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À La Une - Conflit

Le gouvernement syrien annonce un plan pour reconstruire Alep

Un camion piégé fait plus de 45 morts à Azaz, qui a déjà été la cible de plusieurs attaques des jihadistes de l'EI.

le catholicos des arméniens-orthodoxes, Aram Ier, à Alep où il a visité la Grande Mosquée. George Ourfalian/AFP

Le gouvernement syrien a annoncé samedi un plan de reconstruction d'Alep, ville martyre de la guerre en Syrie. La métropole du Nord, coupée en deux par le conflit pendant plus de cinq ans, a été reprise par les forces fidèles à Damas à la mi-décembre. Des mois d'intenses bombardements et de siège des quartiers rebelles par les forces syriennes et ses alliés ont réduit à néant les infrastructures, les habitations et les hôpitaux de l'est de la ville.

Selon les médias officiels syriens, le gouvernement a préparé un projet pour garantir la fourniture d'eau, d'électricité et de carburant, ouvrir les routes et identifier les bâtiments qui pourraient être réparés. Un plan d'urgence prévoit la rénovation de 50 écoles de la partie orientale au cours des six prochains mois, la réhabilitation de cinq dispensaires et deux hôpitaux, ainsi que la réparation de l'aéroport international d'Alep et de 18 km de voies ferrées.


Cette annonce intervient alors que la tension était toujours palpable samedi dans la ville où trois députés français en visite en Syrie ont dû attendre plusieurs heures à l'aéroport avant de repartir en raison de la chute d'obus, a indiqué une source parlementaire.

Un camion piégé fait près de 50 morts

Parallèment, un attentat particulièrement sanglant, attribué par des habitants au groupe Etat islamique (EI), a visé samedi une ville rebelle du nord de la Syrie frontalière de la Turquie. Au moins 48 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'explosion d'un camion piégé sur un marché situé en face d'un tribunal islamique de la ville d'Azaz, dans la province d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Parmi les victimes, figurent cinq juges religieux appartenant aux différentes factions de la rébellion et 14 combattants rebelles, a indiqué l'Observatoire.
L'identification des victimes est difficile, certains corps étant entièrement calcinés, a souligné le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, ajoutant que des dizaines de personnes avaient également été blessées.

Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier à Azaz, qui a déjà été la cible de plusieurs attaques et offensives des jihadistes de l'EI.
Osama al-Merhi, un avocat présent sur les lieux de l'explosion, a pointé l'EI. "Ce genre de crimes sont uniquement commis par le groupe terroriste Daech", un acronyme en arabe de l'EI. "Ce sont eux qui visent les civils et les cadres qui construisent le pays", affirme-t-il à l'AFP.

L'attentat intervient au neuvième jour d'un fragile cessez-le-feu en vigueur sur plusieurs fronts du pays mais qui exclut les zones contrôlées par les groupes jihadistes.
Plus de 310.000 personnes ont été tuées depuis le début en mars 2011 de la guerre en Syrie.

Vers un rétablissement de l'eau

Près de Damas, les affrontements se sont poursuivis samedi à Wadi Barada, un secteur rebelle clé où se trouvent les principales sources d'approvisionnement en eau potable pour la capitale. Les combats ont fait au moins neuf morts --sept soldat et deux civils-- dans la nuit, selon l'Observatoire.
Les combats à Wadi Barada font rage depuis des semaines, en dépit de l'entrée en vigueur le 30 décembre d'une trêve parrainée par la Russie, alliée du régime, et de la Turquie soutien des rebelles.
Le régime soutient que le groupe jihadiste Fateh al-Cham (ancienne branche syrienne d'el-Qaëda) est présent à Wadi Barada et accuse les rebelles de "contaminer au diesel" les réserves d'eau, ce que nient les insurgés qui assurent que les infrastructures ont été détruites par les bombardements du régime.

Les combats incessants à Wadi Barada ont provoqué une grave pénurie d'eau dans la capitale, l'ONU qualifiant les privations d'eau imposées aux civils de "crime de guerre". Selon l'ONU, 5,5 millions de personnes ont vu leur approvisionnement en eau coupé ou bien réduit parce que les sources de Wadi Barada sont inutilisables en raison des combats ou d'actes de sabotage.
Mais en début de matinée, la télévision syrienne a affirmé que des équipes de maintenance étaient arrivées à la périphérie de Wadi Barada ( à une quinzaine de km au nord-ouest de Damas), et se "tenaient prêtes à entrer" pour commencer les travaux.
Selon une source proche du régime, un cessez-le-feu temporaire a été conclu par les Russes pour permettre les réparations, même si un retour à un approvisionnement normal en eau de la capitale pourrait prendre des jours.

Les combats compliquent les préparatifs des négociations prévues en janvier à Astana (Kazakhstan) sous le parrainage de la Russie et l'Iran, alliés du régime, et la Turquie, soutien des insurgés. D'importants groupes rebelles ont déjà annoncé le gel de leur participation, accusant le régime de violer le cessez-le-feu, le énième depuis le début du conflit en 2011.


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Le gouvernement syrien a annoncé samedi un plan de reconstruction d'Alep, ville martyre de la guerre en Syrie. La métropole du Nord, coupée en deux par le conflit pendant plus de cinq ans, a été reprise par les forces fidèles à Damas à la mi-décembre. Des mois d'intenses bombardements et de siège des quartiers rebelles par les forces syriennes et ses alliés ont réduit à néant les...

commentaires (2)

Fragilité de nos civilisations urbaines. Un quelconque groupe terroriste peut par quelque destruction de réseaux (eau, électricité, , réseaux d'épuration) prendre en otage des millions d'habitants, civils généralement innocents

Chammas frederico

10 h 33, le 08 janvier 2017

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Commentaires (2)

  • Fragilité de nos civilisations urbaines. Un quelconque groupe terroriste peut par quelque destruction de réseaux (eau, électricité, , réseaux d'épuration) prendre en otage des millions d'habitants, civils généralement innocents

    Chammas frederico

    10 h 33, le 08 janvier 2017

  • La résistance droit dans ses bottes vers la reconstruction d'un pays détruit par l'infection wahabite.

    FRIK-A-FRAK

    08 h 02, le 08 janvier 2017

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