L'expression "traître à la patrie", un classique du vocabulaire nazi aujourd'hui scandée par l'extrême-droite allemande dans ses manifestations contre ceux qui s'engagent en faveur l'accueil des réfugiés, a été désignée mardi pire expression de l'année en Allemagne.
Le terme de "Volksverräter" en allemand est "un héritage par excellence des régimes dictatoriaux dont le régime nazi", a expliqué le jury qui se réunit chaque année en janvier pour choisir "le pire mot de l'année".
Ce comité, composé de quatre linguistes et deux autres personnalités, dit craindre cet abus de langage qui menace "le débat nécessaire au sein d'une démocratie".
Ce qualificatif "de traître à la patrie" est resté dans la conscience collective allemande comme le mot-clé qui pouvait à l'époque du régime nazi mener à une arrestation, une déportation ou une mise à mort.
Longtemps tabous, des invectives et termes tout droit tirés de la période nazie refont surface en Allemagne dans des manifestations de rue ou le débat public de plus en plus polarisé sur les migrants, suscitant l'inquiétude dans le pays.
La controverse a atteint un paroxysme le 3 octobre dernier, jour de la fête nationale, à Dresde (est) lorsque la chancelière Angela Merkel fut conspuée aux cris de "traître à la patrie" par une petite foule de manifestants proches de l'extrême droite, venus dénoncer sa politique d'ouverture aux réfugiés.
L'Allemagne a ouvert ses portes en 2015 à près d'un million de réfugiés, un record historique qui suscite de gros remous dans le monde politique mais aussi dans la société allemande, à l'approche des élections législatives prévues en septembre.
En 2016, la pire expression de l'année était "bien-pensant" (Gutmensch en allemand), également utilisée par les mouvements populistes et l'extrême-droite pour dénigrer les Allemands favorables à une politique d'ouverture sur la question migratoire.
Le terme de "Volksverräter" en allemand est "un héritage par excellence des régimes dictatoriaux dont le régime...
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