Salmane d'Arabie s'entretient avec le roi d'Espagne à Riyad

Le roi Salmane d'Arabie saoudite a rencontré dimanche Felipe VI d'Espagne qui effectue une visite officielle à Riyad alors que les deux pays négocient la vente de navires de guerre espagnols à la marine saoudienne.

Le roi d'Espagne a été l'hôte d'honneur d'un déjeuner offert par le souverain saoudien, qui l'a décoré du cordon Roi Abdel Aziz, la plus haute distinction saoudienne destinée à des dignitaires étrangers, a rapporté l'agence officielle SPA.
Plus tard, les deux hommes ont évoqué les relations entre les "deux pays amis" et les moyens de les développer "dans divers domaines" avant de "passer en revue la situation au Moyen-Orient".

Felipe VI a entamé samedi une visite officielle à Riyad, alors que toute la presse espagnole évoquait les possibilités de vente à la marine saoudienne de corvettes de type Avante 2200 pour au moins 2 milliards d'euros.
"Nous pouvons seulement confirmer que la négociation est très avancée pour la construction de cinq navires de guerre qui seraient vendus à la marine saoudienne", a déclaré à l'AFP, avant la visite, un porte-parole de l'entreprise publique espagnole de construction navale Navantia.

Septième pays exportant le plus d'armes conventionnelles, l'Espagne a vu ses ventes à l'étranger augmenter de 55% entre 2006-2010 et 2011-2015, selon le Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité (Grip) basé à Bruxelles.
Et elle vend de plus en plus à l'Arabie, championne du monde des dépenses militaires par habitant, selon le Grip.

Le père de Felipe VI, Juan Carlos 1er, au pouvoir de 1975 à 2014, "avait et a toujours une relation personnelle exceptionnelle avec la famille royale saoudienne, ce qui a beaucoup favorisé les liens économiques", rappelle la journaliste Ana Romero, auteure d'un livre sur la fin de son règne.

L'Arabie est à la tête d'une coalition militaire arabe engagée au Yémen depuis mars 2015 contre les rebelles houthis accusés de liens avec l'Iran.

Mais les raids aériens de la coalition ont fait des victimes civiles et suscité l'indignation dans le monde.
La vente éventuelle de corvettes espagnoles a été critiquée par des défenseurs des droits de l'Homme, Amnesty International la jugeant illégale en se basant sur les traités des Nations unies.

Selon le traité des Nations unies sur le commerce des armes de 2013, aucun Etat ne doit vendre des armes s'il sait qu'elles peuvent servir à des attaques dirigées contre les civils ou d'autres crimes de guerre.
Un consortium espagnol, Al-Shoula, construit un train de grande vitesse entre les villes saintes de La Mecque et de Médine dans l'ouest de l'Arabie saoudite, mais ce projet a enregistré des retards.