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Célèbre, richissime et d’origine libanaise, Tom Barrack gérera l’investiture de Trump

Le monde entier attend, curieux, l'entrée du président élu à la Maison-Blanche, dans un cérémonial traditionnel qui portera à l'évidence l'empreinte et la personnalité du nouveau locataire.

Tom Barrack, un fidèle du président élu et de ses racines. Photo Robyn Beck/Getty Images/AFP

«Je jure solennellement que j'exécuterai loyalement la charge de président des États-Unis et que, au mieux de mes capacités, je préserverai, protégerai et défendrai la Constitution des États-Unis.»

Ce sont ces mots sacrés que prononcera Donald Trump le 20 janvier prochain, comme il est de coutume, la main sur la Bible, en devenant le 45e président des États-Unis. Dans ce pays, l'investiture ne se limite pas à l'assermentation qui se déroule généralement sur les marches de l'aile ouest du Capitole, pour être vue par le plus grand nombre. Elle débutera la veille par une visite officielle au cimetière national d'Arlington et se terminera deux jours plus tard avec des processions, parades, bals et concerts.

Cette année, l'apparatus aura une particularité, car y officie le richissime homme d'affaires américain d'origine libanaise, Tom Barrack, qui, à la demande du président élu, se trouve à la tête du comité organisateur de cet événement historique. Ce comité est formé de 22 membres, tous des proches de Trump, et autant de grosses fortunes. Également parmi eux, un autre Américain d'origine libanaise, Phil Ruffin.

Retour sur ces deux personnalités qui ont bien implanté leurs racines libanaises au pays de l'Oncle Sam.

 

« Je suis toujours le fils d'un épicier »
Tom Barrack (69 ans), dont on dit qu'il est le plus proche du président élu Trump après sa famille, entretient cette amitié depuis une trentaine d'années, de même que le rôle informel de loyal conseiller économique.

L'homme d'affaires est l'un des célèbres noms de l'univers américain de l'investissement immobilier, avec son fonds international, Colony Capital. Il est aussi membre du conseil d'administration du groupe français Carrefour. Il a confié un jour qu'il se trouvait à cette place « à cause de cet étonnant et magique élixir provenant de l'ADN d'une civilisation millénaire d'entrepreneuriat et de la merveille de l'Amérique des opportunités ». Son grand-père, Joseph Barrack, avait quitté sa ville natale de Zahlé vers la fin du XIXe siècle, pour une nouvelle vie dans le Nouveau Monde. Au cours d'une causerie, il avait ainsi évoqué son père, Thomas Barrack Sr., dont il porte le prénom. «Je peux vous le dire, je suis toujours le fils d'un épicier. Ma valeur ajoutée est justement que je reste le fils de mon père. J'écume le globe pour trouver des oranges prêtes à être cueillies dans une partie du monde et vendues dans une autre, avide de ce fruit.»

Petite particularité: son père et sa mère, née Fadel et qui était secrétaire, lui parlaient en anglais (pour une meilleure intégration) et s'adressaient en arabe et en français à ses grands-parents. Tom Barrack confie aussi qu'après avoir terminé ses études de droit à l'université de Caroline du Sud, il avait été engagé dans la firme de l'avocat personnel du président Richard Nixon, avec déjà un bon salaire. Lorsqu'on lui propose de se rendre en Arabie saoudite pour négocier un contrat de gaz liquéfié, il accepte avec un «grand enthousiasme», pas du tout partagé par sa mère, marquée par les difficultés de son pays d'origine. L'explication du fils: «Ma famille, comme toutes les familles qui avaient émigré, avait laissé derrière elle les traumatismes et les frustrations du vieux pays pour se construire et construire à ses enfants une nouvelle existence en Amérique. Ma mère était toute à la joie de me voir diplômé de l'université de Californie du Sud, puis avec un bon travail en poche, et me voilà qui débarque et lui annonce que je retourne au pays. Et dans la région!»

Mais c'est dans cette région, justement, qu'il a pu réussir, s'épanouir, grandir, puis revenir aux USA faire encore mieux, devenir milliardaire et étendre ses ailes partout. En politique, il avait occupé le poste de sous-secrétaire d'État adjoint du ministre de l'Intérieur dans l'administration de Ronald Reagan.
Tom Barrack et son épouse Rachelle ont quatre enfants et partagent leur existence entre leur résidence de Los Angeles, leur immense ranch près de Santa Barbara et un château dans le sud de la France, en été. Une vie de château avec, toujours vibrante, la fibre de ses origines qui lui a fait récupérer, il y a deux ans, sa nationalité libanaise, plus précisément le 19 mai 2014.

 

Pionner des stations d'essence en self
Un autre fils d'épicier émigré libanais a fait, parallèlement à Tom Barrack, merveilles et milliards. Il est aussi un proche de Trump, figurant dans le comité d'organisation de l'investiture présidentielle. Phil Ruffin (à l'origine Roufan, dont les ancêtres ont vécu à Beyrouth) fait partie de la troisième génération d'émigrés libanais. Fils de Roy Ruffin et de Blanche, née Gholmié, qui ont vécu à Amarillo (Texas), il a fréquenté deux universités, Washburn University et Wichita State University, mais n'a jamais obtenu de diplôme. Par contre, il a réussi à être le pionnier des stations d'essence en self-service. Mettant toujours la main à la pâte, il aime à rappeler sa victoire: «On disait qu'un homme en complet-veston et une femme ne pomperaient jamais leur essence eux-mêmes. Ils ont eu bien tort, puisqu'ils m'ont suivi.»

Avec ses gains, Ruffin a d'abord monté des supérettes dans tout le pays, fonctionnant à l'américaine, 24 heures sur 24. Puis il a ajouté à ses succès et ses avoirs l'acquisition de banques, de terrains, d'hôtels fastueux, et une coopération avec Donald Trump pour l'achat d'un complexe hôtelier à Las Vegas. À l'âge de 72 ans, Phil Ruffin s'est remarié pour la troisième fois, avec Oleksandra Nikolayenk, 26 ans à l'époque, et ancienne Miss Ukraine. Donald Trump avait été son témoin.

Le 20 janvier, lui et les fidèles du président élu seront aux premières loges pour assister à l'irrésistible ascension de leur ami à la première magistrature. «Nous avons la chance d'avoir la plus grande célébrité du monde, qui est le président élu, à côté de l'actuel président. Donc ce que nous allons faire, au lieu de mettre autour de lui des gens illustres, c'est l'entourer de la douce sensualité des lieux», a affirmé à l'AFP Tom Barrack. «Il s'agira davantage d'un mouvement poétique que d'une cérémonie de couronnement façon grand cirque», a-t-il ajouté aux journalistes présents à la Trump Tower.

 

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commentaires (1)

Très fier de tous ces immigrés libanais qui rehaussent la tête des libanais dans le monde . Je veux aussi citer Andy Khawaja .

FRIK-A-FRAK

19 h 26, le 16 janvier 2017

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Commentaires (1)

  • Très fier de tous ces immigrés libanais qui rehaussent la tête des libanais dans le monde . Je veux aussi citer Andy Khawaja .

    FRIK-A-FRAK

    19 h 26, le 16 janvier 2017

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