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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Conflit israélo-palestinien : à Paris, le verre risque d’être à moitié plein

Cela aurait pu être un échec sur toute la ligne. Entre les critiques virulentes des représentants politiques israéliens, le scepticisme à peine voilé de l'administration Obama et le manque de soutien des partenaires européens, la conférence de Paris sur le conflit israélo-palestinien aurait pu rester lettre morte ou n'accoucher que d'une coquille vide. En réunissant demain plus de 70 pays – dont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité – prêts à réaffirmer à l'unisson que la seule solution pour mettre fin au conflit israélo-palestinien passe par la création d'un État palestinien qui coexisterait avec Israël, la France a déjà réussi son pari. Acter l'unanimité internationale sur ce point fondamental est le principal intérêt de la conférence de Paris, qui vise à rappeler l'urgence de régler le plus vieux conflit du Proche-Orient et de bousculer le statu quo. En l'absence des deux principaux concernés – en raison du refus du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de venir à Paris malgré l'insistance de François Hollande –, la conférence ne débouchera sur aucune annonce concrète, mais sur un communiqué qui rappellera les textes internationaux de référence sur le conflit israélo-palestinien et les principes admis par la communauté internationale depuis presque 70 ans.

 

(Repère : Des clés pour comprendre le conflit israélo-palestinien et la conférence de Paris)

 

La conférence bénéficie d'une dynamique positive après que les États-Unis se furent abstenus le 23 décembre dernier sur une résolution au Conseil de sécurité de l'Onu condamnant la colonisation israélienne, la première depuis 1979. Quelques jours plus tard, dans un discours en forme de testament politique, le secrétaire d'État américain John Kerry, qui sera présent demain à Paris, avait à nouveau dénoncé la colonisation et réitéré les paramètres référents pour la solution du conflit. La solution des deux États « est en danger », a une nouvelle fois averti le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault dans une tribune publiée hier par les quotidiens français Le Monde et israélien Haaretz. Elle est d'autant plus en « danger » qu'elle pourrait être complètement enterrée avec l'arrivée au pouvoir dans quelques jours du président élu Donald Trump. Son imprévisibilité inquiète les diplomates travaillant sur ce dossier explosif.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a d'ailleurs souligné jeudi que la conférence de Paris était « un ultime soubresaut du passé avant l'avènement de l'avenir », illustrant à quel point la droite israélienne compte sur le futur président des États-Unis. Car, si Washington a toujours été un allié indéfectible d'Israël, M. Trump est monté d'un cran, en parole pour le moment, dans le soutien à l'État hébreu. Fait le plus notable, il a ainsi promis pendant sa campagne de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d'Israël et de déplacer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Il romprait ainsi avec la politique historique des États-Unis et de la très grande majorité de la communauté internationale, pour qui le statut de Jérusalem, également revendiquée par les Palestiniens comme capitale de leur futur État, doit se régler par la négociation.

 

(Lire aussi : Vers un soutien international à la solution de deux États)

 

« Tous les signaux sont négatifs »
« Ce serait une décision unilatérale qui pourrait relancer la tension sur le terrain », s'inquiète un diplomate français interrogé par l'AFP, tout en soulignant l'incertitude entourant les annonces et les positions du futur président américain. « On attend tous fébrilement le tweet qui va annoncer la décision de transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem », dit-il en souriant. Inquiétude aussi chez les Palestiniens, favorables à l'internationalisation du conflit. « Tous les signaux sont négatifs » dans les prises de position du futur président américain sur le conflit, a déclaré récemment un membre de la direction palestinienne, Mohammad Shtayyeh.

La conférence de Paris s'annonce donc comme le dernier acte d'une série d'engagements remarqués en faveur d'un processus de paix basé sur la solution à deux États, avant le saut dans l'inconnu que représente la future administration américaine. Son objectif est essentiellement symbolique, et elle n'aura, a priori, aucun impact sur la poursuite de la colonisation israélienne. Mais elle a le mérite de démontrer que la politique de M. Netanyahu contribue à isoler l'État israélien et oblige la future administration Trump à tenir compte de cette unanimité internationale. Cela n'est pas suffisant pour les Palestiniens. Mais c'est plus nécessaire que jamais.

 

 

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commentaires (2)

Paris est avant tout la capitale du bon manger et du bon boire . Un verre sera à moitié vide ou à moitié plein , mais son contenu sera de très grande qualité , surtout quand il accompagne de bons fromages qui puent , des repas gastro-entérites et des cafés gourmands pour dissoudre tout ce plat du jour indigeste pour tous . Seule les résistances militaires auront des résultats sur le terrain, au sud Liban , nous avons eu les mêmes ingrédients , mais pour nous les libanais , principalement du sud , le verre est entièrement plein , qu'il soit rempli de bon vin ou de jus d'orange du terroir . Pauvre peuple Palestinien usurpé de tous ses droits à cause d'un abandon de ses sponsors sunnites et chrétiens .

FRIK-A-FRAK

12 h 48, le 14 janvier 2017

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Commentaires (2)

  • Paris est avant tout la capitale du bon manger et du bon boire . Un verre sera à moitié vide ou à moitié plein , mais son contenu sera de très grande qualité , surtout quand il accompagne de bons fromages qui puent , des repas gastro-entérites et des cafés gourmands pour dissoudre tout ce plat du jour indigeste pour tous . Seule les résistances militaires auront des résultats sur le terrain, au sud Liban , nous avons eu les mêmes ingrédients , mais pour nous les libanais , principalement du sud , le verre est entièrement plein , qu'il soit rempli de bon vin ou de jus d'orange du terroir . Pauvre peuple Palestinien usurpé de tous ses droits à cause d'un abandon de ses sponsors sunnites et chrétiens .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 48, le 14 janvier 2017

  • le verre sera à moitié vide et F.Hollande et son Ayrault ..., vont boire la tasse ! car, il y a que du vent idéologique /socialiste dans la thématique de cette conférence....

    M.V.

    07 h 46, le 14 janvier 2017

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