Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Nouvelle audience dans le procès du représentant de RSF en Turquie

Une nouvelle audience dans le procès du représentant de Reporters Sans Frontières (RSF) en Turquie Erol Önderoglu et deux autres militants, accusés de "propagande terroriste", s'est ouverte mercredi à Istanbul.

M. Önderoglu, l'écrivain-journaliste Ahmet Nesin et la présidente de la Fondation des Droits de l'Homme, Sebnem Korur Fincanci, sont poursuivis sous ce chef d'accusation pour avoir participé à une campagne de solidarité avec Özgür Gündem, un quotidien pro-kurde.

Ils encourent une peine de prison de 14 ans et demi, à déclaré M. Önderoglu à la presse devant le palais de justice. Ils avaient été arrêtés en juin pendant une dizaine de jours avant d'être laissés en liberté conditionnelle pendant leur procès qui s'est ouvert le 8 novembre.

"Depuis des décennies on avait l'habitude que des journalistes soient emprisonnés de manière arbitraire, fassent l'objet de poursuites judiciaires systématiques. Aujourd'hui c'est le tour de la société civile dans son ensemble, le mouvement des droits humains et les journalistes critiques qui subissent ce sort", a déclaré M. Önderoglu à la presse avant l'ouverture de l'audience.
Une délégation de RSF, dont son Secrétaire général, Christophe Deloire, est venue assister au procès.

L'ONG a placé la Turquie au 151e rang de son classement mondial de la liberté de la presse dressé en 2016.
"Malheureusement depuis, la situation, de jour en jour, se dégrade", a déclaré à la presse M. Deloire, mercredi.
"Le pluralisme s'est presque totalement éteint dans ce pays", a-t-il poursuivi, s'exprimant devant le palais de justice. "Il n'y a plus de télévision indépendante, il n'y a plus que 2-3 journaux qui, tant bien que mal, résistent."
Pour Sebnem Korur Fincanci, ce procès est "une question d'honneur".
"Que notre soutien (à Özgür Gündem) suscite autant de colère et que l'on soit poursuivi pour cela, est une preuve de la justesse de notre combat", a-t-elle ajouté.

Le quotidien Özgür Gündem a été fermé en octobre, pour ses liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation kurde classée "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.
L'arrestation, le 20 juin, de M. Önderoglu avait entraîné une vague de protestations en Turquie et à l'étranger.

Le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002, est accusé de museler la presse indépendante en Turquie. Cette campagne s'est renforcée après le putsch avorté de la mi-juillet.

Mercredi devait également s'ouvrir à Istanbul une nouvelle audience dans le procès de l'ancien rédacteur en chef du journal d'opposition Cumhuriyet, Can Dündar, et du chef du journal à Ankara, Erdem Gül.
Tous deux, déjà condamnés en première instance pour révélations de secrets d'Etat, sont accusés de liens avec Fethullah Gülen, prédicateur islamiste installé aux Etats-Unis et accusé par les autorités d'être l'instigateur du coup d'Etat manqué du 15 juillet. M. Dundar s'est depuis exilé en Allemagne.

Une nouvelle audience dans le procès du représentant de Reporters Sans Frontières (RSF) en Turquie Erol Önderoglu et deux autres militants, accusés de "propagande terroriste", s'est ouverte mercredi à Istanbul.M. Önderoglu, l'écrivain-journaliste Ahmet Nesin et la présidente de la Fondation des Droits de l'Homme, Sebnem Korur Fincanci, sont poursuivis sous ce chef d'accusation pour avoir...