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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Le Liban en panne de représentation diplomatique !

Si les décrets relatifs au pétrole et au gaz constituaient la priorité absolue du gouvernement Hariri lors du premier Conseil des ministres, l'exécutif ferait tout aussi bien de se préoccuper du vacuum massif au sein du corps diplomatique, lequel représente le visage du Liban à l'étranger et l'outil fondamental pour la politique étrangère du pays du Cèdre.

Les promotions des 34 consultants au sein du corps diplomatique commencent à être étudiées au palais de Baabda et au palais Bustros, en vertu de listes élaborées par les départements concernés au ministère des Affaires étrangères. Une copie de ces listes a déjà été envoyée à Baabda et une autre au chef de la diplomatie, à sa demande. Des concertations devraient avoir lieu autour de ce document avant qu'il ne soit déféré devant le Conseil des ministres pour adoption, afin que la vacance au sein des ambassades, des consulats et des directions de l'administration centrale du ministère au palais Bustros soit enfin comblée.
Jusqu'à ce jour, Gebran Bassil n'a pu régler le problème du vide diplomatique qui a pris de l'ampleur au niveau des ambassadeurs. Le chiffre actuel est de 51 % de vacance avec la fin de mission de plusieurs ambassadeurs et chargés d'affaires sur les 73 ambassades que le Liban compte à l'étranger. Le cabinet Salam n'a pu effectuer aucune nomination, en raison du vide présidentiel, chaque ministre se comportant comme un président à lui tout seul, et les composantes politiques du pays étant à couteaux tirés entre elles.

 

(Lire aussi : Téhéran et Pékin font assaut de diplomatie à Beyrouth)

 

Il faut savoir que 15 % des ambassadeurs n'appartiennent pas stricto sensu au corps diplomatique. Ils étaient autrefois nommés par le président de la République, avant la réforme constitutionnelle de Taëf. Aujourd'hui, cette décision relève du Conseil des ministres. Il y a actuellement cinq ambassadeurs hors cadre qui occupent des ambassades à l'étranger : Moustapha Adib (en poste à Berlin), Nawaf Salam (représentant du Liban à l'Onu), Khalil Karam (à l'Unesco), Antonio Andari (Argentine), Élias Lebbos (Venezuela) et Vazken Kavlakian (Kazakhstan). Or, ces derniers sont considérés comme immédiatement démissionnaires avec l'élection d'un nouveau président de la République, mais ils continuent d'exercer si le chef de l'État n'accepte par leur démission.
Leur démission n'a pas été évoquée lors du premier Conseil des ministres du régime Aoun, ce qui signifie qu'ils restent pour l'instant en exercice. Deux grands officiers pourraient rejoindre le cortège des ambassadeurs : l'actuel directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Ibrahim Basbous, qui serait accrédité en Égypte, et le directeur général de la Sûreté de l'État, le général Georges Karaa, à une chancellerie pour l'instant non déterminée.

En attendant que le Conseil des ministres se penche sur la question, voici la liste des pays où le poste d'ambassadeur du Liban est pour l'instant vacant : France, Espagne, Italie, Vatican, Bulgarie, Autriche, Grèce, Suède, Pays-Bas, États-Unis, Canada, Mexique, Colombie, Chili, Uruguay, Paraguay, Japon, Inde, Australie, Liberia, Sénégal, Gabon, Guinée, Congo, Afrique du Sud, Syrie, Égypte, Maroc, Jordanie, Irak, Koweït et Bahreïn.

En vertu de la loi, un ambassadeur doit passer en principe dix ans dans un ou deux pays. Mais un certain nombre de diplomates ont déjà passé ce cap et devraient retourner au Liban après les nominations. Parmi ces derniers, ceux qui sont actuellement aux Émirats arabes unis, en Turquie, à Chypre et au Royaume-Uni. De plus, le secrétaire général du ministère, Wafic Rahimi, devrait passer à la retraite le mois prochain. Il en est de même pour l'ambassadeur Nawaf Salam, qui a lui aussi atteint l'âge de la retraite.
Si l'on ajoute le cas de ces ambassadeurs en fin de mission aux postes vacants actuels, le vacuum devra donc bientôt passer de 51 à 60 %. Une raison supplémentaire pour s'attaquer au plus vite à ce dossier.

 

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