damas, après avoir été arrête il y a quelques jours.
• 18 Juillet 1961 : Le commissaire Khairallah serait inculpé d'espionnage au profit d'Israël.
• 23 Août 1961 : Une fusillade a eu lieu a la place Assour lorsque le député de Beyrouth, est ses partisans ont voulu organiser une manifestation malgré l'interdiction de la Police. L'incident a fait 1 mort et 5 blessés.
• 23 Octobre 1961 : Le cabinet Salam démissionne devant le refus de Kamal Joumblatt de confirmer son retrait du gouvernement.
• 17 Novembre 1961 : Le cabinet Karamé obtient la confiance par 63 voix contre 18 et 1 abstention.
• 21 Décembre 1961: La chambre vote 17 articles du projet de loi sur l'enseignement.
• 31 Décembre 1961 : Un groupe du PPS aidé par deux officiers tente un mouvement d'insurrection. L'Armée étouffe la tentative dans l'oeuf.

1962
• 5 Mars 1962 : Le premier grand film libanais, entièrement tourné en français, « Le petit étranger » en compétition au prochain festival de Cannes.
• 1er Avril 1962 : Le Liban seul pays du Moyen-Orient doté du Télex.
• 25 Avril 1962 : Le projet de sécurité sociale, l'une des plus importantes réalisations enregistrées au Liban depuis l'indépendance, approuvé par le conseil des Ministres et transmis à la Chambre des députés.
• 30 Mai 1962 : Vote à la Chambre d'un projet de loi renforçant le contrôle de l'Etat sur la presse en vue de sauvegarder les relations extérieures du Liban.
• 6 Juin 1962 : Les services de l'Armée ont découvert un réseau d'espionnage à la solde d'Israël, opérant au Liban et en Syrie. Les 27 membres du réseau ont été arrêtés.
• 17 Juillet 1962 : Accord libano-syrien aux termes duquel une surveillance conjointe sera exercée sur les frontières communes des deux pays pour prévenir les infiltrations, à partir du Liban, d'éléments subversifs en Syrie.
• 28 Août 1962 : Le remplacement des tramways par des autobus économisera 2 850 000 livres par an et permettra d'augmenter le nombre de lignes actuellement desservies.

1963
• 1er Février 1963 : Heurté par un C-47 militaire turc, un Viscount de la MEA s'écrase en plein centre d'Ankara.
• 18 Avril 1963 : La Chambre approuve le projet de loi portant suspension de la carte électorale.
• 9 Mai 1963 : Première femme député libanaise élue au siège maronite du Chouf : Mme Myrna Boustany el-Khazen.
• 29 Mai 1963 : Promulgation d'une nouvelle loi municipale. Le gouvernement a voulu ainsi amorcer la déconfessionnalisation du pays.
• 10 Décembre 1963 : 6 000 étudiants de l'UL sont en grève réclament de nouveaux locaux plus vastes et mieux équipés, la gratuite de l'enseignement dans toutes les sections, l'octroi d'une autonomie administrative et financière de l'UL

1964
• 11 Janvier 1964 : Le président Béchara el Khoury est décédé.
• 13 Janvier 1964 : Le Liban fera aujourd'hui des funérailles nationale au président El Khoury. Le patriarche maronite Mgr Meouchi présidera la cérémonie à la cathédrale St Georges. Le deuil national est décrété pour trois jours.
• 31 Mars 1964 : Inauguration de la Banque du Liban. M. Philippe Takla se prononce pour le maintien du secret bancaire et du régime économique libéral.
• 18 Août 1964 : La Chambre a accordé 92 voix au futur président de la République M. Charles Helou, contre 5 a M. Pierre Gemayel.
• 3 Septembre 1964 : La délégation libanaise présidée par M. Helou quitte Beyrouth pour le sommet arabe au Caire.

1965
• 6 Janvier 1965 : Le conseil des ministres décide le relèvement général des salaries dans une proportion de 7 ou de 8 % dans le secteur privé et décide également l'octroi d'un échelon à titre exceptionnel aux fonctionnaires de l'Etat.
• 10 Janvier 1965 : Le conseil de la défense des pays de la ligue Arabe décide que la station de pompage sur le Wazzani sera installée en territoire libanais, elle sera défendue par l'armée libanaise et même en cas d'agression israélien aucune armée étrangère n'entrera au Liban, sauf sur requête des autorités libanaises.
• 16 Février 1965: Grève générale des étudiants de l'UL. Ils réclament des bâtiments modernes et de nouvelles branches de spécialisation, la gratuité de l'enseignement et l'autonomie administrative et financière de l'université.
• 16 Mars 1965 : Des manifestations d'étudiants se déroulent à Beyrouth, Tripoli, Bint Jbeil et Merjeyoun en signe d'appui aux Arabes dans le conflit qui les oppose à la République fédérale Allemande. Ces manifestations dégénèrent en accrochages qui font 23 blessés à Tripoli.
• 30 Mars 1965 : Une mutinerie a lieu à la prison des Sables ; 142 détenus brisent les protes de leurs cellules, y mettent le feu et s'attaquent aux gardiens pris à l'improviste. La répression de cette mutinerie fait 1 tué et 8 blessés parmi les prisonniers et 11 gendarmes blessés.
• 27 Avril 1965 : La première phase du projet du Litani est achevée : mise en service de la centrale Paul Arcache, fin des travaux de percement du tunnel d'Awali.
• 6 Juillet 1965 : Le Liban est classé troisième pays du monde dans la lutte contre les stupéfiants, au congrès de l'Interpol.

1966
• 18 Janvier 1966 : Le président de la République libanaise Charles Hélou adresse un message a la nation prévoyant : les exigences du développement et du progrès
social, la nécessité de nouveaux cadres et de nouvelles ressources financiers, la refonte des méthodes administratives et judiciaires.
• 9 Mars 1966 : Dans le cadre de la reforme administrative, 115 licenciements ont eu lieu : 2 directeurs généraux, 43 fonctionnaires, 58 policiers et gendarmes et 12 agents de la Sûreté.
• 21 Mars 1966 : Le gouvernement décide la création d'une haute Cour pour juger le chef de L'Etat et les ministres.
• 1 Septembre 1966 : Grève du personnel de l'électricité du Liban : Beyrouth est dans le Noir.
• 15 Octobre 1966 : Les bureaux de la Banque Intra sont mis sous scellés suite à la décision de la banque de cesser ses payements.
• 28 Novembre 1966 : 69 syndicats membres de la CGTL groupant 22 278 adhérents font la grève à titre d'avertissement : faire pression sur le gouvernement pour l'amener à donner suite aux revendications de la CGTL, et démontrer au ministre du travail et des affaires sociales la force de la confédération.

1967
• 1 Janvier 1967 : La plus grande banque libanaise L'Intra a cessé ses paiements.
• 10 Janvier 1967 : La Chambre des députés a voté la loi sur les banques qui cessent leurs paiements.
• 8 Février 1967 : Crise de la viande de boucherie dont le prix ne cesse de hausser suite à la décision syrienne de suspendre les exportations d'ovins vers le Liban.
• 16 Mars 1967 : Le comité de gestion de l'Intra Bank a décidé la liquidation de toutes les branches de l'Intra à Beyrouth et en province à l'exception du siège social à Hamra.
• 29 Mai 1967 : Terrible catastrophe à Dora : en explosant un camion citerne à gaz a blessé 20 personnes et incendié 2 maisons, 3 voitures et un tracteur.
• 5 Juin 1967 : Suite au déclenchement de la guerre israélo arabe, le conseil des ministres proclame l'Etat d'urgence sur tout le territoire libanais.
• 6 Juin 1967 : Deux milles manifestants s'attaquent à l'ambassade U.S et brûlent 3 voitures en signe de protestation contre la politique américano britannique au proche orient.
• 10 Juin 1967 : Une manifestation se déroule à Beyrouth en signe d'appui au président Abdel Nasser. Une grève générale est déclenchée dans tout le pays dans un élan de solidarité avec la République Arabe Unie.
• 19 Juillet 1967 : Selon de nouvelles estimations, les dettes irrécupérables dues à la banque Intra s'élèvent à 30 millions de livres.
• 11 Octobre 1967 : Signature d'un contrat entre le comite de gestion de l'Intra Bank d'une part et le groupe formé de l'Etat Koweitien, de l'Etat Katarien, de l'Etat libanais d'autre part. Ce contrat règle définitivement l'affaire Intra.
• 27 Novembre 1967 : Youssef Beidas, ancien PDG de l'Intra Bank qui est poursuivi par la justice libanaise, a été arrêté à Lucerne.

1968
• 9 Janvier 1968 : Un accident d'avion s'est produit a l'aéroport international de Beyrouth: Un Boeing 720 B, de l'Ethiopian Airlines a pris feu en se posant sur la piste. Les 46 passagers et membres d'équipage sont indemnes.
• 14 Mars 1968 : Grève dans toutes les facultés de l'UL. Le corps professoral réclame le relèvement des honoraires.
• 2 Avril 1968 : 39 professeurs cadres de l'UL et 47 contractuels présentent leur démission collective. De leur cote, les étudiants de l'UL en grève en signe de solidarité avec leurs professeurs sont brutalement délogés.
• 31 Mai 1968 : Attentat manque contre le président Camille Chamoun.
• 11 Juillet 1968 : 13 kilos d'opium base et 30 kilos de Hashicsh ont été découverts au port de Beyrouth dans une voiture qui devait être embarquée sur un bateau en partance pour l'Europe.
• 31 Août 1968 : 3 banques sont sous mainmise : la « Bank of Lebanon », la banque de Crédit professionnel, la « Lombard Bank Lebanon ».
• 28 Décembre 1968 : attaque israélienne contre l'AIB
• 31 Décembre 1968 : Israël condamne à l'unanimité et menace de sanctions en cas de récidive

3 Janvier 1944
Les protocoles des intérêts communs ont été signés
Lundi 3 Janvier 1944... Une date historique, l'une des plus importantes, peut-être, de l'Histoire du Liban et de la Syrie. Le premier jour ouvrable de l'An nouveau, marque en effet, le passage effectif du régime de l'indépendance et l'ouverture d'une ère politique nouvelle qui consacre la souveraineté des deux Etats. C'est au Vieux Sérail, dans le Cabinet même du Président de la République, que s'est déroulée, à midi précis, la cérémonie de signature de protocoles relatifs à la remise des services dite des « Intérêts Communs » aux Gouvernements de Damas et de Beyrouth. Les premiers actes signés hier ont porté sur la livraison immédiate des Douanes et du Contrôle de la Régie Cointéressée des Tabacs et Tombacs. Un vin d'honneur a été offert, à l'issue de la cérémonie, dans le grand salon de la présidence.
Une oeuvre d'amitié
La cérémonie d'hier, parmi tous les fastes des traditions franco-libanaises et franco-syriennes, aura marqué une heure absolument culminante. A cette première opération de remise de pouvoirs, s'attachait une valeur symbolique. L'acte revêtait une importance morale hors de rapport avec l'objet même de l'accord, et qui dépassait de beaucoup les intérêts matériels qui s'y trouvaient engagés. Pour la Syrie et le Liban, en effet, cette prise en charge des douanes et du Monopole des tabacs constitue le premier signe sensible, le premier gage concret de la souveraineté; elle leur assigne une responsabilité de gérance et un attribut de législation dans les domaines d'où sont tirées les principales ressources des budgets des deux Etats.
Article paru dans L'Orient le 4 janvier 1944

27 Avril 1944
Les incidents sanglants devant le Parlement
Des incidents sanglants, provoqués par des agitateurs intéressés de troubler l'ordre public, se sont produits hier, à 15h 30, sur la Place du Parlement, à l'arrivée du cortège du nouveau député Youssef Bey Karam. L'ordre a été rétabli par l'intervention de la Police et de la Gendarmerie, qui ont rapidement refoulé les manifestants. La séance de la Chambre s'est ouverte aussitôt. M. Riad el Solh, président du Conseil, a pris la parole pour stigmatiser les perturbateurs de l'ordre qui profitent de toutes les occasions pour attaquer l'indépendance nationale. La Chambre, à l'unanimité, a accordé sa confiance au chef du Gouvernement, l'appuyant dans sa résolution d'infliger aux agitateurs un châtiment exemplaire. On a eu à déplorer un certain nombre de tués et de blessés. La force publique a la situation en mains et toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour assurer le maintien du calme et de l'ordre.
Article paru dans L'Orient le 28 Avril 1944

28 Avril 1944
60 arrestations ont été opérées suite aux incidents de jeudi
A la suite des mesures sévères prises par le Gouvernement, la situation, après les regrettables incidents de la Place du Parlement, est rentrée dans un ordre complet, dès l'après-midi de Jeudi. A l'issue de la séance parlementaire, le Président du Conseil s'est rendu au Petit Sérail où il a conféré assez longtemps avec le Chef de l'Etat, le Ministre de l'Intérieur. Au cours de la nuit, le Chef du Gouvernement et les membres du Cabinet se sont rendus dans les hôpitaux pour visiter les blessés. Hier matin, M. Riad Solh et ses collègues sont arrivés de bonne heure au Sérail où ils ont tenu une longue conférence au cours de laquelle le Gouvernement a décidé d'ouvrir une enquête pour déterminer les responsabilités des incidents de Jeudi. Le Procureur Général près de la Cours d'Appel, chargé de l'enquête, s'est mis aussitôt à l'oeuvre. Dans la journée même il a décrété plusieurs dizaines d'arrestations, parmi les instigateurs présumés de la sanglante manifestation de la Place du Parlement. Les personnes arrêtées étaient jusqu'à hier midi au nombre de 60. Le Gouvernement a prévu l'organisation de milices civiles destinées à coopérer avec les forces de la gendarmerie et de la police pour réprimer toute manifestation susceptible de porter atteinte au respect des lois et à la sécurité de l'Etat.
Parmi les tués, deux inconnus âgés de 50 ans, écrasés par la foule et deux autres inconnus tués par des balles. Parmi les blessés, on relève un Commissaire, des Policiers, des gendarmes et des civils.
Article paru dans L'Orient le 29 avril 1944

21 Septembre 1944
La déclaration du président Roosevelt
« La reconnaissance, par les Etats-Unis, de l'indépendance de la Syrie et du Liban constitue une mesure que la Nation américaine et moi-même sommes sincèrement heureux de prendre. Notre civilisation a des origines dans la culture et la sagesse du Proche-Orient. Il est donc fort à propos de donner à ces liens spirituels un aspect nouveau, celui de relations politiques étroites que nous créons avec ces deux Etats arabes libres. Les deux peuples, libanais et syriens, ont fourni les preuves suffisantes de leur attachement aux principes démocratiques.
Article paru dans L'Orient le 22 septembre 1944

6 Janvier 1945
Les consultations du chef de l'Etat commenceront lundi ou mardi au plus tard
Il ne reste maintenant plus de doute possible quant au fait que le cabinet actuel, devant l'évolution de la situation politique, est décidé à quitter le pouvoir. La seule mais la grande difficulté qui retarde encore le dénouement attendu, consiste à grouper une majorité suffisante de députés au tour d'une nouvelle combinaison ministérielle.
Les origines de la crise
Si l'on remonte en effet aux causes de la crise actuelle, on comprend aisément qu'il soit très difficile d'aboutir à une solution immédiate de celle-ci. Issu du mécontentement de l'Opinion publique et de la Chambre des députés, motivé par l'insuffisance de la politique du Gouvernement sur le plan intérieur et administratif, le malaise, qui date de plusieurs mois, n' a fait que s'accentuer au cours des huit dernières semaines. Ce malaise a atteint son paroxysme lors de la discussion récente, devant le Parlement, de la question de l'abolition de la censure. On se rappelle comment le Gouvernement, se voyant réduit à une position très délicate a brusquement décidé de se rallier à l'avis de l'Opposition. Dès ce moment, quoiqu'en apparence conjurée, la crise ministérielle était virtuellement ouverte. Aussitôt après le scrutin du 30 décembre, le Président du Conseil avait d'ailleurs informé le chef de l'Etat de son intention de se retirer.
Article paru dans L'Orient le 7 janvier 1945

8 janvier 1945
Les consultations ont commencé, le leader du Nord présenterait aujourd'hui au chef de l'État la liste de ses collaborateurs
Nous avons laissé dimanche matin nos lecteurs sur l'impression que la crise ministérielle – qui était virtuellement ouverte depuis le vote du 30 décembre – allait être réglée par le Chef de l'Etat au courant de la journée de Lundi ou de Mardi au plus tard. L'arrivée à Beyrouth de M. Abdel-Hamid Karamé, député de Tripoli, autour duquel se cristallisait la nouvelle majorité parlementaire, nous paraissait en effet susceptible de faire activer la solution de la crise
Une première déclaration faite par M. Karamé laissait cependant prévoir que l'action du Président de la République rencontrerait peut-être quelques difficultés. Le leader tripolitain avait en effet fait connaître à ses amis qu'il refuserait catégoriquement de former le nouveau Cabinet, au cas où il en serait chargé. C'est à ce moment que l'hypothèse d'un chef de gouvernement extra-parlementaire avait été envisagée. MM. Riad Solh et Abdel-Hamid Karamé étaient alors tombés d'accord pour demander à M. Omar Bey Daouk, Président de la Chambre de Commerce de Beyrouth, d'accepter le pouvoir. Mais, s'étant rendus au domicile de M. Daouk dans la soirée de samedi en compagnie de M. Hachem el-Atassi, ancien président de la République Syrienne, le Chef du Gouvernement démissionnaire et le député de Tripoli s'y étaient heurtés à un refus net. A la suite de cet incident, quelque peu fâcheux, les députés annoncèrent qu'ils n'appuieraient « aucun ministère qui ne serait pas issu en totalité de la Chambre »
Article paru dans L'Orient le 8 janvier 1945

29 Mars 1945
M. George Wadsworth, ministre des Etats-Unis, a remis hier à M. Henri Pharaon la note du département d'Etat Américain
C'est par une dépêche de nuit de l'agence « Reuter » – que « L'Orient » a été le premier et le seul à publier hier matin – que le gouvernement libanais et les milieux diplomatiques ont appris la nouvelle de l'invitation du Liban et de la Syrie à San Francisco. Cette information a produit une vive impression dans les cercles politiques libanais et notamment dans les milieux parlementaires. La composition de la délégation, qui sera chargée de représenter la Liban à la dite Conférence, a été aussitôt mise sur le tapis : de nombreux parlementaires espèrent en effet s'adjuger, en même temps que l'honneur de faire partie de cette délégation, le plaisir d'accomplir un beau voyage. L'envoyé de « L'Orient » a ainsi aperçu MM. Les députés Saëb Salam, Saadi Mounla et Youssef Hraoui, se rendant de bonne heure au domicile de M. Abdul Hamid Karamé, Chef du Gouvernement. Il a pu savoir également qu'une réunion a été tenue dans la matinée par MM. Riad Solh et Habib Abi-Chahla, députés, anciens président et vice-président du Conseil.
Article paru dans L'Orient le 30 mars 1945

29- 30 Mai 1945
La situation s'est aggravée en Syrie, une grève de solidarité de 6 jours est décidée au Liban.
Les événements de Syrie, qui se sont aggravés depuis 48 heures, ont été hier, comme nous l'avions prévu dans le précédent numéro de L'Orient, l'objet principal des préoccupations des milieux politiques et parlementaires libanais. Plusieurs réunions ont lieu au Vieux-Sérail et ailleurs à Beyrouth pour examiner la situation à Damas et dans les autres villes syriennes et la répercussion qu'elle peut avoir sur la vie au Liban. De nombreux députés, venus prendre des nouvelles auprès des ministres ou assister aux délibérations de ceux-ci, n'ont pas caché aux journalistes l'appréhension que suscitait le développement du conflit en Syrie. De leur côté, les membres du Gouvernement, qui devaient se rendre hier matin à Damas pour engager des pourparlers avec leurs collègues syriens, ont dû, en raison des mêmes événements, remettre leur voyage à une date ultérieure.
Que se passe-t-il en Syrie ?
Quant à la nature même des événements qui se déroulent dans le pays voisin, les nouvelles demeurent peu sûres et en tout cas, soit imprécises, soit inexactes. D'après les rumeurs les répandues, les blindés français seraient sortis dans la nuit de mardi à mercredi dans les rues de Damas, afin de concourir avec l'aviation et l'artillerie à la pression de l'insurrection populaire. La gendarmerie, secondée par les partisans syriens, serait à son tour entrée en action, ouvrant le feu sur les casernes et sur les unités françaises. Le nombre des victimes serait élevé. [...]
Article paru dans L'Orient le 31 mai 1945

2 Juin 1945
Le conflit du Levant passe au plan international
Les délégations libanaises et syriennes à la Conférence de la Ligue arabe sont parties hier à 13 heures pour le Caire. La Conférence de Londres s'ouvrirait très prochainement
Londres, 2 juin – (AFP) – Les milieux autorisés annoncent que le Gouvernement américain est prêt à prendre part à la conférence de Londres qui doit s'occuper du règlement de l'affaire du Levant.
Londres, 2 juin – (AFP) – La Conférence de MM. Eden et Winant avec un représentant de la France qui, espère-t-on, se tiendra très prochainement à Londres, permettra, estime-t-on ici, d'apporter aux incidents syro-libanais, une solution conforme à la raison. Le premier souci de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis est de mener le plus rapidement possible la guerre contre le Japon à bonne fin. La France, à cause de ses possessions en Extrême-Orient, entend y prendre part d'une façon efficace. On fait remarquer que les conversations prévues porteront sur la question des points stratégiques dans le Moyen-Orient, servant de bases dans la guerre contre le Japon. C'est au second stade des conversations que les représentants de la Syrie et du Liban seront appelés à participer aux entretiens. La question de l'indépendance des deux Etats du Levant ne fait aucun doute, mais il était entendu que la France jouirait au Levant de certains privilèges dont il restait à fixer la nature au cours des négociations.
Article paru dans L'Orient le 3 juin 1945

7 Juillet 1945
Dans la nuit d'hier, le communiqué suivant a été remis à la presse, en accord avec les Autorités libanaises et syriennes, par la Délégation Générale de la France au Levant. Le texte ci-dessous, en vertu de l'entente intervenue, n'a été officiellement promulgué qu'aujourd'hui, dimanche 8 juillet, à 6 heures du matin :
Le Gouvernement provisoire de la République française, désireux de répondre à la demande formulée par les gouvernements syrien et libanais concernant la prise en charge des unités militaires de recrutement local ;
Souhaitant manifester aux gouvernements syrien et libanais sa volonté de concorde en leur donnant pleine satisfaction en ce qui concerne ces unités ;
Considérant qu'en raison de la fin des hostilités en Europe, rien ne s'oppose plus au légitime désir de la Syrie et du Liban de constituer des armées nationales ;
Et heureux de voir la Syrie et le Liban investis de toutes les prérogatives de la souveraineté pour pouvoir jouer le rôle qui leur revient dans le concert des Nations-Unies ;
Déclare que ces troupes sont transférées aux Gouvernements syrien et libanais suivant des modalités qui seront définies dans un délai maximum de 43 jours.
Article paru dans L'Orient le 8 juillet 1945

9 Juillet 1945
Le texte du communiqué libano-syrien
Le Bureau de la Presse du Gouvernement libanais a publié dans la soirée d'hier le communiqué suivant :
A la suite de la déclaration faite par le G.P.R.F à la date du 8 juillet 1945, une réunion a été tenue à Chtaura le 9 juillet à laquelle ont pris part leurs Excellences Jamil Mardam Bey, Président du Conseil des Ministres par intérim, Ministre des Affaires Etrangères de Syrie, Abdel-Hamid Karamé et Henri Pharaon, respectivement Président du Conseil des ministres et Ministre des Affaires Etrangères du Liban. Les représentants des deux Pays se sont mis d'accord pour publier le communiqué commun : Les Gouvernements Syrien et Libanais ont pris connaissance de la déclaration publiée par le G.P.R.F. à la date du 8 juillet 1945 et portant transfert respectif à ces Gouvernements des troupes de recrutement local. En enregistrant cette déclaration du G.P.R.F. les Gouvernements Syrien et Libanais proclament la satisfaction qu'ils éprouvent à prendre leurs troupes en charge. Les deux Gouvernements ont décidé de désigner chacun une commission technique pour la prise en charge de ces troupes.
Article paru dans L'Orient le 10 juillet 1945

31 Juillet 1945
Crise ou pas crise ? Aux agapes parlementaires de Broumana les partis politiques n'ont pu prendre aucune décision importante.
Invités par M. Emile Lahoud, député du Mont-Liban, à un diner offert lundi soir à Broumana « pour examiner la situation », les vingt parlementaires – qui s'étaient trouvés, il y a dix jours, à la table de M. Gabriel Murr, à Dhour el-Choueir – se sont groupés avant-hier auprès du président de la commission des finances devenu depuis quelque temps, comme on sait, candidat acharné à un poste ministériel [...]
L'attitude des partis
Quant à l'attitude des partis, il fut difficile d'obtenir des députés présents une prise de position bien nette. Les « indépendants » ont déclaré, les uns qu'ils voteraient pour le gouvernement ; les autres, qu'ils voteraient contre. Ces derniers ont été, dit-on, plus nombreux que les premiers. Il en a été de même des « chaabistes » et des « destouriens » lesquels pourtant – affiliés à des partis soi-disant organisés – eussent dû avoir un sentiment général et catégorique. Les uns et les autres se sont interdits de faire connaître quelle conduite ils suivraient le jour du vote de confiance et, même, de quel principe ils s'inspiraient pour déterminer leur action. « Chaabistes », ni les « destouriens » ont ainsi exigé que leurs émules commençassent par livrer leur secret. Mais ni les « Chaabistes », ni les « destouriens » ne s'étant résolus à prendre l'initiative, il a été décidé de tenir, demain jeudi, une nouvelle réunion durant laquelle les deux partis – après s'être concertés, chacun à part soi – proclameront leur attitude définitive.
La réunion doit avoir lieu, à Beyrouth, à l'étude de M. Emile Lahoud. De l'issue de cette ultime entrevue doit dépendre, selon certains, le sort du cabinet Karamé : celui-ci, ou bien sera mis en minorité, ou bien obtiendra un vote de confiance massif sinon unanime
Article paru dans L'Orient le 8 janvier 1945

20 Août 1945
La démission officielle du Cabinet Karamé a été présentée hier
MM. Sami Solh et Abdallah Yafi se partagent les chances d'une difficile succession, on prévoit la constitution d'un ministère de 8.
La température de l'activité parlementaire, durant le week-end, est montée bien haut. La réception organisée samedi aux Vieux-Sérail, en l'honneur de la fin des hostilités dans le monde, avait déjà contribué à créer une atmosphère d'agitation politique très intense. Le Président Karamé ne s'était pas fait faute d'y déclarer, en effet, qu'il était fermement décidé à quitter le pouvoir et que rien ne le ferait changer de décision. L'Exposition Agricole – organisée Dimanche à Bickfaya par les Phalanges Libanaises et à laquelle a assisté le Président de la République, entouré des membres du Gouvernement et d'un grand nombre de députés – est venue, à son tour, constituer une occasion favorable pour la reprise des contacts commencés la veille au Sérail. On y vit des parlementaires former des groupes, plus ou moins restreints, et procéder à des échanges de vues sur la situation ministérielle. Il en fut de même, l'après-midi, dans les divers centres d'estivage où Ministres et députés ont l'habitude de se rencontrer : Souk-el-Gharb, Aley, Bhamdoun et Sofar ont été le théâtre des conciliabules et des intrigues de toute sorte que les circonstances actuelles rendent inévitables. Doivent notamment être signalées, en premier lieu, la réunion qui a groupé à Aley MM. Riad Solh, Sami Solh, Magid Arslane, Farid el-Khazen, Khalil Abi Jaoudé, Rafaat Kazoun, Kazem el-Khalil et Ibrahim Haïdar, et au cours de laquelle M. Sami Solh a eu un entretien d'une heure et demie avec M. Henri Pharaon, Ministère des Affaires Etrangères, et, en second lieu, le rassemblement de députés du Liban-Sud qui a eu lieu, à Bhamdoun, autour de M. Sabri Hamadé, Président de la Chambre.
Article paru dans L'Orient le 21 août 1945

21 Août 1945
Le Bureau de la Presse du Gouvernement Libanais a transmis dans la soirée d'hier le communiqué suivant : « Le mardi 21 août 1945, S.E. Abdel-Hamid effendi Karamé, Président du Conseil, et l'a chargé de former le nouveau Gouvernement. Ce dernier, tout en remerciant S.E. le Président de la République, l'a prié de le dispenser d'une telle mission. » « Dans la soirée du mardi, à 19 heures, S.E. le Président de la République a convoqué S.E. Sami bey Solh à sa résidence d'Aley et l'a chargé de former le nouveau Gouvernement. Ce dernier a accepté et il commencera ses consultations demain mercredi 22 août 1945 au Petit-Sérail » M. Sami bey Solh recevra les députés, aujourd'hui, à partir de 9 heures au Petit-Sérail, dans le bureau de la Présidence du Conseil.
Article paru dans L'Orient le 22 août 1945

3 Septembre 1945
Neuf députés, dont le Président Hamadé et M. Joseph Salem étaient absents
Prévue pour dix heures du matin, la séance de la Chambre s'est ouverte hier avec les quarante cinq minutes de retard traditionnel. Quarante-six parlementaires – y compris les membres du Gouvernement – avaient répondu à la convocation du secrétariat de la Chambre. Seul parmi les Ministres, M. Joseph Salem, qui se trouvait encore au Caire, faisait défaut. Le Président Hamadé étant toujours malade, c'est M. Georges Zouein, doyen d'age, qui est appelé à diriger les débats. Il est assisté de MM. Philippe Takla et Georges Akl, secrétaires provisoires.
Article paru dans L'Orient le 4 septembre 1945

2 Octobre 1945
La Chambre libanaise a voté hier :
1- Une Amnistie générale
2- La libre circulation des automobiles arrêtées au titre de l'effort de guerre
3- La création d'un tribunal militaire libanais
Ces votes ont été précédés d'un débat de politique générale sur la question palestinienne, l'évolution des négociations franco-libanaises et la réalisation d'un service de l'émigration.
La Chambre des Députés s'est réunie hier à 16 heures, sous la présidence de M. Sabri Hamadé. Trente et un parlementaires seulement, y compris les huit membres du Gouvernement étaient présents. Les tribunes réservées au public étaient quasi désertes, par rapport à l'affluence que connaît l'Assemblée au grand jour. [...]
Article paru dans L'Orient le 3 octobre 1945

2 Novembre 1945
Les manifestations d'hier à Beyrouth
L'anniversaire du 2 novembre a donné a d'imposants défilés et à de nombreux meetings de protestations.
La capitale libanaise – au même titre que toutes les capitales du Monde Arabe, et aussi bien qu'elles – a cessé hier toute activité pour protester, à l'occasion du 2 Novembre, contre la Déclaration Balfour. Les souks, les institutions scolaires, les établissements industriels et les boutiques des quartiers les plus éloignés de la ville ont fermé leurs portes, toute la journée durant. Les journaux, parus pour la plupart sur quatre pages encadrées de noir, ont consacré leur édition à l'événement du jour. [...]
Article paru dans L'Orient le 3 novembre 1945

22 Novembre 1945
La célébration de la journée de l'indépendance a Beyrouth
Hier, 22 novembre 1945, le Liban a célébré, avec un éclat tout spécial, voulu par le peuple et le gouvernement, le deuxième anniversaire de la réalisation de son Indépendance nationale. De très bon matin, Beyrouth a revêtu une atmosphère de fête : arrêt total de la circulation à la Place des Canons, pavoisement aux couleurs libanaises, service d'ordre renforcé dans les principales artères de la ville, exode d'une bonne partie de la population beyrouthine vers le lieu des cérémonies officielles, nouveaux uniformes des officiers de l'Armée et de la Gendarmerie, nouvelles coiffures des hommes de troupe et des gendarmes, etc. A la place des Canons, un détachement de la garde républicaine veillant au maintien de l'ordre aux alentours de la tribune officielle. Les agents de police se chargeaient, de leur côté, de contenir la foule déferlant des quatre coins de la Capitale. Entre huit et neuf heures, les unités de l'Armée et de la Gendarmerie défilent devant le monument aux martyrs et prennent les places qui leur sont réservées des deux côtés de la tribune.
Article paru dans L'Orient le 23 novembre 1945

26 Janvier 1946
Au cours d'une conférence de presse tenue hier au Vieux-Sérail, le Président du Conseil a annoncé
1. La désignation d'une commission ministérielle chargée d'élaborer un projet de modification de la Constitution
2. La détermination du Gouvernement à saisir le Conseil de la Sécurité du problème de l'évacuation des troupes étrangères
Profitant du calme que connaît le Vieux-Sérail à la fin de la semaine, les représentants de la semaine, les représentants de la Presse ont frappé hier à la porte de M. Sami Solh Président du Conseil et lui ont demandé de leur faire une déclaration sur la situation politique générale. En accueillant les journalistes, le Chef du Gouvernement – qui n'était semble-t-il pas préparé à faire de grands discours – leur promit de répondre aux questions qu'il voudraient lui poser.
Le problème de l'évacuation
Prenant la parole, un confrère demanda au Président Solh s'il était vrai que la Délégation libanaise à l'O.N.U. allait soulever le problème de l'évacuation des troupes étrangères stationnant au Liban, devant le Conseil de la Sécurité Internationale. Il lui fut répondu que le Gouvernement a donné des instructions à cet effet, à ses représentants à l'O.N.U. et qu'il attend, en ce moment le résultat de la démarche de ceux-ci. Un autre journaliste posa la question de savoir si le Conseil de la Ligue Arabe allait effectivement tenir sa prochaine session extraordinaire au Liban, ainsi que l'ont publié certains journaux. Le Président du Conseil répondit que le gouvernement a suggéré cette idée aux pays arabes, mais qu'aucune décision n'a encore été prise à ce sujet.
La modification de la Constitution.
Répondant à une troisième question, relative à une modification éventuelle de la Constitution, M. Sami Solh déclara : « Le gouvernement a désigné une commission composée du Président du Conseil et des Ministres de l'Intérieur et de la Justice, et l'a chargé de mettre sur pieds un projet de modification de la Constitution. Cette commission examinera également la question de la réforme du système actuel des élections législatives ». [...]
Article paru dans L'Orient le 27 janvier 1946

4 Février 1946
Au Conseil de Sécurité, une note libano-syrienne sur le problème de l'évacuation.
Londres, 4 Février – (Reuter). – Les gouvernements libanais et syrien ont envoyé à leur délégation respective à l'O.N.U. des instructions définitives leur demandant de soumettre au Conseil de Sécurité une note exposant leur évacuation des troupes étrangères du Levant. Le texte définitif de la note a été rédigé et sera soumis au Conseil de Sécurité. [...]
Article paru dans L'Orient le 5 février 1946

4 Mars 1946
Paris, 4 mars – (AFP) – Les délégations militaires française et britannique réunies à Paris ont adopté un programme concernant l'évacuation simultanée de la Syrie par les forces françaises et britanniques. L'évacuation commencera le 11 mars et s'achèvera le 30 avril.
Les délégations étudient actuellement le programme de l'évacuation du Liban.
A Beyrouth.
Hier soir, le gouvernement libanais n'avait reçu aucune communication officielle de la Délégation chargée des négociations de Paris. Les milieux autorisés du Petit-Sérail s'attendent toutefois à recevoir aujourd'hui, une première communication. On souligne, en effet, à Beyrouth, que les conversations franco-libanaises n'ont effectivement commencé qu'hier.
Article paru dans L'Orient le 5 mars 1946

8 Juillet 1946
Hier à 16 heures M. du Chayla est arrivé à Beyrouth. Le nouveau Ministre de France présenterait incessamment ses lettres de créance au Président de la République
M. du Chayla, nouveau Ministre de France au Liban, est arrivé hier à 16 heures à Beyrouth, par la voie des airs. Il était accompagné de M. de Laboulayé, ancien Chef du Cabinet Politique de la Délégation Générale, qui est nommé à un haut poste à la Légation. M. Du Chayla a été reçu, à l'aérodrome, par un représentant du Ministère des Affaires Etrangères ainsi que par le comte Ostorog, Ministre plénipotentiaire de France en mission, et les hauts-fonctionnaires de la Délégation Générale. Le nouveau Ministre de France s'est rendu immédiatement après son arrivée, à la Résidence du Président de la République, où il s'est inscrit au registre d'honneur. Il a ensuite visité M. Saadi Mounla, Président du Conseil, et M. Philippe Takla, Ministre des Affaires Etrangères. M. du Chayla présenterait incessamment ses lettres de créance au Président el-Khoury.
Article paru dans L'Orient le 8 juillet 1946

30 Août 1946
Le départ du Général Borgnis-Desbordes.
Le Général de division Borgnis-Desbordes qui fut le dernier Commandant supérieur des troupes françaises au Levant, a quitté hier Beyrouth à bord du « Montcalm ». Le Général Borgnis-Desbordes a été salué au quai par M. Fouad Ammoun, Directeur Général des Affaires Etrangères, au nom du Gouvernement et par le Colonel Chéhab, Commandant en Chef de l'Armée et le Lieutenant-Colonel Salem, Chef d'Etat-Major. Un détachement de l'Armée libanaise rendait les honneurs.
A la résidence française d'Aley
S.E. le comte du Chayla, Ministre de France, a donné Jeudi soir, en sa résidence d'Aley, une grande soirée, à l'occasion de l'escale du « Montcalm » à Beyrouth. Une foule de personnalités et le Tout Beyrouth se pressaient dans les jardins de la Résidence française.
Article paru dans L'Orient le 31 août 1946

10 Décembre 1946
Le Cabinet Mounla a officiellement démissionné hier soir.
Le décès de l'Emir Chakib Arslane, survenu dans la soirée lundi, a retardé de vingt-quatre heures le déveleoppement- et le règlement- de la crise ministérielle libanaise. Les parlementaires,les membres du gouvernement démissionnaire et le Chef de l'Etat lui-même ont été absorbés, durant toute la matinée d'hier, par les funérailles imposantes faites au leader arabe disparu. L'activité politique n'a pas tardé, néanmoins, à reprendre l'après-midi. On vit notamment, M. Saadi Mounla, Président du Conseil, et ses collaborateurs, se rendre à 17 heures à l'Hôtel de la Présidence, pour remettre au Président el-Khoury leur lettre de démission. Le Président, acceptant cette démission, a assuré les Ministres sortants de toute sa sympathie et les a priés d'expédier les affairescourantes en attendant la formation du nouveau Cabinet. [...] Article paru dans L'Orient le 11 déembre 1946

1er Janvier 1947
Les solennités de la fête de l'évacuation
Les solennités de l'évacuation devenue complète le 31 Décembre 1946, se sont déroulées le Mercredi 1er Janvier, selon le programme prévu, et dans un cadre de discrétion et de courtoisie pour lesquelles les autorités méritent bien d'être félicitées. Dès le 31 décembre au soir, les couleurs nationales et les autres instruments de parade des grands jours avaient été sortis à Beyrouth, et entre Beyrouth et Nahr el-Kalb, sans toutefois que ces préparatifs nuisent à l'ordre et au calme publics. Le 1er Janvier, au matin, des soldats libanais furent placés des deux cotés de la chaussée tout au long de la route qui conduit de la capitale à l'emplacement de la première cérémonie. A Nahr el-Kalb, les invités et une foule immense commencèrent à affluer. On vit successivement arriver les commandants de l'armée et de la Gendarmerie, les Directeurs de la Police et de la Sûreté Générale, la délégation syrienne, la délégation irakienne , M. Riad el Solh président du conseil et M. Habib Abi Chahla, président de la Chambre des députés. Le Président de la République Béchara el Khoury a été salué au son de l'hymne nationale à son arrivée, et prononça un discours. Le président El – Khoury, acclamé par la foule, découvrit ensuite la plaque commémorative de l'Evacuation. Un speaker de Radio Liban décrivait la cérémonie pour les Libanais qui n'avaient pas pu venir.
A La Place des Martyrs et au Grand Sérail :
Les officiels et les invités revinrent, immédiatement après à Beyrouth, où la deuxième solennité devait avoir lieu Place des Martyrs. Le Chef de l'Etat se rendit devant le monument aux Martyrs et y déposa une couronne de fleurs. Une minute de silence fut alors observée. Le Président el Khoury reçut enfin au Grand Sérail, les félicitations des personnalités libanaises et étrangères et des corps constitués. Le soir, une retraite aux flambeaux eut lieu dans les rues de la capitale, en même temps que des feux d'artifice étaient lancés des édifices publics.
Une partie du discours du Président de la République à cette occasion :
Libanais, par la volonté de Dieu tout puissant, par la Grâce des militants libanais de la mère patrie et de l'Emigration (...) par la Grâce de nos Martyrs (...) par la Grâce de notre Parlement et des Gouvernements successifs du régime d'indépendance (...) par la Grâce des Libanais inconnus qui ont lutté et souffert et qui n'ont pas hésité à apporter le sacrifice de leur sang s'est accomplie l'évacuation du territoire libanais par les troupes étrangères en cette quatrième année du régime d'Indépendance. C'est une page glorieuse dans l'Histoire du Liban. C'est un trésor inestimable que nous léguons aux générations à venir.
Article paru dans L'Orient le 3 Janvier 1947
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24 Janvier 1947
Depuis l'écroulement, du Kawkab el Chark, de triste mémoire, Beyrouth n'a pas connu un accident aussi grave que celui qui s'est produit hier, a 15 heures, à Zokak el-Blat. Un immeuble de 4 étages, abritant normalement plus de cent personnes, s'est écroulé, en moins de cinq minutes, enterrant sous les décombres de très nombreuses victimes. Apprenant la nouvelle, le Chef de l'Etat, le Chef du Gouvernement, les Ministres de l'Intérieur et des Affaires Etrangères, l'Administrateur de Beyrouth, le Directeur de la Police , le Commandant de la Place, le juge d'instruction et une très grande foule ont immédiatement accouru sur les lieux. Les sapeurs-pompiers et des contingents de l'Armée, alertés, sont venus à leur tour pour entreprendre de déblayer le terrain et de sauver les personnes qui pouvaient encore être sauvées. Au moment où nous écrivons ces lignes, le nombre des victimes s'élève a 7 morts (5 femmes et 2 hommes) et 3 blessés (1 femme et 2 garçons). Quatre victimes ont déjà été identifiées : ce sont Mahmoud Arafa, locataire de l'un des 4 étages, sa femme et sa fille, et le nommé Toufic Abou-Bechir El Arabi. Quatre enfants, par contre, ont pu être retirés vivants. Enquête faite, l'immeuble qui appartient au nommé Hassan Kammourie, qui avait édifié ses 3 derniers étages sur une vieille bâtisse, était habité par une famille arménienne et une colonie kurde. Les travaux de sauvetage se sont poursuivis, tard la nuit, grâce à des projecteurs géants de l'Armée. Vers 21 heures, les décombres prirent feu et les opérations de sauvetage furent interrompues pour permettre aux pompiers d'éteindre l'incendie, qui aurait été provoquée par les appareils à oxygène utilisés par les sauveteurs pour déblayer les décombres.
Article paru dans L'Orient le 25 Janvier 1947

28 Janvier 1947
L'adhésion du Liban au Fonds Monétaire International
Le gouvernement a mis au point un projet de loi urgent, qui sera transmis à la Chambre des députés, autorisant l'adhésion du Liban à la Banque Mondiale et au Fonds Monétaire International.
M. Charles Malek, Ministre du Liban à Washington avait dernièrement fait connaître au Gouvernement les conditions de participation à cette dernière institution qui sont :
1. L'autorisation préalable du Parlement :
2. Le dépôt d'un montant de 4 millions et demi de dollars à la Banque Mondiale.
3. Le dépôt d'un montant équivalent auprès du Fond Monétaire International
En contrepartie, le Liban bénéficierait de facilités de change et notamment d'avances consenties par l'uns et l'autre des deux institutions dont il s'agit.
Un exposé des motifs, reprenant ces conditions dans le détail et faisant valoir les avantages de la participation du Liban aux deux organismes, accompagne le projet de loi.
On s'attend à ce que la Chambre examine ce projet au cours de sa session extraordinaire actuelle.
Article paru dans L'Orient le 29 Janvier 1947

20 Mai 1947
Attentat contre M. Raymond Eddé
Des coups de feu ont été tirés sur le fils du leader du « Bloc National » sur la route de Jbeil à Beyrouth. Dans la nuit du Lundi à Mardi, Me Raymond Eddé, fils de M. Émile Eddé, ancien président de la république, et Leader du « bloc national » qui rentrait de Jbeil à Beyrouth a échappé a un guet-apens organisé, selon toute vraisemblance, par les ennemis politiques du Bloc National. Au moment où la voiture du Me Eddé traversait le pont de Jbeil vers 2 heures, une rafale de coups de feu fut tirée dans sa direction. Raymond Eddé et ses compagnons, stoppèrent immédiatement et se lancèrent à la poursuite de leurs agresseurs. Mais ceux-ci réussirent à s'échapper sans avoir pu être identifiés. M. Raymond Eddé est reparti hier pour Jbeil pour y poursuivre la campagne électorale du Bloc National. La nouvelle de l'attentat a provoqué dans tous les milieux libanais et étrangers, la plus vive indignation. On est unanime à stigmatiser les procédés de lâche terrorisme auxquels n'hésitent pas à recourir dans leur affolement, certains personnages qui sentent croître leur impopularité et qui considèrent que la bataille électorale est, pour eux, déjà perdue.
Article paru dans L'Orient le 21 Mai 1947

27 Mai 1947
Le dépouillement du scrutin est interrompu et le Mohafez du Mont-Liban suspendu de ses fonctions
Un coup de théâtre s'est produit hier, pendant que se poursuivait le dépouillement des bulletins du Mont-Liban. Tandis que l'on attendait avec impatience la publication des « résultats officiels » des opérations du Mont-Liban, un événement inopiné venait bouleverser toutes les prévisions et opérer un renversement complet de la situation. Trois ministres du gouvernement Riad el Solh : MM Camille Chamoun, Kamal Joumblatt et Gabriel Murr, convaincus de la gravité de la situation, se réunissaient en effet, dans la soirée de lundi, au domicile de M. Joumblatt, afin d'examiner les mesures immédiates à prendre pour faire face à la réaction de l'opinion. Ces 3 ministres, après examen et délibération, ont estimé que le Mohafez du Mont-Liban, responsable des irrégularités, ne pouvait plus demeurer dans ses fonctions et, encore moins, continuer à présider aux travaux de dépouillement des urnes. MM. Chamoun, Joumblatt et Murr ont décidé, en conséquence, de demander la suspension de ses fonctions de M. Hussein Jisr et la révision du dépouillement par les soins de la Commission de Magistrats chargée de surveiller les opérations électorales. Un mémoire, faisant état de cette double réclamation, fut aussi rédigé et remis sans retard à M. Riad Solh, Président du Conseil. Les 3 ministres annonçaient qu'ils se considéraient comme démissionnaires, s'ils n'étaient déférés sur le champ à leur demande.
Article paru dans L'Orient le 28 Mai 1947

30 Juin 1947
Grève générale de la Presse :
Pour protester contre la pratique dictatoriale de la suspension administrative, les journaux libanais ne paraîtront pas durant 3 jours. A l'issue de l'Assemblée Générale de la presse qui s'est tenue hier au siège du Conseil municipal la déclaration suivante a été publiée :
« La presse libanaise n'ayant cessé de protester contre la suspension administrative des journaux, déclare que cette pratique dictatoriale instituée sous le régime du Mandat, est contraire à la Constitution et ne saurait être maintenue plus longtemps sans faire injure à la dignité, à la souveraineté et à l'indépendance national ». Toutes les démarches faites jusqu'ici auprès des gouvernements, étant demeurées sans résultat, la presse, dans son Assemblée Générale du 30 juin a décidé d'inviter le Gouvernement à abroger l'arrêté 3080 relatif à la suspension administrative, et a décidé en outre de se mettre en grève pendant 3 jours en signe de protestation »
Article paru dans L'Orient le 1 Juillet 1947

30 Janvier 1948
Coup de théâtre sur la plan monétaire : le Liban décide de signer l'accord proposé par la France tandis que la Syrie raidit son attitude
Les ministres libanais sont chargés de faire connaître aux responsables syriens que cette décision ne saurait influer sur la politique de collaboration entre les deux pays
Au Conseil des ministres, M. Riad el-Solh exposa à ses collaborateurs la situation issue de la détermination syrienne de ne pas signer l'accord monétaire. Il fit ressortir les deux termes de l'alternative devant laquelle se trouve, de ce fait, placé le Liban : se solidariser avec la Syrie et subir avec elle les conséquences d'un avenir monétaire très aléatoire : ou bien conclure l'accord proposé par la France et, par le fait même, se trouver contraint, dans bien de domaines, de séparer les intérêts (communs) libanais et syriens. Le président du Conseil souligna, en outre, que le Liban n'entendait pas, en acceptant de conclure l'accord, se soumettre à un « mandat » économique de la France, mais que les « circonstances » financières rendaient souhaitable la conclusion du dit accord.
Une discussion s'institua alors entre les membres du gouvernement, qui fut clôturée par la présentation d'une motion suggérant :
1. D'effectuer une ultime démarche auprès du gouvernement syrien
2. D'informer le gouvernement syrien, au cas où ce dernier persisterait dans sa détermination, que le Liban se trouve obligé de conclure l'accord proposé, mais que ceci ne préjuge rien de l'intention des autorités libanaises de poursuivre la politique de collaboration étroite libano-syrienne pratiquée depuis 1943.
Les ministres libanais optent pour l'accord de Paris.
Il fut alors établi que le capital libanais ne pouvait pas être exposé aux effets d'une dévaluation de la monnaie, qui représenterait une perte de substance grave, tandis que la Syrie pouvait compter, dans une pareille éventualité, sur sa production agricole et industrielle. Il apparut en outre, aux ministres, que les conséquences d'une désolidarisation monétaire avec la Syrie ne seraient, en aucun cas, plus graves que celles d'une dévaluation de la livre libanaise, et qu'il valait mieux, dans ces conditions, opter pour la motion présentée. Celle-ci fut en définitive approuvée.
Article paru dans L'Orient le 31 Janvier 1948

21 Avril 1948
La direction de la Sûreté générale a présenté au ministère de l'Intérieur un rapport dans lequel il est indiqué que le nombre de Palestiniens réfugiés au Liban est de 23 000 au 15 avril. Il leur a été délivré des permis de séjour provisoires qu'ils renouvellent périodiquement. Ce même rapport signale que 30 000 Syriens, pour la plupart originaires d'Alep et de la Djézireh, ont pénétré au Liban pour s'y établir définitivement. Un voilier palestinien a débarqué à Tyr un certain nombre de réfugiés de Palestine. Le bateau avait quitté le pays sans mettre ses papiers en règle; le gouvernement libanais a cependant donné des instructions à la Sûreté pour ne pas faire de difficultés au débarquement des réfugiés en raison de la situation troublée en Palestine qui les empêche souvent d'effectuer les formalités administratives nécessaires à leur voyage.
Article paru dans L'Orient le 22 Avril 1948

20 Mai 1948
M. Camille Chamoun a présenté sa démission : dans sa lettre au Président du Conseil , le Ministre de l'Intérieur met l'accent sur le divorce entre l'Assemblée et la Nation
M. Camille Chamoun a démissionné. Avec cette démission, l'amendement de la Constitution et la crise ministérielle sont entrés dans leur phase décisive. La lettre de démission de M. Chamoun a été présentée hier matin. Cette démission ouvre virtuellement une crise ministérielle qui ne sera effective qu'après l'amendement de l'article 49 et la réélection du président El-Khoury. En attendant, les portefeuilles de l'Intérieur et de l'Hygiène que détenait M. Chamoun, ont été attribués respectivement au Président du Conseil et à l'Emir Magid Arslane. La nouvelle de la démission a été accueillie avec une certaine surprise. Quoi qu'il en soit, cette démission rend déjà plus difficile un simple remaniement du cabinet. Le projet d'amendement de l'article 49 est actuellement à l'étude dans les commissions parlementaires. A moins d'imprévus, l'Assemblée le votera après deux jours, et la réélection aura lieu dans le courant de la semaine prochaine. Tout de suite après, le Cabinet pourrait être remanié. Mais la démission de M. Chamoun ouvrant la voie à une troisième ministrable pourrait nécessiter une démission de tout le gouvernement d'autant plus que la place laissée vacante par M. Chamoun revient à un maronite et que les ministrables de cette communauté sont nombreux. Aussi s'attend-on, dans ces conditions, à la démission collective du Cabinet et à ce que M. Riad Solh soit chargé d'en former un nouveau. Voici le texte du projet d'amendement constitutionnel déposé sur le bureau de la Chambre :
« Contrairement aux prescriptions de l'article 49 de la Constitution et d'une façon exceptionnelle, la réélection du Président de la République actuel est autorisée. Une troisième réélection n'est autorisée que 6 ans après l'expiration de son second mandat.
Article paru dans L'Orient le 21 mai 1948

27 Mai 1948
S.E.M. Béchara El Khoury a été réélu hier, président de la République par l'Assemblée unanime. Après sa réélection, le président de la République est venu en cortège officiel au Parlement où il a prononcé un discours dans lequel il a remercié l'Assemblée et la Nation pour la confiance qu'elle lui a accordée. La direction de la presse et de la propagande nous transmet le communiqué suivant émanant du Cabinet de la présidence de la République : « C'est un sujet de satisfaction générale que la nation renouvelle sa confiance à M. Béchara el Khoury. Cependant les circonstances issues de la situation actuelle en Palestine ont amené le président de la République à exprimer le désir que la population s'abstienne de toute manifestation et de toute réjouissance. » La direction de la Presse communique également : « Le président de la République à l'occasion de sa réélection, a fait don au ministère de la Défense nationale, de 1000 livres libanaises, à l'intention de l'Armée. »
Article paru dans L'Orient le 28 Mai 1948

26 Juillet 1948
M. Riad Solh a présenté sa démission au chef de l'Etat et a été immédiatement chargé de former le nouveau gouvernement
Frangié, Murr, Arslane, Oueini, Assaad, Dr Khoury et Tacla feraient partie du Cabinet.
Un Conseil des Ministres s'est tenu hier matin à Aley pour l'examen du projet de réorganisation des cadres administratifs de l'Etat, tel que la Commission compétente l'a préparé. Le projet a été approuvé en grande partie. Dans la soirée du même jour, le président du Conseil réunissait les ministres à son domicile à Aley et leur faisait part de son intention de présenter sa démission au chef de l'Etat, pour des considérations de politique intérieure. Comme nous l'avions prévu depuis le début de la crise, le nouveau Cabinet de M. Riad Solh ne comprendra que 4 ministres nouveaux, MM. Gabriel Murr, Hamid Frangié et l'Emir Magid Arslane conservant leurs portefeuilles.
Article paru dans L'Orient le 27 Juillet 1948

16 Novembre 1948
Conférence de l'UNESCO : La cérémonie solennelle d'ouverture de la 3e conférence, sera présidée ce matin par le chef de l'Etat
La troisième conférence générale de l'UNESCO s'ouvre aujourd'hui à Beyrouth. A 11h30, M. Béchara el Khoury présidera, à la Maison de l'UNESCO, la cérémonie de bienvenue en l'honneur des délégués. L'ouverture de la section aura lieu l'après-midi à 17 heures. Une imposante cérémonie a marqué la remise officielle des clés du Palais de l'UNESCO au directeur général de l'Organisation.
Voici l'ordre du jour de cette troisième session :
1. Ouverture de la session par le chef de la délégation du Mexique.
2. Constitution des :
- Comité de vérification des pouvoirs.
- Comité des candidatures
- Comité du règlement
3. Rapport du comité de vérification des pouvoirs.
4. Adoption de l'ordre.
5. Rapport du comité du règlement et adoption du règlement intérieur de la conférence.
6. Rapport du comité des candidatures et élection du président et des vices- présidents.
7. Examen des recommandations du conseil exécutif concernant l'admission de nouveaux membres.
8. Examen des recommandations du Conseil exécutif concernant l'admission d'observateurs d'organisations internationales non gouvernementales à la troisième session de la Conférence générale.
9. Constitution des commissions et renvoi aux commissions de certaines questions.
Article paru dans L'Orient le 17 Novembre 1948

21 Janvier 1949
Un mandat d'amener a été lancé contre le Directeur du « Nahar »
L'offensive contre la liberté de la presse se développe. Une instruction vient d'être ouverte, par la Justice Militaire contre notre confrère Ghassan Tuéni. Dans la matinée d'hier, le Président Riad Solh a longuement reçu dans son bureau du Grand Sérail le directeur de l'intérieur et le directeur de la presse, en présence du directeur général de la Justice. Cette conférence portait sur l'article, reproduit hier, en éditorial, par le Nahar. Dans cet article, il était précisé que le président Riad Solh avait eu, lors de son récent séjour dans la capitale française, des contacts personnels avec les représentants d'Israël. Le « Nahar », ayant par ailleurs, donné des informations considérées par le Sérail comme portant atteinte à l'Armée, il a été décidé de déférer son Directeur devant le tribunal militaire. Les poursuites engagées contre M. Ghassan Tuéni, constituent une nouvelle phase de la bataille des libertés. Comme tous ses confrères de la Presse nationale, l'Orient tient en cette circonstance, à exprimer au Nahar, sa plus vive sympathie et à l'assurer de sa solidarité.
Article paru dans L'Orient le 22 Janvier 1949

21 Janvier 1949
Les pourparlers relatifs à l'évacuation par les Juifs des villages qu'ils occupent au Liban-Sud, continuent à retenir toute l'attention du gouvernement. En marge de cette affaire et en prévision de la session extraordinaire de l'Assemblée, des projets dits de « réforme » sont encore agités. Hier à 12h 30, une réunion s'est tenue en présence de M. Hamid Frangié et de M. Fouad Ammoun. Le Président du Conseil a assisté à une partie de la conférence. Il ne fait pas de doute que cette réunion avait pour objet l'examen des propositions faites par les juifs pour l'évacuation des villages libanais. Ces propositions ont été reçues par le Ministère des Affaires étrangères et les milieux officiels observent la plus grande discrétion sur leur teneur. Un responsable a précisé à ce sujet que le silence s'impose dans l'intérêt de la cause. Ce même responsable a refusé de confirmer ou de démentir la nouvelle parue dans la presse suivant laquelle un accord a été déjà conclu et que l'exécution de cet accord dépend de la ratification des autorités responsables.
Article paru dans L'Orient le 22 Janvier 1949

28 Janvier 1949
Les conversations libano-syriennes ont repris, hier, à Beyrouth. La conférence entre les deux parties a eu pour seul et unique objet un projet d'accord libano-syrien sur le passage des pétroles en Arabie, plus précisément sur le partage des redevances du Tapline entre les deux pays, sur l'emploi de la main d'oeuvre et sur le principe de la franchise douanière. La réunion a commencé à midi, au Ministère des Affaires étrangères, le ministre syrien des finances a déclaré : « Nous sommes parfaitement d'accord avec nos collègues libanais sur tous les problèmes ». Nous croyons savoir que les deux parties ont conclu un accord sur les trois questions indiquées plus haut : partage des redevances, emploi de la main d'oeuvre et franchise douanière.
Article paru dans L'Orient le 29 Janvier

28 Février 1949
Les négociations libano-juives commencent aujourd'hui
Différentes agences d'information ont câblé hier, de Haïfa et de Tel-Aviv, que M. Shertok a annoncé que les négociations d'armistice avec le Liban commenceraient presque sûrement aujourd'hui à Nakoura. On n'a pas pu obtenir à Beyrouth, une confirmation officielle de ces informations ; mais toute l'activité ministérielle enregistrée hier au Sérail paraissait être relative à ces futures négociations. On a pu apprendre, d'une source digne de confiance que le Conseil a été appelé à étudier le texte officiel de l'armistice signé par l'Egypte et le texte d'un projet d'armistice libano-israélien. Suivant les milieux bien informés, cet accord serait signé aujourd'hui-même à Nakoura.
Article paru dans L'Orient le 1er Mars 1949

10 Mars 1949
Une commission créée hier sera chargée d'organiser l'évacuation des troupes israéliennes et la fixation de la ligne de démarcation
Les délégations libanaise et israélienne ont tenu hier deux réunions. Nous avons pu apprendre que les délégations libanaises et israéliennes ont pris deux importantes décisions: une commission militaire a été chargée de préparer un projet d'évacuation des troupes israéliennes, de veiller sur l'exécution de cette évacuation, et de fixer la trace de la ligne de démarcation. Une seconde commission a été chargée de rédiger le projet définitif d'armistice et de mettre au point le texte anglais et français du projet. Cette commission s'est mise au travail dès hier et a quasi terminé son travail. Le projet d'armistice est prêt. Quelques points de détails seront réglés à la séance prochaine. Quant à la commission militaire, son travail sera plus long.
Article paru dans L'Orient le 11 mars 1949

12 Novembre 1949
Malgré l'excellence des récoltes en 1949, l'agriculture dans la Békaa subit cette année une crise grave.
C'est certainement la région libanaise qui a le plus souffert. Car elle ne bénéficie pas comme le littoral, d'une production de légumes, primeurs ou tardifs et d'arbres fruitiers comme le bananier. La baisse des prix des céréales et des légumes enregistrée cet été est catastrophique. Le kilo de blé s'est venu en moyenne à 65 P.L en 1948 et seulement à 19 PL en 1949. D'où une baisse de plus de 70%. Le kilo de pommes de terre s'est vendu en moyenne à 9 P.L. en 1949 contre 20 P.L. en 1948. D'où une baisse de plus de 50 %. Partout au Liban la situation des agriculteurs est difficile: dans la Békaa cette situation est désastreuse. Les agriculteurs ne peuvent régler leurs dettes. La plupart des traites demeurent impayées et sont renouvelées. Leur situation est telle qu'ils ne peuvent assurer leur subsistance cet hiver, ni les frais de la culture de la saison prochaine.
Article paru dans L'Orient le 13 novembre 1949

17 Novembre 1949
Au cours d'une conférence de presse tenue hier à 12 heures, au domicile M. Kamal Joumblatt, en présence des représentants de la plupart des partis coalisés, M Camille Chamoun, Président du Comité des partis, et M. Salah Labaki, secrétaire du Comité, ont donné lecture du texte de la réponse des partis coalisés au message du 21 Septembre. Dans ce texte figurent les décisions des 6 partis coalisés( union républicaine, Comité Nationale de la Libération, Parti socialiste progressiste, An Nida al Kaoumi, Bloc National) portant approbation du texte en question. Voici quelques principaux points qui se dégagent de ce manifeste :
La légalité des pouvoirs : dans le préambule, le manifeste renouvelle la déclaration des partis sur l'illégalité des Pouvoirs au Liban. Il dénie d'autre part, au chef de l'Etat le droit de s'adresser directement au peuple et de lui promettre des réformes au nom du Gouvernement responsable. Le chef de l'Etat étant en effet irresponsable aux termes mêmes de la Constitution. Le Pacte de 43 : Le président de la république ayant évoqué, dans son message du 21 septembre, le pacte de 43, les partis coalisés répondent que ce pacte n'est pas l'oeuvre d'un gouvernement ou d'un homme mais est l'expression de la volonté nationale qui se perpétue à travers les siècles et dont la manifestation en 43, par le truchement d'hommes d'Etat déterminés, n'était qu'un moment de l'histoire. Les partis coalisés définissent ensuite ce pacte comme étant la volonté permanente des libanais de voir régner dans le pays la justice, l'égalité et la liberté, le respect de la personne humaine, de la famille et des valeurs spirituelles.
Article paru dans L'Orient le 18 novembre 1943

9 Mars 1950
L'agresseur, Toufic Rafeh Hamdan a été blessé à la jambe et arrêté par l'ordonnance de M. Riad Solh : 2 personnes ont été tuées, 2 autres blessées.
L'attentat et les faits :
Hier à 18h 30, le président Riad Solh, a été l'objet d'un attentat qui aurait pu avoir les suites les plus funestes, et qui a provoqué dans tout le Liban une profonde émotion. Accompagné du brigadier Abdul Aziz Arab, M. Riad Solh se rendait à une réception à laquelle il avait été invité par la famille Ghalaini, aux Arts et Métiers. Au moment où il descendait de voiture, un individu armé se porte vers lui, et tire 3 balles en direction du président du conseil. Les 3 balles l'effleurent sans le toucher. Manifestant un sang froid et un calme admirable, le chef du gouvernement désigne un brigadier l'assaillant et lui crie de l'épargner. En même temps il s'élance vers son agresseur. Celui-ci se retourne et décharge son arme puis essaye de s'échapper. 4 personnes sont atteintes, 2 mortellement. Le brigadier Arab riposte et réussit à le toucher à la jambe. Le criminel lève les bras, il est immédiatement désarmé. Sur lui on découvre une grenade à main qu'il n'avait pas eu le temps d'utiliser.
Nullement affecté par l'attentat, M. Riad Solh a tenu à ne pas interrompre la réception à laquelle il assistait. M. Riad Solh s'est ensuite rendu auprès du Président de la République qui lui a exprimé ses félicitations.
Article paru dans L'Orient le 10 Mars 1950

13 Mars 1950
Radio Damas a diffusé hier un communiqué officiel du gouvernement syrien annonçant la rupture des relations douanières syriennes avec le Liban.
1) Le communiqué rappelle le texte de la note adressée au Liban, la semaine dernière, note invitant le Gouvernement de Beyrouth « à raffermir ses relations économiques en leur donnant des bases équitables et solides. »
Le communiqué indique que dans ce but, le gouvernement syrien avait proposé au Liban une union économique totale.
2) Le Gouvernement libanais, poursuit le communiqué, a repoussé l'union monétaire et l'union économique totale. Il a été jugé que l'union monétaire était inutile et indique qu'il laissait à la Syrie le soin de renforcer sa monnaie pse sar ses propres moyens. En cela, le gouvernement libanais est revenu sur ses engagements qu'il avait souscrit dans l'accord de Chtaura, du 8 Juillet 1949, en particulier sur l'engagement contenu dans l'Art 11 et conçu comme suit : « Les deux gouvernements prendront des mesures communes propres à supprimer les différences des cours du change des 2 monnaies ».
3) « dans ces conditions, il est devenu évident que l'intérêt de la Syrie ne permettait pas le maintien du statu quo avec tous les dangers et toutes le servitudes qu'il comporte. Le gouvernement syrien a estimé donc qu'il était nécessaire pour la Syrie de reprendre son entière liberté afin de régler ses difficultés économiques et monétaires suivant une politique compatible avec les intérêts du pays.
4) « Pour sauvegarder les intérêts économiques et monétaires de la Syrie, le gouvernement a adopté diverses mesures provisoires en attendant d'établir, dans un proche avenir, une législation définitive. Les mesures provisoires qui entreront en vigueur le 14 Mars sont les suivantes :
- Application du règlement des changes aux opérations entre le Liban et la Syrie, ceci équivaudrait, selon l'Agence France Presse, à l'arrêt des opérations commerciales entre les 2 pays.
- Interdiction aux personnes qui se rendent au Liban ou qui en viennent de porter des sommes supérieures a 50 livres syriennes.
- Interdiction du transport des marchandises du Liban en Syrie. A l'exception des produits passant en transit, des marchandises exemptées de taxes douanières et enfin des carburants.
- Etablissement de postes douaniers et de contrôle supplémentaires à la frontière libanaise afin d'empêcher toute contrebande.
Article paru dans L'Orient le 14 Mars 1950

5 Aout 1950
Deux libanais blessés au cours d'une incursion sioniste.
Les habitants des villages frontaliers de Saadié et Tarchiha ont été éveillés en sursaut, au cours de la nuit dernière, par des coups de feu et le son d'avions volant en formation de combat. D'après les renseignements parvenus au Ministère des Affaires étrangères, ces bruits venaient des manoeuvres qu'effectuait l'armée israélienne près de la frontière libanaise. Au cours de la même nuit, les troupes israéliennes ont traversé la frontière et assailli le village de Amra. Les soldats se sont emparés du bétail et ont tiré plusieurs coups de feu dans la direction des habitants dont deux ont été blessés. La gendarmerie, qui a mené une enquête sur les incidents, a trouvé un cheval abandonné par les israéliens. Le ministère des Affaires étrangères a protesté contre les agissements de l'armée israélienne.
Article paru dans L'Orient le 4 Août 1950

8 Septembre 1950
La délégation libanaise quittera Beyrouth demain matin par avion via Paris. Elle se compose du Ministère des Affaires étrangères, du ministère de l'Agriculture, du Secrétaire Général des Affaires étrangères et du Directeur général du Cabinet de la présidence du conseil. On souligne à la veille du voyage, que la mission de la délégation est en tout premier lieu, d'assurer le succès de la candidature du Liban au conseil de sécurité. Le grand nombre des membres de la délégation se justifie par l'importance des contacts personnels en vue du succès recherche. En second lieu, le sort des réfugiés de Palestine constituera la tache la plus dure de la délégation. Enfin l'ordre du jour de la session de l'ONU comporte la question de l'aide aux pays insuffisamment développés.
Article paru dans L'Orient le 8 Septembre 1950

30 Septembre 1950
Les réfugiés palestiniens au Liban
Le gouvernement libanais a fait paraître le communiqué suivant :
Le bureau de district de l'UNRWA pour le Liban communique les renseignements suivants valables au 25 septembre 1950 :
Effectif : Le nombre de réfugiés palestiniens vivant actuellement au Liban s'élève à : 128 155.
Camps : 12 camps ont été ouverts en faveur de 30 360 réfugiés dont 21 283 sont sous tentes, 6993 dans des bâtiments, 1777 dans des maisonnettes, et 307 sous baraques.
La totalité des tentes sous lesquelles vivent les réfugiés sera perméabilisée ou changée avant la saison d'hiver. Grâce à l'appui du gouvernement, un nouveau camp vient d'être ouvert près de Beyrouth. Ce camp est destiné à recevoir prochainement les réfugiés qui vivent dans des conditions difficiles aux abords de la capitale.
Education : 13 écoles ont été ouvertes à nouveau après les vacances. 3264 enfants y sont instruits par 12 directeurs et 62 maîtres. La plupart de ces écoles sont installées sous des tentes.
Ravitaillement : La distribution de vivres aux réfugiés s'est fait au mois de Septembre par 132 centres qui distribuèrent : farine, sucre, blé, pommes de terres, riz, huile, lait entier, lait écrémé, légumineuses.
Service médical : Le service médical du district déploie une importante activité. La clinique centrale de Beyrouth soigne en moyenne 310 maladies par jour. Dans l'ensemble l'état de santé des réfugiés est on et l'on ne signale aucune épidémie
Article paru dans L'Orient le 1er Octobre 1950

22 Novembre 1950
Abdel-Hamid Karamé est mort
M. Abdel-Hamid Karamé est décédé hier, à l'hôpital américain de Beyrouth, à la suite d'une longue et douloureuse maladie. La mort du grand leader tripolitain a plongé ses nombreux amis, les milieux politiques et la capitale du Liban–Nord, dans une profonde consternation. M. Abdel-Hamid Karamé était pendant de longues années, Mufti de Tripoli, puis député et président du Conseil sous le nouveau régime d'indépendance. Atteint depuis plusieurs années d'une grave maladie, il devait se retirer dernièrement de la vie politique tout en continuant, cependant, à exercer une influence considérable dans son milieu. Après avoir mené une lutte persévérante sous le Mandat, il s'était rallié au régime de l'indépendance instauré en 1943 et au pacte d'union nationale dont il constituait un des plus solides piliers. En rendant ce dernier hommage au défunt, l'Orient exprime à sa famille ses condoléances émues.
Article paru dans L'Orient le 24 novembre 1950

26 Décembre 1950
Apres 10 mois de blocus, la frontière libano-syrienne a été entrouverte :
Après 10 mois de rupture et 7 mois de négociations , les gouvernements libanais et syriens sont parvenus à un accord partiel portant sur l'échange des produits locaux agricoles et industriels sous le régime du tarif douanier ordinaire. Cet accord est basé sur ce qu'on a appelé la « solution intermédiaire » proposée à Damas. Cet accord laisse sans solutions les autres problèmes dont le transit, les déplacements des personnes et des biens. Le communiqué officiel :
« A la suite des négociations engagées entre le gouvernement libanais et le gouvernement syrien, il est convenu que :
1) L'échange des produis agricoles et industriels nationaux entre les 2 pays commencera, dès cette nuit d'après les besoins de la consommation de chacun d'eux et sous réserve que cet échange sera soumis aux taxes douanières, aux lois et aux règlements appliqués dans chacun des 2 pays.
2) Seront considérés produits nationaux de chacun des 2 pays, les marchandises dans la production desquelles les matières premières et la main d'oeuvre locale représentent 50 % au moins de la valeur totale. »
Article paru dans L'Orient le 27 décembre 1950

7 Janvier 1951
Le syndicat de la presse décrète la grève générale
A l'issue d'une réunion tenue dans la matinée d'hier, le Syndicat de la Presse a fait paraître le communiqué suivant : « Etant donné que les autorités continuent à recourir à l'arrestation des journalistes avant de les traduire devant le tribunal et continuent, d'autre part, à leur appliquer une loi unique. Le conseil du syndicat décide de décréter la grève générale des journaux du Liban à partir de demain ».
« La grève qui se poursuivra jusqu'à nouvelle décision du Conseil du Syndicat, visée à la réalisation des deux revendications suivantes :
1. Abrogation de l'arrestation préventive.
2. Adoption par le gouvernement des amendements à la loi sur la presse, proposés par le syndicat et transmission de ces amendements à la Chambre »
Article paru dans L'Orient le 8 janvier 1951

26 Janvier 1951
La grève des étudiants est entrée dans son cinquième jour et s'étend maintenant à 2000 étudiants inscrits aux Facultés de Droit, de Médecine, de Pharmacie et d'Art Dentaire à l'Ecole d'Ingénieurs, au centre d'Etude Mathématiques et à l'Académie Libanaise des Beaux Arts. Les étudiants avaient présenté, le 23 décembre dernier, au Ministre de l'Education Nationale, une requête dans laquelle ils se plaignaient des nouveaux élèves atteints par les frais de scolarité. Considérant que par suite de la crise économique, leurs parents ne peuvent et ne doivent plus supporter de telles charges, les étudiants revendiquaient la gratuite totale de l'enseignement supérieur. N'ayant pas obtenu satisfaction, les étudiants ont décrété la grève générale.
Article paru dans L'Orient le 27 Janvier 1951

28 Février 1951
L'accord libano - américain pour l'exploitation du Litani
L'accord stipule que les deux gouvernements collaboreront pour la préparation de l'étude technique du projet du fleuve Litani. Le gouvernement américain déléguera 12 experts. Le gouvernement libanais mettra à la disposition des experts tout ceux dont ils auront besoin : bureaux, moyens de transport... Après cette première étape, commencera l'étape de l'exécution. Le gouvernement libanais assumera la réalisation de cette entreprise nationale, qui vise à exploiter au maximum les ressources du fleuve Litani. Cet accord, intervenu dans le cadre du pont IV, stipule que les experts américains, travaillant en collaboration avec le Gouvernement libanais, effectueront des études préliminaires dans les trois domaines suivants : Irrigation, Energie hydro-électrique, développement industriel de la région. La tâche des techniciens américains consistera à faire des reconnaissances de terrains en vue de déterminer le débit d'eau disponible, d'examiner les emplacements éventuels pour la construction de barrages et d'établir des plans d'irrigations. Les experts étudieront également des mesures pour combattre le paludisme et la pollution de l'eau, ainsi que les possibilités de l'énergie hydro-électrique pour l'usage industriel. En outre, ils évalueront les sommes nécessaires pour l'application du projet d'exploitation des eaux du Litani ainsi que les bénéfices qu'en retiraient le pays.
Article paru dans L'Orient le 1er Mars 1951

13 Mars 1951
Le gouvernement accorde le droit de vote à la Libanaise
M. Paul Fayad, Vice-président du Conseil, a reçu hier matin, une délégation représentant les organisations féministes. Cette délégation venait s'informer de la réponse du gouvernement aux revendications de la femme libanaise au sujet de l'égalité des droits politiques. M. Fayad a répondu que le gouvernement a accepté de reconnaître aux femmes le droit d'élire dans les élections législatives, le gouvernement en admet le principe, mais préfère laisser la décision à la « Chambre ».
Article paru dans L'Orient le 14 Mars 1951

16 Avril 1951
Premiers résultats des élections : 67 sièges sur 77 sont attribués : Abi Chahla (à Beyrouth), Murr, Khalil Abijaoudé, Wadih Naïm (au Metn), Frangié (au Nord)
Pour la première fois peut-être depuis 30 ans, le Liban a voté et vote librement. La consultation nationale du 15 Avril a eu lieu dans des conditions qui ont dépassé les prévisions les plus optimistes du Gouvernement lui-même. Sauf quelques incidents localisés, et qui n'ont d'ailleurs pas influé sur les résultats généraux du scrutin, les opérations de vote se sont déroulées avec une régularité impeccable, dans une atmosphère d'ordre, de calme, de discipline qui a impressionné jusqu'aux observateurs étrangers ont montré une tenue exemplaire, digne des citoyens des démocraties les plus évoluées. Voici les caractéristiques du scrutin :
Beyrouth : 12 candidats de la « grande liste » sont sûrs de l'emporter.
Bekaa : la coalition Hamadé-Haïdar enlève les 11 siéges.
Mont-Liban : Au Kesrouan le Destour enlève les 5 sièges, au Metn : grande confusion : seul Elie Abi Jaoudé et Émile Lahoud (Destour) seraient assurés du 1er tour. Au Chouf : les 2 listes se balancent : El-Khoury, Arslane, Jisr, Takla mènent pour le Destour.
Kamal Joumblatt et Emile Boustany ainsi que Camille Chamoun sont en tête de la liste adverse.
Liban-Sud : Ecrasante victoire de el Assad qui mène par 20 000 voix contre 10 000 à la liste Osseirane.
Liban-Nord : A Zghorta-Batroun : La liste Karam-Stefan emporte 5 ou 6 sièges.
Frangié en difficulté pourrait passer seul de sa liste.
A Tripoli : la liste Karamé passe entièrement avec une nette avance.
Au Akkar : Sensationnelle défaite de Mohamad el Abboud, que Sleiman el-Ali et ses colistiers battent avec plus de 3000 voix d'avance.
Article paru dans L'Orient le 16 Avril 1951

7 Janvier 1952
Les travailleurs palestiniens sont principalement employés dans les maisons de commerce, dans les entreprises artisanales et dans les grandes sociétés de travaux publics.
La main d'oeuvre réfugiée est recherchée par ces entreprises en raison des salaires extrêmement bas dont elle se contente. Le porte-parole a précisé qu'une enquête est actuellement menée par le Ministère des Affaires sociales au sujet des travailleurs étrangers de toutes nationalités exerçant une activité au Liban. Les permis de travail seront retirés à tous ceux qui occupent un emploi pouvant être exercé par un Libanais.
Article paru dans L'Orient le 8 Janvier 1952

4 Février 1952
Les grandes lignes de l'accord libano-syrien
Les gouvernements libanais et syrien ont décidé de rendre public simultanément à Beyrouth et à Damas l'accord économique conclu, le 4 Février à Chtaura.
La convention porte sur les points suivants :
1. Libre-échange des produits agricoles
2. Echange des produits industriels dans des conditions qui diffèrent suivant la catégorie à laquelle appartient le produit.
3. Les échanges de produits importés sont en principe facilités, mais demeurent soumis à la réglementation très stricte, actuellement en vigueur à Damas.
4. Les déplacements des Syriens et le transfert des capitaux sont en principe libres, mais demeurent soumis à des considérations d'ordre militaire ou politique.
5. Les affaires financières en suspens (44 millions de livres bloqués à Damas, les redevances des sociétés de pétrole, les comptes des intérêts communs) sont liquidées sur la base d'un compromis en général avantageux pour la Syrie.
Cependant pour les 44 millions de livres, Damas en a admis le remboursement en franc français.
Article paru dans L'Orient le 6 Février 1952

19 Avril 1952
La normalisation des rapports libano syriens : premières décisions à Chtaura
Voici les décisions qui ont été prises au cours de la conférence à Chtaura :
- Le gouvernement syrien a donné l'assurance qu'il promulguera un décret loi relatif aux commerçants étrangers en Syrie.
- La Syrie a accepté de lever toutes restrictions sur l'exportation des ovins à destination du Liban.
- La Syrie réglera dans les 48 heures la question des 70 000 bidons de « Semne », achetés en Syrie par des commerçants libanais et dont la livraison avait été suspendue sur l'ordre des autorités de Damas. On pense que le Gouvernement syrien autorisera l'exportation du tiers du contingent en raison de la pénurie de « Semne » en Syrie.
- Damas examinera les propositions présentées par le Liban pour l'extension des échanges agricoles et industriels entre les deux pays. Le projet libanais porterait notamment sur la circulation des personnes et des capitaux.
Article paru dans L'Orient le 22 Avril 1952

2 Mai 1952
Les accrochages entre les grévistes et la police ont fait 5 blessés.
Depuis plusieurs mois, les employés et les ouvriers du service téléphonique essaient d'attirer l'attention des autorités sur leur situation précaire dans laquelle ils se trouvent, et demandent que leur statut soit révisé.
Les revendications des employés :
1. Leurs doléances qu'ils ont à plusieurs reprises exposées au gouvernement portent sur les deux principaux points suivants : les employés et les ouvriers sont, pour la plupart, considérés comme journaliers et ne touchent pas de salaire les dimanches et les jours fériés ainsi qu'en cas de maladie.
Ceux d'entre eux, dont la durée de service est supérieure à 4 ans doivent être titularisés dans les cadres du service.
2. Les employés cadrés qui travaillent depuis une vingtaine d'années, n'ayant pas le statut de fonctionnaire, ne jouissent pas des droits reconnus au personnel de l'Etat : indemnité de licenciement, pension de retraite...
Les employés demandent que leur situation soit nettement définie par un texte officiel, qui leur accordera les mêmes droits que les fonctionnaires des administrations publiques. Hier à 7 heures du matin, pour mettre un terme aux atermoiements du gouvernement, ils se sont mis en grève. Alerté, le ministre des PTT s'est aussitôt rendu à l'administration du téléphone et a exhorté les employés à reprendre le travail, en leur déclarant que le projet de loi réorganisant leur statut est actuellement à l'étude au Conseil des Ministres.
Article paru dans L'Orient le 3 Mai 1952

12 Janvier 1953
La décentralisation administrative
Annoncée depuis un mois et attendue depuis 3 ans, la décentralisation administrative a été opérée hier, par décret législatif. Elle prévoit tout d'abord la création de trois nouveaux caïmacamats à Jbeil (Mont-Liban) Nabatieh (Liban –Sud) et Jib Jennin (Békaa). L'une des innovations de la nouvelle loi est la création dans chaque mohafazat, d'un conseil administratif composé de notables et appelé à émettre son avis sur les divers projets d'intérêts publics qu'on se propose de réaliser dans le mohafazat.
Il est appelé également à exposer son point de vue sur les questions suivantes :
1. Prévisions de dépenses et de taxes exceptionnelles.
2. Encouragement de l'agriculture.
3. Mesures hygiéniques préventives.
4. Estivage et tourisme.
5. Tout projet soumis par l'administrateur.
D'autre part, ce conseil peut soumettre à l'administrateur des suggestions relatives à l'amélioration des conditions de vie dans le Mohafazat, notamment sur le terrain économique. Il doit tous les 6 mois établir un rapport général sur la situation. Enfin, le décret prévoit la création dans chaque mohafazat, d'un conseil sanitaire ayant pour mission d'appliquer les règles hygiéniques et de suggérer au gouvernement les mesures à prendre pour améliorer l'état sanitaire.
Article paru dans « L'Orient » le 13 Janvier 1953

28 Janvier 1953
Lundi prochain, à Chtaura, quatre projets au lieu d'un :
2 plans syriens : « union totale » et aménagement de l'Accord du 4 février
2 plans libanais : « unification des marchés » et révision de l'Accord du 4 février pour équilibrer la balance des échanges.
Le ministre syrien des Finances M. Zaïm a précisé que le côté syrien étudie actuellement un projet de convention économique présenté par la délégation libanaise lors de la réunion de Chtaura et prépare un autre projet basé sur l'union économique que réclament le milieu libanais.
Ce projet sera basé sur :
1. L'unification de la législation douanière.
2. L'unification des tarifs douaniers par rapport aux pays étrangers.
3. L'abolition des barrières douanières entre les deux pays
4. L'unification des monnaies syriennes et libanaises.
5. L'unification de la politique d'importance et d'exportation
6. L'unification de la législation fiscale pour ce qui touche l'industrie, le commerce et l'urbanisme.
7. L'attribution des mêmes droits et privilèges sur les territoires des deux parties aux ressortissants de l'autre partie, pour ce qui concerne l'exercice de la profession et de la mise en valeur des richesses locales.
« Nous avons trouvé auprès du côté libanais la même bonne volonté qui nous anime pour aboutir à un accord établissant de meilleurs relations que celles qui existent actuellement entre les deux pays » a conclu M. Zaïm. La déclaration du ministre syrien, confirme en même temps que Damas soumettra lundi prochain, un projet d'union totale. Cependant la délégation libanaise ayant déjà nettement précisé que le Liban ne pouvait pas accepter une unification monétaire et législative et que cette unification n'était ni nécessaire ni réalisable, l'on croit que la délégation syrienne présentera, avec le projet d'union totale, un projet d'amendement de l'Accord du 4 Février. De son côté, la délégation libanaise soumettra un projet d'aménagement de l'accord du 4 Février, dans le but de permettre l'équilibre de la balance des échanges entre les 2 pays.
Article paru dans « L'Orient » le 28 Janvier 1953

14 Février 1953
Le Conseil des ministres tenu, dans la soirée d'hier, sous la présidence, de M. Camille Chamoun a pris l'importante décision de reconnaître le droit de vote à toutes les libanaises, sans distinction entre les « lettrées » et les autres. On sait que cette distinction avait été vivement critiquée. D'une part, on s'accordait à reconnaître qu'elle ouvrait la voie à de nombreuses possibilités d'abus, la démarcation entre « lettrées » et « illettrées » étant, dans la pratique, souvent très difficile à faire, et, d'autre part, elle consacrait une inégalité qui heurtait le sentiment démocratique de toutes organisation féministes du pays.
Article paru dans « L'Orient » le 15 Février 1953

21 Mars 1953
Selon un décret signé hier, un projet de loi a été transmis à la Chambre des députés, autorisant le Gouvernement à décider par décret, de dispenser les citoyens des pays arabes du visa d'entrée au Liban.
Dans l'exposé des motifs, le gouvernement rappelle que le resserrement des liens d'amitié et de fraternité entre les pays arabes, et que sa politique a toujours tendu au libre déplacement des personnes entres ces pays.
C'est pourquoi le gouvernement est heureux du résultat des négociations qui ont abouti à un accord pour la suppression des visas entre le Liban d'une part, et l'Irak et le Koweït de l'autre.
D'autre part, le gouvernement libanais étant désireux de réaliser des accords similaires avec tous les autres pays arabes, demande à la Chambre d'autoriser la dispense du visa d'entrée pour les citoyens de ces pays désirant venir au Liban.
Article paru dans « L'Orient » le 22 Mars 1953

30 Avril
Le Cabinet Saëb Salam est formé de 8 membres
M. Salam se réserve la Défense Nationale et l'Intérieur – M. Georges Hakim conserve les Affaires étrangères – Le Ministère comporte quatre nouveaux venus. A minuit, le Bloc Démocratique (13 voix), les Destouriens (6), le F.S.N (5) le Nida (2) et 4 députés du Sud ont fait savoir qu'ils retiraient leur appui au nouveau gouvernement. Les Consultations poursuivies par M. Saëb Salam durant toute la journée d'hier se sont heurtées à de sérieuses difficultés en raison du nombre considérable des ministrables, et de l'impossibilité de contenter à la fois tous les blocs parlementaires. Ce n'est que tard la nuit, qu'elles ont abouti à la formation d'un Cabinet semi-parlementaire de 8 membres. Une première combinaison ministérielle comprenant MM. Saëb Salam, Hamid Frangié, Philippe Takla, Rachid Beydoun. Béchir Aouar, Georges Hakim, Mohieddine Nsouli et Pierre Eddé a soulevé de vives protestations, parce qu'elles excluait la participation du Bloc démocratique, du Bloc de la Békaa et du Bloc du Liban-Sud.
Article paru dans « L'Orient » le 1er Mai 1953

23 Juillet 1953
L'attentat perpétré, hier, à 11 heures, Rue Kantari, contre M. Mohamed el-Abboud, grand propriétaire au Akkar et ancien député, a suscité un vif émoi dans tous les milieux politiques. Arrêté après l'agression, le criminel avoue : « J'ai tiré pour éviter l'esclavage à 35 000 paysans ». M. Mohamed Abboud, sortait d'une audience que venait de lui accorder le chef de l'Etat en même temps qu'à tous les candidats aux élections du Liban-Nord, quand il fut assaillit par un individu armé de deux pistolets qu'il déchargea sur lui.
Le meurtrier ne tarda pas à lever les bras et à jeter ses 2 revolvers. L'interrogatoire a établi que l'agresseur s'appelle Mohamed Ali Mahmoud el-Cheikh. C'est un garde forestier nommé au ministère de l'Agriculture par un ministre.
Article paru dans « L'Orient » le 24 Juillet 1953

3 Novembre 1953
Le Conseil des ministres réorganise les partis politiques
Il est désormais interdit aux mouvements libanais d'être affiliés à des organisations étrangères. « Le Gouvernement américain répondra dans deux mois aux suggestions faites par les dirigeants Libanais », a déclaré hier, M. Eric Johnston, après son entrevue avec M. Alfred Naccache. Après avoir conféré avec le chef de l'Etat et le chef du Gouvernement, M. Eric Johnston, envoyé personnel du Président Eisenhower, a eu hier, au palais Bustros, une entrevue de 2 heures avec M. Alfred Naccache, ministre des Affaires étrangères. La conversation s'est déroulée en présence de M. Fouad Ammoun, directeur général des A.E, de l'ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth. Le Conseil des Ministres a tenu à 11h30 une réunion qui a duré jusqu'à 14 heures, et au cours de laquelle il a approuvé le projet de loi sur la réorganisation des partis politiques et des Associations. Ce projet stipule entre autres que :
1. Les partis et associations devraient se réorganiser, conformément à la nouvelle loi, en l'espace d'un mois sous peine d'être dissous.
2. Aucun parti ne serait autorisé, s'il est affilié à d'autres partis à l'étranger.
3. Aucun parti ne serait autorisé, s'il ne se conforme pas aux lois en vigueur, ou si ses buts sont contraires à l'intérêt supérieur de la Nation, ou encore, s'il vise à créer la discorde religieuse ou politique dans le pays.
Article paru dans « L'Orient » le 5 novembre 1953

9 Janvier 1954
Les deux délégations libanaises et syriennes ont tenu une réunion portant sur la proposition syrienne relative à la parité monétaire entre les deux pays. Des progrès sensibles ont été enregistrés pendant cette réunion. En effet la délégation syrienne a accepté deux des amendements du Liban au projet de Damas : la balance des comptes en devises et non en marchandises comme l'avait proposé la Syrie et le maintien du marché libre des devises. Cependant les Syriens n'ont pas accepté le principe de la parité provisoire des deux monnaies. Ils ont proposé que les livres libanaises et syriennes soient fixées chacune à un taux qui serait susceptible de modification après accord entre les deux parties. Les Syriens ont également rejetté la proposition libanaise relative aux règlements des douanes et ont proposé une unification de la législation douanière qui ne soit pas restrictive.
Article paru dans « L'Orient » le 10 Janvier 1954

5 Février 1954
Fermeture de la frontière libano syrienne
C'est à la suite de certaines manifestations, jugées inamicales, que Damas a ordonné sans préavis, cette mesure unilatérale : tout trafic ferroviaire et routier, sauf celui des camions citernes, est interrompu. La frontière libano-syrienne a été fermée hier à partir de 8 heures du matin, sur la décision du Gouvernement de Damas. Tous les voyageurs et toutes les voitures qui se dirigeaient vers le pays voisin ont été refoulés. Seuls les camions citernes qui transportent des carburants à destination de la Syrie ont échappé à cette mesure. C'est par le canal de la Sûreté Générale que le gouvernement libanais a été informé de la fermeture de la frontière. La nouvelle n'a pas manqué de susciter une vive surprise dans les milieux officiels. Durant toute la journée, le président Chamoun et le président Yafi ont essayé de trouver une solution rapide à la crise subite entre les deux pays. Après avoir souligné que le gouvernement libanais s'était gardé de prendre la moindre mesure susceptible de nuire aux autorités syriennes dans les circonstances actuelles, le président Chamoun a accepté la médiation saoudienne.
Article paru dans « L'Orient » le 6 Février 1954

27 Mars 1954
Fusillade sanglante rue Bliss
Réunis à l'université américaine, un millier d'étudiants tentent, malgré l'interdiction du Gouvernement, d'organiser une manifestation neutraliste et se heurtent aux Forces de l'Ordre. Accueillie à coups de pierres et de bâtons, la gendarmerie ouvre le feu : le bilan est de 2 tués parmi les étudiants et 36 blessés dont 24 policiers et gendarmes. Cette manifestation avait pour but la protestation contre le gouvernement. Les manifestants ne cessaient de crier : A bas les alliances militaires, à bas Yafi, Vive l'indépendance ! Le colonel Zouein, commandant en chef de la Gendarmerie arrive sur les lieux. Un groupe de 100 étudiants essayent de parlementer avec lui, mais l'interdiction de sortie demeure formelle. Pendant qu'on continue à parlementer devant la grille, des coups de feu sont tirés de l'intérieur des bâtiments. Une section de gendarmes répond aux tirs des manifestants. Les étudiants sortent en file, les bras en l'air se font arrêter par la gendarmerie. Parmi les étudiants deux tués : Hassan Salim Abou Ismail (Libanais du Chouf, 20 ans, une balle dans la tête), Moustapha Ali Nasrallah (Libanais de Marjeyoun, 19 ans, plusieurs balles dans la poitrine).
Article paru dans « L'Orient » le 28 Mars 1954

4 Juin 1954
Le débat qui s'est déroulé hier à huit clos, à la commission parlementaire des Affaires étrangères, marque une étape déterminante dans l'orientation de la politique extérieure du Liban. Cette commission s'est prononcée pour un pacte d'assistance mutuelle. Les négociations avec l'Occident en vue de la conclusion d'un accord multilatéral seraient menées de concert avec la Syrie, l'Irak et la Jordanie. On apprend en effet que cinq députés se sont prononcés ouvertement pour la conclusion d'une alliance avec les Puissances occidentales. La commission a décidé également d'entamer des pourparlers avec l'Irak, la Syrie et la Jordanie pour l'adoption d'une attitude commune à l'égard des puissances occidentales, dans l'intérêt des 4 pays arabes.
Article paru dans « L'Orient » le 5 Juin 1954

18 Juin 1954
Six million de dollars offerts par les USA pour des projets de développement
Les négociations sur l'aide économique des U.S. au Liban ont abouti et l'accord prévoyant l'octroi d'un crédit de 6 millions de dollars a été signé hier, à 14 heures, au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée au Palais Bustros. Cette aide consiste en l'amélioration du réseau routier, au développement de la production et à l'adduction d'eau potable à certaines régions. Le Liban recevra jusqu'au Juin 1954, une aide économique à condition qu'à cette date, tous les projets sur lesquels il porte soient prêts :
Ce crédit sera reparti comme suit :
- 2 500 000 dollars pour l'amélioration de la production agricole
- 2 000 000 de dollars pour l'adduction d'eau potable aux villages et la recherche de nouvelles sources d'eau.
- 1 500 000 dollars pour l'amélioration du réseau des routes nationales au Liban.
Le Liban consultera les U.S. pour importer à des prix réduits le matériel, l'équipement et les services dont bénéficiera le Liban en vertu de cet accord. Il y a lieu de souligner que cet effort commun complète le programme de développement économique élaboré et financé par le Gouvernement Libanais et ne le remplace pas.
Article paru dans « L'Orient » le 19 Juin 1954

7 Novembre 1954
La tragique hécatombe de Basta
Plusieurs morts, un nombre indéterminé de blessés graves : tel est le bilan tragique de la catastrophe qui a eu lieu hier soir dès le départ de la retraite aux flambeaux. La première manifestation de la fête de Maouled a été déclenchée par une panique collective qui s'est emparée en quelques minutes, d'une foule de près de 8000 personnes. Voici dans quelles circonstances cette panique s'est produite : à 18 heures, à la tombée de la nuit, un rassemblement d'environ 2 000 jeunes gens, porteurs de flambeaux, s'opérait devant le Collège Al- Makassed, à 100 mètres environ de Basta. Une foule estimée à plusieurs milliers de personnes entourait les escouades de jeunesse. Les flambeaux étaient constitués par des torches plongeant dans de petits bidons de mazout. Dès le départ, devait se produire l'accident fatal. Un des porte-flambeau laissa tomber sa torche avec le petit réservoir de mazout. Celui-ci s'enflammant subitement, forma sur le sol une petite nappe de feu qui s'étendit rapidement aux pieds des éclaireurs du groupe voisin. Une bousculade s'ensuivit, qui dégénéra rapidement en panique. Ce fut dès lors, l'horrible déroulement que l'on peut imaginer. Dans une mare embrasée qui flamba près de 20 minutes, une véritable hécatombe se produisit. Les hôpitaux regorgeaient de victimes, on dénombrait 160 blessés atteints de brûlure du 1er degré et du second degré.
Article paru dans « L'Orient » le 8 Novembre 1954

19 Février 1955
Les conversations entre les représentants du Liban, de la Syrie, de la Jordanie et de l'Égypte et l'envoyé du président Eisenhower au sujet du projet d'exploitation des eaux du Jourdain, ont repris hier, au cours d'une réunion qui s'est tenue au Sérail. Au cours de cette première rencontre entre les représentants arabes et le délégué du président Eisenhower, les discussions ont porté essentiellement sur les données techniques du plan Johnston, qui dans leur état actuel étaient inacceptables, surtout qu'elles accordent à Israël 37% de l'ensemble des eaux du Hasbani, du Yarmouk et du Jourdain. Les délégués arabes ont également réclamé l'installation d'une usine hydro-électrique sur le Hasbani.
Article paru dans « L'Orient » le 20 Février 1955

25 Mars 1955
Crédit de 45 millions de livres pour l'équipement du Liban
Une convention d'échanges et de coopération économique entre le Liban et la France a été paraphée, hier, au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée au Ministère des Affaires étrangères. Voici les grandes lignes de l'accord :
Le volume des exportations vers la France sera considérablement augmenté.
La France investira des capitaux dans les grands travaux projetés par le Liban.
La France bénéficiera de la clause de la nation la plus favorisée.
L'accord ouvre un important débouché en France aux produits libanais et ouvre la voie à des investissements de capitaux français dans des projets de développement économiques du Liban. Le montant minimum de ces investissements s'élève à 5 milliards de francs (près de 45 millions de livres) L'accord prévoit d'abord que le gouvernement français autorisé à l'importation, en France des produits d'origine ou de provenance libanaise, ces produits sont bien déterminés par une liste (Oranges, Pommes, Oignons, Citrons ...). Le Gouvernement français s'engage, d'autre part, à faciliter le financement nécessaire aux fournitures, à crédit, à des acheteurs privés libanais, de biens d'équipements dont les commandes seront passées en France. Le gouvernement français favorisera spécialement l'exécution totale ou partielle, par des firmes françaises, des grands projets d'équipement national du Liban, et encouragera l'aide technique française aux entreprises et institutions libanaises d'intérêt public. Il encouragera et facilitera également les investissements de capitaux français au Liban. L'accord prévoit enfin, la création d'un Comité de Coopération économique franco-libanais, en vue de faciliter la réalisation du programme de coopération économique et technique. Une commission mixte est chargée de veiller à la bonne exécution de cet accord.
Article paru dans « L'Orient » le 26 Mars 1955

18 Mai 1955
Le Liban ouvre ses portes aux capitaux américains
Le Conseil des ministres a approuvé, hier soir, le projet d' « Investment Guarantee Program », présenté par le gouvernement des États-Unis. Le dit projet est destiné à faciliter, grâce à des garanties précises, l'entrée au Liban des capitaux privés. Ce contrat prévoit en particulier :
1. Le bénéfice pour l'Amérique du privilège de la nation la plus favorisée.
2. La garantie de l'État américain aux capitaux.
3. La possibilité, pour cet État de se substituer aux institutions privées américaines.
4. La liberté de rapatrier les capitaux investis et leurs bénéfices sans limitation de montant.
Le Gouvernement libanais avait proposé au Gouvernement américain la conclusion d'une convention commerciale dont le principe n'avait pas été retenu par les Etats-Unis.
Article Paru dans « L'Orient » le 19 Mai 1955

28 Mai 1955
La succession du Patriarche Arida vient d'être réglée. C'est Mgr Paul Méouchi, évêque de Tyr, qui a été nommé par le Pape XII. Les instructions du Vatican ont été reçues hier, au cours d'une réunion des évêques maronites. Les instructions nomment Mgr Paul Méouchi patriarche maronite. Une cérémonie a eu lieu immédiatement en l'église patriarcale à Bkerké au cours de laquelle Mgr Méouchi a reçu ses nouvelles fonctions en présence des évêques et d'une foule nombreuse. Le patriarche a prononcé ensuite une brève allocution promettant de remplir avec loyauté ses nouvelles fonctions. La cérémonie officielle d'intronisation a été fixée au 5 juin 1955.
Article Paru dans « L'Orient » le 29 Mai 1955

29 Mai 1955
C'est pour protester contre la position du Cabinet dans les débats sur les décrets-lois que le ministre de la Justice s'est retiré du Gouvernement. M. Charles Hélou a démissionné en invoquant une question de principe juridique dans l'affaire des décrets-lois. Le Gouvernement s'était octroyé par décret, le droit de suspendre l'immunité des fonctionnaires pour une durée de 6 mois. Au cours des derniers débats de la Chambre, le Gouvernement était parvenu à un compromis qui a consisté en une motion votée par la Chambre et légalisant la suspension de l'immunité qui avait été décidée par décret-loi. Le résultat de cette pratique est incontestablement en faveur du Gouvernement. Mais sur le plan du principe juridique, M. Charles Helou en sa qualité de Ministre de la Justice, a considéré qu'il y avait une « dérobade » de la part du Cabinet et c'est pour cette raison qu'il a démissionné.
Article paru dans « L'Orient » le 30 Mai 1955

21 septembre 1955
Le Cabinet Karamé a tenu hier son premier conseil des Ministres, sous la présidence du chef de l'Etat. Cette réunion qui s'est tenue à Beyrouth, a été consacrée à l'examen des grandes lignes de la déclaration ministérielle. Le Conseil a notamment étudié avec soin, les problèmes de politique extérieure, la question de l'exonération de certaines sociétés de l'impôt sur le revenu, les relations économiques avec la Syrie et la réforme électorale. Le Gouvernement a décidé en matière de politique extérieure de rejeter toute idée de paix arabo-israélienne, de travailler à la réunification du front, des pays arabes et au renforcement de la Ligue. Abordant le problème des relations libano-syriennes, le Président Karamé a rappelé que le nouveau gouvernement de Damas a fait état dans sa déclaration ministérielle de son désir de s'entendre avec le Liban sur une politique commune et de travailler à la réalisation d'une union économique entre les deux pays. M. Karamé a donc suggéré que le gouvernement libanais proclame dans sa déclaration ministérielle son désir réciproque de coopérer. Les Ministres des Affaires étrangères, des Finances et de l'Éducation Nationale ont fait valoir que les négociations entre Beyrouth et Damas au cours des 5 dernières années ont montré que l'union économique était impossible à réaliser dans la sauvegarde des intérêts des deux pays.
Article paru dans « L'Orient » le 22 septembre 1955

4 Octobre 1955
Le secrétaire d'Etat adjoint des États-Unis arrive au Liban en mission d'information et met quatre conditions à la livraison d'armes américaines au Liban :
1. Adhésion au nouveau système de défense du Moyen-Orient envisagé par l'Occident.
2. Utilisation du matériel U.S. à des fins défensives.
3. Entraînement de l'Armée par des missions U.S.
4. Engagement de ne conclure aucun traité dirigé contre l'Occident
Article paru dans « L'Orient » le 5 septembre 1955

18 Décembre 1955
Le fleuve Abou Aly déborde et envahit plusieurs quartiers de la ville et détruit de nombreuses maisons. Les eaux atteignent une hauteur de 4 mètres en certains points. Le nombre de disparus se chiffre par centaines. Huit ponts se sont effondrés. Les secours sont organisés par l'Armée et la Gendarmerie. Une catastrophe sans précédent vient d'endeuiller le Liban. De graves inondations survenues à Tripoli, dans la nuit d'hier, par suite d'une crue subite et inaccoutumée du fleuve Abou Aly, ont détruit de nombreuses maisons et fait des centaines de victimes. Le nombre de morts découverts jusqu'à présent a atteint 110 tandis que des centaines de personnes sont portées disparues. La crue du fleuve a commencé dans la région de Bécharré. Les habitants des deux rives du fleuve notamment ceux des quartiers de Zahrié et Bab Tebbane ont été alarmés et plusieurs maisons ont été évacuées. Les eaux du fleuve qui se déversaient avec force, avaient balayé sur leur passage les arbres et les rochers. Et c'est un grand fleuve de boue, qui envahit les souks, les rues et les vergers de Tripoli, et pénètre les rez-de-chaussée et les premiers étages de centaine de maisons et détruit des dizaines d'habitations. Plusieurs familles sont enterrées sous les décombres et des dizaines de personnes surprises dans leur lit sont noyées. L'inondation a atteint une hauteur variant entre deux et quatre mètres.
Article paru dans « L'Orient » le 19 Décembre 1955

22 Avril 1956
Ultimatum des instituteurs
La grève sera déclenchée le 1er Mai si la Chambre n'a pas voté les nouveaux statuts du personnel de l'enseignement privé. L'assemblée générale du Syndicat des Instituteurs de l'enseignement privé a eu lieu hier, et a décidé d'accorder un dernier délai à la Chambre des députés pour l'approbation de son statut. Si leur statut n'a pas été ratifié, les instituteurs déclencheraient aussitôt la grève générale n'acceptant plus aucun compromis. D'un autre coté, preuve de sa bonne volonté et de sa compréhension de cette affaire, le conseil des syndicats a décidé d'attendre jusqu'au 1er Octobre pour l'application du statut en question. Cette décision permet également au Gouvernement, d'avoir un nouveau délai pour l'octroi des subventions aux établissements privés.
Article paru dans « L'Orient » le 23 Avril 1956

29 Avril 1956
Le Gouvernement Yafi a cédé
C'est à l'issue d'une réunion tenue à l'évêché maronite de Beyrouth que la Ministre de l'Éducation Nationale a annoncé qu'il accepte de subventionner l'enseignement primaire gratuit. Selon le ministre de l'éducation, M. Lahoud, les subventions atteindront le total annuel de 1 600 000 livres libanaises. En conséquence, la grève des instituteurs qui devait être déclenchée le 1er Mai devient sans objet.
Article paru dans « L'Orient » le 30 Avril 1956

4 Mai 1956
525 écoles libres ferment leurs portes, 60 000 élèves renvoyés
La commission épiscopale estime que la subvention de 1 600 000 livres promise par le Gouvernement est un « bluff » et réclame l'institution d'un enseignement gratuit mais non étatisé. Estimant en effet insuffisante la somme accordée par le Gouvernement à titre de subventions plus de 525 directeurs des écoles catholiques ont décidé de fermer les portes de leurs établissements. Pour motiver sa décision, la commission épiscopale s'est basée sur les chiffres suivants : 712 écoles privées fonctionnent au Liban prodiguant l'enseignement à 83 593 élèves dont au moins 60 000 se trouvent dans les établissements primaires et gratuits. La subvention d'un million six cent mille livres représente donc, a peu près, 21 livres par élève et par an. Comme la scolarité a été réduite dans les écoles gratuites à un maximum de 27 livres, les établissements percevront par conséquent, un maximum annuel de 48 livres par élève alors qu'il leur était permis d'en percevoir 60 aux termes de l'ancien statut. La commission considère donc ces subventions comme un « bluff » et c'est pourquoi elle a décrété la fermeture générale et le licenciement des instituteurs.
Article paru dans « L'Orient » le 5 Mai 1956

11 Octobre 1956
Le Gouvernement envisage la réquisition du personnel et des installations pétrolières de la Compagnie. Les besoins du Liban en carburant sont assurés mais le ravitaillement de la Syrie et de la Jordanie est menacé. Les 2500 employés et ouvriers de l'IPC ont déclenché hier une grève générale de licenciements décrétés par la Compagnie. Les grévistes réclament que leurs collègues licenciés soient réintégrés dans leurs fonctions et que soit suspendue, pour le moment, toute mesure de licenciement. Cette grève quoique annoncée depuis quelques jours a surpris le Sérail. Le gouvernement avait obtenu en effet du personnel de l'IPC, la promesse que l'ordre de grève serait suspendu. Le conseil des Ministres avait décidé que l'Etat prendrait en charge les employés et ouvriers licenciés ou qui le seraient par la suite. Il espérait donc que la grève n'aurait pas lieu. Le mouvement a été néanmoins déclenché, hier matin, dans des conditions qui n'ont pas encore été éclaircies. Trois réunions ont été tenues pour examiner la situation résultant de cette grève, et les délibérations ont porté sur les points suivants :
- Les mobiles véritables des grévistes.
- Les conséquences de l'arrêt de la raffinerie de Tripoli.
- Les mesures de sécurité à prendre pour réprimer toute activité subversive et éviter une extension de la grève à d'autres syndicats d'employés et d'ouvriers.
Article paru dans « L'Orient » le 12 Octobre 1956

17 Novembre 1956
La crise ministérielle virtuellement ouverte est devenue effective. Le président du conseil M. Yafi, après un accès de remords tardif, a présenté sa démission écrite hier soir, au Chef de l'Etat qui l'a acceptée immédiatement. Le président Chamoun commencera très probablement aujourd'hui ses consultations. Le Président de la République est conscient de la nécessité d'opérer un vaste rassemblement national sous l'autorité d'une personnalité acceptée par tous les leaders politiques à l'intérieur et en dehors du Parlement. Selon les milieux renseignés du Sérail, son choix se porterait sur le grand leader sunnite de Beyrouth, M. Sami Solh. D'après les pronostics, qui circulaient hier soir au Sérail, M. Solh constituerait un Cabinet d'unanimité nationale qui pourrait compter 12 à 14 membres.
Article paru dans « L'Orient » le 17 Novembre 1956

26 Décembre 1956
Variole : Vaccination obligatoire au Liban
Plusieurs cas de variole ayant été constatés au Liban, le Conseil des Ministres a décidé, hier, la vaccination obligatoire de toute la population pour éviter une épidémie. 35 cas de varioles ont été signalés à la Quarantaine et les vaccins nécessaires seront disponibles dans trois jours. Voici le communiqué publié à ce sujet par le ministère de la santé publique : « Le Directeur Général du Ministère de la Santé publique a convoqué la Commission sanitaire permanente en réunion extraordinaire pour examiner les mesures à prendre pour empêcher une épidémie de variole, étant donne que 5 cas de maladies ont été signales à Beyrouth et en province. La Commission a décidé qu'il était nécessaire de décréter la vaccination obligatoire de l'ensemble de la population du Liban et de fournir des médecins et des infirmières aux centres sanitaires et municipaux pour les opérations de vaccination. Il a été également décidé de former des brigades sanitaires mobiles pour la vaccination dans les différents quartiers de la capitale. »
Ce qu'il faut savoir de la variole : La variole est une maladie infectieuse, contagieuse et épidémique due à un micro parasite et caractérisée par une éruption boutonneuse. La variole est une maladie cyclique à trois périodes : l'incubation durant dix à 15 jours. La période d'invasion est marquée de frissons, de fièvres très fortes et à augmentation rapide, de vomissements, quelquefois de délire ou de convulsions. La période d'éruption, caractérisée par l'apparition sur le visage d'abord puis sur le corps, de petites taches rouges qui deviennent des vésicules puis des pustules. Enfin à la dernière période, parfois assez longue (20 jours ou plus) les pustules se dessèchent, laissant le plus souvent à leur place des cicatrices.
Article paru dans « L'Orient » le 28 décembre 1956

31 Décembre 1956
La lutte contre l'épidémie de variole s'amplifie : la population est vaccinée au rythme de plus de 70 000 personnes par jour
La lutte contre l'épidémie de la variole qui est apparue à Beyrouth se poursuit énergiquement à travers toute la capitale et la banlieue. Dans leurs efforts pour enrayer rapidement l'épidémie les responsables de la santé publique ont trouvé une assistance efficace de la part du public, qui au cours des dernières 48 heures s'est présenté en masse dans les centres de vaccinations. Le nombre de personnes vaccinées à Beyrouth selon les estimations officielles a atteint hier plus de 70 000. De nouvelles doses, de provenance de la France, de Suisse et de Syrie sont livrées au Ministère pratiquement toutes les dix heures.
Article paru dans « L'Orient » le 1er Janvier 1957

3 Janvier 1957
M. Émile Tyan est nommé ministre de la Justice, la démission du Général Chéhab est acceptée, la Défense nationale est confiée au Président du Conseil
Le conseil des Ministres a décidé de remercier le général Fouad Chéhab pour les grands services qu'il a rendus au pays dans l'exercice de ses fonctions de Ministre de la Défense.
M. Tyan succède au général Chéhab :
Le Conseil des Ministres qui s'est réuni, hier, à midi, sous la présidence du chef de l'Etat, a été saisi de la démission du général Chéhab. Il a été décidé de remercier le commandant en chef de l'Armée de son précieux concours et de charger le Président Solh de lui transmettre ces remerciements. Il a été également décidé que M. Sami Solh succéderait au Général Chéhab comme ministre de la Défense Nationale, tandis qu'il ferait appel à M. Émile Tyan, ancien Président de la Cours de Cassation, pour occuper le poste de Ministre de la Justice. Convoqué à 12 h 30, M. Tyan est entré immédiatement en fonctions et a pris part aux délibérations du Conseil des Ministres. Il a remercié les Présidents Chamoun et Solh de la confiance qu'ils ont placée en lui, en leur promettant de faire tout ce qui est en son pouvoir afin de contribuer pleinement aux responsabilités gouvernementales en réalisant notamment la réforme de la Magistrature.
Article paru dans « L'Orient » le 4 Janvier 1957

16 Janvier 1957
Accord libano syrien sur le partage des carburants de la raffinerie de Tripoli
Un accord libano-syrien est intervenu, hier, sur la répartition, entre le Liban et la Syrie, des carburants liquides provenant des 179 000 tonnes de pétroles bruts transportées de Banias à Tripoli, ainsi que sur le partage des frais supplémentaires. Après avoir passé en revue les besoins des deux pays en carburants liquides et la situation des stocks disponibles dans chacun d'eux, les représentants libanais et syriens sont convenus que la part du Liban dans la production de la raffinerie de Tripoli sera la suivante :
Essence: 52%, Kerosene: 41 %, Gas Oil: 38 %, Fuel Oil: 56 %.
Les frais de chargement à Banias seront supportés par la Syrie, tandis que les frais de déchargements à Tripoli incomberont au Liban.
Article paru dans « L'Orient » le 17 Janvier 1957

15 Février 1957
Après de longues délibérations, la Commission parlementaire de la Justice a pris position sur un des principaux points de la réforme électorale. Réunie hier, la Commission s'est prononcée par 5 voix contre 3, pour une Chambre de 66 députés. La Commission a pris trois décisions de principe. Elle a recommandé l'interdiction pour les députés de représenter en justice l'Etat ou des administrations publiques, d'agir en qualité de jurisconsulte ou de soumissionnaire. Enfin elle a recommandé de porter à 10 ans le délai imparti aux naturalisés libanais pour devenir éligible. Ce délai était jusqu'ici de 5 ans.
Article paru dans « L'Orient » le 16 Février 1957

22 Mars 1957
Le Liban en deuil, le président Abi Chahla succombe à une crise cardiaque
Le Gouvernement décide de lui faire des obsèques nationales qui auront lieu demain.
La carrière politique du disparu : Habib Abi Chahla est né le 15 novembre 1901. Après avoir terminé sa licence en Droit à la Sorbonne, il y présenta une thèse de Doctorat. Il a été membre du Conseil municipal de Beyrouth de 1928 à 1931, il a été élu député de la capitale en 1937, 1943, 1947 et 1951. Ministre de l'Instruction publique, de l'Intérieur, de la Justice et vice-président du Conseil, il a présidé la Chambre des députés en 1945-46.
Habib Abi Chahla avait présidé le Gouvernement National, formé à Bchémoun en 1943.
Article paru dans « L'Orient » le 23 mars 1957

13 Janvier 1958
Accrochage entre Kataëb et Parti populaire syrien : 7 blessés, 15 arrestations
Un accrochage survenu hier soir, entre Kataëb et membres du P.P.S a fait sept blessés. Les détails de l'incident, tels qu'ils sont apparus après l'enquête préliminaire menée par la Police, sont les suivants : Lundi soir, un groupe de jeunes gens, membres du parti populaire syrien se heurtèrent avec des phalangistes. Une bagarre s'ensuivit qui ne prit fin qu'après l'intervention des forces de sécurité. 15 arrestations ont été opérées dans les rangs des membres du P.P.S. Les bureaux du Parti furent fouillés et fermés. Il est à noter que la Police avait déjà arrêté 3 membres du P.P.S, il y a quelques jours, qui rodaient autour de la maison du chef supérieur de Kataëb. A l'interrogatoire, ces jeunes gens avaient révélés qu'ils avaient reçu l'ordre de surveiller les déplacements de M. Pierre Gemayel. Les mesures nécessaires seront prises par les Autorités pour empêcher que cet incident puisse avoir des suites plus graves.
Article paru dans « L'Orient » le 14 Janvier 1958

15 Janvier 1958
Des sections de gardes nationaux, formées par l'Armée pour prévenir les actes de terrorisme en province, sont entrées hier en action sur tout le territoire national. Elles sont chargées de la surveillance des ponts, des bâtiments publics et autres installations qui peuvent servir de cible aux terroristes.
A Kfaryachite sur la route de Mizyara :
Au cours de la nuit du 14 au 15 janvier, des inconnus ont dynamités le pont de Kfaryachite au Liban-Nord.
Explosion près de la prison de la Citadelle :
D'autre part, un paquet d'explosifs a été lancé hier dans un terrain vague planté de figues, non loin de la Prison de la Citadelle.
A Chebaa :
Selon des informations parvenues hier à Beyrouth, des éléments de la Gendarmerie syrienne ont violé la frontière libanaise et ont pénétré dans le village de Chebaa, où ils ont tué un paysan.
Article paru dans « L'Orient »le 16 Janvier 1958

27 Mars 1958
Un Congrès interconfessionnel de 80 membres proclame :
1. Son attachement à la souveraineté du Liban et au Pacte National de 1943.
2. Son opposition à une réélection présidentielle qui menace l'unité libanaise.
La bataille pour ou contre la reconduction présidentielle entre dans sa phase décisive. Le congrès interconfessionnel, annoncé depuis 15 jours, et qui a réuni dans la résidence de M. Henri Pharaon, 80 personnalités représentatives des tendances les plus diverses de l'opinion, a voté et signé une résolution. Le but principal des promoteurs de ce rassemblement est de « dépolitiser » et de « dessaisonnaliser » la bataille présidentielle. Les soussignés considèrent que l'indépendance du Liban et sa souveraineté n'ont été et ne seront a aucun moment l'objet d'aucun débat : que tous les Libanais demeurent attachés au Pacte National qui, depuis 1943, consacre l'unité nationale et le pouvoir national. Ils décident d'unifier leurs efforts et de rassembler leurs forces pour s'opposer à la reconduction du mandat présidentiel qui constitue un défi à la volonté du peuple et expose le pays à une aventure. Réaffirmant leur attachement au Liban indépendant et souverain, au Pacte National, au renforcement des liens fraternels avec tous les Etats arabes, les signataires mettent en garde les responsables contre les conséquences de leur comportement et proclament que toute tentative de renouvellement du mandat présidentiel justifierait le recours du peuple à tous les moyens en son pouvoir pour imposer sa volonté.
Article paru dans « L'Orient »le 28 Mars 1958

2 Avril 1958
Aggravation subite de la situation au Liban-Nord : 4 morts et 12 blessés à Tyr.
Après quatre jours d'accalmie relative un violent accrochage s'est produit entre la Gendarmerie et la population. La situation s'est brusquement aggravée, hier, à Tyr, l'accrochage a fait 4 tués et une douzaine de blessés. L'armée a été de nouveau appelée à prendre en charge le maintien de l'ordre dans la région. Le Conseil des Ministres qui a été saisi de la question a délégué à Tyr deux de ses membres en vue de procéder à une enquête sur les lieux. Les premières manifestations à Tyr, s'étaient produites la semaine dernière à la suite de la condamnation de 5 individus reconnus coupables d'outrage au drapeau libanais. La thèse soutenue par les Opposants est qu'il n'y a pas eu d'outrage au drapeau et qu'il s'agit plutôt d'une mesure vexatoire de la part des autorités.
Article paru dans « L'Orient » le 3 Avril 1958

10 Avril 1958
Révolte armée dans le Chouf : 3 morts, plusieurs blessés. Les forces de sécurité en pleine action contre les bandes joumblattistes retranchées dans les montagnes de Kneissé
Un commencement de révolte armée, mobilisant des bandes évaluées à 600 personnes, a été déclenché, hier dans le Chouf, par les partisans de M. Kamal Joumblatt. Les opérations se poursuivent dans les montagnes de Kneisse. Selon un communiqué officiel publié dans la soirée, le premier bilan des accrochages entre les forces de sécurité et les insurgés s'est traduit par 3 tués, dont un gendarme. Les blessés n'ont pas pu être dénombrés, en raison de l'épais brouillard qui couvrait les zones d'opérations. Le nombre des arrestations avait atteint, en fin d'après midi, 21 personnes : 26 fusils de guerre ont été saisis avec les rebelles, ainsi qu'une importante quantité de grenades et de munitions.
Article paru dans « L'Orient » le 11 Avril 1958

12 Mai 1958
Violente bataille de rues à Tarik Jédidé où deux blindés des forces de l'ordre sont attaqués à la bombe : 25 morts, nombreux blessés à Beyrouth
Une recrudescence de l'agitation et des troubles a été enregistrée, hier, à travers tout le Liban Les explosions de dynamite et le crépitement des balles se sont succédés, au cours de la matinée, dans plusieurs quartiers de la capitale qui ont vécu dans une atmosphère particulièrement tendue. Une station d'essence sur la corniche de Mazraa a été incendiée. Des barricades continuaient d'être dressés dans plusieurs rues par les insurges, tandis que des manifestants alimentaient les feux destinés à barrer les rues, en y rassemblant des déchets de caoutchouc et des morceaux de bois arrosés de gasoil. La grève des souks n'a été que partielle. De nombreux magasins de la Place des Canons, Souk Tawilé, Bab Edriss ont ouvert leurs portes. La situation est demeurée cependant imprécise et fluide, jusqu'à midi. C'est vers 12h que 2 blindés des forces de l'ordre, qui patrouillaient à Tarik Jdide, ont été attaqués à la bombe. Les forces de sécurité ont été prises aussitôt sous une pluie de balles qui étaient tirées des maisons environnantes. Le Capitaine Chéhab a été mortellement atteint. Ce fut alors une violente bataille de rues, qui dura près d'une heure. Les forces de l'ordre ripostèrent énergiquement, allant jusqu'à faire sauter les maisons d'où venaient les coups de feu. La bataille s'est soldée par 25 tués et de nombreux blessés.
Article paru dans « L'Orient » le 14 Mai 1958

26 Mai 1958
L'effroyable tragédie du tramway de Nasra
Un acte de terrorisme d'une horreur exceptionnelle s'est produit hier à Beyrouth : un explosif, placé à l'intérieur du tramway numéro 112, qui remontait bondé de passagers, de la Place des Canons à Furn el-Chebbak, a éclaté au moment où le tramway atteignait la station Nasra, en face du Lycée Français, rue de Damas. Ce fut une scène d'horreur. Le tramway a semblé gonfler sous la poussée des matières explosives ; puis la tôle a cédé : des morceaux de métal et de verre, des lambeaux de chairs, des membres d'êtres humains ont été projetés dans toutes les directions, pendant que s'élevait un panache de fumée noire et dense. La quasi totalité des passagers -une soixantaine- sont atteints par l'explosion. Aussitôt les secours sont organisés. Près de cinq minutes après l'explosion, les Forces de l'Ordre arrivaient sur les lieux et évacuaient toutes les rues, dans un rayon de cent mètres. Les nombreux blessés, qui jonchaient encore le sol ont été alors rapidement transportés par les ambulances de l'Assistance Sociale, à l'Hôtel Dieu.
Article paru dans « L'Orient »le 27 Mai 1958

13 Juin 1958
Beyrouth a vécu hier sa journée la plus fiévreuse depuis la crise
Engagements à Beyrouth, Tripoli et Saida entre l'Armée et les insurgés :
1. Beyrouth :
Durant la nuit d'hier, des éléments armés ont attaqué le poste de police de Ramel et ont pu l'occuper. Une Unité de l'Armée a été immédiatement envoyée sur les lieux, a forcé les insurgés à se retirer et à réoccuper le poste. Les insurgés ont d'autre part, ouvert un feu nourri sur les positions de l'Armée dans les différents quartiers de la ville, notamment les quartiers Ouest. Les troupes ont riposté sévèrement. Le tir s'est poursuivi durant toute la journée.
2. Liban-Nord :
Tripoli : Durant la nuit du 13 juin les insurgés ont ouvert le feu contre les positions tenues par l'Armée. Les unités ont fortement répondu. L'engagement a duré jusqu'à une heure tardive de la nuit.Abdé : pendant qu'une unité de l'Armée patrouillait ce matin au Nord de Abdé, une bande armée est apparue aux environs de la route. Après un engagement d'une quinzaine de minutes, la bande a été encerclée. Le résultat de l'opération s'est soldé par la saisie d'une quantité d'armes et l'arrestation d'un certain nombre d'individus.
3. Liban-Sud :
Saida : Durant la nuit d'hier, les insurgés ont ouvert le feu sur les positions de l'Armée dans l'ancienne ville. Celles-ci ont durement riposté. L'appui aérien pour les forces terrestres s'est montré très efficace dans toutes les missions. La réaction de l'Opposition attendue depuis l'arrivée des observateurs de l'ONU, s'est produite hier. Les quartiers Ouest de la Capitale se son réveillés le matin sur un échange de coups de feu nourris qui devait se poursuivre jusqu'en fin d'après midi. Quelques groupes d'émeutiers ont investi, dans la nuit d'hier, le poste de police de Tarik Jédidé, situé à proximité du stade municipal. Les agents du poste, débordés par le grand nombre des assaillants, n'ont opposé aucune résistance. Les émeutiers ont emmené le Commissaire du poste Mahmoud Itani et ses quatre agents à une maison de la rue Sabra, après s'être emparés de leurs armes et de tout ce qu'ils avaient trouvé dans le poste. Relâchés hier, les policiers ont déclaré que plusieurs des assaillants seraient des ressortissants syriens et palestiniens.
Article paru dans « L'Orient » le 15 Juin 1958

4 Juillet 1958
Le premier rapport des observateurs de l'ONU
Le groupe d'observation des Nations Unies au Liban a publié vendredi un premier rapport politique d'où il ressort que le groupe n'a pas pu établir qu'il existait aux frontières du Liban une infiltration d'hommes armés ni une contrebande d'armes, comme le déclare le gouvernement libanais. Le groupe, dont les patrouilles ont pénétré en profondeur dans le territoire occupé par les éléments d'opposition au gouvernement Chamoun, déclare qu'il a rencontré des concentrations d'hommes armés, mais que « la grande majorité de ceux-ci étaient des Libanais et qu'il n'a pas été possible d'établir si aucun d'entre eux s'était infiltré du dehors ». Les observateurs soulignent cependant que, chaque fois qu'ils se sont approchés d'un point par où, selon le gouvernement libanais, se feraient des mouvements d'infiltration, ils se sont heurtés à des manoeuvres d'obstruction consistant notamment en coups de feu, mines, ponts détruits, etc.
Le groupe d'observateurs déclare n'avoir pas accès à certaines parties des villes de Beyrouth, Tripoli et Saida et à la région au Nord de Baalbeck. Il note également que des escarmouches ont lieu dans le Sud et le Sud-Est du Liban, tandis que la région du Chouf, au Sud-Est de Beyrouth, est entièrement sous le contrôle de l'Opposition.
Article paru dans « L'Orient » le 5 Juillet 1958

15 Juillet 1958.
Débarquement U.S. au Liban : 5 000 marines de la VIe flotte sur les plages de Khaldé.
Quelques heures avant la réunion du Conseil de Sécurité convoqué hier sur la demande du Gouvernement des Etats-Unis pour examiner la situation en Irak et au Liban, la VIeme flotte américaine a opéré une première action aéronavale au Liban : 5 000 « Marines ont été débarquées sur divers points de la côte libanaise, à Khaldé, à Kleyat (30 kilomètres de Tripoli) ainsi que sur l'aérodrome de Rayak. Un matériel complet a été débarqué, comprenant notamment des jeeps amphibies, des pièces d'artillerie lourdes et légères, des canons « bazooka », des camions de transport. Les effectifs se trouvaient à bord de 7 unités stationnées à un mile de la cote et comprenant un croiseur, deux destroyers, deux navires de ravitaillement et 2 transports de tanks.
Article paru dans « L'Orient » le 16 Juillet 1958

29 Juillet 1958
Un autocar, bourré de 20 kilos de dynamite, a explosé quelques secondes avant le passage de la voiture du Président du Conseil à Mkallès. Les 5 passagers d'une auto qui précédait le convoi présidentiel ont été déchiquetés par la déflagration, en même temps qu'un agent motocycliste de la garde. L'odieux attentat a suscité une indignation générale. Après l'explosion, des coups de feu ont été tirés sur la voiture de M. Solh par deux hommes qui se trouvaient sur la colline. Pris en chasse par les gendarmes et les inspecteurs de l'escorte, ils ont réussi à prendre la fuite. Le juge d'instruction et l'expert de l'Armée en explosifs se sont rendus sur les lieux et ont aussitôt commencé leur enquête.
Article paru dans « L'Orient » le 30 Juillet 1958

31 Juillet 1958
Chéhab, Général - Président
Le peuple libanais, suspendu tout entier à la radio, a appris, hier a midi, l'élection du général Fouad Chéhab à la Présidence de la République. Le nouveau Chef de l'Etat, qui avait manqué d'une voix la majorité des deux tiers au premier tour a été élu au second tour, par 48 voix contre 7 à M. Raymond Eddé et un bulletin blanc sur 56 députés présents. Cette élection, si elle ne résout pas d'emblée la crise, représente un pas important vers un règlement définitif qui serait réalisé par étapes.
Article paru dans « L'Orient » le 1er Août 1958

15 Août 1958
Bombe à Maarad : 3 morts et 9 blessés graves
Hier à midi, une charge de dynamite a explosé à l'entrée de la boulangerie, rue Maarad. Cet odieux attentat terroriste a fait 3 morts, dont une femme, et neuf blessés graves parmi les clients de la boulangerie et les passants. La dynamite était reliée à un dispositif à retardement et le tout était placé dans un bidon en fer blanc abandonné devant la boulangerie Hawari. Selon des informations officielles, la caisse d'explosifs trouvée près de l'ABC, à la Place Canons, contenait 15 kilos de dynamite. L'enquête aurait prouvé que dans l'esprit des terroristes, la seconde charge devait exploser peu de temps apes la première et provoquer un incendie géant.
Article paru dans « L'Orient » 16 Août 1958

24 Octobre 1958
L'Evacuation des troupes américaines terminée
L'évacuation des troupes américaines du Liban s'est achevée hier, avec le départ des dernières unités qui ont quitté le pays, par mer et par avion, pour regagner leurs bases en France et en Allemagne. Un petit détachement seulement qui ne comprend que 10 personnes environ, reste au Liban pour le règlement de quelques questions de comptabilité concernant les forces de débarquement. Le nombre de soldats américains a atteint à un moment plus de 14 000 hommes.
Article paru dans « L'Orient » le 26 Octobre 1958

16 Janvier 1959
Le problème de l'enseignement du droit : les décisions du gouvernement
Dans sa dernière réunion, le Conseil des Ministres a pris la décision suivante :
Il sera crée à l'Université Libanaise une Faculté de Droit comportant deux sections :
La première comprendra 4 années au cours desquelles l'enseignement du Droit, des Sciences Politiques et Économiques sera principalement en langue arabe et conduira les étudiants directement à la licence libanaise du Droit.
La deuxième section comprendra 4 années au cours desquelles l'enseignement du Droit, des Sciences Politiques et Économiques sera donné principalement en langue française et conduira les étudiants à la licence française de Droit dans les conditions actuelles.
Une commission d'experts sera désignée pour fixer les conditions d'exécution de cette décision. Le Gouvernement est ainsi arrivé à la solution qui sauvegarde l'intérêt national et demande à tous les étudiants de reprendre leurs cours.
Article paru dans « L'Orient » le 22 Janvier 1959

27 Février 1959
Place des Canons : 2 tués et 9 blessés
L'accrochage entre éléments opposés de la population hier, en pleine Place des Canons, aura fait 2 morts et 9 blesses. Après l'intervention des Forces de L'Ordre et une fusillade qui a duré près d'une heure, le calme est revenu et les esprits se sont quelque peu calmés.
C'est la projection d'une bande d'actualités au cinéma Hollywood qui a été à l'origine de l'incident d'hier. On sait que la veille, des jeunes gens s'étaient heurtés au cinéma Empire, lorsque également, au cours des actualités, des cris hostiles ou favorables au général de Gaulle, dont l'image paraissait sur l'écran, ont été poussés. Hier, c'est l'image du Président Abdel Nasser, au cinéma Hollywood qui a provoqué des vivats suivis de slogans hostiles. Bien vite, une bagarre s'est engagée à coups de poings entre deux groupes adverses. L'échauffourée n'a pas tardé à se propager dans la rue, et à se généraliser. Un second centre de troubles a aussitôt été crée à la Place Assour. De Basta à Gémayzé les partisans de chacune des deux parties mêlées à la bagarre, ont vite accouru, portant des armes. Entre-temps, la Police était intervenue. Pour effrayer les antagonistes, les Forces de Sécurité ont tiré des coups de feu en l'air. A la Place Assour, on relève un cadavre criblé de balles. 9 blessés ont été transportés dans les hôpitaux.
Article paru dans « L'Orient » le 28 Février 1959

15 Mars 1959 texte 1
Deux violentes explosions ont mis en émoi, hier à l'aube, les habitants des quartiers Zarif et Mazraa : des charges de dynamite ont été lancées par des inconnus sur le siège du Bureau des relations culturelles Soviétiques au Liban et sur la maison de M. Moustapha Ariss, un des leaders du Parti Communiste. M. Raymond Eddé, ministre de l'Intérieur a déclaré que « le Gouvernement ne permettra pas le retour à la mode des attentats terroristes. Ces Attentats constituent un acte de lâcheté inqualifiable. Les instructions les plus strictes ont été données aux forces de l'Ordre pour identifier et arrêter les coupables de ces attentats.
Article paru dans « L'Orient » le 16 Mars 1959

15 Mars 1959 texte 2
Les 5 commandements de la nouvelle administration libanaise
Les 5 grands principes de la Réforme :
1. Dépolitisation de l'administration : Les services de l'Etat doivent être soustraits à la néfaste petite politique des clans et des partis. Dans l'administration qui n'est le monopole d'aucun clan, d'aucun parti, il ne doit y avoir de « dépouilles » pour personne.
2. Le recrutement au concours, seul garant d'une véritable sélection.
3. L'indépendance du fonctionnaire : La plaie des interventions n'a guère plus besoin d'être rappelée : c'est une plaie de toutes les heures.
4. L'avancement du fonctionnaire au mérite : Du système actuel, les fonctionnaires-les bons- ont été les premiers à souffrir. Rien de plus décourageant, de plus démoralisant, pour un homme fier, que le favoritisme, produit d'un système politisé et que le piétinement du mérite.
5. La technification : l'administration publique n'est plus aujourd'hui une collection de scribes et de commis. Elle a besoin d'ingénieurs, de médecins, d'hygiénistes, de statisticiens. Cela ne veut évidemment pas dire qu'il faille tomber dans l'excès contraire, la technocratie ; un juste équilibre devra être toujours maintenu entre tâches administratives proprement dites et tâches techniques.
Article paru dans « L'Orient » le 16 Mars 1959

24 Juin 1959
Un nouvel accord monétaire sera signé à Beyrouth aujourd'hui entre la France et le Liban. Les principales dispositions de l'accord :
- Les avoirs libanais en francs seront garantis contre toute dévaluation de la devise française aussi bien par rapport au dollar qu'à la livre sterling, et cela à partir du 1er Juillet. Les avoirs libanais en France s'élèvent actuellement à un million environ.
- Les dividendes, intérêts et autres revenus provenant d'actions de sociétés françaises exerçant au Liban, seront exonérés des impôts français, quand les actionnaires sont libanais.
- Seront abolies la plupart des restrictions imposées jusqu'ici sur les transferts de fonds par les émigrés libanais établis dans des territoires de la Zone franc.
- Le taux des subventions familiales a été porté de 35 000 à 55 000 francs par personne. Les frais de séjour au Liban des émigrés ont été portés de 45 000 francs à 90 000 francs par mois.
Article paru dans « L'Orient » le 25 Juin 1959

27 Juillet 1959
Député du Chouf, M. Naïm Moghabghab a été tué hier à Beiteddine. Son chauffeur est grièvement blessé. Le corps du député a été transporté à Beyrouth. Bien que le rapport de gendarmerie affirmait que c'est seulement à coups de pierres et de gourdins que le député a été assassiné, on apprenait ce matin, d'après un premier constat de l'autopsie, que 3 balles avaient été trouvées dans le corps de la victime, deux à la tête et une à la main. Les coups de feu n'ayant pas été entendus par plusieurs témoins oculaires, il semble qu'ils n'ont été tirés qu'après le décès du député. L'assassinant de M. Moghabghab a suscité une grande agitation dans la région. Une enquête a été entamée par le Procureur Générale de la république.
Article paru dans « L'Orient » le 28 Juillet 1959

21 Novembre 1959
Catastrophe aérienne sur la colline de Aramoun : 24 morts
Un avion de l'Afghan Airways « Ariana » s'est écrasé hier, à 22h 20 près du village d'Aramoun à 14 Kms de Beyrouth. 19 des 22 passagers ainsi que les 5 hommes d'équipage ont péri. C'est seulement trois minutes après son décollage de la piste de l'AIB qu'il perdit tout contact avec la tour de contrôle de Khaldé. On croit que la catastrophe s'est produite quelques instants plus tard. On ignore toutefois si le feu déclaré à bord de l'appareil avant ou après l'accident. Quand il s'est écrasé au sol, les passagers avec les hommes d'équipage avaient été tués, à l'exception de deux hommes et d'une femme. Ce sont là les premières informations recueillies auprès des représentants de l'agence. Les passagers sont de nationalités turque, tchécoslovaque, afghane et américaine. Parmi eux, un bébé de deux mois. Les trois rescapés ont été emmenés à l'Hôtel Dieu dans un état désespéré. Des brigades de pompiers ont été dépêchées sur le lieu du sinistre où le feu a été circonscrit. Mais les premiers secours se sont révélés inefficaces, la catastrophe était totale.
Article paru dans « L'Orient » le 22 Novembre 1959

16 Janvier 1960
99 députés au Parlement
C'est par 6 voix contre 2 que le Conseil des Ministres a adopté hier le projet relatif au nombre de députés qui siègeront dans le prochain Parlement. Quant à la question du découpage des circonscriptions électorales sur la base du nombre de 99, le Conseil des Ministres ne l'a pas abordée. On sait que le Conseil des Ministres est divisé sur la question du découpage de Beyrouth. Le Conseil des Ministres est ensuite passé à l'examen des questions suivantes : L'état de sécurité à Beyrouth, et le projet de déviation du Hasbani vers le Litani.
Article paru dans « L'Orient » le 17 Janvier 1960

31 Avril 1960
2 000 étudiants manifestent a Beyrouth
Le premier jour de boycottage arabe des navires américains a été marqué, hier à Beyrouth, par une manifestation d'étudiants dans les rues de la capitale. C'est à 9 heures que les étudiants (pour la plupart de l'AUB) ont commencé à se rassembler Rue Bliss. Encadrés par les agents de la Brigade, ils se sont dirigés vers le centre de la ville en bon ordre, et en criant des slogans stigmatisant l'action des dockers américains et attaquant Israël, le sionisme et les Etats-Unis. Les manifestants au nombre de 1500 environ, ont essayé de s'engager dans la Rue Clemenceau, où se trouve la résidence de l'Ambassadeur des Etats-Unis, mais ils ont été empêchés de le faire par la Police. Parvenus vers 11 heures devant le Sérail, les étudiants ont été harangués successivement par M. Karamé, président du Conseil, et le ministre de l'intérieur. Le président Karamé a rendu hommage au patriotisme des étudiants et les a assuré du fait que le Gouvernement ne reculerait devant aucun sacrifice pour faire triompher la cause arabe en Palestine.
Article paru dans « L'Orient » le 1er Mai 1960

15 Juillet 1961
Le commissaire Émile Khayrallah a été remis en liberté hier à Damas, après 4 jours de détention à la prison de Mezzé. Dans sa note, l'exécutif de la province syrienne explique que le commissaire Emile Khayrallah avait passé la frontière libano-syrienne en habits civils, sans décliner ses qualités. Après être demeuré 2 jours à Damas, il s'était rendu au village de « Kariya »et là, il s'était mis à la recherche d'une dénommée Fatima El Zir. Ses investigations, alors qu'il n'avait aucune qualité officielle, ont attiré l'attention de la brigade mobile syrienne, qui a procédé à son arrestation. C'est au cours de son interrogatoire à la prison de Mezzé, que le commissaire Khayrallah devait préciser qu'il recherchait Fatima El Zir à titre personnel, parce qu'employée comme domestique chez un de ses amis, elle s'était enfuit en volant des effets se trouvant dans la maison. Le commissaire Khayrallah n'était porteur d'aucun ordre officiel de mission.
Article paru dans « L'Orient » le 16 Juillet 1961

18 Juillet 1961
Rebondissement de l'affaire Khairallah
Le commissaire libanais arrêté à Damas serait inculpé d'espionnage au profit d'Israël. Néanmoins les autorités syriennes auraient promis de le remettre aux autorités libanaises qui le déféreraient devant le Tribunal Militaire. L'affaire du commissaire Emile Khairallah, qui a été arrêté il y a une semaine en Syrie, a subitement rebondit hier. On apprenait, en effet, que les autorités de Damas avaient fait savoir à celles de Beyrouth que le Commissaire Khairallah est inculpé « d'espionnage au profit de l'ennemi Israël » .Les autorités syriennes affirment être en mesure d'établir ce chef d'inculpation. Ils auraient néanmoins assuré qu'elles livreraient le commissaire Khairallah aux autorités libanaises, avec le dossier de l'enquête menée sur ces activités par le service d'investigation syrienne. Cette promesse a été confirmée par le président Salam lui-même, qui a déclaré avoir reçu les assurances de la part des autorités de Damas. Celles-ci auraient affirmé que le commissaire Khairallah serait remis aux autorités libanaises prochainement. Le président Salam n'a pas indiqué quand cela interviendrait.
Article paru dans « L'Orient » le 19 Juillet 1961

23 Août 1961
L'incident survenu hier à 11 heures place Assour, lorsque le député de Beyrouth, M. Adnan Hakim et ses partisans ont voulu organiser une manifestation malgré l'interdiction de la Police- incident qui a fait un mort et 5 blessés- ne semble pas devoir provoquer des répercussions sérieuses, en dépit d'un appel à la grève lancée hier dans la nuit, sans précision de date, par M. Adnan Hakim. Dans les différents milieux de Beyrouth, cet incident a en effet, provoqué de la réprobation et, sauf imprévu, l'appel à la grève a très peu de chance d'être suivi. Une heure après l'incident, la Police et la Gendarmerie, appuyées par des éléments de l'Armée avaient rétabli l'ordre et nettoyé la chaussée des pierres qui y avaient été disposées, en une dizaine d'endroits différents, par les manifestants. Le communiqué du gouvernement : « Apres la fin des cérémonies de la fête du « Maouled » à la grande mosquée el-Omari de Beyrouth, un accrochage s'est produit près de la place de l'Etoile entre certains manifestants et les agents de l'Ordre. Un des manifestants a tiré des coups de feu sur la Police qui a riposté et a atteint l'agresseur. »
Article paru dans « L'Orient » le 24 Août 1961

23 Octobre 1961
Après un long échange de vues, au cours duquel certains ministres ont tenté de convaincre M. Salam d'affronter la Chambre avec le Cabinet actuel, quelle que soit l'attitude de M. Joumblatt, il a été trouvé que la meilleur solution, vu l'insistance du chef du gouvernement, était encore la démission collective. La lettre de démission a été rédigée sur le champ ; elle indique que, sur la demande des députés, le gouvernement avait décidé de se présenter devant la Chambre pour rendre compte de sa gestion, sur le plan intérieur, aussi bien que sur le plan extérieur. La déclaration que le président du conseil devait lire au Parlement est même prête. M. Salam semble avoir réussi à convaincre la majorité des ministres du fait que le cabinet, en se présentant à la Chambre aussi divisée, ne peut que se discréditer, et discréditer en même temps, le pouvoir. A la fin de la réunion du conseil de cabinet, M. Salam a pris contact avec le président Chéhab et l'a informé de la décision du gouvernement de démissionner. Le chef de l'Etat a bien essayé de persuader M. Salam de prendre un nouveau délai de réflexion, mais en vain.
Article paru dans « L'Orient » le 24 Octobre 1961

17 Novembre 1961
C'est après un débat de 12 heures environ, réparti sur 3 séances, que le cabinet Karamé a obtenu la confiance par 63 voix, contre 18 et 1 abstention. Le débat s'est déroulé, dans l'ensemble, dans un climat de grande modération, sans aucune intervention vraiment saillante. Le résultat était d'ailleurs connu d'avance : les chiffres définitifs sont ceux mentionnés dès le début de la semaine. A 18 heures, le président Hamadé ouvre la séance en présence de 82 députés. Après le vote de confiance, les membres du gouvernement reçoivent les félicitations des députés.
Article paru dans « L'Orient » le 18 Novembre 1961

21 Décembre 1961
Parmi les dispositions adoptées figurent notamment la création d'un Conseil de l'enseignement supérieur et la consécration des établissements existants.
Après deux séances de débats, la Chambre a consacré sa réunion d'hier, au vote, article par article, du projet de loi réglementant l'enseignement supérieur au Liban. Sur les 26 articles que comporte ce projet, 17 seulement furent approuvés.
Article paru dans « L'Orient » le 22 décembre 1961

25 Avril 1962
Sécurité Sociale : Projet transmis a la Chambre
Le projet de sécurité sociale, l'une des plus importantes – sinon la principale - réalisations enregistrées au Liban depuis l'accession du pays à l'indépendance, a été approuvé, hier, par le conseil des Ministres, cinq jours avant la fête du travail, le 1er Mai. Le projet a été transmis à la Chambre des députés sans le caractère d'urgence, ce qui laissera aux commissions parlementaires le temps nécessaire pour l'étudier. Dans l'exposé des motifs, il est dit notamment : « l'institution d'un système de sécurité sociale est étudiée depuis longtemps au Liban où elle doit remédier, jusqu'à un certain point, à l'excessive inégalité des revenus. Dès 1946, le Code du Travail faisait allusion à la loi future des assurances sociales. En 1956, un avant-projet fut établi. C'est cet avant-projet qui a servi de base aux discussions que les diverses commissions, qui se sont succédées depuis février 1959, ont entamé et mené avec les services gouvernementaux et les organisations professionnelles d'employeurs et de salariés, en vue de présenter une formule de sécurité sociale qui soit adaptée au Liban ».
Article paru dans « L'Orient » le 26 Avril 1962

30 Mai 1962
Contrôle renforcé de l'Etat sur la presse
Aux termes de la nouvelle loi, approuvée hier après amendement : Les journaux s'attaquant aux chefs d'Etat étrangers pourront être suspendus administrativement durant 5 jours. Le ministère public est tenu de poursuivre ces journaux, sans être actionné. Bien que consacrée, en principe, au vote de 31 projets de loi figurant à son ordre du jour, la séance de la Chambre, hier, a été occupée par les débats sur le projet de loi renforçant le contrôle de l'Etat sur la presse en vue de sauvegarder les relations extérieures du Liban.
Article paru dans « L'Orient » le 31 Mai 1962

6 Juin 1962
Les services de l'armée ont découvert un réseau d'espionnage à la solde d'Israël, opérant au Liban et en Syrie. Les 27 membres du réseau ont été arrêtés. L'interrogatoire des inculpés a permis d'établir que le réseau avait commencé ses activités en 1954 et qu'il était chargé de fournir à Israël divers renseignements d'ordre militaire, politique, économique et touristique sur le Liban et la Syrie. Le réseau était dirigé par Jamil Karah, qui avait pour adjoint direct Robert Totah. Après une longue surveillance, les services spéciaux découvrirent son existence. Ils chargèrent un agent de s'infiltrer dans le groupe et de gagner la confiance des chefs. L'agent mena à bien sa mission et pu ainsi découvrir les noms de tous les membres du réseau.
Article paru dans « L'Orient » le 7 Juin 1962

17 Juillet 1962
Coopération militaire libano-syrienne pour le contrôle des frontières communes
Commencée hier matin, dans une atmosphère d'optimisme, la rencontre libano syrienne a pris fin dans la soirée sur une note particulièrement encourageante : « une large mesure d'accord a été réalisée sur tous les problèmes discutés ». Un communiqué conjoint sera publié aujourd'hui, simultanément à Beyrouth et à Damas, exposant les résultats officiels de la rencontre. Cependant, on annonce d'ores et déjà de source autorisée, que les conversations ont abouti à un accord aux termes duquel une surveillance conjointe sera exercée sur les frontières communes des deux pays en vue de prévenir les infiltrations, à partir du Liban, d'éléments subversifs en Syrie. La délégation libanaise était dirigée par M. Takla, et la délégation syrienne par M. Farra (ministre syrien). La première partie de la rencontre, a réunit les membres des deux délégations pendant deux heures, L'atmosphère des discussions satisfait la délégation libanaise. La seconde partie de la rencontre fut un tête-à-tête ministériel Takla-Farra qui déboucha sur un bilan positif. Les 2 ministres avaient déclaré leur satisfaction quant à cette réunion. Le ministre syrien de son côté affirme que « notre journée a été féconde et utile en ce sens qu'elle nous a permis d'aboutir à une identité de vues au sujet des questions étudiées ». En parallèle, M. Takla fait de son côté, une brève déclaration dans laquelle il met en relief « la compréhension mutuelle dont ont été empreintes nos conversations et les résultats positifs auxquels elles ont abouti ».
Article paru dans « L'Orient » le 18 Juillet 1962

28 Août 1962
L'office des transports en commun et des chemins de fer de l'Etat a soumis au conseil des ministres un projet de loi préconisant le remplacement des tramways à Beyrouth par des autobus. Le projet précise que les deux lignes actuelles de Tramway sont desservies par 102 tramway, dont le nombre varie entre 50 et 59 millions par an. Aussi l'office des transports en commun propose :
1. L'achat de 150 autobus modernes, munis de moteurs à essence et pouvant transporter chacun 60 passagers.
2. La construction d'une gare routière, d'un atelier de réparation et d'entretien, de réservoirs pour les carburants, et d'un entrepôt pour les pièces de rechange.
3. La création de postes de dépannage répartis dans la Capitale, pour assurer un service efficient et rapide.
4. La délimitation des lieux de stationnement des autobus.
Quant au financement du projet, il est facile à réaliser si l'on considère que l'actuelle administration des tramways a un déficit annuel de 2 850 000 LL qui est couvert par l'Etat. Le coût du projet des autobus représente 4 fois ce déficit ; après quoi l'exploitation des autobus sera rentable et le déficit des transports en commun sera comblé.
Article paru dans « L'Orient » le 29 Août 1962

1er Février 1963
Heurté de plein fouet par un C-47 de l'aviation militaire turc, un « Viscount » libanais de la Middle East Airlines s'est abattu hier en plein centre d'Ankara, dans un quartier populeux où il y avait une foule de promeneurs en ce vendredi après-midi. L'accident a fait 74 morts et 86 blessés. Toutefois ce bilan n'est pas définitif. Tard dans la nuit, on retirait encore des cadavres ensevelis sous les décombres. L'appareil, qui effectuait la liaison régulière Beyrouth-Nicosie-Ankara n'avait heureusement à son bord que 11 passagers (dont un Libanais) et 3 hommes d'équipage (dont deux Libanais). Ils sont tous morts. Mais c'est parmi la foule que les débris de l'avion en feu ont provoqué une véritable hécatombe : 56 cadavres déjà dénombrés, 86 blessés dont 26 dans un état désespéré ; sans compter des dégâts matériels considérables, notamment une banque dont le siège a pris feu.
Article paru dans « L'Orient » le 2 Février 1963

18 Avril 1963
Décision de la suspension de l'effet de la carte électorale pour deux ans
La chambre des députés a approuvé, hier soir, le projet de loi préparé par le Gouvernement portant suspension pour une durée de deux ans de l'effet de la carte électorale. Au cours de la même réunion, l'Assemblée nationale a voté un second projet de loi en deux articles prorogeant jusqu'au 30 juin la durée des mandats des conseils municipaux et des Moukhtars, qui avaient expiré le 15 Avril. Les députés avaient auparavant rejeté deux motions : l'une portant suspension pour une durée illimitée de l'effet de la carte électorale, l'autre, stipulant que l'usage de la carte électorale n'entrera en vigueur qu'après l'organisation des élections municipales. Les décisions prises par la Chambre mettent fin à une situation malsaine. Depuis le 15 Avril, en effet, le pays se trouvait sans conseils municipaux et sans Moukhtars. Et le gouvernement était dans l'impossibilité matérielle de procéder à des élections municipales. Après le vote intervenu, hier soir à la Chambre, rien n'empêche plus le Gouvernement d'organiser les élections municipales avant l'été, comme il en a l'intention.
Article paru dans « L'Orient » le 19 Avril 1963

9 Mai 1963
La Chambre se met en frais d'éloquence pour accueillir la première femme- député au Liban : Myrna Boustany el Khazen a inauguré hier son mandat parlementaire.
Réunie, hier soir, la Chambre a réservé un accueil chaleureux à Mme Myrna Boustany el Khazen, première femme député libanaise, dont c'était, aussi la première apparition à l'Assemblée. Après les discours des députés qui ont pris la parole pour féliciter Mme Boustany de son élection au siège maronite du Chouf qu'occupait précédemment son père.
Article paru dans « L'Orient » le 10 Mai 1963

29 Mai 1963
Beyrouth circonscription unique pour les élections municipales
La réunion du conseil des ministres qui s'est tenue hier a été consacrée en grande partie à régler une fois pour toutes la « petite crise » née à la suite de l'amendement par la Chambre du projet de loi sur les municipalités. Le conseil des ministres a pris une importante décision, il a constitué Beyrouth en une seule grande circonscription dont tous les électeurs éliront l'ensemble de 24 conseillers municipaux. Le gouvernement a voulu ainsi désamorcer le confessionnalisme du pays ; d'autant plus que pour les élections municipales il n'y a pas de répartition confessionnelle des sièges.
Article paru dans « L'Orient » le 30 Mai 1963

10 Décembre 1963
La grève des étudiants de l'UL : le ministre de l'éducation se montre compréhensif
Les 6 000 étudiants de l'UL, en application de la décision prise hier soir par leur amicale, se sont mis en grève en signe de solidarité avec leurs camarades de la faculté des sciences et pour appuyer leurs propres revendications. La grève a été générale, et avait commencé vendredi dernier à l'UL lorsque les 500 étudiants de la faculté des sciences ont décidé de boycotter les cours. Les étudiants demandent que :
- Les différentes sections de l'UL soient concentrées dans un même lieu, ce qui revient à demander la construction d'une nouvelle université.
- Le cadre administratif de l'UL soit renforcé et que celle-ci bénéficie d'une autonomie financière et administrative.
- Des démarches soient entreprises par le gouvernement pour obtenir le principe de l'équivalence des diplômes de l'UL avec ceux des universités étrangères.
- Le statut des professeurs de l'UL soit amélioré.
- L'enseignement soit gratuit dans toutes les facultés de l'UL et que les taxes actuellement perçues soient abolies.
- Les bourses allouées aux étudiants soient substantiellement augmentées.
Un porte-parole du ministère de l'éducation nationale a annoncé hier, en fin de matinée, que par suite d'une décision de principe, la construction de l'UL près de la Cité Gouvernementale a été prévue et que l'Etat est à la recherche d'un terrain susceptible d'abriter ce bâtiment. Le ministre de l'éducation s'est montré particulièrement compréhensif à l'égard des revendications formulées et a promis de soulever en conseil des Ministres la question de l'UL et de lui accorder toute son attention dans le but de mettre au point dans le bref délai, une solution d'ensemble à la question.
Article paru dans « L'Orient » le 11 décembre 1963

11 Janvier 1964
Béchara el Khoury est mort : Des funérailles nationales seront faites à celui qui fut le premier Président du Liban Indépendant.
Le Liban est en deuil. Une des figures les plus prestigieuses de l'histoire nationale contemporaine vient de disparaître : le président Béchara El Khoury est décédé dans la nuit d'hier à la suite d'une longue et pénible maladie qu'il avait subie avec une rare patience, une belle fermeté et une impressionnante lucidité. Aussitôt connue, la nouvelle du décès de celui qui fut le père de l'indépendance libanaise et le premier président de la République indépendante, a produit une profonde émotion. Le Président s'est éteint à 22 h 20, dans sa résidence de Kaslik. Sa dépouille mortelle a été transportée dans la nuit à Beyrouth, à l'ancien hôtel de la Présidence, rue Kantary. Les funérailles nationales auront lieu demain matin. En Béchara El-Khoury, le Liban perd l'un de ses leaders historiques dont la forte personnalité, l'intelligence et l'habileté avaient dominé la scène durant près de 40 ans. Chef du parti constitutionnel (le « Destour »), Cheikh Béchara fut sous le régime du Mandat, le promoteur d'une doctrine politique dont il devait faire la règle d'or du Liban indépendant : consolidation des institutions parlementaires et d'un système économique libéral qui continue de faire l'originalité du Liban en Orient et sa prospérité ; équilibre entre les diverses communautés nationales, solidarité avec les pays arabes, dans le cadre de la Ligue. Pour Béchara El-Khoury, l'équilibre interne et l'équilibre inter-arabe avaient été les deux fondements d'une action soutenue pour bâtir le Liban nouveau sur des bases saines d'amitié et de coopération avec les pays auxquels le liait sa double culture arabe et européenne. Le Cheikh Béchara était une personnalité politique représentative d'une vieille tradition humaniste, alliant à une solide science juridique une grande habileté parlementaire et une profonde connaissance des hommes et des réalités nationales. Retiré de la politique, il était demeuré pour beaucoup de Libanais une référence et un homme de bon conseil. Sa disparition laisse un vide qu'il sera difficile de combler. C'est toute une génération politique qui s'en va, dont l'expérience a couvert trois époques historiques très différentes, du régime d'autonomie administrative sous les Ottomans jusqu'à l'indépendance en passant par le mandat Français. Béchara El-Khoury laisse une pensée politique et une oeuvre nationale dont ses adversaires même reconnaissent la valeur et la portée. On pourra dire de lui que, vivant, il était déjà entré dans l'Histoire.
Article paru dans « L'Orient » le 12 Janvier 1964

6 Janvier 1965
Le conseil des ministres a enfin dit oui au relèvement des salaires
Relèvement général des salaires dans une proportion de 7 ou de 8% dans le secteur privé : octroi d'un échelon à titre exceptionnel aux fonctionnaires de l'Etat : tel est l'essentiel de la décision prise hier par le conseil des ministres, après sept heures de délibération. Ces mesures ont pour objet d'améliorer la situation matérielle de l'ensemble des salariés et de leur permettre de faire face, dans une certaine mesure, à la hausse du coût de vie.
- Pour les fonctionnaires : Un échelon exceptionnel
- Dans le secteur privé : 8 à 7% sur base des traitements de 1960.
- Minimum vital : Porte à 145 livres par mois, sauf pour les agents de l'Etat.
Article paru dans « L'Orient » le 7 Janvier 1965

10 Janvier 1965
L'obstacle du Wazzani surmonté
La station de pompage sera installée en territoire libanais et défendue par l'armée libanaise, et même en cas d'agression israélienne aucune armée étrangère n'entrera au Liban, sauf sur requête des autorités constituées qui agiront conformément à la Constitution et aux lois libanaises. Telles sont les principales dispositions d'une résolution adoptée par le conseil de la défense des pays de la Ligue arabe et qui sera, à coup sur, entérinée par la conférence des chefs de gouvernement qui se tient au siège de la Ligue. « L'obstacle du Wazzani a été surmonté. Le commandement arabe unifié s'est rangé à l'avis des techniciens de l'organisme des affluents arabes du Jourdain. Plusieurs points étaient possibles pour installer les stations de pompage des eaux du Wazzani, les uns situés en territoire libanais, les autres en territoire syrien. Les experts avaient choisi un de ces points comme étant, sur le plan strictement technique, le plus approprié.
Article paru dans « L'Orient » le 11 Janvier 1965

16 Février 1965
Grève générale des étudiants de l'UL
Ils réclament notamment : Des bâtiments modernes et de nouvelles branches de spécialisation, la gratuite de l'enseignement universitaire, l'autonomie administrative et financière de l'Université.
Les étudiants des Facultés de droit, des Sciences sociales, des Lettres et de l'Ecole Normale supérieure de l'Université libanaise ont décidé de ne pas assister, à partir de ce matin, aux cours jusqu'à la réalisation des revendications suivantes :
1. Grouper toutes les facultés et les sections de l'Université libanaise dans un seul bâtiment moderne et de créer de nouvelles branches de spécialisation.
2. Approuver le principe de l'autonomie de l'Amicale des étudiants par rapport à l'administration et promulguer un décret abrogeant l'effet du décret plaçant l'Amicale sous la dépendance de l'administration.
3. Réaliser le principe de la gratuite de l'enseignement à l'université libanaise.
4. Réaliser l'autonomie administrative et financière de l'université libanaise et renforcer ses cadres.
5. Agir en vue de faire reconnaître les diplômes délivrés par l'UL dans les pays étrangers.
6. Déterminer le champ d'activité des diplômés de l'Institut des Sciences sociales et leur accorder le droit de créer un centre de recherches à l'intention des étudiants.
La décision relative à la grève des cours a été prise dans une atmosphère fiévreuse. Un comité a été crée pour maintenir le contact avec les responsables et entreprendre les démarches en vue de faire aboutir les revendications des étudiants.
Article paru dans « L'Orient » le 17 février 1965

16 Mars 1965
Manifestations anti- allemandes dégénèrent en grave désordre : Le gouvernement fait appel à l'armée pour maintenir l'ordre a Tripoli
D'imposantes manifestations d'étudiants se sont déroulées, hier, à Beyrouth, Tripoli, Saida, Bint Jbeil et Merjeyoun en signe d'appui aux Arabes dans le conflit qui les oppose à la République fédérale allemande. Aucun incident majeur n'a été signalé dans la capitale. Par contre, à Tripoli, où il y avait 23 blessés, la situation demeure extrêmement tendue. Le quartier Tall est complètement fermé. Ailleurs la grève est partielle. Pour maintenir l'ordre dans la ville, le gouvernement a fait appel à l'armée, qui occupe, depuis hier après-midi, tous les points névralgiques. Le conseil de sécurité intérieure du Liban-Nord a tenu une réunion extraordinaire sous la présidence de l'administrateur, et a pris les décisions suivantes :
- Suspendre tous les permis de port d'armes de toutes natures au Liban-Nord
- Interdire les manifestations et les rassemblements.
- Occuper toute maison d'où des coups de feu seraient tirés.
Les rues de Beyrouth, ont été le théâtre d'une imposante manifestation dont la capitale n'a pas connu de pareille depuis longtemps. 10 000 étudiants promenant des pancartes qui portaient des inscriptions flétrissant l'attitude hostile aux pays arabes de la République fédérale d'Allemagne, ont défilé dans les rues centrales de la ville en demandant la rupture des relations avec le gouvernement de Bonn.
Article paru dans « L'Orient » le 17 Mars 1965

30 Mars 1965
Grave mutinerie à la prison des Sables
142 détenus brisent les portes de leurs cellules, y mettent le feu et s'attaquent aux gendarmes
Une mutinerie, pareille à celle qui s'est produite en septembre dernier à la prison de la Citadelle, a eu lieu hier aux Sablons. Les détenus, entraînés par ceux d'entre eux dont les peines de mort ont été commuées récemment en détention a vie, ont forcé les portes de leurs cellules et se sont attaqués aux gardiens pris à l'improviste. Alertée à temps, la direction générale des forces de sécurité intérieure a dépêché sur le champ des renforts, ce qui a permis aux forces de l'ordre de maîtriser les mutins et de rétablir le calme dans le pénitencier. Mais la répression de la mutinerie ne s'est pas effectuée sans effusion de sang. En effet, il y a eu un tué et huit blessés (parmi les prisonniers) et onze gendarmes blessés.
Article paru dans « L'Orient » 31 Mars 1965

27 Avril 1965
Litani : La première phase du projet est achevée
Les cérémonies marquant l'achèvement de la première étape des travaux d'aménagement du Litani ont eu lieu hier, en présence du ministre des travaux publics, M. Pierre Gemayel, représentant le chef de l'Etat. Cette première phase des travaux comporte l'achèvement du tunnel d'Awali d'une longueur de 17 Km, la mise en service de la centrale hydro-électrique Paul Arcache qui produira 300 millions de Kw/h par an, ainsi que le démarrage du projet pilote d'irrigation de l'arrière pays de Saida, soit une zone expérimentale de lus de mille hectares.
Article paru dans « L'Orient » le 28 Avril 1965

6 Juillet 1965
Le Liban classé troisième pays du monde dans la lutte contre les stupéfiants
Le directeur général des forces de sécurité intérieure, M. Mahmoud Banna, est arrivé, hier soir, à séjour après avoir représenté le Liban, avec le commandant Hanna Abou Chacra, au congrès de l'Interpol qui s'était tenu à Rio de Janeiro. L'assemblée générale de l'Interpol a remercié le Liban pour les efforts déployés par sa police pour venir à bout des trafiquants de stupéfiants. Le Liban a été considéré comme venant au troisième rang dans le monde du point de vue de l'importance des stupéfiants saisis et du nombre des trafiquants internationaux arrêtés. La délégation libanaise, a soumis au congrès des recommandations d'une grande importance qui ont été adoptées. Le bureau de l'Interpol est représenté au Liban par la direction générale des forces de sécurité intérieure.
Article paru dans « L'Orient » le 7 Juillet 1965

18 Janvier 1966
Le message de Helou à la Nation: trois questions fondamentales
Le président de la République fait appel à la collaboration effective des citoyens pour l'édification d'un Etat libéral, moderne et juste. Trois questions fondamentales ont été traitées par M. Charles Helou, dans le message en même temps optimiste et grave, qu'il a adressé à la Nation par la radio et la télévision :
- La nécessité de concilier les exigences du développement économique et du progrès social
- L'urgence devant laquelle se trouve l'Etat d'assurer les ressources financières suffisantes pour l'exécution du plan, et de disposer des cadres capables de prendre en main cette exécution.
- La refonte des méthodes administratives et judiciaires.
Le chef de l'Etat a également exposé les raisons qui ont porté le gouvernement à donner un ordre de priorité aux projets économiques et sociaux à exécuter dans le cadre de la loi des 272 millions de livres ; il a, d'autre part, analysé les méthodes auxquelles l'Etat aura recours pour hâter l'exécution du plan, dans la prospérité et la stabilité monétaire. Le développement économique et social a pour corollaire indispensable la refonte des méthodes administratives, refonte qui est elle-même une oeuvre de longue haleine. Après avoir proclamé son attachement au régime libéral du Liban, le président Helou fait appel à la collaboration effective des citoyens pour que puisse être menée à bien la tache d'édification d'un Etat moderne, ou régneraient prospérité et justice sociale.
Article paru dans « L'Orient » le 19 Janvier 1966

9 Mars 1966
Réforme administrative : 115 licenciements
Le conseil des ministres a approuvé le nouveau train de licenciements proposés par l'organisme unifié dans le cadre de la réforme. Les arrêts de l'organisme unifié touchent 44 fonctionnaires des différents départements ministériels, dont 2 directeurs généraux mis à la retraite conformément à l'article de la loi relatif à l'âge et au nombre d'années de service. Enfin le conseil a entériné les décisions de l'organisme spécial des forces de sécurité intérieure, portant révocation de 58 agents des FSI, et ceux de l'organisme spécial de la Sûreté générale licenciant 12 fonctionnaires de ce département.
Article paru dans « L'Orient » le 10 Mars 1966

21 Mars 1966.
Une « Haute Cour » pour juger le chef de l'Etat et les ministres
Convoqué, hier matin, en séance extraordinaire- qui s'est poursuivie pendant une bonne partie de l'après-midi- le conseil des ministres a pris deux importantes décisions dans le cadre de la réforme. Il a approuvé et transmis à la Chambre le texte du projet de loi sur la responsabilité des ministres, qui porte création d'une Haute-Cour chargée de juger les membres de l'Exécutif. Il a entériné les arrêts de l'organisme spécial pour les forces de sécurité intérieure, mettant fin aux services de 17 officiers de gendarmerie et commissaires de police.
Article paru dans « L'Orient » le 22 Mars 1966

1 Septembre 1966
La grève du personnel de l'électricité du Liban a provoqué une panne gigantesque : Beyrouth est dans le Noir.
La panne qui s'est produite hier a affecté principalement le centre-ville de la capitale à Ras Beyrouth ainsi que Hazmieh, Aley, Bhamdoun,Sofar, Beit Mery, Broumana, Baabdate et Dhour Choueir. Dans les villes principales, Tripoli, Zahle et Saida, le courant a été maintenu, sauf dans quelques secteurs. Quatre stations de distribution ont cessé de fonctionner ; la station de la région ouest, alimentant les quartiers de Bab Edriss, Hamra et Rass Beirut, la station des halles, alimentant le centre commercial ; la station de la Foret, alimentant les quartiers Mazraa et Tarik el Jadida ; la station d'Aley, alimentant Aley et ses environs.
Article paru dans « L'Orient » le 2 Septembre 1966

15 Octobre 1966
Les bureaux de l'Intra ont été mis sous scellés
Sur ordonnance du procureur général près la cour de cassation, les scellés ont été mis hier sur le siège centrale et les différentes branches de la Intra au Liban. Cette mesure fait suite à la décision de la banque de cesser ses payements. Cependant, tous les efforts tendent actuellement à éviter à cette banque la faillite, dont les conséquences seraient désastreuses pour l'ensemble de l'économie libanaise. Déjà des appréhensions se font jour chez les épargnants et toutes les banques libanaises- qui ont pour la plupart des attaches avec la Intra- ont du faire face hier à des retraits massifs de fonds. Une malheureuse conjonction de facteurs, économiques et politiques a déclenché, à la Banque Intra, une réaction en chaîne dont une gestion, pour le moins téméraire, de l'établissement est venue amplifier le rythme. Pour des raisons financières et d'autres politiques, des dépôts koweitiens et saoudiens considérables ont été retirés de la « intra ». En un mois, la banque libanaise a du faire face à des tirages évalués à environ 110 millions de livres. Le Koweit, désireux de rapatrier ses capitaux placés à l'étranger, accorde actuellement un taux d'intérêt allant jusqu'à 9%. Les Saoudiens veulent par ce biais, exercer une pression sur le Liban, dans le cadre des efforts qu'ils déploient pour faire admettre leur projet de regroupement islamique. Parmi les solutions envisagées par le conseil administratif de la Intra, la plus réaliste serait la demande d'un concordat préventif avec remboursement à 100%, dans un délai de 3 ans. Dans l'avis des experts, ce serait le seul moyen de prévenir un véritable Crash.
Article paru dans « L'Orient » le 16 Octobre 1966

28 Novembre 1966
Le Liban fait aujourd'hui sa première expérience de grève générale
69 syndicats membres de la CGTL groupant 22 278 adhérents, cesseront le travail aujourd'hui « a titre d'avertissement ». Cette grève d'une journée a deux objectifs : faire pression sur le gouvernement pour l'amener à donner suite aux revendications de la CGTL et démontrer au ministre du travail et des affaires sociales la force de la Confédération. C'est la première fois de l'histoire du Liban qu'une grève générale est effectivement déclenchée. Tous les secteurs de l'économie seront affectés par l'arrêt du travail : le commerce, les transports, les banques, les loisirs, le port, les hôpitaux, les écoles.
Ses revendications portent sur 3 points :
1. Amendement du régime des assurances médicales.
2. Relèvement du salaire minimum vital de 145 LL à 175 Livres par mois.
3. Délimitation de la proportion de la hausse du coût de la vie et ajustement des salaires en conséquence.
Article paru dans « L'Orient » le 29 Novembre 1966

10 Janvier 1967
En 9 points ce que va devenir l'Intra
Maintenant que la loi sur les banques en état de cessation de paiement a été votée par la Chambre des députés, la procédure applicable pour un règlement, économique et financier, de l'affaire Intra va pouvoir être hâtée. Dès la publication de la loi au Journal Officiel, et vu que la cessation des paiements par l'Intra a déjà été proclamée, les mesures suivantes entrent automatiquement en application, sous le contrôle du tribunal de commerce de Beyrouth :
1. Un directeur provisoire va être nommé par le tribunal pour expédier les affaires courantes et prendre les mesures conservatoires qui s'imposent.
2. L'actuel conseil d'administration de la Banque Intra, présidé par M. Negib Salha, est révoqué d'office.
3. Un comité de gestion de 6 à 10 membres sera nommé par le tribunal pour remplacer le conseil d'administration révoqué. Dès que ce comité aura été constitué, la mission du directeur provisoire prendra fin.
4. Dans un délai de 3 mois, les créanciers et les ayant droit, autres que les petits épargnants bénéficiant de la loi dite de 50 millions de livres, devront produire leurs créances et leurs droits au comité de gestion.
5. Le comité a un délai de 6 mois pour se prononcer sur la question de savoir si la Banque Intra est toujours dans une position lui permettant de reprendre ses activités.
6. Si le résultat est positif, l'assemblée générale des actionnaires sera convoquée pour élire un nouveau conseil d'administration.
7. Si le résultat est négatif, l'Intra sera mise en liquidation par arrêt du tribunal de commerce.
8. Pour remplir cette dernière mission, un comité de liquidation remplacera le comité de gestion.
9. Dès la publication de la loi, une saisie conservatoire sera opérée sur les biens de tous les responsables de la Banque.
En ce qui concerne les membres du conseil d'administration, la procédure de saisie a déjà été engagée, à la suite de l'ordonnance du tribunal de commerce mettant l'Intra en faillite.
Article paru dans « L'Orient » le 11 Janvier 1967

8 Février 1967
Le conseil des ministres étudie les moyens de parer à la crise de la viande de boucherie
Au cours de la séance qu'il a tenu hier, le conseil des ministres s'est penché tout particulièrement sur la question de la crise de viande de boucherie qui menace le pays, à la suite de la décision syrienne de suspendre les exportations d'ovins vers le Liban. Le problème est d'autant plus grave que les prix de la viande ont commencé a hausser d'une manière inquiétante, que le bétail dont on dispose actuellement suffit à couvrir la consommation intérieure pendant 2 semaines tout au plus et qu'il n'y a aucune possibilité dans l'immédiat d'importer les moutons d'Irak ou de Turquie, principalement en raison du mauvais temps. En conséquence, le conseil des ministres a décidé de charger le ministre des affaires étrangères d'entreprendre de pressantes démarches auprès des autorités de Damas pour les convaincre de rapporter leur décision, à laquelle on ne voit d'ailleurs ici aucune justification.
Article paru dans « L'Orient » le 9 Février 1967

16 Mars 1967
Liquidation de toutes les branches de l'intra à Beyrouth et en province
Réuni, hier matin, le comité de gestion de l'Intra Bank a décidé en principe la liquidation de toutes les branches de l'Intra à Beyrouth et en province. Le comité a d'autre part chargé une commission administrative de gérer les intérêts de l'Intra Bank et dans toute autre société où la banque a des intérêts.
Article paru dans « L'Orient » le 17 Mars 1967

29 Mai 1967
En explosant un camion citerne à gaz a blessé 20 personnes et incendié 2 maisons, 3 voitures et un tracteur
Une terrible catastrophe qui a fait vingt blessés s'est produite hier à Dora. Un camion citerne de la « Sodigaz » qui se dirigeait vers Beyrouth a pris feu, a explosé à la hauteur des établissements. L'accident s'est produit vers 13 heures 30. La déflagration a eu lieu alors que le chauffeur venait d'arrêter le véhicule afin de l'inspecter, s'étant douté que des fuites de gaz se produisaient. Il avait à peine mis pied à terre, que le feu prenait et le camion explosait quelques secondes après. Le feu s'est communiqué à un tracteur et à 3 voitures. Deux maisons et un restaurant et un atelier de couture ont été la proie des flammes.
Article paru dans « L'Orient » le 30 Mai 1967

11 Octobre 1967
Intra : Accord signé
Un communique officiel, publié dans la soirée d'hier, annonce la signature du contrat entre le comité de gestion de l'Intra Bank d'une part, et le groupe formé de l'Etat koweitien, de l'Etat Katarien, de l'Etat libanais d'autre part. Ce contrat qui règle définitivement « l'affaire Intra » a été signé hier, au siège de la Banque Centrale à Beyrouth. Les principaux termes de l'accord :
1. La première partie de l'accord prévoit la création d'une nouvelle banque au capital de 3 millions de livres, qui prendra en charge les affaires strictement bancaires de l'ancienne Intra Bank et notamment l'exploitation des filiales de l'établissement à l'étranger.
2. La seconde partie prévoit la création par l'Etat libanais, l'Etat Koweitien et l'Etat Katarien, d'une société libanaise pour l'exploitation des avoirs de l'Intra, estimés à quelques 550 millions de livres. Le capital de cette société sera à plus de 45 % libanais.
3. Le remboursement des dépôts, créances et actions libérées s'effectuera comme suit :
Jusqu'à concurrence de 250 000 Livres : La moitié de la créance au comptant, l'autre moitié en actions de la nouvelle société d'exploitation.
Au dessus de 250 000 livres, en actions uniquement. L'action est comptabilisée aux créanciers a 12.50 $.
4. Pour la partie des créances au-dessous de 250 000 livres, qui sera réglée au comptant, le paiement s'effectuera sur étapes.
5. Les actions émises en règlement des créances seront nominatives, non négociables en bourse mais transférables.
Article paru dans « L'Orient » le 12 Octobre 1967

9 Janvier 1968
Catastrophe évitée de justesse à l'AIB
Un Boeing de l'Ethiopian Airlines a pris feu, hier soir, après avoir raté son atterrissage. Les 46 passagers et membres d'équipage sont indemnes. Un accident d'avion qui aurait pu tourner à la catastrophe s'est produit, hier soir, à l'aéroport international de Beyrouth : Un Boeing 720 B de l'Ethiopian Airlines, a pris feu en se posant sur la piste côté-montagne , son train d'atterrissage n'ayant pas fonctionné normalement. L'accident s'est produit au moment où la tempête commençait à se déchaîner. Ayant à bord 36 passagers et 10 membres d'équipage parmi lesquelles figurent des Libanais l'appareil a « piqué du nez » et s'est immobilisé la queue dans l'air, avant de prendre feu quelques instants plus tard. Les sapeurs pompiers sont intervenus rapidement et efficacement, cependant les flammes ont brûlé une bonne partie du fuselage. Le ministre de l'Intérieur s'est aussitôt rendu sur les lieux de l'accident. Une commission comprenant des fonctionnaires de l'aviation civile et des représentants du « Safety center » de l'IATA à Beyrouth, a été chargée d'enquêter sur les causes de cet accident sous l'angle technique.
Article paru dans « L'Orient » le 10 Janvier 1968

14 Mars 1968
La Grève s'étend à toutes les Facultés de l'Université Libanaise
Ce que le gouvernement ne prévoyait pas, c'est que le mouvement s'étende à l'Ecole Normale Supérieure, à la Faculté des Lettres et à l'Ecole des Beaux Arts. Ainsi la grève est devenue totale dans toutes les sections de l'UL. Autre fait nouveau, le corps enseignant s'est plaint hier de la manière désinvolte dont le ministre de l'éducation nationale traite cet important problème et de la solution provisoire, jugée offensante par les professeurs de l'UL, qu'il a proposée. Le ministre propose que « les professeurs cessent la grève. En contrepartie je suis prêt à convaincre le conseil des ministres de leur accorder une somme de 100 000 LL qui sera distribuée entre eux suivant un barème qui sera établi par le conseil de l'UL ». En outre les amicales des étudiants des Facultés françaises ont adressé aux amicales des étudiants de l'UL un communiqué au terme duquel elles manifestent leur solidarité avec les professeurs de l'UL et se déclarent prêtes à leur accorder tout leur appui pour la réalisation de leurs revendications.
Article paru dans « L'Orient » le 15 Mars 1968

2 Avril 1968
Les étudiants en grève de l'UL brutalement délogés : 50 blessés
Une cinquantaine d'étudiants blessés à coups de crosses, hier soir : la crise de l'Université Libanaise a brusquement pris une tournure violente qui risque fort d'envenimer les choses. Le choc s'est produit lorsque la Police, soutenue par la gendarmerie et accompagnée par la Brigade des pompiers et par des ambulances, a commencé à déloger les étudiants qui avaient déclenché, quelques heures plus tôt, une grève sur le tas, en signe de solidarité avec leurs professeurs. Les étudiants s'étaient retranchés à l'Ecole Normale Supérieure après que l'accès de l'Université leur eut été interdit. Bien vite, les forces de l'ordre encerclèrent le bâtiment.
Article paru dans « L'Orient » le 3 Avril 1968

31 Mai 1968
Réprobation unanime au Liban de l'attentat contre Chamoun
L'attentat auquel a échappé hier matin, malgré des blessures heureusement sans gravité, le président Camille Chamoun devant le siège de son parti, le PNL, à Beyrouth, a suscité une vague d'indignation unanime dans le pays : le chef de l'Etat, le Gouvernement, les groupes parlementaires de toutes tendances, le Mufti et le Cheikh Akl druze ont tous reprouvé en termes énergiques, auxquels l'Orient s'associe, le geste lâche du criminel. La réaction populaire a été très violente et a presque pris les dimensions d'une émeute. Des défilés de protestation ont eu lieu à Beyrouth et dans la plupart des localités de la banlieue de la capitale. Les manifestants ont obligé les souks du centre commercial à fermer. Des barrages ont été dressés par la foule en de nombreux points de la capitale et notamment aux entrées de Beyrouth. Un grave accrochage a opposé les manifestants aux marchands des halles qui bordent Maarad. Des coups de feu ont été tirés. 11 personnes ont été légèrement blessés. La foule a endommagé à la place des Martyrs un autobus de la société Ahdab.
Article paru dans « L'Orient » le 1er Juin 1968

11 Juillet 1968
13 kilos d'opium base et 30 kilos haschisch saisis au port de Beyrouth
13 kilos d'opium base et 30 kilos de haschisch ont été découverts hier au port de Beyrouth dans une voiture qui devait être embarquée sur un bateau en partance pour l'Europe. La drogue a été saisie et le propriétaire de la voiture, un Libanais ayant également la nationalité américaine. Les douaniers en inspectant le véhicule furent frappés par la présence d'une bouteille d'eau de Cologne sur la banquette arrière. En général les trafiquants placent toujours à côté de la drogue, pour en cacher l'odeur, un liquide à forte senteur. Les agents fouillèrent très minutieusement le véhicule et découvrirent les sachets contenant l'opium et le haschisch.
Article paru dans « L'Orient » le 12 Juillet 1968

31 Août 1968
3 banques sous mainmise
Attendue depuis un certain temps, la mainmise sur la « Bank of Lebanon and the Middle East », la « Lombard Bank Lebanon » ordonnée hier par le conseil des ministres. Elle entre immédiatement en vigueur et dès hier les trois établissements ont été pris en charge par la BCAIF. Le déficit le plus important est, selon les estimations, celui de la Bank of Lebanon (10 à 15 millions). Le déficit cumulé des 3 banques parait être de l'ordre de 20 millions de livres. La mesure décrétée par le conseil des ministres porte à huit le nombre des banques sous mainmise conformément à la nouvelle législation et à l'oeuvre d'assainissement du marché bancaire qui, selon les propres termes du Gouverneur de la Banque du Liban « est exécutée en grande partie ».
Article paru dans « L'Orient » le 1er Septembre 1968

28 Décembre 1968
Raid israélien sur l'Aéroport de Khalde
Le Liban a été victime, hier soir, d'une très grave et lâche agression sioniste. Selon ses habitudes, Israël a frappé dans l'ombre. Débarqués d'hélicoptères qui, en rasant les flots, avaient échappé à la détection – radar, des commandos terroristes sionistes ont ravagé les installations de l'Aéroport International de Beyrouth, objectif à 100 % civil. Comme chaque fois Israël a choisi un objectif sans défense. Le raid sioniste a fait 2 blessés libanais (un agent des douanes et le directeur de l'AIB), tandis que 13 avions étaient totalement détruits. Réuni en session ordinaire, le Conseil des ministres décidait de saisir d'urgence le conseil de Sécurité de l'ONU. Un vrombissement insolite de moteurs et un bruit de pales d'hélicoptères se fait entendre. Puis une fusée éclairante illumine la zone Est de l'AIB et une partie de l'aérogare. Un hélicoptère ennemi s'approche des hangars de la Trans Mediterranean Airways, se pose sur l'aire. Des commandos sapeurs en débarquent et posent des explosifs sous les avions parqués et près des diverses installations. Un autre hélicoptère « couvre » l'opération et arrose de balles tout le secteur. Ce sont ensuite les installations de la MEA et celles toutes proches de la LIA, sur le côté Est de l'Aéroport qui font l'objet de l'attaque, même tactique. Les hélicoptères lancent des bombes à bille pour empêcher les pompiers et les équipes de secours de s'approcher. Après le mitraillage, des commandos débarquent à proximité « Boeing » de la MEA, obligent à débarquer. Puis des explosifs sont placés sous l'appareil qui est détruit. Le même scénario se répète près de tous les appareils libanais parqués à l'Aeorodrome dont de nombreuses installations sont déjà la proie des flammes. Débordés, les pompiers de l'AIB font appel aux brigades de Beyrouth, mais même les voitures de pompiers sont attaquées par les agresseurs sur le boulevard de Khalde. L'attaque aura duré en tout 45 minutes. Les Israéliens ont bénéficié d'une couverture aérienne importante et selon certaines informations, d'un appui du côté de la mer.
Article paru dans « L'Orient » le 29 décembre 1968

31 Décembre 1968
Israël condamne à l'unanimité et menace de sanctions en cas de récidive : A escadrilles ennemies ont violé hier l'espace aérien libanais
La journée d'hier a été marquée par une brusque remontée de la tension : une nouvelle menace d'agression israélienne contre le Liban prenant forme vers midi. Après avoir prétendu que des Fedaiyine venant du Liban, avait attaqué un village israélien, le Gouvernement de Tel Aviv envoyait quatre escadrilles d'avions de combat violer l'espace aérien libanais. Le conseil des ministres réuni d'urgence, prenait la décision de mobiliser tous les moyens du pays pour défendre le territoire. Un projet de résolution des Nations Unies condamne Israël pour son action militaire « préméditée » et considère que de tels actes mettent en danger la paix. Il avertit qu'en cas de récidive il devra examiner d'autres actions pour « donner effet à ses décisions ». Le projet reconnaît enfin au Liban le droit à des réparations adéquates.
Article paru dans « L'Orient » le 1er Janvier 1968

1944• 3 Janvier 1944 : Les protocoles des intérêts communs aux gouvernements de Damas et de Beyrouth ont été signés. Les premiers actes ont porté sur la livraison immédiate des douanes et du contrôle de la régie des Tabacs.• 27 Avril 1944 : Des agitateurs manifestent devant le Parlement pour attaquer l'indépendance nationale.• 28 Avril 1944 : 60 arrestations après les...