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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Furieux, Trump dénonce de « fausses informations » le liant à Moscou

Première conférence de presse, depuis juillet, du président élu.

Le président élu Donald Trump lors de sa conférence de presse, hier. Lucas Jackson/Reuters

Le président élu Donald Trump a laissé éclater sa colère hier contre les « fausses informations » diffusées par des médias sur d'éventuels liens secrets avec Moscou, tout en admettant le rôle de Vladimir Poutine dans les piratages du Parti démocrate.
Lors de sa première conférence de presse depuis juillet, dans le hall bondé de la Trump Tower à New York, le milliardaire a également annoncé des mesures pour prévenir tout futur conflit d'intérêts, des garde-fous jugés insuffisants par ses opposants démocrates.
Le républicain a tenu à réagir personnellement à la publication par le site Buzzfeed de 35 pages de notes alléguant de liens de longue date entre son entourage et le Kremlin. « Ce sont de fausses informations. C'est bidon. Ces choses ne se sont jamais passées », a-t-il tonné.
Selon ces documents, à l'authenticité incertaine, les services russes d'espionnage disposent également d'informations compromettantes (« kompromat ») compilées au fil des années, notamment sur des rencontres avec des prostituées de l'homme d'affaires à Moscou. Le Kremlin a nié l'existence d'un tel dossier.
Devant plus de 250 journalistes, le magnat de 70 ans a tâché de projeter l'image d'un homme prêt à assumer les responsabilités, évoquant la réforme de la santé, la prochaine construction d'un mur à la frontière mexicaine, ou une prochaine réorganisation des appels d'offres pour l'industrie pharmaceutique.

« Tas d'ordures »
Mais visiblement furieux de la diffusion des allégations russes, il a volé dans les plumes du site Buzzfeed – « un tas d'ordures » – et d'un reporter de CNN, à qui il a refusé d'accorder une question. La chaîne d'information n'a pas publié les 35 pages, mais a rapporté mardi que les chefs du renseignement américain en avaient présenté un résumé de deux pages vendredi lors d'une rencontre avec M. Trump, ce que l'entourage de ce dernier a démenti.
Ces notes ont été rédigées de juin à décembre 2016 par un ancien agent du renseignement britannique pour le compte d'opposants politiques au candidat Trump. Elles circulaient depuis des semaines à Washington, notamment dans plusieurs médias qui tentaient d'en confirmer les éléments.
Le futur commandant en chef s'en est aussi pris aux services américains, se demandant à haute voix s'ils n'étaient pas la source des fuites de ces notes à Washington. « Je pense que c'est scandaleux, scandaleux, que les agences de renseignements aient permis (la publication) d'une information qui s'est révélée être erronée et fausse, a-t-il dit. C'est le genre de choses que l'Allemagne nazie faisait. »
Cette attaque contre le renseignement a en retour déclenché une réponse cinglante de l'administration sortante. Ces critiques sont « très malavisées », a lâché le porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest.

« Respect » russe
Mais le successeur de Barack Obama a admis, pour la première fois clairement, que la Russie de Vladimir Poutine avait bien commandité le piratage informatique du Parti démocrate d'Hillary Clinton pendant la campagne électorale. La divulgation sur WikiLeaks de milliers de messages avait déstabilisé la candidate.
M. Trump doutait jusqu'à présent du consensus du renseignement américain, qui a publiquement accusé le président russe d'avoir lancé une campagne de piratage et de désinformation pour discréditer la démocrate et aider le républicain.
« En ce qui concerne le piratage, je pense que c'était la Russie », a déclaré M. Trump, ajoutant immédiatement : « Mais je pense aussi que nous avons été piratés par d'autres pays, d'autres gens. » Cela dit, il n'a pas modifié sa ligne consistant à prôner un rapprochement avec Moscou, encore récemment sanctionné par Barack Obama en décembre pour ses cyberattaques. Poutine « ne devrait pas faire cela. Il ne le fera pas. La Russie aura beaucoup plus de respect pour notre pays quand je le dirigerai que lorsque d'autres gens le dirigeaient », a promis le républicain.
En même temps au Congrès, l'homme qu'il a nommé pour diriger la diplomatie, l'ex-PDG d'ExxonMobil Rex Tillerson, a pris le contre-pied de ceux qui l'accusent d'être trop proche de Moscou. « La Russie représente aujourd'hui un danger », a déclaré Rex Tillerson lors d'une audition, évoquant les opérations russes en Crimée et Syrie.

Conflits d'intérêts
Le milliardaire a également annoncé qu'il confierait la direction de l'organisation familiale à ses fils adultes Eric et Donald Jr., ainsi que d'autres réformes destinées à empêcher d'éventuels conflits d'intérêts et présentées par une avocate de Washington. « Mes deux fils, ici même, Don et Eric, vont diriger l'entreprise, a déclaré Donald Trump. Ils n'en parleront pas avec moi. »
L'homme d'affaires ne vendra pas ses actifs dans la Trump Organization, une nébuleuse non cotée en Bourse avec des activités dans 20 pays, principalement immobilières. Mais il en confiera la gestion à un « trust » et démissionnera de toutes ses fonctions.
La fille du magnat Ivanka, qui était comme ses frères vice-présidente de l'organisation, quittera aussi la direction pour se consacrer à ses jeunes enfants à Washington, où elle et son mari, Jared Kushner, vont déménager. Le gendre du président a été nommé haut conseiller à la Maison-Blanche.
Côté économie, les entreprises américaines qui délocalisent leurs emplois vont payer une « lourde taxe frontalière », a une nouvelle fois menacé le président élu. Il a enfin affirmé qu'il serait « le plus grand créateur d'emplois que Dieu ait jamais créé ».

(Source : AFP)

Le président élu Donald Trump a laissé éclater sa colère hier contre les « fausses informations » diffusées par des médias sur d'éventuels liens secrets avec Moscou, tout en admettant le rôle de Vladimir Poutine dans les piratages du Parti démocrate.Lors de sa première conférence de presse depuis juillet, dans le hall bondé de la Trump Tower à New York, le milliardaire a...

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